[MàJ] Twitter, racisme et xénophobie : concertation reportée, en plein procès

#Sijetaispoursuivi
Mise à jour : La première manche tenue sous une procédure d’urgence devant le TGI de Paris a été vaine pour l’UEFJ et l’association J'accuse - action internationale pour la justice. Rejointes par SOS racisme, la Licra et le Mrap, elles n’ont pas obtenu du réseau social la communication de l’adresse IP des auteurs de tweets reprenant les mots clés #unbonjuif et #unjuifmort, indique Les Echos. L’avocate de Twitter estime pour sa part que le juge des référés devrait se déclarer incompétent ou sinon lancer une procédure auprès de la justice américaine pour récupérer ces IP. A défaut, elle lui propose d'organiser une procédure d'exequatur pour que son jugement soit reconnu et exécuté outre-Atlantique. En face, l'UEJF a dénoncé les obstacles soulevés par Twitter devant le juge. La décision du juge sera rendue le 24 janvier.

Aujourd’hui, une réunion de concertation devrait avoir lieu sous l’égide de la ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem. L’objet ? Les messages haineux sur Twitter et Facebook. Finalement, la ministre a reporté ce rendez-vous à une date inconnue. Au même moment, l’Union des étudiants juifs de France réclame devant le TGI de Paris l’identification des auteurs de plusieurs messages considérés comme haineux ou racistes. Et sur Twitter, le hashtag #SiJetaisNazi a été placé en tête ce samedi...

En plein raz de marée du hashtag #SiMonFilsestGay, la ministre des droits de la Femme annonçait une concertation avec Twitter et plusieurs associations. Dans une missive, la ministre laissait deviner son souhait de voir installé un système de modération sur Twitter et donc une responsabilité accentuée : « L’entreprise Twitter doit trouver des solutions pour que des messages envoyés depuis notre territoire, dans notre langue et à destination de nos concitoyens ne portent pas une atteinte manifeste aux principes que nous avons fixés ». Finalement le rendez-vous fixé aujourd’hui a été repoussé. Selon l’AFP, repris par TF1 News notamment, le cabinet de la ministre doit simplement s’entretenir ce 9 janvier avec le vice-président de Twitter, Colin Crowell. La concertation avec les associations est ainsi repoussée au-delà, à une date inconnue.

 

De fait, les propos de la ministre ont suscité plusieurs critiques. On citera l’analyse de Benjamin Bayart (FDN) qui dans une tribune dans nos colonnes qui recommande à la ministre d’abord et avant tout de faire appliquer la loi plutôt que laisser entrevoir une usine à modération. « Demandez aux procureurs d'agir systématiquement contre les propos homophobes, racistes ou antisémites. Twitter se fera un devoir de répondre à toutes les demandes d'identification des auteurs, j'en suis certain. Mais ne rendez pas l'outil responsable de l'usage, c'est la première étape de la sortie de l'État de droit. »

Obtenir l'identification des auteurs de ces propos

Ce week-end, dans une tribune publiée dans Libération, Jonathan Hayoun, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) n’en démord pas. Pour mémoire l’association est en conflit avec le réseau social. Après avoir demandé le retrait de plusieurs tweets litigieux (#unbonjuif), elle a assigné Twitter afin d’obtenir l’identification de plusieurs auteurs de messages jugés racistes ou antisémites. Une audience programmée aujourd’hui devant le tribunal de grande instance de Paris.

 

Jonathan Hayoun nous l’avait expliqué : l’association veut « contraindre Twitter à donner des données d’identification des tweets antisémites afin que la justice puisse être saisie et qu’ils puissent être poursuivis. Et pour cela, il faut une décision de justice ». Une fois les IP en poche, il sera simple d’obtenir le nom des abonnés en question. Surtout, l’UEJF veut que «le sentiment d’impunité cesse sur Twitter. Pour cela, le fait de rendre possible d’obtenir les données d’identification des auteurs envoie déjà un signal fort, et après nous pousserons les pouvoirs publics à engager des actions en justice ». De manière tout aussi ambitieuse, elle souhaite contraindre Twitter « à mettre en place un système de signalement suffisamment efficace. »

 

sijetaisnazi

#Sijetaisnazi

Dans sa tribune dans Libération, le président de l’UEJF estime qu’ « Internet est devenu le lieu privilégié de banalisation des paroles racistes et antisémites. Dans la France de 2013 va-t-on répertorier les juifs sur Internet ? La France doit-elle rester le pays où Google suggère encore l’association du mot juif à vos recherches ? La France dispose d’une des législations les plus complètes en termes de lutte contre la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme. Elle n’en fait pas assez usage à l’endroit où elle le devrait. » Il pointe d’ailleurs d’autres mots clefs comme #unbonmusulman, «#antinoir», #SiMonFilRamèneUnGay, sans oublier le dernier en date, #sijetaisnazi placé parmi les trois sujets les plus discutés samedi 5 janvier selon l'UEJF.

 

« En ces temps de crise, on nous demande de comprendre que ces bruits virtuels ne sont qu’un symptôme acceptable de la libération de la parole. Alors qu’ils ont plutôt le parfum nauséabond des dérives totalitaires qui s’en prennent à des boucs émissaires. Nous devons lutter contre ce bruit assourdissant. Et dans ce combat, nous ne devons nous interdire ni de dire ni de faire interdire » explique Jonathan Hayoun qui veut que la justice républicaine remplisse au plus vite son rôle.

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