Canal+ et le cinéma vont finalement renouveler leur accord

Tchitcha !
Droit 4 min
Canal+ et le cinéma vont finalement renouveler leur accord

Happy end ! Canal+ et le cinéma français vont finalement signer aujourd’hui un nouvel accord de financement. Après la guerre, l’armistice a été atteint Rue de Valois, sous l’œil de Franck Riester, quelques heures avant le début des rencontres cinématographiques de Dijon.

Les mois à venir devaient s’annoncer compliqués pour les professionnels du cinéma. Le 18 octobre dernier, dans un courrier, Canal+ menaçait de ne pas renouveler l’accord multilatéral signé en 2015 avec la filière. Un accord arrivant à échéance le 31 décembre 2019.

La chaîne payante, l’un des plus gros contributeurs du cinéma français, y dénonçait l'accumulation des exigences du secteur, tout en se plaignant d’être la seule partie à faire des concessions, et ce, dans un contexte de restrictions budgétaires de plus en plus importantes.

Il faut dire que la contribution de Canal+ vers le cinéma avait été calculée à une période un peu plus faste : 3,61 € sur la base d’abonnements proposés à près de 40 euros. Toujours selon l’accord de 2015, la chaîne s’engageait à consacrer 12,5 % de son chiffre d’affaires à l’acquisition de films européens. Seulement, avec la fonte des années suivantes – perte de droits du foot, des abonnés sur le départ ou retranchés vers des formules moins onéreuses – la part du gâteau a eu des parfums de plus en plus léonins.

Guerre et paix 

« Notre accord cinéma expirant le 19 décembre 2019, nous inaugurerons prochainement une nouvelle phase, non pas cette fois-ci de discussions dans la logique de prorogation de cet accord, mais bien de négociations bilatérales visant à aboutir à un nouvel accord pour toutes les parties », écrivait Maxime Saada.

Et pour bien enfoncer un clou, le directeur général de Canal+ ajoutait que « les différentes concessions que j'ai acceptées au cours de l'année écoulée ne constitueront pas la base de nos échanges à venir, puisque leur validité n'avait d'effectivité que dans le cadre des discussions relatives à la chronologie des médias ».

Avec ce courrier, qui a jeté un froid sur les écrans, c’était même la délicate réforme de la chronologie des médias qui s’en trouvait menacée, puisque conditionnée à cette entente. 

Un accord trouvé Rue de Valois

Mardi, toutes les parties ont été convoquées au ministère de la Culture. Après quelques heures de négociations, sous l’égide de Franck Riester, un accord a finalement été trouvé, comme l’a révélé Satellifax,. Le document sera signé autour de midi aujourd’hui à Dijon, lors des traditionnelles rencontres cinématographiques.

Que prévoit-il ? Le plancher, ou minimum garanti, de Canal+ devrait glisser de 3,61 € à 2,41 euros, selon les abonnements considérés, et ce à partir du 1er janvier 2019. Saada espérait une décote de 40 %, elle atteint finalement 34 %.

La confiance n’excluant pas le contrôle, cette mission sera dévolue au CSA qui devra avoir les cartes en main pour vérifier les données du financeur. Le groupe, via StudioCanal, va également pouvoir endosser la casquette de producteur délégué pour quatre films par an. Les investissements dans les films européens seront plafonnés à 180 millions d’euros chaque année, comme le réclamait Saada. Enfin, Canal+ s’engage à déposer une demande de renouvellement sur la TNT à l’échéance de 2020, une diffusion par elle-même source de financements pour le milieu du cinéma.

La chronologie des médias

Cette étape franchie, la suivante sera donc la réforme de la chronologie des médias. Un chantier attendu depuis 2009, sans cesse repoussé faute d’accord entre les parties prenantes, qui définit l’ordre de sortie des films, à partir de la date de sortie nationale en salles cinématographiques

Selon le nouveau tempo, qui doit encore être validé par OCS, les films ayant obtenu moins de 100 000 entrées à l’issue des quatre premières semaines d’exploitation en salles sortiraient plus rapidement en DVD (3 mois au lieu de 4). La fenêtre Canal+ serait avancée à 6 (pour les films à succès mitigé) ou 8 mois, et non 10 ou 12 mois. Les services de vidéo par abonnement, comme Netflix ou Amazon, seraient diffusés enfin 17 mois après, contre 36 aujourd’hui. Ce délai raccourci serait néanmoins conditionné à un soutien à la production (engagement de diffusion d’œuvres européennes, de diversité, de préfinancement). Une logique de carotte qu’avait déjà plaidée le rapport Lescure en son temps.

 

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