Google est en abus de position dominante en Europe, selon Joaquin Almunia

Kamasutra

Joaquin Almunia, commissaire européen à la Concurrence, vient de hausser le ton face à Google. Il a en effet affirmé hier qu'il pensait que la firme de Mountain View était en abus de position dominante en Europe. Un avertissement qui survient à quelques jours de l'abandon de la procédure de la FTC contre le géant de l'internet aux États-Unis , et ce alors que l’enquête des autorités européennes s’éternise.

commission europe

Accusé par plusieurs entreprises européennes d’abus de position dominante (antitrust) dans divers secteurs (principalement la recherche et la publicité), cela fait maintenant près de deux ans que Google fait l’objet d’une enquête de la part de la Commission européenne. Mais après avoir offert une porte de sortie au géant de l’internet en mai dernier, Bruxelles vient de taper du poing sur la table. « Nos investigations continuent, mais ma conviction est [que Google] détourne du trafic » vers ses propres services, a ainsi déclaré hier Joaquin Almunia au Financial Times.

 

Cette déclaration fait figure d’un sérieux avertissement. Le commissaire européen à la Concurrence reproche à Google de privilégier les liens vers ses propres services (météo, cartographie, comparateur de prix,...) dans les résultats de son moteur de recherche, et ce au détriment de ceux de ses concurrents. « Ils monétisent ce business, cette forte position dans le marché de la recherche sur Internet et ce n’est pas seulement une position dominante. Je pense - je crains - qu’il y a abus de position dominante ». Pour Joaquin Almunia, le problème réside dans le fait que ce sont les consommateurs qui se retrouvent lésés en fin de compte. « Nous ne parlons pas de l’algorithme » a néanmoins assuré le commissaire européen. Sur ces thèmes on pourra relire notre interview du cofondateur de  Twenga).

 

Depuis plusieurs mois, Bruxelles négocie ainsi avec l’entreprise américaine afin d’arriver à un accord, menant également le bâton, puisque Google pourrait s’exposer à une amende record si jamais elle était officiellement sanctionnée pour abus de position dominante. Après s’être entretenu avec Eric Schmidt, patron de Google, le mois dernier, Joaquin Almunia a précisé qu’il souhaitait obtenir la présentation d’un accord d’ici fin janvier 2013, faute de quoi il serait « obligé » de prendre les mesures nécessaires.  

 

Derrière cet avertissement, la Commission européenne semble vouloir privilégier un accord, qui aurait l’avantage d’être selon elle du  "gagnant-gagnant". D’après Joaquin Almunia, obtenir des engagements contraignants de la part de Google serait en effet « plus avantageux, plus rapide, plus simple, et tout le monde y serait gagnant ». Néanmoins, une telle solution ne donnerait pas forcément satisfaction aux entreprises à l’origine de cette enquête, qui pourraient d’ailleurs remettre en cause l’efficacité de la Commission devant la justice. « Nous ne sommes pas inquiets », a rétorqué Joaquin Almunia.

 

Il y a tout juste une semaine, l’enquête ouverte contre Google outre-Atlantique pour abus de position dominante a été close par la Federal Trade Commission. Mais pour Joaquin Almunia, cette décision n’est « ni un obstacle [pour la Commission européenne], ni un avantage [pour Google] ». Selon lui, l’on peut aussi voir ceci comme « un cadeau de la part des autorités américaines », en ce que les résultats obtenus en Europe seront forcément meilleurs que ceux emportés aux États-Unis...

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