Qu'il s'agisse d'iOS ou de macOS, Apple a toujours proposé des solutions simples pour sauvegarder les données de ses clients. Time Machine est ainsi une fonctionnalité phare des Mac, présente depuis des années. iCloud vient peu à peu la compléter, ajoutant un accès distant aux données depuis n'importe quel appareil de la marque.
C'est en 2007, avec la version 10.5 de Mac OS X (Leopard), qu'est né Time Machine. Critiqué à ses débuts, notamment pour son manque de fonctionnalités et d'ouverture, il n'a eu de cesse d'évoluer depuis.
Time Machine fête ses 13 ans...
Pour faire simple, cet outil permet de créer une image des données de votre Mac, qui sera mise à jour régulièrement. Elle peut être stockée sur un HDD/SSD externe, un autre Mac et/ou un NAS présent sur votre réseau. Pendant dix ans, Apple proposait d'ailleurs sa propre solution : l'AirPort Time Capsule, qui n'est plus commercialisée depuis 2018.
Le nom Time Machine vient de l'interface de récupération des données, qui prend la forme d'une frise chronologique dans laquelle vous pouvez naviguer pour retrouver une version précise, à une date donnée, d'un ou plusieurs fichiers/dossiers. Vous pouvez également utiliser ce service lors d'une restauration complète, en cas de défaillance de votre Mac.
... iCloud est désormais son compagnon incontournable
En 2011, la société lançait iCloud pour remplacer MobileMe. Le service centralise toutes les fonctionnalités liées au stockage en ligne, des photos/vidéos aux documents en passant par les contacts, calendriers, notes, messages, favoris Safari, réglages, etc. Mais aussi certaines sauvegardes.
Les appareils sous iOS peuvent ainsi être restaurés directement depuis iCloud. Sur macOS, on peut l'utiliser pour garder une copie synchronisée du bureau et des documents, Time Machine s'occupant du reste.
Car un Mac comporte un périphérique de stockage interne allant de quelques centaines de Go à plusieurs To. En garder une copie complète accessible en ligne, avec un historique complet des versions, n'aurait que peu de sens et pourrait vite coûter très cher. Les solutions de sauvegarde locale sont ici privilégiées : HDD/SSD en USB ou Thunderbolt, NAS, etc.
On obtient un mix assez complet pour l'utilisateur, entre solution locale et distante, plus ou moins dépendante d'Apple et de ses services, en fonction des besoins, préférences et du budget de chacun. Le tout, sans avoir recours au moindre service tiers, tout étant directement intégré à iOS et macOS.
Bien choisir son stockage dédié à Time Machine
Comment fonctionne Time Machine ? Par défaut, le dispositif conserve :
- Des instantanés locaux si l'espace de stockage de la machine est suffisant
- Des sauvegardes horaires sur les dernières 24 heures
- Des sauvegardes quotidiennes sur le mois dernier
- Des sauvegardes hebdomadaires pour les mois précédents
Bien entendu, une copie complète n'est pas effectuée à chaque fois. Lors de la mise en place, une première sauvegarde assez longue est effectuée. Par la suite, seules les données modifiées sont régulièrement analysées et stockées. En cas de problème, l'ensemble permet une restauration du système ou de certains fichiers uniquement.
Il faut néanmoins être vigilant : ces données sont préservées jusqu'à ce que l'espace de stockage soit plein, suite à quoi les plus vieux éléments sont progressivement supprimés. il faut donc veiller à disposer d'une capacité suffisante pour une conservation pendant la période que vous désirez, qui peut être assez élevée en entreprise par exemple.
Attention donc, également, si vous stockez d'autres données sur le périphérique attribué à Time Machine. Plus elles seront nombreuses, moins vous aurez de sauvegarde à disposition.
Sachez d'ailleurs que vous pouvez utiliser le stockage local d'un Mac pour sauvegarder les données d'un autre présent sur le réseau local (voir cette fiche d'information). Cela peut être intéressant si vous avez une machine fixe à la maison et que vous souhaitez l'utiliser pour préserver les données de votre ordinateur portable.
Activer Time Machine sur un périphérique externe
Passons maintenant à la pratique. Pour cela, nous avons utilisé macOS Catalina (10.15.2) sur un Mac Mini (256 Go) avec un SSD externe de 512 Go connecté en USB, puis un NAS DS218play de Synology avec 2x 2 To en miroir (RAID 1).
Dans le premier cas, la procédure est simple : il suffit de connecter le périphérique USB, qui sera directement détecté par le système. macOS vous proposera de l'utiliser pour Time Machine si rien n'a été fait auparavant. Vous pouvez accepter, refuser ou décider plus tard. Si vous acceptez, vous pourrez préciser si vous voulez que la sauvegarde soit chiffrée ou non.
Pour faire ce choix plus tard, il suffit de vous rendre dans la section dédiée à Time Machine des Préférences système. Vous pourrez alors y sélectionner le périphérique de sauvegarde, indiquer si la procédure doit être automatique ou non. Les options permettent d'exclure certains dossiers/fichiers mais aussi les applications et fichiers système.
C'est également là que vous pourrez choisir de faire apparaître ou non l'icône de Time Machine dans la barre des menus. Elle permet un accès plus direct à l'application et ses paramètres, mais aussi de voir d'un clic le statut de la sauvegarde, la stopper ou même de la lancer manuellement si vous le jugez nécessaire.
Si le système de fichiers du périphérique sélectionné ne convient pas, il devra être formaté (en Mac OS étendu journalisé). Ensuite, il sera identifié comme appareil de stockage consacré à Time Machine, mais restera utilisable comme n'importe quel autre. Vous pourrez donc y stocker d'autres données.
Le chiffrement repose sur un mot de passe, macOS demandant de préciser un « indice » qui pourra aider en cas d'oubli. La procédure semble dater d'un autre temps. On apprécierait de pouvoir utiliser une clé de sécurité ou un élément biométrique par exemple. Surtout qu'Apple dispose de tout ce qu'il faut dans ces domaines.
Une fois l'ensemble des choix effectués, la première sauvegarde pourra commencer. Elle peut être assez longue, selon la quantité de données et la rapidité du périphérique sélectionné. La prochaine fois que quelqu'un vous dit que l'USB 3.x, Thunderbolt ou le réseau à plus de 1 Gb/s ne sert à rien, repensez à ce moment.
Sur notre machine de test, la sauvegarde occupait 29 Go sur le SSD ou le NAS, pour 34 Go de données.
Préparer un NAS pour Time Machine
Pour un NAS, la procédure est un peu plus complexe. En réalité, il faut veiller à plusieurs points, notamment pour assurer un fonctionnement en toute sécurité.
Il faut d'abord disposer d'un espace de stockage dédié à Time Machine et décider où seront placés vos fichiers. À moins que le NAS ne soit uniquement prévu à cet effet, il est préférable de fixer un quota à ne pas dépasser. En effet, comme indiqué précédemment, Time Machine va chercher à utiliser tout l'espace disponible. Poser des limites permet d'éviter un manque de place pour d'autres données.
Assuez-vous ensuite que l'espace dédié à Time Machine puisse être détecté par vos machines Apple. Heureusement, tous les constructeurs proposent des procédures simples, tant chez Asustor que QNAP ou Synology. C'est celle de ce dernier que nous allons détailler ici, mais elles sont sensiblement les mêmes.
Nous partirons du principe que vous disposez d'un NAS installé et configuré. Si ce n'est pas le cas, suivez notre guide pas à pas. Nous créons ensuite un utilisateur spécifique à Time Machine pour des raisons de sécurité. Nous vous recommandons d'ailleurs de limiter le plus possible ses accès, même le changement de son mot de passe.
Il est nommé TimeMachiner et dispose d'un quota de 1024 Go (soit 1 To) sur le NAS, sans limite de son débit. Vous pouvez en imposer une pour éviter que la sauvegarde n'impacte trop votre réseau local.
On crée ensuite un Dossier partagé dédié à Time Machine, invisible dans la liste des dossiers sur le réseau, des utilisateurs sans autorisation et sans corbeille. Il n'y a pas besoin de chiffrement, celui-ci étant géré par le Mac. Une fois créé, on donne les accès en lecture et écriture au compte TimeMachiner.
Puis on se rend dans les paramètres avancés de la section Services de fichiers, pour y activer la diffusion Bonjour Time Machine via Samba (SMB), Apple ne recommandant plus AFP. C'est ce qui permettra au Mac de détecter le NAS comme un appareil pouvant accueillir une sauvegarde.
On configure ensuite les paramètres Time Machine pour désigner le Dossier partagé que nous avons précédemment créé. DSM adaptera la configuration de Samba après une alerte. Une fois que tout est confirmé et enregistré, vous êtes parés !
Depuis les paramètres Time Machine sur le Mac, vous devez désormais voir dans la liste des disque disponibles l'espace de stockage de votre NAS. Vous pouvez l'utiliser seul ou en complément d'un autre périphérique si vous le souhaitez. Une fois sélectionné, vous devez vous connecter avec le compte TimeMachiner et son mot de passe.
La sauvegarde sera alors effectuée comme sur un appareil local.
Aller plus loin avec TimeMachineEditor
Par défaut, macOS gère lui-même le rythme des sauvegardes selon les critères énoncés plus haut, mais il est possible d'en changer. Pour cela il existe un petit outil gratuit : TimeMachineEditor.
Il permet de déterminer plus précisément le rythme des sauvegardes. Cela peut être quand la machine est inactive, selon un intervalle précis ou en suivant un calendrier plus détaillé. Vous pouvez également indiquer des heures où les sauvegardes ne doivent pas se faire, demander à procéder dès que possible quand une occurence est manquée ou à effectuer des snapshots locaux toutes les heures.
Comment effectuer une restauration du système ?
La première règle concernant les sauvegardes est de vérifier régulièrement qu'elles fonctionnent. N'hésitez donc pas à vous rendre de temps à autre dans l'interface de Time Machine pour vérifier que tout va bien, tenter de récupérer quelques fichiers, etc. L'interface est ici assez simple à prendre en main.
Pour une restauration complète, il faut démarrer le Mac en mode récupération en maintenant les touches Commande (⌘) + R jusqu'à l'apparition du logo Apple. Selon la situation, d'autres combinaisons devront être utilisées. S'ouvre alors une interface avec la liste des Utilitaires macOS, dont celui permettant une restauration depuis Time Machine.
Il vous listera les sauvegardes disponibles. Pour celles présentes sur le NAS, il faudra tout d'abord renseigner les identifiants du compte. Si celle sélectionnée est chiffrée, le mot de passe sera nécessaire. Après vous avoir averti de l'effacement du contenu du Mac du fait de sa restauration, la procédure commence :