Après avoir déconnecté l’application Alerte attentat, le gouvernement entend s’appuyer sur tous les canaux possibles pour informer les populations en cas de menace terroriste ou catastrophe naturelle. C’est ce qu’il indique au détour d’une question parlementaire publiée le 30 octobre sur le site de l’Assemblée nationale.
Lancée à l’approche de l’Euro 2016, l’application SAIP (système d’alerte et d’information des populations) avait finalement été abandonnée deux années plus tard par le ministère de l’Intérieur. « Au plan pratique, a finalement réalisé l’exécutif, seules les personnes qui l’avaient téléchargée pouvaient bénéficier des messages d’alerte ».
Or, « en l’absence d’activité et en raison de la consommation de batterie qu’elle engendrait, nombre d’utilisateurs initiaux ont fini par la désinstaller. Ainsi, seules 900 000 personnes étaient dotées de l’application à l’été 2017, limitant son impact en cas de crise ».
Les autorités elles-mêmes avaient fini par délaisser cet outil. À l’occasion de plusieurs attentats, elles ont préféré poster des alertes sur les réseaux sociaux plutôt que d’utiliser les bons services de SAIP. C’est ce qu’il s’est passé lors de l’attaque de l’Aude en mars 2018, ou sur les Champs Élysées en avril 2017. Après un rapport sénatorial au vitriol en août 2017, l’exécutif a finalement préféré enterrer SAIP pour se focaliser sur les autres moyens à sa disposition.
Ainsi, « les messages d’alerte et de prévention du ministère seront diffusés de façon prioritaire sur Twitter, Facebook et Google mais aussi certains canaux de communication de la RATP, Vinci Autoroutes, Radio France et France Télévisions » avait annoncé Gérard Collomb en mai dernier, en plus de la création du compte @Beauvau_Alerte.
Bandeau sur Twitter, Safety Check et « Posts on Google »
Dans une réponse parlementaire, le nouveau ministre de l’Intérieur a détaillé le mode opératoire. Sur Twitter, par exemple, en cas d’alerte, « un bandeau spécial apparaîtra en haut du fil des tweets de chaque utilisateur connecté pour l'informer de la situation ».
Chez Facebook, le même ministère pourra adresser directement les informations opportunes dans Safety Check, l'outil « mis en œuvre lors des événements graves ». « Ce réseau social compte environ 35 millions d'utilisateurs actifs en France » argumente-t-il. Un chiffre qui tranche quelque peu avec les 900 000 utilisateurs de l'ancienne application.
Sur Google, enfin, au travers de la fonction « Posts on Google », le moteur placera en tête de gondole « les messages du ministère de l'intérieur pour les utilisateurs effectuant des recherches dans la zone impactée ou lorsque les mots clés entrés par un utilisateur dans le moteur de recherche seront en rapport avec l'événement en cours ».
Bientôt une API et un partenariat avec d'autres acteurs, dont Qwant
D’autres évolutions sont en cours de développement. Le ministère de l'Intérieur indique ainsi établir des partenariats de diffusion avec d’autres acteurs « tels Qwant ou l'association des sociétés françaises d'autoroutes », en plus de Vinci.
Mieux, une interface de programmation (API) est actuellement réalisée afin que les messages d’information puissent être utilisés par d’autres partenaires, toujours en cas d’alerte.
Ces acteurs pourront « en conséquence d'enrichir automatiquement, par ces mêmes moyens techniques, leurs propres plateformes de diffusion (applications pour smartphone, sites internet, réseaux sociaux, etc.) ».