Si 2012 a été l'année de la confirmation des smartphones, de l'explosion des tablettes tactiles, ou encore de la difficulté des Ultrabook, elle a aussi été celle de la lente mort des netbooks. Ces petits et peu puissants PC portables lancés avec succès par ASUS il y a environ cinq ans semblent toutefois voués à disparaître très bientôt en Occident, et probablement peu après dans les pays moins développés.
Cinq ans de bons et loyaux services
En 2005, une association dévoile le One Laptop Per Child (OLPC), un programme visant à fournir un ordinateur portable aux enfants les plus pauvres de la planète. L'ordinateur est extrêmement petit, ses caractéristiques techniques sont faibles, mais il peut se connecter à Internet. Le tout a pour but de tirer le prix du produit sous les 100 $ et d'offrir une forte autonomie. Développé notamment par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), le programme connaîtra un certain succès, avec des commandes de plusieurs millions de dollars.
Si le concept d'OLPC est destiné aux pays les moins développés, il est finalement repris en grande partie deux ans plus tard par ASUS, qui lança le fameux Eee PC à Taïwan en décembre 2007 et dans nos contrées en 2008. Proposé dans un premier temps exclusivement sous Linux (Xandros), le produit fut rapidement accompagné d'un Windows XP spécial, Microsoft sentant le bon filon. Évidemment copié par la concurrence, avec plus ou moins de réussite, le marché fût toutefois dominé du début à la fin par les deux Taiwanais ASUS et Acer.
Des produits concurrents incontrables
Ces deux constructeurs semblent toutefois vouloir abandonner le marché. Il faut dire que les concurrents des netbooks sont nombreux. Côté tarif, certains ordinateurs portables classiques d'entrée de gamme sont parfois très proches des netbooks, ce qui a de quoi attirer de nombreux consommateurs. Enfin, les tablettes tactiles cumulent certains atouts des netbooks (légèreté, autonomie, simplicité) et la possibilité d'y adjoindre un clavier, tel l'Eee Pad Transformer, en fait un concurrent sérieux, même si le tarif final est assez éloigné.
Résultat, de nombreux constructeurs ont déjà abandonné le marché, c'est notamment le cas de Samsung, SONY, Dell, Lenovo, MSI, Toshiba (dans certaines régions), etc. Concernant les deux leaders ASUS et Acer, toujours bien présents, délaisser le marché ne devrait être qu'une question de temps.
En effet, Microsoft est aussi en partie responsable du futur décès des netbooks. La fin de Windows 7 Starter participe ainsi à la mort lente du marché, d'autant que Microsoft n'a pas développé de Windows 8 Starter dédié aux netbooks. Or l'avantage de Windows 7 Starter était surtout son tarif extrêmement bas, le but étant de concurrencer une suite Linux gratuite. Et si l'open-source a ses adeptes, cela ne suffira semble-t-il pas à sauvegarder le marché. Dès lors qu'une licence Windows 8 est bien plus coûteuse qu'une licence Windows 7 Starter, ce qui gonflera obligatoirement le tarif du netbook, nous pouvons en quelque sorte dire adieu à ce marché, qui ne sera plus aussi compétitif qu'auparavant.
Les ventes d'ASUS chutent
Les ventes de netbooks chez ASUS oscillent désormais autour du million d'unités par trimestre. Un nombre encore assez élevé, sans pour autant être extraordinaire. Et surtout, elles tendent à diminuer avec le temps. ASUS prévoit ainsi d'écouler seulement 500 000 unités au dernier trimestre 2012. Et pour l'année 2013, les ventes des Eee PC seront tellement faibles qu'elles intègreront les chiffres de ses ordinateurs portables, alors que jusqu'à ce jour, ASUS a toujours dissocié les deux types de produits (netbook et PC portables).
Enfin, en septembre dernier, DigiTimes annonçait qu'ASUS et Acer prévoyaient de ne plus produire de netbooks et d'écouler leurs stocks. Une nouvelle non officielle néanmoins confirmée hier par ce même journal, qui précise même que la fin du marché sera déjà effective en cette fin d'année.
Une affirmation peut-être trop hâtive, sachant qu'à moins d'une semaine de l'année 2013, il se vend encore de nombreux netbooks de marques ASUS et Acer dans les grandes enseignes françaises, alors que le marché principal de ces produits se situe désormais dans les pays émergents. Assurément, les rares constructeurs de netbooks écouleront encore leurs stocks l'an prochain. Toutefois, aucun nouveau produit ne devrait voir le jour, signant ainsi à court terme la mort du marché.