Contacté, le Syndicat des régies Internet – qui compte dans ses rangs(*) Lagardère publicité, Amaury Média, TF1 Publicité, Hi Média, France Télévisions Publicité ou encore Horyzon Média, nous a apporté sa réaction après le blocage par défaut de certaines pubs sur la box Revolution de Free.
Une partie des régies membres du SRI
« Nous sommes bien évidemment contre l’activation par défaut de tout dispositif de blocage » commente Marie Delamarche qui préfère donc le choix de l’option activable. « La notion de choix et de liberté nous parait en effet la plus juste ». On pourra lire à ce titre l'analyse faite par le juriste Cédric Manara.
La directrice générale du SRI rappelle que « l’écosystème numérique est encore fragile » cependant, « on ne souhaite pas rentrer dans la polémique entre Free et Google. On n’en sait rien et nous attendons la concertation de Fleur Pellerin à laquelle nous souhaitons participer ». À ceci près que, selon les dernières informations, la réunion de lundi n’est pas bien calée. Il existe même un certain flottement sur cette rencontre promise par la ministre… Mais peu importe. « Laissons Free s’exprimer, laissons le gouvernement se positionner sur cette action prise à l’initiative d’un acteur économique. Nous n’avons pas assez d’éléments pour savoir s’il faut se mobiliser. Si cela se trouve, cela va se régler d’une manière très intelligente, ce dont je ne doute pas ».
Fait notable, des adhérents du SRI, assure notre interlocutrice, « ont bien été impactés de manière qualitative », toutefois « il est cependant trop tôt pour le dire sur le terrain quantitatif ». Pourquoi ? « Beaucoup de gens ne sont pas là et tous les systèmes n’ont pas été frappés de la même manière. Mais nous avons constaté que des publicités n’étaient pas livrées, étaient bloquées ». Un constat mais pour quelles causes, publicités et sites ? « Franchement, pas de détail, et il est très compliqué de dire le pourcentage de sites qui n’ont pas été servis à cause de Free » (voir notre présentation technique de ce blocage).
Parmi les membres du SRI, Horyzon Média – également l’une des deux régies de PC INpact – juge « assez incroyable que Free puisse prendre une telle décision ». Si la société n'a subi aucun blocage particulier de ses publicités, Eric Aderdor, son directeur général, a toutefois « un peu de mal à concevoir comment le FAI va pouvoir continuer ainsi sachant que des millions de sites vivent de la publicité ». Si des sites préparent des solutions drastiques, les professionnels de la publicité en ligne s'attendent donc à une désactivation rapide. Dans le même temps, bon nombre regrettent amèrement l'utilisation de ce levier comme argument de négociation.
(*) Le syndicat des Régies Internet est composé de 26 membres : 3W Régie, 24/7 Media, Adconion Media Group, Allo Ciné, Amaury Média, Aufeminin.com, Caradisiac, CCM/Benchmark, Dailymotion, Express Roularta Services, Figaro Media, France Télévisions Publicité, Hi-media, Horyzon Media, Lagardère Publicité, Leboncoin.fr, M Publicité, M6 Publicité, Microsoft Advertising, Orange Advertising, Prisma Media, RégieObs, SFR Régie, Specific Media, Springbird, TF1 Publicité Digital, Weborama et Yahoo!