Suite aux différentes tueries qui ont eu lieu au cours des derniers mois aux États-Unis, les autorités semblent déterminées à faire évoluer le cadre législatif relatif aux armes à feu. Mais comme l’indique Reuters, le vice-président américain, Joe Biden, a également dans le collimateur les jeux vidéo violents. Sauf que nombre de développeurs rejettent tout lien entre violence et jeux vidéo, même violents.
Dans un courrier adressé cette semaine à Joe Biden (disponible ici en anglais), l’International Game Developers Association (IGDA) réfute l’existence de tout lien scientifiquement établi entre jeux vidéo violents et violence. D’après cette organisation regroupant des créateurs de jeux vidéo, « le vaste corpus » de travaux scientifiques sur la question « montre clairement qu’il n’y a aucun lien de causalité entre la violence des jeux vidéo et la violence réelle ». En somme, ils considèrent qu’en l’état actuel des choses, rien ne permet de prouver que les jeux vidéo puissent être responsables des drames tels que celui survenu le mois dernier à Newtown, au contraire.
L’IGDA précise qu’elle encourage les nouvelles études sur ce sujet, dans l’optique de donner encore plus de crédibilité à ses positions. « Contrairement à certaines associations d’industriels, l'IGDA ne cherche pas à entrave d’étude scientifique relative aux produits de ses membres », indique même l’organisation. Une pique que l’on devine destinée à la National Rifle Association, le puissant lobby des fabricants d’armes à feu.
Des effets bénéfiques à prendre en considération
Surtout, ces créateurs suggèrent au gouvernement américain de prendre au contraire en compte les effets bénéfiques des jeux vidéo. « Au lieu de simplement essayer de trouver des effets négatifs [aux jeux vidéo], nous demandons que toute nouvelle recherche appréhende également les avantages des jeux vidéo violents ». L’IGDA fait ainsi valoir que des études récentes ont par exemple permis de démontrer que les jeux vidéo violents permettaient à leurs utilisateurs de se défouler, en ce qu’ils aidaient à évacuer stress et agressivité.
Finalement, l’association indique que « cela peut sembler contre-intuitif, mais les jeux vidéo - même violents - pourraient faire partie de la solution ! ». L’IGDA conclut : « Nous soutenons vos efforts visant à réduire la violence dans le monde réel. Mais nous ne voudrions pas voir ces efforts détournés vers des causes dépourvues de lien » vis-à-vis des « dangers réels » liés à la violence. La balle est maintenant dans le camp du président Obama.