Au Journal officiel du jour, la commission générale de terminologie et de néologie vient de publier une nouvelle liste de termes francisés dans le monde des nouvelles technologies. Certains sont naturels, d’autres un peu plus ambitieux.
Si vous aviez une bonne résolution à choisir pour 2013, nul doute que la Commission de terminologie apprécierait que vous respectiez enfin les termes qu’elle se tue à définir au fil des années. Pour le millésime de la Nouvelle Année, voilà le vocabulaire de l'informatique et de l'internet que le patriote aura le bon goût d’adopter.
Ne dites plus captcha (completely automated public Turing test to tell computers and humans apart) mais test captcha ou test de reconnaissance humaine.
Ne dites plus crawler mais collecteur.
Ne dites plus e-mail spoofing mais usurpation d'adresse électronique.
Ne dites plus e-printing, web2print ou web-to-print mais impression en ligne.
Ne dites plus hardware as a service (HaaS) mais matériel à la demande.
Ne dites plus infrastructure as a service (IaaS) mais infrastructure à la demande.
Ne dites plus keylogger mais enregistreur de frappe.
Ne dites plus de Live CD mais cédérom autonome.
Ne dites plus model-checker mais explorateur de modèle
Ne dites plus obfuscation mais brouillage.
Ne dites plus payload mais charge utile.
Ne dites plus really simple syndication (RSS) ou RSS feed mais flux de dépêches.
Ne dites plus reverse engineering mais rétro-ingénierie ou ingénierie inverse.
Ne dites plus software as a service (SaaS) mais logiciel à la demande.
La petite phrase suivante sera désormais d’une éclatante beauté bleue-blanc-rouge : « alors que je récupérai quelques informations avec mon collecteur, un test de reconnaissance humaine a bloqué mon logiciel à la demande. Brouillage et charge utile s’en sont suivis ! Nul besoin d’ingénierie inverse, j’en étais déjà informé grâce à mon flux de dépêche. Il se dit qu’un vil enregistreur de frappe serait la cause de mes tourments. J’ai évité une usurpation d’adresse électronique et fort heureusement, j’ai toujours un cédérom autonome sous la main ! »
Une cuvée moins exotique que les années précédentes, cependant. Pour rappel à l'aide de celle de décembre 2009 cette phrase est désormais juste : « Je voulais me rendre sur le site de mon registraire, pour renouveler mon domaine de tête, mais ma liaison numérique asymétrique plantait. Impossible d’avoir son adresse. Heureusement, j’avais sur moi mon Ordiphone, avec mon abonnement chez un opérateur de téléphonie mobile sans réseau. J’en ai profité pour commander de l’encre en poudre, mais curieusement, j’ai eu un démon de messagerie. Maudits services de la toile ! »
Signalons encore la délicate version de mai 2005 : « Alors que j'étais en causette sur notre anneau de sites, échangeant des frimousses avec mes copains à l'aide d'une appliquette Java, l'un d'eux me transmis curieusement son courriel -dupontdurand(arobe)***.fr- était-ce un fouineur de première ? Un lâche arroseur ? Aussitôt dit, aussitôt fait, en pleine zone d'accès sans fil, j'activais ma barrière de sécurité sur mon ASFI et un filtre anti-pourriel même contre les messages multimédias. Ainsi à l'abri, j'ai pu enfin tranquillement siroter une grenadine limonade devant un disque numérique polyvalent tout en écoutant la Marseillaise. »