Photovoltaïque : l’ADEME détaille les coûts et la rentabilité des installations solaires

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Photovoltaïque : l’ADEME détaille les coûts et la rentabilité des installations solaires
Crédits : hiphunter/iStock

Vous avez envie d’installer des panneaux solaires sur votre toit, mais vous hésitez ? Pas facile en effet de faire le tri entre les quantités d’informations disponibles et parfois contradictoires. L’ADEME se propose d’éclairer votre lanterne avec une étude se basant sur des données récupérées auprès d’une centaine d’installateurs.

L’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) se présente comme « résolument engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation des ressources ». Il s’agit d’un établissement public placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, proposant donc des informations qui se veulent fiables et validées. 

Des énergies renouvelables en veux-tu en voilà 

L’Agence profite des assises de la transition énergétique se tenant actuellement à Bordeaux pour publier un dossier sur le coût des énergies renouvelables et de récupération, en bonne progression. Un sujet d’actualité à l’heure du réchauffement climatique et de la réduction de l’empreinte carbone.

Le rapport – d’une centaine de pages – traite de nombreux sujets allant de la production de chaleur chez les particuliers (bois, solaire thermique, pompe à chaleur…) et les professionnels (biomasse, géothermie…), au biogaz en passant par le stockage et la production d’électricité via des énergies renouvelables. 

L'occasion de faire le point sur les installations photovoltaïques, notamment sur le toit des maisons dans un cadre résidentiel, c’est-à-dire avec une puissance de 3 à 9 kW maximum. 

Comment calculer le coût de production et la rentabilité ?

Afin d’évaluer et comparer les prix, l’ADEME se base sur le « coût complet moyen de production d’un mégawatt-heure – également appelé Levelized Cost Of Energy (LCOE) ». Cet indice – en €/MWh – est basé sur quatre principaux paramètres : coûts d’investissement, d’exploitation et de maintenance, niveau de production, durée de vie et rentabilité du projet si l’énergie produite est vendue.

On passera sur la formule permettant de calculer le LCOE – les plus curieux la retrouveront dans l’image ci-dessous, puis regretteront sûrement de s’être posé la question – pour esquisser les grandes lignes du rapport. Sachez simplement que dans le cas du solaire résidentiel, il est calculé pour une durée de vie de 25 ans, avec un taux d’actualisation de 1 % et une baisse de production de 0,5 % par an.

Bien évidemment, ces calculs sont valables à condition de ne pas faire la même bêtise que la ville de Roubaix.

ADEME solaire

Commençons par un point global sur la situation de la France : « En 2018, en France, les coûts de production de l’éolien terrestre (50 à 71 €/MWh) et des centrales photovoltaïques au sol (45 à 81 €/MWh) sont  compétitifs avec ceux d’une centrale à gaz à cycle combiné (CCGT) (50 à 66 €/MWh) ».

Par contre, les coûts de la petite hydroélectricité sont trop fluctuants en fonction des sites pour en tirer une conclusion pour le moment : ils oscillent entre 32 et… 149 €/MWh. Enfin, le LCOE du photovoltaïque sur les grandes toitures est de 61 à 104 €/MWh, plutôt dans la fourchette haute par rapport à une centrale à gaz à cycle combiné.

Concernant les indices sur les petites et moyennes toitures, ils sont séparés en trois paliers : 3 kW (petite installation), 9 kW (installation moyenne) et 36 kW (grosse installation). Dans le cas présent, nous nous concentrons sur les deux premiers, correspondants à la majorité des installations résidentielles.

Privilégiez les grosses installations, plus rentables

L’ADEME sépare deux types d’installation :  IAB pour Intégrées Au Bâti (le système photovoltaïque est installé dans le plan de la toiture dont il assure l’étanchéité) et surimposé (le système photovoltaïque est installé par-dessus la couverture).

Pour établir ses minimums/maximum, l’Agence a recueilli des valeurs auprès d’une centaine d’installateurs. Première remarque, les LCOE des installations IAB sont toujours sensiblement supérieurs à ceux des panneaux solaires en surimposition, qui sont donc plus rentables (le coût d’installation est en fait plus faible). 

Dans la zone nord - comprenant Hauts de France, Grand Est, Normandie et une partie de l’Île-de-France –  le LCOE des installations d’une puissance de 3 kW varie entre 189 et 267 €/MWh, ce qui est « toujours supérieur au tarif d’achat de l’électricité (186 €/MWh) », explique le rapport. 

Dans le sud – Est de l’Occitanie, Corse et PACA – et toujours avec une installation de 3 kW, on se trouve dans la situation inverse : le coût du MWh varie entre 130 et 184 euros, ce qui est toujours inférieur au tarif d‘achat de l’électricité.

Dans le reste des régions (le Centre), c’est plus compliqué : les installations surimposées ont généralement un coût inférieur au prix d‘achat (186 €/MWh), tandis que les IAB sont au-dessus de cette limite.

En plus des indices LCOE dans les différentes configurations, les tableaux ci-dessous détaillent les coûts d’investissement, d’exploitation et de production :

  • ADEME solaire
  • ADEME solaire
  • ADEME solaire
  • ADEME solaire

On voit par contre rapidement l’intérêt de passer à une installation plus grosse : avec une production de 9 kW le LCOE est toujours inférieur au prix d’achat de l’électricité, peu importe la zone et le type d’installation. Comme précédemment, une installation surimposée dans le sud est la plus intéressante financièrement.

Le rapport propose aussi l‘analyse d’installations de 36 kW, avec le même constat : le coût de revient baisse significativement lorsque la capacité de production est plus importante. La raison est simple : pour produire deux fois plus d’électricité, l’investissement n’a pas besoin d’être doublé. 

Quid de l’autoconsommation sans batterie ? 

L’ADEME propose la même analyse pour les installations en autoconsommation totale sans batterie, le but étant d’économiser sur les frais de raccordement au réseau électrique pour l’injection du courant. Mais attention, dans le cas présent toute énergie produite et non consommée immédiatement est perdue. Selon l’ADEME, les dépenses d’installation sont en baisse de 3,7 à 7,7 %, une légère réduction que l’on retrouve sur le LCOE.

Terminons enfin par un mot sur la production d’eau chaude sanitaire : « Sans tenir compte des aides publiques, les chauffe-eau solaires individuels (CESI) sont compétitifs par rapport à un chauffe-eau électrique uniquement dans le sud de la France (116 à 185 €/MWh contre 162 à 170 €/MWh) alors que le coût d’un chauffe-eau thermodynamique (CET) est toujours supérieur à celui d’un chauffe-eau électrique ».

Si vous pensez sauter le pas du photovoltaïque, il faudra vérifier que le LCOE de votre installation sera bien inférieur à celui du prix d‘achat de l’électricité, sauf à faire un pari sur l’avenir – en estimant que le prix de l’électricité va augmenter de manière importante – ou à vouloir diminuer votre consommation depuis le réseau résidentiel. 

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