Des adresses IP appartenant aux grands studios de cinéma américain (Disney, Warner Bros...) viennent de se faire flasher sur les réseaux peer-to-peer. C'est en tout cas ce que prétend une société spécialisée dans les solutions anti-piratage, sans qu'il soit possible d'être certain de cette information. Même si cela fera sûrement sourire certains, ces accusations rappellent surtout qu'il est difficile d'identifier précisément un prétendu pirate.
Depuis cet été, le site ScanEye propose aux internautes du monde entier de vérifier si leur adresse IP a servi pour télécharger illégalement des fichiers protégés (à cette adresse). L’entreprise à l’origine de cet outil, qui met surtout en avant ses solutions destinées à lutter contre le piratage, a surveillé les échanges peer-to-peer effectués depuis novembre 2011 grâce à des logiciels BitTorrent.
Nos confrères de TorrentFreak se sont justement rapprochés de cette société dans le but de savoir si les grandes majors d’Hollywood ne s’adonnaient pas elles aussi au P2P. En traquant des adresses IP fixes appartenant selon eux à des sociétés comme Warner Bros ou Paramount Pictures, ils sont arrivés à voir que de nombreux fichiers étaient téléchargés en torrents.
Chez Walt Disney par exemple (tableau ci-dessus), ce sont des films et des séries qui auraient été piratés : Fast and Furious 6, Sexy Dance 4, Downtown Abbey... On retrouve aussi l’émission de télé-réalité Survivor, qui sert de base à notre Koh-Lanta.
Du côté de Sony Pictures, on trouve un jeu vidéo, des séries et des films, tels que le dernier opus de l’Age de glace.
Un peu plus marrant : chez Warner Bros, on remarque la présence d’un film pornographique.
TorrentFreak relève, non sans un certain amusement, que les grands studios téléchargeraient ainsi des films distribués par leurs concurrents. Les listes dévoilées par nos confrères ne seraient en outre que de simples extraits, la « face visible de l’iceberg ».
Notons néanmoins que ces informations sont à prendre avec des pincettes : d’une part car la fiabilité des techniques de repérage de ScanEye restent à démontrer, et d'autre part car elles ne permettent en aucun cas de connaître le véritable auteur de l’infraction présumée (un employé ? quelqu’un qui est arrivé à pirater le Wi-Fi de l’entreprise ?...), s’il y a vraiment eu infraction. L’exercice semble ainsi avant tout destiné à faire réaliser aux majors les limites des techniques qu’elles utilisent parfois pour repérer de prétendus pirates.
Notons enfin que ce n’est pas la première fois que des majors sont accusées de téléchargement illégal. Il y a tout juste un an, c’était Sony Pictures Entertainment, NBC Universal et Fox Entertainment qui étaient pointées du doigt suite au lancement du site YouHaveDownloaded. En France, des hackers avaient réussi à remonter par le même biais jusqu’à des adresses IP qui auraient appartenu à l’Élysée ainsi qu’au ministère de la Culture. Les autorités avaient rapidement démenti ces informations.