Au Conseil d’État, des fichiers « S » comme Silence

Au Conseil d’État, des fichiers « S » comme Silence

Un silence si lancinant

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Marc Rees

Publié dans

Droit

04/03/2019 6 minutes
38

Au Conseil d’État, des fichiers « S » comme Silence

La formation spécialisée du Conseil d’État a rejeté le 27 février la requête d’un particulier qui souhaitait accéder aux données susceptibles d’être stockées dans cette base ou au moins faire réexaminer ce régime aux yeux du Conseil constitutionnel. Le même jour, un journaliste s’est heurté au même bloc, toujours devant cette juridiction.

Difficile en France de contester le régime des fichiers de sécurité. Si la journaliste Camille Polloni, a pu, après bien des batailles, faire effacer des données illégalement inscrites par la direction du renseignement militaire (DRM), tel n’est pas toujours le cas lorsqu’un requérant souhaite éprouver la conformité de l’édifice à la Constitution.

Le fichier des personnes recherchées (FPR) rassemble plus de 620 000 fiches actives. On y trouve l’identité de la personne, son signalement et parfois sa photographie, le motif de la recherche, et la conduite à tenir en cas de découverte.

Les fichiers S en sont un sous-ensemble. Ils rassemblent les personnes « faisant l'objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l'État, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard ».

Un droit d'accès indirect devant la CNIL

Comment exercer son droit d’accès à ces informations sensibles ? Comment savoir qu’on est ou non illégalement fiché dans un fichier de sûreté ? Selon l'article 41 de la loi de 1978, les citoyens doivent se tourner devant la Commission informatique et libertés. Si les données ne mettent pas en cause les finalités du fichier, elle peut décider que ces éléments sont communicables au demandeur, du moins avec le feu vert du ministère de l’Intérieur.

En cas de refus, même implicite, la décision peut alors être contestée devant une formation spécialisée de jugement au sein du Conseil d’État, conformément à l'article L. 773-8 du Code de la justice administrative. Celle-ci va alors s’appuyer sur les informations du fichier, sans toutefois les révéler ni révéler si le requérant figure ou non dans le traitement.

De fait, le demandeur n’est informé que de la seule présence de données personnelles inexactes, incomplètes, équivoques ou périmées ou dont la collecte, l'utilisation, la communication ou la conservation est interdite. Il ne dispose jamais du détail puisque le ministère de l’Intérieur peut s'opposer à la communication d’informations qui risqueraient de porter atteinte à la sûreté de l'État, la défense ou la sécurité publique.

Le secret est donc de rigueur d’autant que la juridiction se positionne au vu d’éléments qui lui ont été communiqués hors procédure contradictoire, sans que le requérant n’y ait accès.

Au final, si les données personnelles sont pertinentes, c’est-à-dire adéquates et proportionnées donc sans illégalité, ou si le requérant n'est pas mentionné dans le fichier litigieux, alors la demande est rejetée sans explication. Dans le cas contraire,  le requérant est certes informé mais sans pouvoir prendre connaissance de ces éléments protégés par le secret de la défense nationale.

Dans un arrêt du 27 février 2019, le Conseil d’État a considéré que cette procédure ne portait pas atteinte au respect des droits de la défense, contrairement à ce que soutenait un requérant. « Les restrictions que ces mêmes dispositions apportent au caractère contradictoire de la procédure, notamment juridictionnelle, et à la protection du secret de la vie privée et familiale sont justifiées par la nécessité d'assurer la sauvegarde de la sécurité publique, de la sûreté de l'État et de la défense et, par voie de conséquence, de l'ordre public également garanti par la Constitution. »

En somme, selon la haute juridiction, les pouvoirs dont bénéficie la formation spécialisée, comme la possibilité de soulever d'office toutes les illégalités constatées et enjoindre à l'administration d’y mettre fin, « garantissent l'effectivité du contrôle juridictionnel (…) et ainsi le respect du droit à un recours effectif ».

Il a ainsi jugé que les questions prioritaires de constitutionnalité réclamées par le demandeur ne présentaient pas de caractère « sérieux », d’autant que le Conseil constitutionnel avait déjà ausculté un dispositif similaire lors de son examen de la loi Renseignement. (voir le point 86 de la décision).

Le journaliste Gaspard Glanz, fiché S 

Sur son compte Twitter, Gaspard Glanz, journaliste et fondateur du site d’infos Taranis News, a également fait les frais de ce régime.

Un arrêt rendu le 27 février là encore, traite de sa tentative d’accès aux données de sa fiche S. Cette fiche fut découverte par hasard. Elle avait été versée au dossier par les policiers enquêteurs dans le cadre d’une procédure initiée suite à l’un de ses reportages dans la « jungle de Calais ».

Selon les mentions qu’on peut lire dans le document, les services du renseignement estiment que ce journaliste est « membre de la mouvance anarcho autonome (ou proche de la mouvance d’extrême gauche radicale) susceptible de se livrer à des actions violentes ».

L’intéressé avait poussé la logique jusqu’à l’absurde : réclamer communication d’informations que le ministère de l’Intérieur lui avait indirectement fournies précédemment. Il avait surtout sollicité la rectification de cette fiche, contestant être membre des mouvances signalées ou « susceptible » d’actions violentes.  

En octobre 2017, la CNIL lui avait répondu avoir réalisé les vérifications demandées, sans plus d’information. Le journaliste avait alors attaqué le refus, révélé par cette réponse, du ministère de l’Intérieur de lui ouvrir accès.

Dans son arrêt, le Conseil d’État a expliqué que l’examen non contradictoire des pièces n’avait révélé aucune illégalité, « notamment aucune méconnaissance du droit au respect de la vie privée du requérant ». Et celui-ci de rejeter sans plus de détail la demande du journaliste qui se retrouve désormais démuni de toute action.

Ou presque. Mécontente de n’avoir pu connaître l’ampleur de son fichage ni les raisons exactes, la journaliste Camille Polloni a saisi en juillet 2017 la Cour européenne des droits de l’Homme, qui devrait donc être amenée à examiner la conformité de ce régime avec le texte du 4 novembre 1950.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Un droit d'accès indirect devant la CNIL

Le journaliste Gaspard Glanz, fiché S 

next n'a pas de brief le week-end

Le Brief ne travaille pas le week-end.
C'est dur, mais c'est comme ça.
Allez donc dans une forêt lointaine,
Éloignez-vous de ce clavier pour une fois !

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Commentaires (38)


Les fichiers S en sont un sous-ensemble. Ils rassemblent les personnes “faisant l’objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l’Etat, dès lors que des informations ou des indices réls ont été recueillis à leur égard”.





HAHAHA, la bonne blague….



Mon père s’est acheté un fusil de chasse (un Mauser, à verrou et avec lunette de visée). Le vendeur a vérifié qu’il n’était pas fiché S (il avait déjà refusé 3 clients comme ça).



Il lui a raconté qu’un client, suite à un cambriolage au cours duquel il a frappé le voleur avec une planche de bois, s’est vu intégré à ce fameux fichier S !!! Voilà la réalité en France !!! Résultat ? Obligé de revendre toutes ses armes…



Et j’en ai une autre… Les armuriers ont un listing de toutes les armes volées en France… un listing, papier, pas un fichier informatique hein…


Je croyais que la fiche “S” était quelque chose de géré par la DGSI (surtout côté anti-terrorisme), qui est un service distinct de la police et dont le côté secret (ou très discret) est gage de son efficacité. Le fait que de nos jours on sache facilement que tel ou tel type est fiché “S” n’est pas normal, et l’efficacité du principe de surveillance (S = Surveillance) tient aussi au fait que la personne ne sait pas qu’elle a été repérée comme à surveiller.


Etre dans un fichier S, pour un journaliste, vaut-il mieux qu’une carte de presse ? Je ne sais pas, je demande vu que maintenant, les locaux d’un organe de presse peuvent faire l’objet d’une demande de perquisition sur les lieux mêmes à visiter.


“S” pour “Sûreté de l’État” (ou pour “Sécurité publique”) selon la définition dans l’article ci-dessus ou encore selon cet autre article ou cet autre article.








OlivierJ a écrit :



Je croyais que la fiche “S” était quelque chose de géré par la DGSI (surtout côté anti-terrorisme), qui est un service distinct de la police et dont le côté secret (ou très discret) est gage de son efficacité. Le fait que de nos jours on sache facilement que tel ou tel type est fiché “S” n’est pas normal, et l’efficacité du principe de surveillance (S = Surveillance) tient aussi au fait que la personne ne sait pas qu’elle a été repérée comme à surveiller.



Non, le ficher S contribue juste a créer une classe de sous-citoyens, qui seront largement emmerdés dans leurs actions administratives et ce malgré l’absence de toute action en justice. Une personne peut ainsi se voir privée de liberté (assignée à résidence) par décision préfectorale.

Après, le fichier comporte tellement d’individu avec tellement de profils différents qu’il ne surveille plus rien (et ne donne plus les moyens de surveiller qui que ce soit.)



Cachez moi ce S que je ne saurais voir. <img data-src=" />


Je pense que votre vendeur d’armes est un peu mytho et qu’il a confondu deux fichiers…



Seuls la police, la gendarmerie et les douaniers ont accès au ficher FPR, où sont répertoriés les fichés S.



Par contre, de par sa professsion, il a sûrement accès au fichier AGRIPPA (application de gestion du

répertoire informatisé des propriétaires et possesseurs d’armes) qui lui permet de savoir si éventuellement une personne a été condamnée à une interdiction de port d’arme.



Rien à voir avec les fichés S…


Juste pour info, journaliste indépendant ne veut pas forcément dire journaliste factuel.

Minute et Le canard enchainé sont tous les 2 indépendants, pourtant on ne peut pas vraiment dire que le relai de l’information soit la même.



Voici un exemple du travail du journaliste “indépendant” qui est poussé en avant par la rédaction de NXi.

On est très loin d’un relai d’information impartial et factuel. Pour autant et contrairement à NXi je ne connais pas du tout ce journaliste.

Mais effectivement on peut préjuger que nous vivons dans une dictature et que le Conseil d’Etat n’est que le bras armé de celle-ci… ou pas.


Merci Slyfennec, j’allais poster la même chose.



Le principe d’une personne fiché S, c’est qu’elle ne doit pas le savoir car ça pourrait influencer son comportement.



&nbsp;Si elle va acheter une arme, elle le découvrirait <img data-src=" />





@OlivierJ,&nbsp; le “fichier S” c’est très généraliste.&nbsp;

C’est juste pour si les policiers contrôlent la personne par hasard, ils doivent remonter les infos plus haut.

&nbsp;

“Mr X a été contrôlé lors d’un contrôle d’alcoolémie, ce dimanche 22h04 a coté du parking du franprix rue untel dans une telle ville”



C’est utile pour voir si par exemple un zadiste est contrôle dans une zone qui n’est pas son domicile ni une ZAD. La DGSI peut se demander “Il fait quoi? nouvelle ZAD?&nbsp; réunion anarchiste dans le coin? “


Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la fiche S sans jamais oser le demander se trouve ici :



http://www.senat.fr/rap/r18-219/r18-2191.pdf


Juste pour info, aucune information n’est objective. Seuls le recoupement des sources et la multiplication des points de vue donnent un relatif aperçu d’un fait.



Le seul moment où on observe un “fait” dans son ensemble, c’est en lisant un résultat mathématique, encore que… même une étude statistique est sujette à interprétation. Ce qu’ignorent visiblement les médias “mainstream” ou “généralistes” (adoptez le qualificatif qui vous sied le mieux).



En d’autres termes, si un point de vue ne vous intéresse pas, ne le lisez pas. Et si un point de vue vous offusque, interrogez vous sur vos opinions personnelles.








Radithor a écrit :



Juste pour info, aucune information n’est objective. Seuls le recoupement des sources et la multiplication des points de vue donnent un relatif aperçu d’un fait.



Le seul moment où on observe un “fait” dans son ensemble, c’est en lisant un résultat mathématique, encore que… même une étude statistique est sujette à interprétation. Ce qu’ignorent visiblement les médias “mainstream” ou “généralistes” (adoptez le qualificatif qui vous sied le mieux).



En d’autres termes, si un point de vue ne vous intéresse pas, ne le lisez pas. Et si un point de vue vous offusque, interrogez vous sur vos opinions personnelles.





Juste pour info, la meilleure manière de se faire une opinion c’est de pouvoir recouper des informations factuelles et de se faire sa propre conclusion.

Or beaucoup de personnes qui crachent sur les médias mainstream tendent à confonfre informations biaisées avec informations factuelles.



Pour ton info, ce qui m’offusque c’est le parti pris. Quand je vois certains medias mainstream comme tu dis donner la parole à toutes les partis prenantes cela me fait plaisir. Quand je vois certains journalistes indépendants ne pas donner une information mais un point de vue, quitte à ne montrer QUE les images qui les intéressent, je ne vois pas en quoi cela serait mieux que le “mainstream”.

Pour conclure des 2 côtés il peut y avoir des tentations de courber l’information pour ne faire dire que ce qu’on veut. Et donc je ne vois pas en quoi le fait d’être “indépendant” ne soit un gage de quoi que ce soit.



Parce que vous, en prenant des exemples qui vont dans votre sens, vous n’avez pas de parti pris ? Arrêtez de dire que vous n’aimez pas le parti pris.



Continuez à regarder les médias qui vous font plaisir, mais vos attaques contre “l’indépendance” journalistique, je vous le dis franchement une fois pour toutes, sont fortement dépendantes de vos convictions personnelles. Sinon vous seriez plus impartial dans vos commentaires.



Expliquez-moi seulement pourquoi vous en avez autant au mot “indépendance” et pourquoi vous commentez à chaque article de Marc Rees avec les mêmes reproches, en utilisant les mêmes méthodes (utiliser un exemple qui va dans votre sens pour conclure un truc qui a l’air de vous démanger les méninges) ? C’est une vraie question : personnellement j’en aurais tellement marre de raconter mon aigreur qu’il y a longtemps que je serais passé sur un autre média. Merci de me répondre à cette question (mais si vous ne le faites pas, je vous laisserais quand même tranquille à l’avenir, j’ai d’autres problèmes dans la vie que de m’intéresser éternellement à vos propos).








carbier a écrit :





Quand je vois certains medias mainstream comme tu dis donner la parole à toutes les partis prenantes cela me fait plaisir. Quand je vois certains journalistes indépendants ne pas donner une information mais un point de vue, quitte à ne montrer QUE les images qui les intéressent, je ne vois pas en quoi cela serait mieux que le “mainstream”.







C’est normal d’aimer les médias qui correspondent à ses propres opinions. Je dis ça… en même temps, je me demande pourquoi vous avez l’air d’aimer autant détester les articles de Next inpact (de Marc Rees en particulier).









carbier a écrit :





Pour conclure des 2 côtés il peut y avoir des tentations de courber l’information pour ne faire dire que ce qu’on veut. Et donc je ne vois pas en quoi le fait d’être “indépendant” ne soit un gage de quoi que ce soit.





L’indépendance d’un organe de presse est forcément relative à quelque chose. C’est clair que si on prend cette notion dans l’absolu, toute la presse est indépendante et tous les journalistes dépendent de leur rédaction. Mais vu comme ça, on n’a rien dit et on tourne en rond.



L’indépendance, elle peut être vis-à-vis des revenus de la publicité, de l’appartenance à un groupe industriel multinational. Elle peut-être aussi vis-à-vis des subventions publiques. Il n’est pas question d’avoir un “gage”, mais une liberté de ton, une transparence vis-à-vis des lecteurs, voire une liberté éditoriale… qui dépend de toute façon d’un chef de rédaction et du travail des personnes qui composent cette rédaction. Mais ça n’a pas l’air de vous suffire, vous voulez apparemment autre chose (l’impartialité? l’objectivité?… deux notions qui n’existent malheureusement pas dans la vraie vie car un propos vient forcément de quelque part et il est perçu par le prisme des opinions de celui qui le reçoit).



ça me semble plus cohérent <img data-src=" />








OlivierJ a écrit :



Je croyais que la fiche “S” était quelque chose de géré par la DGSI (surtout côté anti-terrorisme), qui est un service distinct de la police et dont le côté secret (ou très discret) est gage de son efficacité. Le fait que de nos jours on sache facilement que tel ou tel type est fiché “S” n’est pas normal.



&nbsp;

D’après ce que j’ai compris il y à quelques temps le système à été mis à jours et si tu est suspecté de terrorisme tu sera fiché S / T. Le problème la encore c’est que ce genre de chose va chercher dans les tabou notamment concernant la race, la religion ou tout simplement le délit de sale gueule.



Ce qui n’est pas normal c’est qu’un mec fiché S / T à 29 ans après 27 condamnation sois toujours dehors… La même chose avec les mosquée salafiste qui reste ouverte, ect.



Le plus dangereux c’est que tout ça génère énormément de confusion et crée de la haine. Si demain il y à avait carte sur table à propos de tout ça alors les esprit commencerait à ce calmer un peu.









kwak-kwak a écrit :



Non, le ficher S contribue juste a créer une classe de sous-citoyens, qui seront largement emmerdés dans leurs actions administratives et ce malgré l’absence de toute action en justice. Une personne peut ainsi se voir privée de liberté (assignée à résidence) par décision préfectorale.

Après, le fichier comporte tellement d’individu avec tellement de profils différents qu’il ne surveille plus rien (et ne donne plus les moyens de surveiller qui que ce soit.)





Pour moi il faut distinguer le fichier S lui-même (liste des personnes dont les services secret souhaitent être informés des mouvements) et l’agitation politicienne populiste qui est faite autour.

Le fichier S lui-même est défendable (même si critiquable), les sanctions sans intervention de la justice sont indignes d’un état civilisé qu’elles prennent pour prétexte un fichier de police ou n’importe quoi d’autre.

Le statut de sous-citoyen n’est pas la conséquence du fichage S lui-même, c’est celle de l’agitation populiste de ces dernières années.







Radithor a écrit :



L’indépendance d’un organe de presse est forcément relative à quelque chose. C’est clair que si on prend cette notion dans l’absolu, toute la presse est indépendante et tous les journalistes dépendent de leur rédaction. Mais vu comme ça, on n’a rien dit et on tourne en rond.





Merci. Je ne supporte pas cette expression ‘journaliste indépendant’ souvent employée pour sous-entendre que c’est mieux que les autres. Indépendant de quoi d’abord? en quoi c’est mieux?



Le fait que le fichier S soit utilisé comme justificatif pour appuyer gonfler une enquête à charge sans que le citoyen n’ait la possibilité de savoir ce qui lui est reproché ou de pouvoir réfuter les faits, est une atteinte monstrueuse au droit de la défense.



On ne peut pas tolérer que l’état mette sur la table des preuves secrètes. Dès que l’état décide d’utiliser un document secret pour influencer une décision de justice, il devrait être totalement accessibles à la défense.



Sinon, après, ce sera quoi? Tribunal secret? Peine d’emprisonnement secrète ? Exécution secrète ?



Si l’état calomnie, porte atteinte à la réputation, à la liberté,&nbsp; et est en droit d’invoquer le secret pour ne pas avoir à prouver ses dires, on est juste face à un état indigne, et certainement pas démocratique.








Zerdligham a écrit :



Merci. Je ne supporte pas cette expression ‘journaliste indépendant’ souvent employée pour sous-entendre que c’est mieux que les autres. Indépendant de quoi d’abord? en quoi c’est mieux?





De nos jours, c’est souvent utilisé pour dire simplement freelance.



A côté de cela, c’est effectivement aussi utilisé pour parler d’indépendance de la presse. Dans un monde ou de nombreux groupes de presse dépendent de gros groupes financiers, souvent proche du monde politique, il règne de plus en plus souvent à tort ou à raison, une suspicion que ce monde des affaires, détenteur de nombreux titres de presse de premier plan, use de son pouvoir pour altérer les choix éditoriaux.

&nbsp;

La presse dite ‘indépendante’ est une presse qui tente de rester libre de toute influence/dépendance financière ou hiérarchique, qui&nbsp; s’efforce de créer son propre équilibre financier et évite de créer des dépendances pouvant mener à des conflits d’intérêt dans la ligne éditoriale.









skankhunt42 a écrit :



Ce qui n’est pas normal c’est qu’un mec fiché S / T à 29 ans après 27 condamnation sois toujours dehors… La même chose avec les mosquée salafiste qui reste ouverte, ect.





Pour la mosquée qui reste ouverte, la raison est assez simple. (ps: applicable à n’importe quelle asso, groupuscule ou rassemblement)

Tu sais ou elle est et donc tu peux:

1/ la surveiller

2/ surveiller ses membres et ses allée et venues

3/ l’infiltrer



Tu la fait fermer, il y aura très probablement une nouvelle qui ouvrira, mais tu ne sauras pas ou ni quand avant de l’avoir trouvé et tu passera à coté d’informations cruciales.









Toorist a écrit :



Tu la fait fermer, il y aura très probablement une nouvelle qui ouvrira





A ce tarifs la ne faisons donc rien… Quel pays de baltringue !



Oui et non. Plusieurs études sérieuses sont en train de mettre en lumière le fait que supprimer les contenus “problématiques” sur le net sansréfléchir (discours de haine et même terrorisme, par exemple), c’est plutôt contreproductif.Garder un œil sur certaines personnes à la vue de tous, c’est parfois plus efficace.Le risque en supprimant et en fermant sans réfléchir, c’est que les genss’enfoncent dans la clandestinité.En plus, laisser certains bas du front “s’exprimer” est souvent préférable: ils déversent leurs bêtises et ça leur sert d’exutoire. Tu les censures, tules renforces.Mais on est d’accord que c’est un sujet délicat.


(une petite édition pour enlever le bout de CSS qui s’est incrustée en début de commentaire, s’il vous plaît…?)



[Edit] - (déjà fait… merci <img data-src=" /> - et désolé pour le hors sujet)


Fait :)








skankhunt42 a écrit :



Ce qui n’est pas normal c’est qu’un mec fiché S / T à 29 ans après 27 condamnation sois toujours dehors..







Je cherche le rapport.

Je le cherche d’ailleurs à chaque fois qu’un politique (généralement de bords qui me donnent la nausée) nous sort ce discours bidon.



Quant aux “fichés T”, les mecs en difficulté avec le fisc…









Cumbalero a écrit :



Je cherche le rapport.





Le rapport c’est qu’il y à plus important à traiter que les sois disant biais qu’un autre politique ( finalement de bord aussi et qui me donne la nausée )&nbsp; nous sort ce discours bidon.



La différence est dans un camp il y à des mort violent, une peur et haine qui monte et dans l’autre juste quelques erreurs. Une fois que t’a compris ça tu à tout compris. Après tout est une question de curseur et c’est pourquoi j’ai utilisé l’un des pire exemple qui c’est répété à plusieurs reprise.



&nbsp;









ElMarcassin a écrit :



sans réfléchir / Garder un œil





Je suis d’accord avec toi mais je pense qu’actuellement on garde un oeuil la ou il faut mais qu’ensuite ont ne réfléchis pas beaucoup. A savoir bien évidement que quand il y à une erreur d’un côté les répercutions de l’autre peuvent être énorme. Maintenant, laisser un lieu sous surveillance pendant 4 / 5 ans c’est aussi contre productif.



&nbsp;



La presse est, dans tous les cas, dépendante de son financement : le magnat qui la possède, les publicitaires, la sphère politique via subventions, son lectorat pour la presse payante… Ce faisant, elle est forcément soupçonnable de caresser son financeur dans le sens du poil, et donc d’être partiale.

Ou alors elle est bénévole, mais un fort investissement bénévole étant généralement lié à un certain militantisme, c’est pas dit que ça aide à l’objectivité.



Forcement quand c’est le lecteur qui est caressé dans le sens du poil (la presse auto-proclamée indépendante me semble souvent être celle qui essaie de se faire financer principalement par son lectorat) , ça le fait moins gueuler, mais est-ce pour autant mieux en terme d’objectivité de l’info? c’est pas dit.



Je dis ça sans jugement négatif, personne n’est objectif, l’important c’est d’assumer.



Du coup je suis paradoxalement plus en confiance en lisant un article sur contrepoints ou dans l’humanité que chez un journaliste ‘indépendant’, parce qu’eux ont une ligne éditoriale clairement assumée (et affichée), je sais sous quel prisme les lire, de quels biais je dois me méfier. Celui que ne me dit pas d’où il vient, je ne sais pas trop sur quel point il va le ma faire à l’envers, du coup je me sens plus susceptible de tomber dans le panneau.


Il y aura toujours des biais dans la presse, toujours des risques que sur l’une ou l’autre thématique on ait un conflit d’intérêt ou un biais politique…



Dans l’ensemble, Il n’y a rien de mal à vouloir se faire financer par ses lecteurs, c’est l’essence même d’une bonne pratique commerciale, ça reste un des meilleurs moyens de rester indépendant et de ne pas devenir le produit de quelqu’un d’autre, et ça reste&nbsp; beaucoup moins vulnérable aux influences externes que de fonctionner avec des dons par exemple.



Sinon c’est amusant que tu cites&nbsp; L’humanité et Contrepoint… pour se faire une opinion, c’est un peu comme mesurer la température de la cafetière et de la cuvette des toilettes pour savoir si l’eau du bain est assez chaude (je laisse à ta libre interprétation lequel des deux j’imagine dans le rôle de la cafetière)


J’ai volontairement pris deux exemples à la fois très orientés et très assumés dans leur orientation. Ça ne veux pas dire que je base mes opinions exclusivement sur ces deux-là <img data-src=" />

Par contre je suis d’avis qu’il n’y a (presque) pas de mauvaise opinion à lire, et qu’on a beaucoup à apprendre dans la compréhension des opinions des gens avec qui on n’est pas d’accords. Y compris des extrêmes, quand ceux-ci prennent la peine de présenter clairement et d’argumenter leurs idées.








skankhunt42 a écrit :



&nbsp;Ce qui n’est pas normal c’est qu’un mec fiché S / T à 29 ans après 27 condamnation sois toujours dehors…





Un mec multi condamné et jeune n’as été condamné que pour des petites choses (vol sans violence, excès de vitesse, conduite sans permis)



Pourquoi le fait qu’il soit fiché S pourrait justifier un enfermement?



Un jeune ayant fait quelques bêtise avant sa majorité, qui est fiché S car il est très actif dans un syndicat/association&nbsp; devrait aller en prison dès qu’il se fait choper pour une bêtise&nbsp; comme un excès de vitesse?



Une personne fiché S, c’est juste pour la surveiller de très loin

&nbsp;

Et comme dit dans la page suivante,&nbsp; une personne fiché T&nbsp; doit de&nbsp; l’argent aux impôts&nbsp; <img data-src=" />









Radithor a écrit :



L’indépendance d’un organe de presse est forcément relative à quelque chose. C’est clair que si on prend cette notion dans l’absolu, toute la presse est indépendante et tous les journalistes dépendent de leur rédaction.



L’indépendance, elle peut être vis-à-vis des revenus de la publicité, de l’appartenance à un groupe industriel multinational. Elle peut-être aussi vis-à-vis des subventions publiques.











Radithor a écrit :



Merci. Je ne supporte pas cette expression ‘journaliste indépendant’ souvent employée pour sous-entendre que c’est mieux que les autres. Indépendant de quoi d’abord? en quoi c’est mieux?









Nope vous confondez le sens de “journaliste indépendant”. Il y a une polysémie sur le sens de “indépendant”. Un journaliste indépendant signifie juste que le journaliste n’est pas salarié d’un journal, aucun rapport donc avec la moindre émancipation de quoique ce soit.



C’est un synonyme de “pigiste”… Mais comme le terme de “pigiste” est (devenu) péjoratif en étant associé au marronnier journalistique, le politiquement correct préfère le terme “journaliste indépendant”. Les pigistes jouent par ailleurs sur cette polysémie du sens, pour faire valoir leur argumentation (via de jolis sophismes complotistes).



Je m’explique : Puisque que pour beaucoup, toute forme de groupe organisé est la démonstration d’un complot (cf : les revendications et l’organisation des gilets jaunes), d’après le pigiste un journaliste non salarié d’un grand journal (donc lui même) ne sera donc indépendant du complot.



Par exemple, on pourra dire (en tant que conspirationniste) que la science a forcément tort sur le réchauffement climatique ou la vaccination : mais Courtillot ou Joyeux ont forcément raison puisque qu’ils sont seuls, envers et contre tous, dans leur rôle de chevaliers blancs victimes du système.



Le cynique dira lui que le pigiste a surtout l’indépendance de faire du clickbait et du volume (quitte à bâcler ses articles) pour pouvoir bouffer à la fin du mois.









Dj a écrit :



Un mec multi condamné et jeune n’as été condamné que pour des petites choses (vol sans violence, excès de vitesse, conduite sans permis)



&nbsp;

Sauf que la le mec c’était loin d’être de la petite violence et c’est la toute la différence. T’a quel age sérieux pour tenir encore ce genre de discours ?



Le problème de ces fiches S c’est que c’est réalisé en roue libre, hors du champ de la justice.

Pourtant les privations de libertés qui en découlent sont réelles (et pas sans conséquences).



Et ce que soulève cet article c’est qu’il est impossible de contester ce fichage.





C’est terrifiant à bien y penser…

Et on a déjà des illustrations du pire : des journalistes sont fichés en raison de leur orientation politique présumée (ce qui n’est pas encore un crime, surtout sans preuve factuelles…).








slyfennec a écrit :



Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la fiche S sans jamais oser le demander se trouve ici :



http://www.senat.fr/rap/r18-219/r18-2191.pdf





Merci.



C’est effarant : le fichier est consulté 100 000 fois tous les jours !



L’État et ses stormtroopers ont finalement baissé la culotte : les individus sont clairement sous un régime de surveillance généralisée, automatisée et systématique.



Je continue à chercher le rapport entre une fiche d’information et le casier judiciaire.








skankhunt42 a écrit :



&nbsp;

T’a quel age sérieux pour tenir encore ce genre de discours ?







T’as quel age pour confondre fiche T et terrorisme?&nbsp; &nbsp;

&nbsp;Pour ne pas comprendre qu’une fiche S, c’est juste un mec dans son bureau qui clique sur le bouton (majoritairement sans raison, ou quand il y a une raison c’est tellement vieux que plus personne ne se rappelle le contexte)



Tu sors des “dossiers” de terroriste de ton chapeau sans aucun contexte, ni élément probant.&nbsp; Tu veux qu’on discute comment?

Il y a des&nbsp; seuils de peines en récidive, une personne condamné pour des “vrais” trucs ne peut pas juste faire 3 mois de prison avec sursis.&nbsp; &nbsp;(c’est pas pour rien qu’on tombe sur des articles “un sdf fait 3 mois de prison pour le vol d’un sandwich”&nbsp; &nbsp;les juge n’ont pas le choix.&nbsp; &nbsp;Car oui quand on on fait une loi contre la récidive, ça concerne même les vols débiles)



Je connais des gens qui sont normalement fichés S (il y a parfois quelques indices…), il n’y a aucune différence entre eux&nbsp; et un citoyen normal a part leur engagement&nbsp; ou le fait qu’ils ont fréquenté une personne ayant fait des connerie (être fiché S car ton cousin que t’as vu 3 fois sur 10 ans a fait un braquage, c’est la réalité)