OVHcloud Summit 2019 : OVH fête ses 20 ans, change de nom et parle de son avenir

OVHcloud Summit 2019 : OVH fête ses 20 ans, change de nom et parle de son avenir

Vivement OVHcloudhyperconvergé !

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Sébastien Gavois

Publié dans

Internet

10/10/2019 8 minutes
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OVHcloud Summit 2019 : OVH fête ses 20 ans, change de nom et parle de son avenir

Pour assurer sa croissance, OVH veut mettre en avant tout l'écosystème de ses partenaires en leur donnant accès à ses 1,5 millions de clients. Le développement de ses activités passe aussi par de la vente de serveurs en marque blanche, des partenariats sur des appels d'offres et l'arrivée d'un « code de conduite de la portabilité dans le cloud ».

Cette édition 2019 du Summit d'OVH est un peu particulière pour la société. C'est l'occasion de fêter ses 20 ans et de changer officiellement de nom pour devenir OVHcloud. Ce n'est pas une surprise puisque l'annonce avait déjà été faite cet été, mais c'est bien aujourd'hui qu'il devient effectif.

En amont de la grande conférence annuelle du Roubaisien, nous avons rencontré une partie de l'équipe dirigeante pour nous présenter les grandes lignes des annonces d'aujourd'hui sur la stratégie commerciale de l'hébergeur pour les prochaines années. Des annonces qui concernent également la partie matérielle, notamment sur les serveurs dédiés et Bare Metal :

Cloud un jour, cloud toujours

Octave Klaba, fondateur et président du conseil d'administration d'OVHcloud (dont il détient toujours 80 % des parts avec sa famille) commence par un constat : « On fête les 20 ans et on pense aux 20 prochaines années. Nous sommes une des compagnies dans le top 10 du cloud, mais nous sommes un peu déçus de voir que nous sommes les seuls européens ». Michel Paulin, directeur général d'OVHcloud, ajoute qu'on trouve des américains et des chinois – mettant en avant les risques sur la confidentialité des données à cause du Cloud Act par exemple – ainsi qu'un japonais.

Il reviennent surtout sur le changement de nom d'OVH(Cloud), dont le but serait de mieux correspondre au principal marché de la société : « le cloud représente 70 % de ses revenus » sans précision sur ce qui rentre exactement dans ce périmètre. « OVH s’est lancé il y a 20 ans sur les prémices de la virtualisation de services (PaaS, IaaS, SaaS et autres). Aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle le cloud et nous souhaitions que notre marque reflète cette réalité à travers le monde ».

Bref, OVH est mort, vive OVHcloud.

OVH 20 ans

Octave Klaba réaffirme que ce nom ne change rien aux engagements et à la vision de la société : « L'open source et la réversibilité sont une part importante de notre ADN ». Michel Paulin fait de même, mettant en avant cloud SMART annoncé l'année dernière : Simple, Multi-local, Accessible, Réversible (interopérable) et Transparent. Dans son communiqué, la société en remet une couche : elle « n’abandonne ni les valeurs qui ont fait son succès, ni ses activités historiques ». 

Mais dans la pratique, qu'est-ce qui attend OVHcloud dans les années à venir ?

Pour continuer à grossir, OVH mise sur ses partenaires

Sur son année fiscale 2019, le roubaisien a atteint son objectif de réaliser un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros et vise toujours le milliard d'ici deux ans. La société ne publie par contre toujours pas ses comptes (elle n'est pas la seule dans ce cas).

OVHcloud est rentable affirment néanmoins les différents responsables. « Nous sommes des pure players du cloud. Nous exerçons une activité unique : la conception et la fourniture d’infrastructures IT et en particulier de cloud, sans jamais nous mettre en concurrence avec nos clients », explique la société. Pour atteindre son objectif financier, elle va étendre son activité historique d’hébergement web et de noms de domaine au continent asiatique courant 2020.

Elle va aussi tenter de s'appuyer davantage sur ses partenaires qu'elle souhaite voir grandir en même temps qu'elle : « Nous pensons que le futur vient de la capacité à codesigner, covendre et codévelopper », explique Michel Paulin. Une stratégie qui ressemble furieusement à OVHmarket déjà annoncé au Summit 2018. L'objectif est en effet exactement le même, mais avec une communication plus importante afin d'essayer de faire décoller ce service qui revient sous une forme améliorée car il n'a pour le moment pas donné satisfaction au fabricant.

Faire grossir l'écosystème pour avoir une part d'un plus gros gâteau

« Notre but ce n’est pas de racheter plein de sociétés et de devenir très gros. On veut rester spécialisés, mais travailler avec d'autres sociétés en partenariat », affirme Grégoire Kopp, directeur de cabinet et conseiller spécial auprès d'Octave Klaba. « Ça ne créé pas un géant américain qui capte toute la valeur et qui finalement fini par en mourir, ça créé de la valeur dans un écosystème qui grandi ensemble », ajoute-t-il.

« Sur public cloud on ne sera jamais aussi fort qu'Amazon, on ne va pas tout produire en interne, on ne va pas racheter des sociétés, donc on fait ça en collaboration » et proposant à des partenaires de toucher potentiellement ses 1,5 millions de clients. S'ils grandissent, les besoins en hébergement vont suivre la tendance, synonyme de croissance pour l'hébergeur. 

L'idée est de proposer des services intégrés : « La facturation passe par OVH, le service support aussi [...] On ne veut pas prendre d'argent là-dessus », contrairement à une place de marché classique qui ponctionne généralement 20/30 %. Sur ce dernier point, on attendra de juger sur pièce. 

OVHCloud Summit 2019

OVH vend ses serveurs en marque blanche

Grégoire Kopp revient ensuite sur « un marché dont on parle assez peu, mais qui va se développer très rapidement : le wholesales. On vend nos serveurs en marque blanche ». L'idée est de miser sur le savoir-faire d'OVH sur la partie technique (création de serveurs et de datacenters), puis de s'associer avec des partenaires qui vont s'occuper de la vente, de gérer les appels d'offres, des opérations marketing, etc. Des points sur lesquels OVH n'est pas forcément le plus à l'aise. 

Cette branche d'activité peut se développer maintenant qu'OVHcloud dispose de bureaux à Paris, facilitant des relations/rapprochements avec d'autres sociétés. La direction bicéphale, avec Octave Klaba pour la partie technique et Michel Paulin pour le reste, « rassure des deux côtés » les futurs partenaires.

Alixans et Capgemini sont cité parmi les membres du Partner program.

Code de conduite de la portabilité dans le cloud

Pouvoir récupérer ses données (non personnelles) pour changer d'hébergeur est un sujet qu'OVH souhaite mettre en avant. Il permet de promouvoir un Internet libre et ouvert, tout en facilitant l'arrivée de nouveaux clients ; un discours et une posture gagnant-gagnant. Lors de son discours de présentation, Michel Paulin évoque un « code de conduite » qui sera remis à la Commission européenne lors d'une réunion les 25 et 26 novembre prochain.

Grégoire Kopp nous explique que le RGPD demande à l'industrie de développer des codes de conduite pour la portabilité de données non personnelles. « On est le premier secteur industriel à avoir sauté dessus et dire : on va créer notre propre code de conduite qui correspond à ce que veut le RGPD sur la portabilité dans le cloud ».

Ce projet est mené par la CISPE (Cloud Infrastructure Services Providers in Europe) dont le président est Alban Schmutz, qui est aussi vice-président en charge du développement stratégique et des affaires publiques chez OVHcloud. Dans la CISPE, nous retrouvons des géants américains comme Amazon, IBM et Microsoft. 

Il faudra attendre de connaitre le contenu de ce code avant de mesurer d'éventuels changements dans les mentalités, mais il ne s'agit dans tous les cas que d'une « soft law » avec un engagement moral, sans sanction en cas de manquements. OVH en profite pour rappeler qu'il ne facture pas la quantité de données échangées sur son cloud (en entrant ou en sortant), seulement la bande-passante contrairement à ses concurrents.

Une situation qui ne facilite pas le changement d'hébergeur s'il faut dépenser une petite fortune pour récupérer de grosses quantités de données. Il faudra maintenant voir si le code de conduite s'attaquera à ce point précis et surtout s'il fera changer les mentalités. Rien n'est moins sûr. 

Le « Cloud Act ne doit pas être une fatalité »

Enfin, et comme c'est le cas depuis des années, OVHcloud affiche fièrement sa différence avec les acteurs américains et chinois, dont les gouvernements respectifs sont bien moins attachés aux valeurs et au respect de la vie privée. « Être soumis au Cloud Act ne doit pas être une fatalité. Les entreprises doivent avoir le choix de protéger leurs données les plus critiques de lois extraterritoriales », explique la société en visant directement les États-Unis. 

Dans cette optique, OVHcloud rappelle qu'elle participe « à l'IA4EU, un écosystème de 79 sociétés européennes visant à créer une plateforme collaborative d’entreprises européennes pour développer des solutions d'intelligence artificielle respectueuses d'une certaine éthique ». OVHcloud a aussi rejoint Dataiku et Cosmian « pour collaborer sur une Plateforme de mutualisation sécurisée de données permettant aux équipes de mettre en commun des données sans qu’aucun des acteurs ne puisse voir en clair les données sensibles des autres acteurs ». 

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Cloud un jour, cloud toujours

Pour continuer à grossir, OVH mise sur ses partenaires

Faire grossir l'écosystème pour avoir une part d'un plus gros gâteau

OVH vend ses serveurs en marque blanche

Code de conduite de la portabilité dans le cloud

Le « Cloud Act ne doit pas être une fatalité »

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Commentaires (17)


Ils auraient presque pu citer Scaleway en parlant de concurrence européenne potentielle, vu comment a démarré OVH.


Le fait qu’OVH ne facture pas le volume est effectivement l’ARGUMENT. Envie de faire suer une entreprise? siphonnez leur site en boucle, ils paieront pour les données téléchargées…

A part à sortir toute une usine à gaz (facturée encore plus chère), on ne peut pas maîtriser le volume sortant il me semble.



Alors que facturer la BP (quitte à avoir de la QOS pour limiter la BP sur des niveaux non standards), je trouve cela plus simple. Au client de se débrouiller avec sa BP.


Bah, OVH, ils feraient mieux d’embaucher des techs pour leur service technique que de payer des sommets à Paris. ça saoule qu’ils ne soient même pas en mesure de répondre au téléphone dans un temps raisonnable ….


Je me suis barré de chez eux (à titre perso) pour cela, je suis allé chez PulseHeberg, et le support est quasi instantané, mais ils ne proposent pas vraiment de service pro.

Mais pour un serveur perso, c’est franchement bien.


Ce n’est pas bon pour le client c’est vrai, mais je trouve ça pas plus mal de faire payer le volume. C’est le meilleur moyen de mettre la pression sur les entreprises pour produire des applications optimisées, ce qui est bon pour nos connexions, nos processeurs, les infras réseau, et donc .. la planète.


Ils ont des offres “storage” qui pourrait m’intéresser (il n’y a rien dans les VPS OVH si on veut beaucoup d’espace disque à pas cher), mais effectivement avoir a côté une offre “seedbox” ça ne fait pas très professionnel :)


Sauf que la majorité utilisent les CRM ou autres produits crées par d’autres, ils ne font que les installer sur le cloud qu’elles louent.



Le développement logiciel se moque complètement de considérations comme la consommation CPU ou réseau. Seul la conception web s’en soucie un peu à cause de la pression des smartphones mais serait sûrement bien content de se débarasser de ça.


Mesurer le volume pour déduire de l’optimisation d’une application n’est pas le bon calcul.



Une application peut avoir un volume important, mais où tout est mis en cache donc avec peu de calcul. A l’inverse, une autre application peut avoir un volume peu important mais qui calcule comme un porc.


Ben moi je trouve que les appli représentent de petits volumes comparés au volume des données et des bases de données

Et quand on doit faire des migrations ou des backups de plusieurs petabytes on est assez content que ce ne soit pas le volume qui soit l’unité de compte pour la facture

Ceux qui en ce moment rapatrient à tout va depuis les US à cause du patriot act apprécient ce système.

Mais tout le monde n’a pas les mêmes problématiques

Quant à produire des appli économes en resources laisse moi sourire.

Les mecs aux dev n’en ont rien à cirer de ce que ça consomme, du moment que c’est en prod dans les temps <img data-src=" />


Impliquez plus vos devs dans les enjeux de la boîte si le surcoût est vraiment un problème.


Dans tous les cas le surcoût est un problème mais ce surcoût ne va pas dans le même budget.

Faire dépenser plus d’argent en jour hommes au département études/dev et gréver leur budget pour diminuer les coûts des départements systèmes/réseaux alors que c’est un autre budget … perso j’ai jamais vu et je connais peu de personnes qui ont réussi ( sauf petites entités)

La discussion se résume généralement à : on a tout optimisé et on ne peut pas faire mieux.

L’idée est louable mais pas simple à appliquer








ErGo_404 a écrit :



Ce n’est pas bon pour le client c’est vrai, mais je trouve ça pas plus mal de faire payer le volume. C’est le meilleur moyen de mettre la pression sur les entreprises pour produire des applications optimisées, ce qui est bon pour nos connexions, nos processeurs, les infras réseau, et donc .. la planète.





Le volume dépend de l’usage des utilisateurs. Et avec les box connectées H24, il n’y a plus de limite de ce côté là.

&nbsp;Une appli qui ralenti parce que la bande passante est trop juste, là ça fait penser qu’il faut optimiser je trouve.



Ca ressemble à l’organisation d’une bonne vieille grosse boîte à l’ancienne.



Chez nous comme chez beaucoup de boîte, t’as un budget par projet, qui inclut le dev et l’hébergement.

Et quand tu es suffisamment petit, c’est pas compliqué de mettre l’équation de l’argent dans la boucle pour que tout le monde ait bien les enjeux en tête.


Quel que soit leur rebranding et leur joli slides, OVH ça restera toujours les Tuches de la tech dans la pratique.


Quand t’as le support VIP ils te répondent en 30 secondes chrono, et se souviennent de si tu es, mais c’est une équipe différente.


j”espère que le support VIP est réactif .. car vu le support “gratuit” , tout est fait pour se casser d’OVH


Ouais, ben non. J’avais le support VIP depuis 2012 (parce qu’en plus, pour la téléphonie, cela permet une réduction de coût sur nos 94 lignes téléphoniques), mais franchement, aujourd’hui, c’est pas ça non plus, le VIP. Dernier appel : 28 minutes d’attente sur la ligne “VIP”.



Du coup, on résilie les services au fur et à mesure…



Je tout à fait d’accord avec @Elwyns, malheureusement …Parce qu’OVH représentait clairement un bon acteur du Web français à mes yeux. Je bascule de plus en plus de service chez Scaleway, ils sont bien plus réactifs.