Qui dit nouveau Raspberry Pi dit nouvelle version de Raspbian, son OS officiel basé sur Debian. Si de nombreux petits changements sont au programme, il faut également faire attention à quelques points.
Avec l'arrivée du Raspberry Pi 4, le système d'exploitation officiel du micro PC devait lui aussi évoluer. Disponible depuis le début de la semaine, sa nouvelle version a droit à un billet de blog détaillé, revenant sur les améliorations apportées.
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Tout d'abord, la fondation explique son choix de Debian 10 qui doit seulement être finalisée d'ici la première semaine de juillet. Une publication en avance de phase assez peu courante, mais jugée nécessaire. En effet, le pilote OpenGL open source nécessaire au Raspberry Pi 4 et sa partie graphique Video Core VI fait partie intégrante de Debian 10.
Effectuer le portage sur une version antérieure aurait demandé trop de travail pour un intérêt assez limité. « Mais Buster est gelé depuis quelques mois » rappelle l'équipe, qui base ses tests sur cette mouture depuis janvier, aucun problème ne devrait donc être rencontré. Pour prendre en compte les dernières évolutions de l'OS, il suffira d'une mise à jour à travers APT.
Rendre les évolutions visibles
Le gros défi a surtout été de ne pas donner l'impression d'une mise à jour mineure entre les deux moutures de l'OS. Mais ce n'est pas toujours simple, l'utilisateur se focalisant sur ce qu'il a sous les yeux. Et de Debian 9 à 10 les évolutions sont surtout côté sécurité ou dans la mise à jour de composants (noyau 4.19, GNOME 3.3, Python 3, OpenJDK 11, etc.)
De quoi inciter les développeurs à travailler sur d'autres éléments, visibles au premier coup d'œil. « Lorsque nous sommes passé de Jessie à Stretch, nombreux ont été ceux à nous reprocher que l'on ne pouvait pas faire la différence entre les deux » rappellent-ils, pour préciser qu'ils veulent éviter de reproduire la même « erreur ».
Surtout que le Raspberry Pi 4 est sans doute le premier a pouvoir être réellement utilisé comme un ordinateur de bureau de manière fluide, grâce à son SoC plus puissant et la présence d'un maximum de 4 Go de mémoire. Le tout pour un tarif de 38 à 59 euros. Un pack complet à 130 euros, avec clavier/souris, câbles et carte microSD de 16 Go a même été annoncé.
C'est donc tout d'abord au niveau de l'interface que des changements ont été opérés, avec une simplification des différents éléments, notamment au niveau des effets, des arrondis, avec un rendu plus « flat ». Le fond d'écran par défaut a aussi évolué, il s'agit désormais d'une photo de Greg Annandale.
De petites touches ont également été apportées comme l'icône Bluetooth ou d'éjection des périphériques USB qui ne sont visibles que lorsque c'est nécessaire. Le graphique d'occupation du CPU n'est plus affiché par défaut.
Du changement dans les applications et outils proposés
Thonny Python devient l'IDE par défaut pour ce langage, en remplacement d'IDLE. Mu Python est également présent dans le pack d'outils recommandés. Si Mathematica est absent, il reviendra rapidement une fois adapté à Debian 10.
On retrouve ce problème lié à la mise à jour rapide vers Buster à d'autres endroits, comme l'underscan ou le dédoublement de pixels qui ne sont pas encore supportés par le pilote OpenGL, et donc absent dans l'interface s'il est utilisé. Seul le Raspberry Pi 4 l'active par défaut pour le moment, il sera donc le seul impacté par ce « manque ».
À l'inverse, comme ce micro PC permet désormais de gérer deux écrans via des connecteurs micro HDMI, un nouvel outil permet d'organiser leur positionnement et leurs définitions.
La sortie audio composite (via le jack) est désactivée par défaut sur le Raspberry Pi 4, puisqu'elle ne peut pas être utilisée de manière simultanée avec les ports HDMI, qui ont eu la priorité. La définition 4K à 60 Hz, demandant une fréquence plus importante et donc un échauffement et une consommation du SoC en hausse, devra être activée manuellement.
L'équipe précise également que si vous utilisez un Raspberry Pi 4 à distance, sans écran (headless), il est préférable d'opter pour le pilote non-OpenGL (Legacy dans raspi-config
).
Mise à jour de Strech à Buster : attention
La mise à jour de Debian Stretch (9) à Buster (10) n'est pas recommandée, surtout si vous avez effectué des modifications en profondeur du système. La procédure suivante est néanmoins évoquée pour ceux qui voudraient sauter le pas :
Remplacer stretch
par buster
dans ces deux fichiers :
/etc/apt/sources.list
/etc/apt/sources.list.d/raspi.list
Utilisez la procédure de mise à jour via APT et le terminal :
sudo apt update
sudo apt dist-upgrade
Il vous sera demandé de confirmer à plusieurs reprises, et éventuellement de lire une page d'information (scrollez jusqu'en bas puis pressez la touche « q »). Si la machine démarre sur l'interface graphique, il faudra demander un réglage par défaut de l'outil de configuration de l'apparence.
Des applications non supportées étant installées dans la procédure, il faut s'en débarrasser via cette commande :
sudo apt purge timidity lxmusic gnome-disk-utility deluge-gtk evince wicd wicd-gtk clipit usermode gucharmap gnome-system-tools pavucontrol