L’ASIC, qui regroupe différents acteurs du Web - dont notamment Google, vient d’applaudir le retour des publicités chez Free. L’organisation a profité de l'occasion pour demander au gouvernement de Jean-Marc Ayrault de s'engager sur trois points, afin de préserver « sans exception » la neutralité du Net.
L’ASIC (Association des services internet communautaires) s’est félicitée aujourd’hui de « la levée de la mesure de blocage des services de publicité sur internet », telle que modifiée en début de semaine par Free. Même si le nom du FAI n’est jamais mentionné, l’association - qui se présente comme « la première organisation française qui regroupe les acteurs du web 2.0 et qui vise à promouvoir le "nouvel" Internet » - estime que cette décision avait « de fortes conséquences sur les acteurs de l’internet dont tout ou partie de leur modèle économique repose sur la publicité en ligne ».
En outre, « Bloquer un service internet dans le cadre d’une négociation commerciale constitue pour l’ASIC une rupture du principe de neutralité de l’internet », conclut l’organisation, qui compte parmi ses membres des géants comme Microsoft, Facebook, Yahoo!, Dailymotion... mais surtout Google, l’entreprise visée par cette mesure initiée la semaine dernière à la suite d’une simple mise à jour technique du firmware de la Freebox Revolution. Notons que la firme de Mountain View s'était d'ailleurs montrée très discrète sur la décision de Free. La seule réaction nous ayant été communiquée versait en effet dans le laconique : « Nous avons constaté les mesures prises par Free et sommes en train d’analyser la situation ».
La question de l'atteinte portée par la décision de Free à l'égard de la neutralité du Net n'est toutefois pas appréhendée de la même manière par tous. « Ce n'est pas une atteinte à la neutralité des réseaux », tranchait par exemple Benjamin Bayart (FDN) la semaine dernière.
Un blocage considéré par l'ASIC comme une rupture de la neutralité du Net
Quoi qu'il en soit, l’ASIC considère que la neutralité du Net doit être « préservée sans exception ». Sous-entendu : y compris si Free ou un autre opérateur venait à remettre le couvert. Plus concrètement, l’organisation demande au gouvernement de Jean-Marc Ayrault de s’engager sur trois points :
- « ne pas créer de barrière d’accès au réseau ». L’ASIC considère qu’instaurer « un péage » par défaut « serait préjudiciable à plus d’un titre aux startups et jeunes entreprises », en ce que celles-ci devraient s’acquitter de sommes importantes afin d’atteindre les internautes
- « rappeler que l’ensemble des acteurs contribuent déjà au financement et au déploiement des réseaux ». L’organisation cite ici en exemple l’installation de data centers, l’utilisation de systèmes de cache, les paiements à des acteurs du transit...
- « maintenir la liberté de choix des fournisseurs de services en matière de bande passante (peering, transit, CDN) ».
Ces préconisations tombent à pic : une table ronde doit être organisée le 15 janvier prochain par la ministre déléguée à l’Économie numérique, Fleur Pellerin, au sujet la neutralité du Net.