Voici un guide contenant toutes les informations à connaître pour gérer plus efficacement la recharge de votre appareil et maîtriser la demande en énergie des applications. Certains conseils paraitront évidents, d’autres pourront surprendre.
En matière de recharge et d’autonomie de l’iPhone – comme presque tous les téléphones – on trouve de nombreuses idées reçues. Nous avons donc décidé de réunir au même endroit l’ensemble des informations importantes à connaître, accompagnées de conseils sur la manière de préserver l’autonomie au maximum. Nous nous sommes entretenus pour cela avec plusieurs employés d'Apple, qui ont tenu à garder leur anonymat.
Ce guide est conçu pour tout le monde, puisque même les sédentaires apprendront peut-être une astuce ou deux, ne serait-ce que sur la recharge ou leur gestion des applications. Pour celles et ceux qui bougent beaucoup en journée, certains réglages pourraient permettre de se passer de cette obligation de recharger en fin de journée pour la petite heure restante de travail par exemple.
Nous avons choisi l’iPhone car son ensemble de capacités logicielles est cohérent entre les modèles. Mais comme vous le verrez sans doute, de nombreuses informations peuvent être transposées à n’importe quel smartphone Android.
L’usage, premier critère
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, l’usage que vous faites de votre téléphone conditionne majoritairement la tenue de la batterie. Plus vous vous en servez, plus le niveau de batterie baisse rapidement.
Toutes les utilisations ne sont pas égales dans ce domaine loin de là. Une application comme Twitter consomme beaucoup moins d’énergie qu’un jeu. L’écart augmente avec le type de jeu, son utilisation intensive de la 3D, le poids des textures, son éventuel appui sur des fonctions de machine learning local, etc.
Certaines applications sont connues pour puiser largement dans la batterie, à cause de la puissance qu’elles réclament, certes, mais aussi par leur nombreux accès au réseau, les tâches effectuées en arrière-plan, l’utilisation du GPS, etc.
Dans ce domaine, les réseaux sociaux sont particulièrement énergivores, à commencer par Facebook. Il s’agit d’un cas d’école : réduire l’utilisation de l’application peut augmenter significativement l’autonomie de l’appareil. La situation est encore pire avec Snapchat, qui doit en plus télécharger de nombreuses photos et vidéos, sans parler de l’utilisation des caméras et du machine learning pour l’application des fameux filtres. Waze est également un très gros consommateur de batterie.
Plus vous avez d’applications, plus le téléphone est sollicité. Premier conseil : faire un tri et déterminer ce qui sert vraiment, pour se débarrasser du reste. En plus de récupérer de l’espace de stockage, il peut y avoir un gain d’autonomie si ces applications consommaient des ressources.
iOS fournit des informations sur cette consommation dans Réglages > Batterie. Vous y verrez, par ordre décroissant, toutes les applications les plus gourmandes. Attention, cette gourmandise n’est pas seulement due à leur programmation inhérente, mais aussi (et souvent surtout) au temps que vous y passez.
En ce qui concerne les thèmes clair et sombre, la question n'a d''importance que vous si avez un iPhone doté d'un écran OLED, soit un modèle X, XS ou 11 Pro. Les fonds noirs permettent aux pixels non solicités de rester éteints. C'est également valable pour les applications qui, pour beaucoup maintenant, suivent le réglage du système.
Vous pouvez enfin influer sur la luminosité de l'écran, même si cette dernière est automatique. On peut la changer rapidement depuis le Centre de contrôle.
Maîtriser la recharge
Commençons à tordre les idées reçues. Il n’est pas utile d’attendre que l’iPhone ait atteint un niveau critique de batterie pour le mettre à recharger. En fait, ce n’est même pas recommandé. La batterie Lithium-Ion fournit de l’énergie par réaction chimique, provoquant une circulation d’électrons (des ions lithium) entre l’anode et la cathode. Idéalement, il ne faut pas que cette circulation s’arrête totalement.
Dans les Apple Store, le conseil est donc – quand c’est possible – de rester dans la zone 20-80, c’est-à-dire d’avoir un niveau de batterie entre 20 et 80 %. Il faut éviter en priorité de tomber sous les 20 % de batterie et ne surtout pas attendre d’être à 0 %. Là, les réactions chimiques s’arrêtent et la batterie se dégrade plus rapidement.
C’est pour cette raison qu’Apple a mis en place sa « recharge optimisée ». Quand un iPhone arrive à 80 %, les 20 derniers sont différés de quelques heures. Pas de changement donc quand on va se coucher et que le téléphone charge pendant la nuit, même s’il peut arriver que vous voyiez par exemple un 98 % au petit matin. Ce comportement peut être désactivé dans Réglages > Batterie > État de la batterie.
Pour les mêmes raisons, il peut arriver que vous deviez couper un appareil iOS pendant plusieurs semaines. Dans ce cas, il est recommandé de le charger jusqu’au maximum avant de l’éteindre, pour éviter que le niveau ne tombe à 0 % et que la batterie reste dans cet état pendant une période prolongée.
Sachez enfin que le mode de recharge importe peu. Qu’elle soit classique, rapide ou par induction, les batteries sont taillées pour. Si le modèle d’iPhone est compatible, il n’y a donc pas de raison de s’en priver.
La recharge rapide fait parfois « peur » – les employés d’Apple nous l’ont confirmé – car certains clients imaginent que la batterie est mise à plus rude épreuve ou se dégrade plus rapide. C’est faux. Si vous avez au moins un iPhone 8, vous pouvez donc vous servir du chargeur de votre iPad. La différence sera flagrante.
Si vous souhaitez investir, n’importe quel bloc d’alimentation proposant un port USB Type-C et gérant l’USB-PD (USB Power Delivery) sera entièrement supporté. Il faudra en revanche acheter un câble USB-C/Lightning. Il n’existe que certains modèles, tous onéreux. Celui d’Apple est vendu 25 euros pour 1 mètre, ou 39 euros pour 2 mètres.
Et si vous souhaitez maximiser l’effet de la recharge, passez le téléphone en mode avion si possible. Sans les activités liées à Internet, le processeur aura nettement moins de travail, donc besoin d’énergie. Ce peut être particulièrement utile si vous n'avez par exemple que 20 min devant vous pour raccorder votre iPhone au secteur. D'ailleurs, recharger son appareil plusieurs fois par jour durant un temps limité n'a aucun impact négatif sur la batterie.
L’état de la batterie
Il faut rappeler également que l’âge de la batterie joue un rôle crucial dans son comportement. En comptant une charge par jour, la durée de vie moyenne d’une batterie lithium-ion est de 24 à 30 mois. Ce n’est qu’une durée indicative, qui dépend fortement – là encore – de l’usage. Plus vous l’utiliserez, plus vous la rechargerez, et plus son usure augmentera.
Il peut arriver en effet que le comportement de la batterie sorte du cadre habituel. Chute du pourcentage, extinction à 20 ou 30 %, etc. Première opération, à intégrer dans votre « routine » : redémarrer le téléphone une fois par semaine. iOS purge alors d’anciennes données et relance tous les processus.
Si le comportement persiste, il faut se rendre dans Réglages > Batterie > État de la batterie. Vous y verrez alors un pourcentage indiquant l’état général de la batterie. S’il est inférieur à 80 %, c’est qu’il est temps de changer de batterie.
Les employés d’Apple interrogés nous l’ont confirmé : l’information surprend très souvent. Beaucoup imaginent en effet que s’il reste 80 % de la batterie, elle peut encore servir pendant un bon moment. Mais la batterie ne fonctionne pas ainsi : l’information indique en fait qu'elle ne peut plus envoyer que moins de 80 % de son énergie.
Si l’explication fait écho, c’est parce qu’Apple avait introduit dans iOS il y a quelques années un mécanisme de protection. La puissance du CPU était jugulée pour éviter les pics de consommation d’énergie. La firme avait eu cependant l’énorme tort de ne pas communiquer sur cette fonction, rendue désactivable un peu plus tard.
Sous le pourcentage se trouve une autre ligne nommée « Capacité de performance ». Tant que la batterie remplit correctement son office, cette capacité est « optimale ». Dans le cas contraire, iOS l’indiquera, pour bien faire comprendre que les performances de l’appareil peuvent s’en ressentir.
En Apple Store, le remplacement d’une batterie est actuellement de 55 euros pour les iPhone 5c à 8 Plus, et de 75 euros pour les modèles plus récents (X, XR, XS, 11…).
Notifications et tâches en arrière-plan : faites le ménage
Fini le matériel, place aux réglages logiciels. Voici une section qui pourrait vous aider à avoir une hausse significative de votre autonomie, là encore selon votre usage.
Commençons par le plus important : les tâches en arrière-plan. iOS ne demande pas d’autorisation spécification aux applications pour ce qu’elles ont le droit de faire en arrière-plan, à l’exception de la position géographique et du Bluetooth. Pour le reste, elles ont tout loisir d’effectuer de nombreux traitements, avec l’impact que l’on imagine sur l’autonomie.
La recommandation est donc simple : désactiver le maximum de tâches en arrière-plan que possible. Vous trouverez la liste dans Réglages, en tapant « arr » dans le champ de recherche en haut. Le résultat vous mènera aux applications installées. Coupez-en autant que possible, sachant que désactiver l’arrière-plan d’une application ne bloque pas sa capacité à générer une notification.
Pour citer un exemple classique, on prendra le cas d’Outlook ou de presque n’importe quel client email. Si son activité en arrière-plan reste active, il tiendra à jour la liste des nouveaux courriers arrivés, des spams, etc. Si vous désactivez cette activité, il pourra toujours prévenir de nouveaux courriers, mais la liste ne se chargera qu’au lancement de l’application.
Il y a effectivement une petite perte de confort, mais généralisé à l’ensemble des applications, l’impact sur la batterie est conséquent. C’est particulièrement vrai avec Facebook et toutes celles récupérant en permanence des données pendant que téléphone est en veille. Des applications travaillant sans cesse et grevant rapidement l’autonomie.
Essayer de ne garder que le strict nécessaire. Vous pourrez de toute façon revenir n’importe quand dans la liste pour réactiver une application si son fonctionnement en arrière-plan vous manque. Sachez également que le mode économie d'énergie d'iOS a surtout pour mission de couper tous les traitements en arrière-plan. Si vous en désactivez la plupart, ce mode aura beaucoup moins d'intérêt.
Il en va de même des notifications, dans Réglages > Notifications. Le processeur du téléphone dépense de l’énergie chaque fois qu’il doit effectuer un traitement. Une notification est bien un traitement de données, la plupart se faisant sur la base d’une information reçue d’Internet. Là encore, concentrez-vous sur l’essentiel. Bonus éventuel, une plus grande tranquillité.
Ne tuez pas les applications
Voilà une habitude qu’on retrouve régulièrement : des utilisateurs activent la vue multitâche puis vident intégralement toutes les fenêtres qui s’y trouvent. Pourquoi ? « Pour ne rien laisser en mémoire ». C’est pourtant une erreur, car la manipulation dessert l’objectif.
Lorsqu’une application n’est plus au premier plan, elle passe dans un mode spécifique. En fonction de la mémoire vive disponible, elle garde plus ou moins de ressources actives, pour permettre un retour rapide. Seule la consultation d’autres applications finit par la reléguer dans les tréfonds de la liste.
On peut vite voir la différence entre deux applications. Si vous en rappelez une fraichement consultée, elle reviendra au premier plan et affichera directement son contenu. En revanche, une autre n’ayant pas été consultée depuis plusieurs jours affichera peut-être d’abord un écran blanc ou de chargement avant de livrer son contenu. Elle ne reviendra peut-être pas non plus sur le dernier contenu consulté.
Dès lors, à quoi servent donc les applications trouvées dans la vue multitâche ? à garder, au minimum, une légère empreinte en mémoire pour empêcher un rechargement complet de ses ressources si elle devait être relancée.
De fait, « tuer » les applications conduit inexorablement à une consommation d’énergie plus élevée. En effet, quand elles seront relancées, iOS chargera l’intégralité des ressources comme s’il s’agissait d’un premier lancement. Un chargement plus intense, avec davantage de traitements, donc réclamant plus d’énergie.
Les trois employés interrogés nous l’ont tous confirmé : les aficionados de ce « vidage » sont toujours surpris de découvrir le fonctionnement réel de la vue multitâche. D’autant que tuer ainsi une application ne l’empêchera pas de faire ce qu’elle a à faire en tâche de fond. Et en cas de lancement d’un jeu ou d’une application lourde, iOS déchargera les ressources des autres applications, jusqu’à ce qu’il ne reste d’elles qu’une empreinte minime en mémoire.
La vue multitâche sert essentiellement à revenir à une application consultée un peu plus tôt. Tuer une application ne sert, dans l’usage prévu, qu’à se débarrasser de celles qui pourraient planter complètement ou afficheraient un comportement anormal, comme l’impossibilité de saisir une information ou un bouton ne fonctionnant plus.
4G, Wi-Fi, Bluetooth et GPS : des situations à connaître
Dans le domaine des connexions, il y a peu de règles générales, et davantage de cas particuliers.
Lorsque vous êtes chez vous, préférez ainsi le Wi-Fi à la connexion cellulaire. La 4G réclame plus d’énergie pour échanger des données que ce bon vieux Wi-Fi. À moins que votre ligne ADSL ait des performances calamiteuses, mais même dans ce cas le Wi-Fi suffira la plupart du temps pour les tâches courantes.
L’autre conseil est de couper le Bluetooth si vous ne l’utilisez jamais. Après tout, l’objectif est de se débarrasser de tout ce qui n’est pas strictement utile.
La 4G peut réclamer une gestion particulière, surtout lorsque vous êtes en déplacement. Si vous le pouvez, passez le téléphone en mode avion. Car si vous êtes dans un train ou sur l’autoroute, l’iPhone va dépenser beaucoup d’énergie à chercher continuellement de nouvelles antennes ou quand la qualité du signal sera médiocre, ce qui survient souvent quand on se déplace vite.
Cas classique d’utilisation : regarder des épisodes d’une série sur son téléphone pendant un voyage en train. Une activité déjà consommatrice d’énergie. Si on part du principe que vous regardez tranquillement une vidéo, passer en mode avion aura un impact positif majeur sur l’autonomie.
Si vous vous trouvez dans un transport en commun fournissant du Wi-Fi, vous pouvez d’ailleurs garder celui-ci tout en coupant la 4G. Dans le Centre de contrôle iOS – le fameux panneau que l’on appelle depuis le haut de l’écran – la connexion cellulaire est juste à droite du mode avion. C’est la petite icône d’antenne éclairée en vert.
Au sujet du mode avion d'ailleurs, n'hésitez pas à y avoir recours chaque fois que vous êtes sûr(e) que l'iPhone ne servira pendant une période prolongée. Si vous vous couchez le soir avec une batterie raisonnablement pleine, couper les connexions permettra d'économiser grandement la batterie pendant votre sommeil.
Concernant le GPS, il s'agit plus d'un état général : si vous ne vous en servez pas ou de manière très épisodique, vous pouvez le désactiver dans Réglages > Confidentialité > Service de localisation. Le couper complètement empêchera l'iPhone de rafraichir sa position à intervalles réguliers.
Températures : attention aux « extrêmes »
Pour clore cet article, un mot sur les températures. En règle générale, il n’est pas recommandé d’utiliser un smartphone quand il fait très froid. Quand il gèle, le froid peut avoir un impact négatif sur la batterie, aboutissant à une information erronée sur le pourcentage restant.
Le pire cependant est de laisser un téléphone au soleil, même écran retourné vers la table. La chaleur emmagasinée peut nuire gravement à la batterie. Si la température dépasse d’ailleurs un certain seuil, l’iPhone finit par émettre une notification, un panneau d’exclamation jaune à éviter autant que possible. Il faut dans ce cas le mettre à l’ombre, si possible dans un endroit plus frais.
« Mais, s’il vous plait, pas au frigo », plaisante l’un des employés. Une petite blague qui s’appuie malheureusement sur l’expérience.