La société de Mark Zuckerberg ne semble par conséquent pas vouloir lâcher du lest, et campe sur ses positions. Vantant les mérites de son réseau « fondé sur l’authenticité et sur la prise de responsabilité de chaque utilisateur », Facebook « considère que l’identité réelle des utilisateurs, contrairement à de nombreux réseaux sociaux sur Internet, est une donnée essentielle ».
Article du 8 janvier : Outre-Rhin, le Centre Indépendant pour la Protection de la Vie Privée (ULD), une commission du Land allemand de Schleswig-Holstein, vient de menacer Facebook et son célèbre patron d’une amende de 20 000 euros. Le motif ? Le célèbre réseau social n’autorise pas l’ouverture de comptes anonymes, ce qui serait contraire à la législation allemande.
Comme le rapporte le Guardian, une première lettre a été expédiée en Californie à destination de Mark Zuckerberg, et une seconde en Irlande, où se trouve le siège social européen de Facebook. Signé par Thilo Weichert, commissaire du Centre Indépendant pour la Protection de la Vie Privée, ce courrier contenait l’avertissement suivant : si Facebook n’autorise pas les internautes allemands à avoir un compte anonyme sur son réseau social, alors l’entreprise américaine pourrait s’exposer à des sanctions pécuniaires, de l’ordre de 20 000 euros.
En cause d’après Thilo Weichert, l’obligation imposée par Facebook à ses utilisateurs d’utiliser leurs informations personnelles réelles, et non pas de pseudonyme. « Il est inacceptable qu’un portail américain comme Facebook viole la législation allemande en matière de protection des données, sans qu’il n’y ait d’opposition ni de fin en vue ». Si l’on regarde les conditions d’inscription au réseau social de Mark Zuckerberg, on observe effectivement qu’il est prévu que les utilisateurs de Facebook « donnent leur vrai nom et de vraies informations les concernant ». « Nous vous demandons de nous aider à ce que cela ne change pas », est-il également précisé.
Capture d'écran - Conditions d'utilisation de Facebook.
Il n’en demeure pas moins que la menace d’une amende de 20 000 euros ne doit guère faire frémir l’entreprise américaine, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3,711 milliards de dollars en 2011, soit plus de 2,8 milliards d’euros... Nous avons quoi qu'il en soit contacté Facebook, et attendons encore une réponse de leur part.
« J’aime »
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Thilo Weichert s’en prend à Facebook. En août 2011, le commissaire à l’ULD jugeait en effet que la fonction « J’aime » était illégale en Allemagne, en ce qu’elle conduisait à la création de profils destinés à être analysés. À l’époque, il expliquait que ce procédé permettait à l’entreprise américaine de construire une base de données des habitudes et des personnes à l’insu des utilisateurs.