OneWeb va être rachetée un milliard de dollars par le Royaume-Uni et l’indien Bharti Global

Ça fait cher le satellite en orbite
Economie 3 min
OneWeb va être rachetée un milliard de dollars par le Royaume-Uni et l’indien Bharti Global

En faillite depuis trois mois, OneWeb a un repreneur, ou plutôt deux qui se sont associés : le géant indien Bharti Global Ltd. et le Royaume-Uni qui confirme ainsi ses ambitions dans le spatial.

OneWeb est un opérateur qui vise à proposer une couverture mondiale à Internet via une constellation de satellites, un concurrent direct du Starlink de SpaceX. Depuis sa création, la société a levé plus de 3 milliards de dollars, dont 1,25 milliard en mars 2019. Problème, elle vient de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Avant la pandémie de Covid-19, la société était déjà à la recherche de nouveaux fonds pour continuer ses activités, très gourmandes en liquidités. Mais la crise sanitaire et le confinement sont passés par là, l'obligeant à revoir ses plans. OneWeb ne s’avouait pas vaincue pour autant, comptant sur l'opération pour « pour maximiser la valeur de la société et la vendre ».

Un opérateur satellitaire expliquait aux Echos que « la valeur de OneWeb réside essentiellement dans ses droits de fréquences, car le design de ses satellites est déjà obsolète et il reste de nombreux soucis dans la réception au sol ».

« OneWeb ne pouvait répondre à nos ambitions » 

Pendant un temps, l’Europe était pressentie pour la racheter et compléter sa présence spatiale avec une activité télécom en plus de la géolocalisation par satellites via Galileo. Mais ça ne s'est pas fait.

Il y a deux jours, Thierry Breton (commissaire européen au marché intérieur et notamment en charge des questions spatiales) mettait un terme à ces rumeurs : « Nous avons regardé le dossier, y compris dans son volet technique […] Dans toute faillite, il n’y a sans doute pas qu’une seule raison. Il nous est apparu très vite que OneWeb ne pouvait répondre à nos ambitions de connectivité et d’autonomie stratégiques »

L’Europe, qui ne souhaite évidemment pas se « retrouver en situation de dépendance » devrait donc se doter « dans la décennie qui vient, d’un système de satellites alliant des satellites géostationnaires et une constellation LEO (moyenne orbite), équipés de systèmes cryptés et de technologies quantiques », ajoute le Commissaire européen. Sans préciser ses plans.

500 millions du Royaume-Uni et 500 millions de Bharti Global Ltd

C’est finalement le Royaume-Uni qui se porte acquéreur, comme un pied de nez à l’Union européenne qu’elle est en train de quitter. Dans un communiqué, Alok Sharma (secrétaire d'État aux Affaires, à l'Énergie et à la Stratégie industrielle) confirme « que le gouvernement investira 500 millions de dollars et prendra une part importante des actions de OneWeb ».

Cette opération sera réalisée aux côtés de « Bharti Global Ltd, qui fait partie d'un groupe qui contrôle le troisième plus grand opérateur de téléphonie mobile au monde », il s’agit de l'indien Bharti Airtel. Il mettra également 500 millions de dollars au pot et s’occupera du « leadership commercial et opérationnel » de OneWeb.

Le Royaume-Uni veut « rejoindre le premier rang des nations spatiales »

Le gouvernement du Royaume-Uni ajoute que cet accord « permettra à l'entreprise d'achever la construction de sa constellation satellitaire qui fournira des services hauts débits dans les pays du monde entier ».

Avant sa faillite, elle disposait de 74 satellites en orbite et la moitié des 44 stations au sol étaient terminées ou en cours de construction. Récemment, la société a obtenu l’autorisation de déployer 48 000 satellites, contre 42 000 pour Starlink. À elles deux, les sociétés pourraient donc avoir jusqu’à 90 000 satellites en orbite…

Outre-Manche, on ne cache pas ses ambitions : « OneWeb contribuera également sur le plan du gouvernement consistant à rejoindre le premier rang des nations spatiales, ainsi qu'à notre engagement à faire du Royaume-Uni un leader mondial en science, recherche et développement ». Comme toujours, ce rachat reste soumis aux accords des autorités compétentes, notamment aux États-Unis. Il devrait être entériné d’ici la fin de l’année, sauf nouveau rebondissement évidemment.

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