Google a de très grandes ambitions dans le monde de l’entreprise. La firme compte en effet récupérer pas moins de 90 % des utilisateurs d’Office pour les emmener vers ses propres outils bureautiques. Son principal atout ? Le fait que ces mêmes utilisateurs n’ont pas besoin des fonctionnalités avancées de la suite de Microsoft.
Dans une série de questions posées à Amit Singh, vice-président de Google et directeur de la division Enterprise, par All Things Digital, on apprend que la firme souhaite clairement diversifier ses activités. Actuellement, 96 % des revenus de Google proviennent de la publicité, ce qui représente bien entendu une forme de faiblesse. Mais la clé de cette diversité passe pour l’entreprise par le marché professionnel et les outils qu’on y trouve habituellement, notamment la suite bureautique.
Amit Singh reconnaît que certains mouvements faits en direction de l’entreprise par Google n’ont pas été soigneusement conçus. Ce fut notamment le cas en 2005 de l’arrivée de Gmail et Chat, qui étaient essentiellement des produits grand public repackagés pour l’occasion. Les offres ont donc évolué vers une séparation plus nette, ce qui est un avantage face à Microsoft selon Singh, puisque Redmond aurait tendance à mélanger les deux mondes, notamment via SkyDrive ou encore l’intégration de Yammer dans SharePoint.
Pour Google, la prolifération des appareils de tout poil incite les développeurs à se pencher sur les services Web et leur capacité à fonctionner partout de la même manière (ou presque). Sur ce point là, la firme pense être plus crédible que Microsoft. L’objectif est désormais de récupérer les 90 % d’utilisateurs d’Office qui n’ont pas besoin des fonctionnalités avancées. Word, Excel et PowerPoint sont en effet des références, mais ils incluent des milliers de fonctions dont beaucoup ne se servent jamais. Amit Singh ajoute que les outils en ligne de Google sont améliorés semaine après semaine et que le travail doit maintenant se faire sur l’importation des présentations PowerPoint pour atteindre une bonne compatibilité.
Il n’est cependant pas certain que Google puisse parvenir à un score aussi important. Bien qu’Office 2013 reste globalement sur les mêmes tarifs que les éditions précédentes, Microsoft possède également ses Web Apps. La parité fonctionnelle n’est évidemment pas la même, mais rien n’empêcherait d’enrichir encore ces produits tout en baissant les tarifs de la suite bureautique, qu’il s’agisse de boîtes ou des abonnements Office 365.