Si la mécanique de mise à jour d'un OS comme Windows 10 est largement connue, quid de systèmes libres comme Ubuntu ? Sa version 20.04 est là, l'occasion de revenir sur la procédure à suivre.
Comme tous les six mois, une nouvelle version d'Ubuntu est là. Cette fois il s'agit de Focal Fossa, connue sous le numéro 20.04. Elle arrive deux ans après la 18.04. Toutes deux disposent d'un support à long terme (LTS) de cinq ans après sa publication.
Comme pour Windows 10 dont la May 2020 Update arrive, la question d'une mise à jour dès maintenant se pose. Avec Ubuntu, vous avez le choix : pas d'outil qui décide plus ou moins pour vous en exploitant du machine learning, et autres assistants de récupération manuelle. Vous sautez le pas quand vous le voulez.
La mécanique de base reste néanmoins identique : des fichiers sont téléchargés puis la procédure de mise à jour est lancée. Voici un petit guide sur la procédure à suivre, que vous soyez adepte des interfaces graphiques ou de la ligne de commandes. Nous utilisons ici les versions Budgie Desktop (19.10) et Server (18.04 LTS) d'Ubuntu.
Vérifier la version actuellement installée
Cela peut paraître bête, mais un utilisateur ne sait pas forcément quelle version de Linux est présente sur sa machine. Les utilisateurs de distributions ont beau être souvent avancés, ce n'est pas systématique : un petit rappel sur la manière d'accéder à cette information peut être nécessaire.
Il faut pour cela utiliser l'application Paramètres qui dispose d'une section À propos dans son onglet Détails. Pour aller plus vite, un raccourci direct est proposé dans la section Préférences du menu principal. Vous pouvez également passer par une simple commande : lsb_release -a
ou l'outil neofetch.
Seulement les versions LTS ou non : un choix à faire
Ensuite, il faut décider si vous voulez effectuer ou non cette mise à jour. Certains préfèrent attendre un peu par sécurité, d'autres passent uniquement d'une version LTS à une autre. Pour rappel, elles sont publiées tous les deux ans. Avant la 20.04, c'était la 18.04, puis la 16.04, etc. La prochaine sera donc la 22.04, attendue pour avril 2022.
Ce choix s'exprime dans les paramètres de l'application Gestionnaire de mise à jour d'Ubuntu. Vous pouvez vous y rendre pour le consulter ou le modifier. Trois possibilités s'offrent à vous : ne migrer que vers les nouvelles versions LTS, toutes les nouvelles versions ou aucune.
Si vous n'avez pas accès à l'interface graphique, il faut passer par l'édition du fichier de configuration du Gestionnaire de mise à jour et lui indiquer le canal à utiliser à travers la variable Prompt
. Trois choix sont possibles : lts
, never
ou normal
.
sudo nano /etc/update-manager/release-upgrades
La commande ci-dessus permet d'éditer ce fichier via l'application nano avec les droits administrateur (sudo). Pour le cas qui nous occupe, qui vise à passer à Ubuntu 20.04, on peut opter pour lts
ou normal
. Une fois le fichier modifié et enregistré, nous pouvons passer à la mise à jour elle-même.
Pensez à faire une sauvegarde (au moins des fichiers importants) avant de procéder. Ce sera utile en cas de problème.
Mettre à jour via la ligne de commandes
Ubuntu utilise APT (voir le détail de ses paramètres) pour la mise à jour des applications, de leurs dépendances et du noyau. Un net avantage sur les mécaniques de Windows par exemple. Entretenir le système se résume ainsi à deux lignes de commandes permettant de récupérer la liste des dernières versions puis de les installer :
sudo apt update
sudo apt full-upgrade
Mais pour le système lui-même, il faut passer par un autre outil. Dans le cas de la ligne de commande, c'est Release Upgrader. Son utilisation est simple, il suffit de le lancer pour qu'il opère :
sudo do-release-upgrade
Il va vérifier si une nouvelle mise à jour est disponible. Si c'est le cas, les fichiers nécessaires seront téléchargés puis exécutés. Les informations nécessaires seront récupérées depuis les dépôts officiels afin de savoir ce qui doit être téléchargé, installé puis supprimé. Une estimation du temps d'installation vous sera alors donnée.
Vous pouvez bien entendu accepter ou refuser, mais aussi demander à connaître les détails à chaque étape. Cette procédure est idéale si vous utilisez Ubuntu Server ou que vous préférez passer par la ligne de commandes.
Dans le cas d'une LTS, la mise à jour n'est pas proposée avant sa première « point release », la 20.04.1 dans le cas présent. Cela permet de s'assurer que la migration n'est faite par le plus grand nombre que lorsqu'un premier lot de bugs ont été corrigés. Pour le faire avant, il faut ajouter -d
à la fin de la commande ci-dessus.
C'est le paramètre habituellement utilisé pour migrer vers la prochaine version d'Ubuntu lorsqu'elle est en cours de développement. Tous les détails se trouvent sur cette page.
Mise à jour via l'interface graphique
Si vous préférez les interfaces graphiques et que vous y avez accès, cela passera à nouveau par le Gestionnaire de mises à jour. Contrairement à la solution précédente, il gère cette procédure pour l'ensemble du système, dont les applications, leurs dépendances, etc. Une fois lancé, si une nouvelle version d'Ubuntu peut être installée, il vous la proposera.
La procédure sera identique à celle via la ligne de commandes, mais plus accessible à des utilisateurs peu habitués, puisque passant par des fenêtres et quelques boutons. Il faut cependant procéder à une mise à jour des applications avant que la nouvelle version du système soit accessible.
Une fois faite, une mention indique que la mise à niveau est disponible, avec un bouton dédié. Notez qu'Update Manager permet lui aussi de migrer vers la prochaine version d'Ubuntu lorsqu'elle est en cours de développement, en passant par une commande spéciale (-c -d
) . Tous les détails se trouvent sur cette page.