Sous pression, Bercy ouvre les codes sources des modèles Mésange, Opale et Saphir

Sous pression, Bercy ouvre les codes sources des modèles Mésange, Opale et Saphir

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

06/09/2018 5 minutes
45

Sous pression, Bercy ouvre les codes sources des modèles Mésange, Opale et Saphir

La direction générale du Trésor vient de mettre en ligne trois de ses modèles économétriques, particulièrement précieux pour simuler différentes réformes (notamment fiscales ou sociales). Une initiative qui fait toutefois suite à une procédure « Cada » lancée l’année dernière par l’association Ouvre-boîte.

C’est par voie de communiqué que Bercy a annoncé, mercredi 5 septembre, la mise à l'ouverture des codes sources des modèles Mésange, Opale et Saphir.

Le premier, Mésange, a été co-développé avec l’Insee « dans le but, entre autres, de réaliser des évaluations ex ante de l’impact de différentes mesures de politique économique sur les grandeurs macroéconomiques comme l’emploi, le PIB ou les prix ». Il permet également de « modéliser les conséquences de chocs externes, comme les variations du taux de change ou du prix du pétrole ».

Opale permet de son côté de « prévoir les principales variables macroéconomiques (croissance du PIB, consommation, investissement...) à horizon d’un à deux ans », notamment dans le cadre de la préparation des projets de loi de finances.

Saphir, enfin, sert à simuler des réformes de la législation socio-fiscale, en s’appuyant sur « les revenus des ménages de France métropolitaine et les transferts monétaires induits par les prestations sociales et les prélèvements obligatoires ».

Ces trois codes sources peuvent être directement téléchargés sur le site du Trésor. Ils sont également accessibles via des dépôts Framagit et Github, accompagnés d’une documentation et de détails sur leurs conditions d’utilisation (licence CeCILL V2.1).

L’association Ouvre-boîte avait déjà saisi le tribunal administratif

Cet effort de transparence de la part de Bercy n’est cependant pas totalement volontaire. En novembre 2017, l’association Ouvre-boîte, qui œuvre pour l’ouverture des données publiques, a demandé au Trésor de mettre en ligne les codes sources des modèles Mésange, Opale et Saphir, ainsi que différentes pièces afférentes : documentations, calibrations, scénarios prospectifs simulés et évaluations de réformes.

Suite au refus opposé par le Trésor, l’organisation s’est tournée fin janvier devant la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). L’autorité administrative peut en effet être saisie lorsqu’une administration rechigne à transmettre un document public – tel qu’un rapport, des statistiques, ou même un code source. Son rôle ? Indiquer si, à ses yeux, les documents sollicités peuvent être communiqués ou non au citoyen, au regard des différentes dispositions légales en vigueur.

Mais faute d’avoir obtenu un avis de la Cada sous deux mois (l’institution étant surchargée), Ouvre-boîte a lancé en parallèle une procédure devant le juge administratif. « Comme la Cada est débordée, il nous arrive de ne pas attendre ses avis, quand elle ne répond pas dans les délais », nous explique l’association.

« Ensuite, quand on reçoit l’avis de la Cada, on l’ajoute à notre dossier au tribunal administratif. » C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé après que l’autorité indépendante a transmis ses conclusions à Ouvre-boîte, fin juin. Le verdict : les fameux codes sources sont bel et bien « communicables ». Le Trésor a d’ailleurs fait savoir à la commission qu’il les rendrait public.

La Cada a toutefois insisté sur le fait que Bercy était fondé « à étaler dans le temps la publication » des trois codes sources, « eu égard à ses contraintes techniques ». L’administration se voyait ainsi invitée à « convenir avec le demandeur d’un échéancier compatible avec le bon fonctionnement des services ».

Demandes de la société civile et du Parlement

Le Trésor se savait quoi qu'il en soit attendu au tournant par certains parlementaires. L’année dernière, le Sénat avait voté un amendement obligeant l’administration fiscale à dévoiler, pour chaque projet de loi de finances, le « code source » traduisant les mesures envisagées par l’exécutif. Le gouvernement, qui jugeait la mesure « impossible à mettre en œuvre », avait réussi à la faire retoquer par l’Assemblée nationale. La Haute assemblée a depuis fait savoir qu’elle comptait rouvrir ce dossier.

L’ouverture des modèles Mésange, Opale et Saphir avait en outre été réclamée il y a peu par la députée Paula Forteza (LREM), au travers d’un rapport consacré aux budgets participatifs. Un sujet qui pourrait d’ailleurs resurgir lors de l’examen du projet de loi de finances, l’élue ambitionnant d’associer davantage les citoyens dans l’attribution de certains fonds publics.

Déception du côté de l’association Ouvre-boîte, qui pourrait maintenir son recours

Contactée par nos soins, l’association Ouvre-boîte « salue » l’ouverture de ces codes sources. Elle souligne même que le Trésor s’est montré « plus réactif que d’autres administrations ».

L’organisation déplore néanmoins « l’opacité tenace » de Bercy qui, à ses yeux, a « livré le strict minimum : les codes sources, mais pas les scénarios prospectifs simulés, etc. » Pire. « Pour l’instant, nous explique-t-on, les codes sont inutilisables. Pour Mésange, les données ne sont pas fournies. Pour Opale, c’est codé en langage TROLL (sic), et le code source du langage n’est pas fourni... »

Les membres d’Ouvre-boîte doivent se réunir ce soir pour décider s’ils maintiennent ou non leur recours devant le tribunal administratif.

Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

L’association Ouvre-boîte avait déjà saisi le tribunal administratif

Demandes de la société civile et du Parlement

Déception du côté de l’association Ouvre-boîte, qui pourrait maintenir son recours

next n'a pas de brief le week-end

Le Brief ne travaille pas le week-end.
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Commentaires (45)




Pour Opale, c’est codé en langage TROLL (sic), et le code source du langage n’est pas fourni…





&nbsp;Magnifique <img data-src=" />


Il est quand même triste de devoir en arriver si loin pour que les ministères réagissent.



Je pense qu’il est nécessaire de permettre aux&nbsp; tribunaux d’assortir leurs sanctions administratives par des mesures pénales d’emprisonnement et amendes: ça permettrait enfin de faire réagir les décisionnaires dans les ministères et, s’il y a des récalcitrants, de les vider et les envoyer en prison où ils cesseront leurs manœuvres détestables.



L’État n’hésite pas à poursuivre et emprisonner ses citoyens quand ils font des fautes, il serait équilibré que nous puissions poursuivre et faire emprisonner ses agents quand ceux-ci font des fautes, non?



&nbsp;


Après avoir regardé mésange rapidement, s’il me paraît difficilement exploitable (langage inconnu), le code a l’air en tout cas compréhensible, notamment à l’aide des PDF à côté.


Probablement les codes sources les plus importants publiés à ce jour, puisque ça permettrait de valider ou d’invalider les projections économiques sur lesquelles le gouvernement se base pour ses choix politiques.

On comprend mieux du coup pourquoi cette publication est incomplète.

&nbsp;

Pour le langage TROLL, ça pourrait être ceci : http://www.hendyplan.com/troll-software/

C’est une solution propriétaire, ce qui explique qu’ils ne l’ait pas fourni.

&nbsp;

Ce qui pose la question s’il ne faut pas obliger les services de l’état à n’utiliser que des techno open-sources.


apres le simulateur des impots en langage M, on a donc Mésange et Opale en Troll, et Saphir en SAS…

c’est moi ou tous ces gens a Bercy adorent les langages ésotériques ?

c’est peut etre un concours, chaque outil développé avec un langage différent ?


Je suis surpris que l’on puisse demander le code source de tel logiciel. En effet, s’ils sont faits pour faire des simulations validant ou invalidant des décisions économique du pays, il pourrait être utilisé par un autre pays pour “hacker” les prévisions et plomber économiquement la France.


c’est dommage d’utilisé TROLL alors que visiblement R serait adapté à ce genre de logiciel. les manques il faut payé le développement, l’intégré au projet etc …&nbsp; C’est plus de boulot forcément et ce sera forcément plus chère. Et ce sera plus libre \o/



ca doit etre quand meme plus difficile de faire develloper en R avec un marché public https://www.r-project.org/


ah c’est cool, dans les pdfs on a les emails et numéros pros des gens ;-)


incroyable le langage TROLL, le pire c’est qu’ils ne doivent même pas se rendre compte de la beauté de la chose ^^


Pourquoi est-ce que je ne suis même pas étonné de voir que l’état français a choisi de développer ses outils dans des language propriétaires ?








tazvld a écrit :



Je suis surpris que l’on puisse demander le code source de tel logiciel. En effet, s’ils sont faits pour faire des simulations validant ou invalidant des décisions économique du pays, il pourrait être utilisé par un autre pays pour “hacker” les prévisions et plomber économiquement la France.





C’est parce que ça renforce la démocratie au niveau national. Les décisions prisent par l’état se doivent d’être transparentes pour que les citoyens puissent les apprécier. Évidemment certains ministères comme la défense vont y échapper encore longtemps…



c’est pas un peu le même genre d’argument que “wouaaah le Libre c’est dangereux, tous les pirates peuvent lire le code et trouver les failles” ? (toute ressemblance avec une personnalité du web francophone serait fortuite) <img data-src=" />








WereWindle a écrit :



c’est pas un peu le même genre d’argument que “wouaaah le Libre c’est dangereux, tous les pirates peuvent lire le code et trouver les failles” ? (toute ressemblance avec une personnalité du web francophone serait fortuite) <img data-src=" />





Vu la quantité de personnes qui pensent ainsi, je ne suis pas sur de savoir de qui tu parles…<img data-src=" />



&nbsp;



le coup de vieux en lisant ton com foiré va <img data-src=" />








trash54 a écrit :



le coup de vieux en lisant ton com foiré va <img data-src=" />





ouais ça m’a fait la même chose quand la référence à poppé dans mon esprit <img data-src=" />



La sécurité dans le libre part du principe que l’intérêt des utilisateurs que le code soit sûr est plus grand que l’intérêt d’exploiter des failles.

Sauf que là, le rapport de force n’est pas du tout favorable, c’est la France contre tout le reste du monde (même des “alliés” ont tout intérêt à trouver des petites astuces pour grappiller des avantages : la symbiose n’est qu’une forme de parasitisme tombé dans un statu quo).



De plus, ici de ce que j’ai compris, ce sont des modèles de simulation. Par définition, un modèle est une représentation simplifié, il est justement utilisé pour ne pas avoir à gérer toute la complexité de l’objet modélisé. Du coup, c’est faillible et ça sera toujours faillible.


Comme tu le dis, ce sont des modèles de simulation reposant pour partie sur des données réelles (issues de l’INSEE, par exemple) et pour autre partie sur des jeux de données choisis par la personne faisant la simulation, et permettant de faire tourner cette dernière pour connaitre le résultat d’une modif dans les variables (par exemple un taux ou une assiette d’imposition).



Du coup, pour hacker ce simulateur et influencer la prise de décision qui en résulterait, il faudrait toucher à la partie données réelles… Tu as déjà hacké tout le pays si tu es parvenu à cela.



Savoir le chemin parcouru depuis une entrée pour aboutir à une sortie ne représente aucun danger (du point de vue technique… ça peut en représenter un d’un point de vue politique ou sociétal si on découvre qu’une des opérations contient une part “à la tête du client” ou “si c’est mon pote” <img data-src=" /> )



Autre angle d’approche, si quelqu’un parvient à modifier l’algorithme utilisé dans la prise de décision (le code qui tourne pour de vrai sur les postes des décisionnaires), c’est que le SI décisionnel lui-même a été pénétré et compromis et on aurait alors un problème beaucoup plus grave sur les bras <img data-src=" />



Donc non : savoir comment les rouages tournent pour transformer “255,255,255” en “ce carré est blanc” ne présente aucun risque dans ce contexte.



(et la référence au libre = opensource¹ = danger est un hommage au génialissime JVachez²)



¹ confusion également récurrente

² I remember… so you don’t have to (©Nostalgia Critic)


Quand je parle de hack, c’était au sens large du terme (pas uniquement informatique). Ici, par exemple ici, une personne (pays) mal intentionné peut grâce à ce modèle prédire plus facilement les futurs décisions et s’adapter/contrecarré. Il peut même prendre les devants en adoptant un certain comportement (qui peut n’être que factice) afin d’influencer les donnée d’entrée du modèle pour que la France prenne des mesures qui lui seront favorables.



Autrement dit, tu ne donnes pas ton plan de bataille à l’ennemi.


“En langage TROLL” <img data-src=" /> Vraiment ? <img data-src=" />



C’est quand même dingue d’aller chercher des technos comme ça vu le nombre démentiel de langages de programmation existant et déjà documentés… et largement plus répandus et facile d’accès..








js2082 a écrit :



Vu la quantité de personnes qui pensent ainsi, je ne suis pas sur de savoir de qui tu parles…<img data-src=" />



Le Maître.

Tous les vieux piliers de PCI le connaissent :tranpi:



D’après la description, cela semble être un langage conçu pour la manipulation de données statistiques et économiques. Donc certainement un progiciel très spécialisé pour ce type de besoin… Ce qui a l’avantage d’éviter de réinventer la roue.



D’après leur site (oui le site semble aussi vieux que la techno), c’est un langage né dans les années 60 sur Mainframe, depuis porté sur les autres systèmes.


on reprend (même si je comprends ce que tu reproches au truc. Je ne mets pas en doute ton point de vue, j’explicite simplement le mien, qui peut très bien être complètement à côté de la plaque) :



Mésange : Simule le résultat en terme de PIB, niveau de prix, emploi, etc. de choix de politiques économiques. Dit autrement (selon toute vraisemblance), le programme regarde ce qu’elles ont donné dans le passé avec les valeur des données de l’époque, actualise ces données (niveau actuel des échanges, des prix, etc.) et prédit ce qui résultera des politiques économiques.

&gt;&gt; pour en modifier le rendu, il faut soit modifier le passé (bonne chance) soit modifier la politique économique envisagée (et là ça n’a rien à voir avec le programme ou son code, c’est du bon vieux lobbying)



Opale : même topo ou presque, il regarde les valeurs passées de composantes macroéconomiques et essaie d’en déduire les valeurs futures.

&gt;&gt;C’est juste de l’actualisation faite sur la base de théories économiques. ça automatise ce que les groupes d’économistes servant de conseil faisaient déjà.

&gt;&gt; Là encore sans pirater le code du programme ou modifier le passé, tu ne gagnes rien. Au mieux, tu peux faire de l’ingénierie sociale (scientifique plutôt) pour modifier les théories économiques dominantes, celles mises en application dans le simulateur si tu veux éviter la phase pénétration du système…



Saphir : se sert des données passées de l’INSEE, les croisent pour en faire des données construites tenant compte des interactions puis donne la valeur qu’elles aurait eu si les différents taux de fiscalisation avait eu cours à ce moment-là.



Dans ces trois cas, ce sont des systèmes qui actualisent des données publiques (au sens connues et accessibles à tous) en fonction de postulats économiques dans les cas de Mésange et Opale, ou en fonction de choix de taux (eux aussi dont le mode calcul est public) dans le cas de Saphir.



D’autres programmes ou algo (il doit y en avoir), je ne dirai pas, mais ces trois-là ne représentent que le risque de déduire les postulats économiques de Bercy, lequel peut être déduit par ailleurs, différemment.

En résumé, ils ne donnent pas d’info supplémentaire, permettent au mieux à une puissance étrangère d’affiner sa connaissance de nos croyances en matière d’économie (dont je gage qu’elle doit déjà être plutôt fine).

Par ailleurs, reposant sur des postulats économiques (les relations entre les valeurs et l’impact d’une évolution de l’une sur les autres), on peut mettre en doute la fiabilité de ce qu’elle recrache¹ (à part Saphir qui, décrit comme ça, n’est une équation ou un système d’équation un peu complexe et encore…)



¹ le fait, par exemple, qu’on entend toujours “le gouvernement table sur un PIB de…” pour ses budgets et qu’on n’obtient jamais ce chiffre-là est un indice sérieux…




  • Soit il choisissent leurs chiffres au pif,

  • Soit il mentent sciemment pour faire accepter leurs décisions en tablant que, sur un coup de bol, ça marchera

  • Soit ils se reposent sur les valeurs données par les programmes et on voit la fiabilité du truc



    <img data-src=" />


Je ne connaissait pas mais j’avais jeté un coup d’oeil au lien cité plus haut. En allant faire un tour sur le lien que tu nous as donné, je me dis que Python serait tout aussi bien adapté pour ce genre d’application. La seule différence fondamentale que je vois c’est “strong typing”, là c’est à l’opposé de ce que propose Python.. Mais ça ne le rend pas moins bien adapté pour la manipulation de tableaux/matrices et les calculs associés. Soit tout ce qu’il faut pour de la simulation !



Alors certes, Python est apparu après TROLL, mais la communauté, la popularité et la portabilité d’une application Python est sans équivoque face aux sources TROLL. Enfin, on ne refait pas les choix des autres après tout. Par contre bonjour pour dénicher des développeurs qui maîtrisent déjà le langage, ça revient quand même à se fermer des portes et à s’enfermer dans un écosystème probablement bancal..



Encore un que j’aurais jamais connu sans cette libération de code source tiens…


Et pas que… il a sévi ailleurs aussi. Mais bon… c’est comme CandyMan, faut éviter de le nommer trop souvent ! :)


J’ai envie de dire que ça dépend où ça dépasse.



Possible que le programme de l’INSEE soit plus ou moins antédiluvien et donc avec le passif qui va avec… J’ai connu des projets de portage d’applications mainframe vers des langages plus “maintenables” qui ont pris des siècles et coûté une blinde parce que secteur complexe ou critique.

Donc il est possible qu’ils évitent ce genre de projet de migration.








WereWindle a écrit :



¹ le fait, par exemple, qu’on entend toujours “le gouvernement table sur un PIB de…” pour ses budgets et qu’on n’obtient jamais ce chiffre-là est un indice sérieux…




  • Soit il choisissent leurs chiffres au pif,

  • Soit il mentent sciemment pour faire accepter leurs décisions en tablant que, sur un coup de bol, ça marchera

  • Soit ils se reposent sur les valeurs données par les programmes et on voit la fiabilité du truc





    La réponse B, à ceci prêt qu’ils ne tablent pas forcément sur un coup de bol, il s’en fichent pas mal si ça ne marche pas à l’arrivée, ils trouveront bien une excuse.

    Les sujets sur lesquels les politiques prennent des décisions allant à l’encontre des analyses techniques des spécialistes sont légion, il n’y a pas de raison que les prévisions de PIB y échappent. D’ailleurs on dit bien ‘le gouvernement table sur’ et pas ‘les simulations de Bercy indiquent que’…



En préambule, je me souviens du cours de macro-économie (c’était à la fin des années 80 <img data-src=" /> ), où le prof nous avait parlé des logiciels de simulation utilisés par l’INSEE ou le ministère des finances, qui étaient ambitieux car les concepteurs essayaient de pouvoir rentrer plein de paramètres pour modéliser l’économie du pays.









WereWindle a écrit :



le fait, par exemple, qu’on entend toujours “le gouvernement table sur un PIB de…” pour ses budgets et qu’on n’obtient jamais ce chiffre-là est un indice sérieux…




  • Soit il choisissent leurs chiffres au pif,

  • Soit il mentent sciemment pour faire accepter leurs décisions en tablant que, sur un coup de bol, ça marchera

  • Soit ils se reposent sur les valeurs données par les programmes et on voit la fiabilité du truc





    Il y a aussi un aspect, c’est que les économies sont connectées et qu’on ne peut pas tout prévoir, l’augmentation du prix des combustibles fossiles, la conjoncture des voisins (et plus loin, des US) et leur politique économique, etc.

    Je pense aussi que les gouvernements font parfois des paris sur l’effet psychologique (effet vertueux) d’annoncer que l’économie va mieux se porter, ce qui peut inciter les gens à plus de confiance et donc à consommer ou investir plus (ou embaucher plus), ce qui peut in fine se traduire par la réalisation de la prédiction.







    Zerdligham a écrit :



    La réponse B, à ceci prêt qu’ils ne tablent pas forcément sur un coup de bol, il s’en fichent pas mal si ça ne marche pas à l’arrivée, ils trouveront bien une excuse.





    Je ne suis pas sûr qu’il y ait forcément du cynisme, en tous cas pas de façon aussi marquée. C’est pas non plus idéal quand on veut se faire réélire, que de se planter (pour Sarkozy qui disait en 2007 qu’il allait chercher la croissance par tous les moyens - et qui s’est pris 2008, je ne sais pas dans quelle mesure on lui en a tenu rigueur en 2012 au moment de voter).









WereWindle a écrit :



c’est pas un peu le même genre d’argument que “wouaaah le Libre c’est dangereux, tous les pirates peuvent lire le code et trouver les failles” ? (toute ressemblance avec une personnalité du web francophone serait fortuite) <img data-src=" />









trash54 a écrit :



le coup de vieux en lisant ton com foiré va <img data-src=" />









WereWindle a écrit :



ouais ça m’a fait la même chose quand la référence à poppé dans mon esprit <img data-src=" />







Aller, dites son nom. Première lettre : J.



S’ils ont quelques milliers d’applications, les transcrire dans un autre langage va prendre du temps, il faut faire ça au fur et à mesure des besoins, pas besoin de casser un existant qui marche. Et le langage n’a pas l’air très compliqué au demeurant.



Sur le site du revendeur est indiqué :



TROLL is an integrated software system for econometric modelling and statistical analysis. TROLL is the primary econometric modelling and analysis tool at many of the world’s leading central banks, national and international governmental agencies, private companies (financial institutions and energy sector) in and prominent research laboratories in the academic world.



Je ne sais pas ce que cela vaut. <img data-src=" />


Et son site est à jour. <img data-src=" />








linkin623 a écrit :



Aller, dites son nom. Première lettre : J.





non ! Je l’ai déjà écrit une fois (#17) et la légende dit qu’à la 3ème fois, il apparait derrière toi et installe MS Frontpage sur ton poste.

Je ne veux pas courir ce risque <img data-src=" />



C’est très récent comme préoccupation : le système politique/administratif Français n’a jamais été conçu pour être une démocratie et le fonctionnement de l’état n’a donc pas statutairement à prendre cela en compte encore aujourd’hui.



Maintenant la France se démocratise petit à petit dans l’histoire (légalisation des syndicats/assocs, vote des jeunes, des femmes, décentralisation, open data etc.) mais faire semblant que notre système inspiré de l’armée et au vote censitaire au départ est démocratique dans son essence n’avance à rien. On n’est pas en cours d’éducation civique en 5e, inutile de se mentir les gens <img data-src=" />








tazvld a écrit :



Je suis surpris que l’on puisse demander le code source de tel logiciel. En effet, s’ils sont faits pour faire des simulations validant ou invalidant des décisions économique du pays, il pourrait être utilisé par un autre pays pour “hacker” les prévisions et plomber économiquement la France.





&nbsp; pas besoin d’un autre pays pour ça, on se débrouille très bien tous seuls









Nozalys a écrit :



“En langage TROLL” <img data-src=" /> Vraiment ? <img data-src=" />



C’est quand même dingue d’aller chercher des technos comme ça vu le nombre démentiel de langages de programmation existant et déjà documentés… et largement plus répandus et facile d’accès..





Troll c’est pas juste un langage, c’est pour ça je pense qu’ils l’ont choisi.



En fait les pays d’importance ont déjà des simulations incluant la France, les économies mondiales étant très interconnectées.

Et c’est probablement pareil pour ces logiciels, ils doivent inclure des simulations des principales économies partenaires de la France.



Enfin les décisions sont prises par des élus, il s’agit d’aides à la décision pour haut fonctionnaires, pas du programme pour gouverner la France.








yvan a écrit :



C’est très récent comme préoccupation : le système politique/administratif Français n’a jamais été conçu pour être une démocratie [..]



Maintenant la France se démocratise petit à petit dans l’histoire [..] mais faire semblant que notre système inspiré de l’armée et au vote censitaire au départ est démocratique dans son essence n’avance à rien





Je vois qu’on est vendredi <img data-src=" />







yvan a écrit :



En fait les pays d’importance ont déjà des simulations incluant la France, les économies mondiales étant très interconnectées.

Et c’est probablement pareil pour ces logiciels, ils doivent inclure des simulations des principales économies partenaires de la France.

Enfin les décisions sont prises par des élus, il s’agit d’aides à la décision pour haut fonctionnaires, pas du programme pour gouverner la France.





+1

Si un coup tu trolles, et un coup tu postes un truc pertinent, ça devient compliqué :-) .









tazvld a écrit :



Je suis surpris que l’on puisse demander le code source de tel logiciel. En effet, s’ils sont faits pour faire des simulations validant ou invalidant des décisions économique du pays, il pourrait être utilisé par un autre pays pour “hacker” les prévisions et plomber économiquement la France.





<img data-src=" />







anagrys a écrit :



pas besoin d’un autre pays pour ça, on se débrouille très bien tous seuls





Exactement.

Il m’avait bien fait rigoler avec son histoire (qui n’a aucun sens).



JVachez !!!!!!!!!!!!!



<img data-src=" /><img data-src=" />


Je ne trolle pas, le pouvoir au peuple n’est pas prévu dans le fonctionnement de l’état français.



Les phases de démocratie sont limitées aux élections et éventuellement aux périodes de manifestations/grèves. On parle d’ailleurs bien de démocratie représentative (et durant toute la première moitié du 19e être démocrate était limité à l’extrême gauche politiquement et à certains libéraux non st simoniens).

Sinon c’est un système où on délègue et c’est l’élu qui représente le citoyen.

L’élu a un droit de regard sur l’administration, pas le citoyen historiquement.



C’est bien un mouvement très récent que de demander la transparence publique. C’est arrivé en partie avec la décentralisation et l’obligation de publier certaines données financières (subventions par ex.) et par le changement des mentalités et la volonté d’apparaitre démocratiques et de faire du participatif de la part des élus (le désintérêt pour la politique qui délégitime les élus et la “peur d’un nouveau 68” chez les élites au moment de la décentralisation n’y étant pas pour rien).








yvan a écrit :



Je ne trolle pas, le pouvoir au peuple n’est pas prévu dans le fonctionnement de l’état français.





Ah…







yvan a écrit :



Les phases de démocratie sont limitées aux élections





Elle est bien bonne celle-là.

Les élections définissent en majeure partie le caractère démocratique d’un pays.







yvan a écrit :



et éventuellement aux périodes de manifestations/grèves.





Heu, pas franchement.







yvan a écrit :



On parle d’ailleurs bien de démocratie représentative. Sinon c’est un système où on délègue et c’est l’élu qui représente le citoyen.





Eh oui, ça s’appelle la démocratie, dans les pays qui en font partie.







yvan a écrit :



L’élu a un droit de regard sur l’administration, pas le citoyen historiquement.





Oui et non, d’une part parce que l’administration obéit aux lois, lois votées par les assemblées, elles-mêmes élues ; d’autre part parce qu’il existe de tribunal administratif, pour contester les décisions administratives ; et enfin, l’élu n’a pas plus (ni moins) de “droit de regard” sur l’administration. Un élu ne peut pas faire ce qu’il veut.







yvan a écrit :



C’est bien un mouvement très récent que de demander la transparence publique.





Très récent, ça dépend à quelle échelle. La demande existe depuis très longtemps en tous cas, ça dépend aussi à quel niveau on parle.









WereWindle a écrit :



non ! Je l’ai déjà écrit une fois (#17) et la légende dit qu’à la 3ème fois, il apparait derrière toi et installe MS Frontpage sur ton poste.

Je ne veux pas courir ce risque <img data-src=" />









durthu a écrit :



JVachez !!!!!!!!!!!!!



<img data-src=" /><img data-src=" />





Arggghhhh me voilà avec Frontpage installé et IE comme navigateur par défaut. IL EST REVENU









OlivierJ a écrit :



Elle est bien bonne celle-là.

Les élections définissent en majeure partie le caractère démocratique d’un pays.



<img data-src=" />

Ca se saurait.









OlivierJ a écrit :



Elle est bien bonne celle-là.

Les élections définissent en majeure partie le caractère démocratique d’un pays.





Non, il y a des systèmes politiques démocratiques sans élections (par ex. les majlis arabes) et plein d’endroits où on vote et où il n’y a aucune démocratie (le reste du monde arabe contemporain? <img data-src=" />).

Pour rester sur le cas français un nombre important de sujets échappent à toute forme d’avis du peuple. On peut penser au nucléaire/politique énergétique, à la “défense des intérêts stratégiques” (françafrique et barbouseries diverses) et au déclenchement de guerres, à la politique agricole et environnementale, à la politique de transports en grande partie, récemment à la forme de l’adhésion à l’Europe etc.

Donc on vote et on n’est que partiellement en démocratie, une fois les élections finies le peuple n’a plus aucun pouvoir donc sort de la démocratie (pouvoir au peuple en grec), et un certain nombre de sujets importants sont chasse gardée d’ingénieurs des grandes écoles ou autres groupement d’intérêt hors d’atteinte d’une élection.







OlivierJ a écrit :



Heu, pas franchement.





Les périodes de manifestations et grèves sont les périodes non démocratiques de la vie politique où une partie de la population secoue les élus et demande à avoir son avis pris en compte donc si.

Les matheux qui connaissent les limites pratiques prouvées de la représentativité (condorcet, Arrow etc.) y voient un moyen de ré-équilibrage d’un système par essence imparfait. Les bons élèves et la presse d’extrême droite une atteinte suprême à l’état et aux institutions qu’il faut casser par un combo lois/violence.







OlivierJ a écrit :



Eh oui, ça s’appelle la démocratie, dans les pays qui en font partie.





He bien non, ça s’appelle la démocratie représentative, et c’est juste un système d’aristocratie élue issu d’un compromis royalistes/impériaux/républicains de la mi 19e auquel on n’a collé l’étiquette démocratie qu’à la fin du 19e pour des raisons de communication mais qui n’a absolument rien de démocratique au départ. Les démocrates étaient d’ailleurs des mouvements d’opposition à ce système… au départ (l’attrait du pouvoir et du pognon tout ça tout ça…).







OlivierJ a écrit :



Oui et non, d’une part parce que l’administration obéit aux lois, lois votées par les assemblées, elles-mêmes élues ; d’autre part parce qu’il existe de tribunal administratif, pour contester les décisions administratives ; et enfin, l’élu n’a pas plus (ni moins) de “droit de regard” sur l’administration. Un élu ne peut pas faire ce qu’il veut.





Ca ne contredit pas ce que j’indiquais. Pouvoir aller en justice ne donne pas pouvoir sur l’administration. Et que le pouvoir des élus soit limité n’indique en rienqu’ils n’ont pas pouvoir sur leur administration (alors que la population, elle, ne l’a pas, même limité).

Et pour le reste les lois sont autant issues du travail des administrations que l’inverse. La technostructure étatique est totalement imbriquée à ce niveau.







OlivierJ a écrit :



Très récent, ça dépend à quelle échelle. La demande existe depuis très longtemps en tous cas, ça dépend aussi à quel niveau on parle.





Très récent je dirais que c’est sous la gouvernance Airault que ça s’est fait et donc ça avait du être travaillé déjà sous la présidence Sarkozy. Ca a moins de 10 ans là où la décentralisation en a 40, et le vote des femmes 70.









yvan a écrit :



plein d’endroits où on vote et où il n’y a aucune démocratie (le reste du monde arabe contemporain? <img data-src=" />).





J’ai bien dit “en majeure partie”… On sait tous qu’il y a élections et élections.







yvan a écrit :



Pour rester sur le cas français un nombre important de sujets échappent à toute forme d’avis du peuple. On peut penser au nucléaire/politique énergétique, à la “défense des intérêts stratégiques” (françafrique et barbouseries diverses) et au déclenchement de guerres, à la politique agricole et environnementale, à la politique de transports en grande partie, récemment à la forme de l’adhésion à l’Europe etc.





Il y a de quoi dire, mais on irait trop loin et trop hors sujet. Je suis plus modéré que toi sur cette question.







yvan a écrit :



Donc on vote et on n’est que partiellement en démocratie, une fois les élections finies le peuple n’a plus aucun pouvoir donc sort de la démocratie





Franchement ça n’a aucun sens ton histoire.

L’élection permet de définir les grandes lignes de l’action politique. Et PENDANT l’élection (ça ne dure qu’une journée), on n’est ni plus ni moins en démocratie que le reste du temps.



Tu confonds démocratie et démocratie directe (ou instantanée). Dieu (ou quiconque) nous préserve la démocratie instantanée, avec toutes les dérives que ça représente (la démocratie vraiment directe, c’est un peu “chaud” aussi).







yvan a écrit :



Les périodes de manifestations et grèves sont les périodes non démocratiques de la vie politique où une partie de la population secoue les élus et demande à avoir son avis pris en compte donc si.





Ils demandent, c’est tout. Parfois ça peut influer, souvent non. Il y a d’autres façons de peser sur le jeu démocratique que les manifestations ou les grèves (les grèves ne devraient même pas interférer avec le gouvernement), il y a l’engagement associatif ou politique, certains le font très bien.







yvan a écrit :



He bien non, ça s’appelle la démocratie représentative, et c’est juste un système d’aristocratie élue issu





On n’est plus au 19e siècle.









OlivierJ a écrit :



J’ai bien dit “en majeure partie”… On sait tous qu’il y a élections et élections.





Du coup c’est tendu de lier démocratie et élections, on est d’accord, je n’ai rien dit d’autre.





OlivierJ a écrit :



Il y a de quoi dire, mais on irait trop loin et trop hors sujet. Je suis plus modéré que toi sur cette question.





C’est pas une histoire de modération ou d’extrémisme, c’est une histoire de réalité politique. Quand tu as des lois qui envoient des centaines de milliers de Français en prison qui sont votés des 31 décembres le soir par une poignée de députés sans débats ça doit questionner. Et en termes de démocratie, et plus globalement en termes de droits de l’homme. Idem pour les politiques étrangères dont je parlais, ou le nucléaire etc.

C’est tout sauf hors sujet si on parle de démocratie, les pays démocratiques ont fait évoluer de longue date ce genre de choses. Pas la France.







OlivierJ a écrit :



Franchement ça n’a aucun sens ton histoire.

L’élection permet de définir les grandes lignes de l’action politique. Et PENDANT l’élection (ça ne dure qu’une journée), on n’est ni plus ni moins en démocratie que le reste du temps.



Tu confonds démocratie et démocratie directe (ou instantanée). Dieu (ou quiconque) nous préserve la démocratie instantanée, avec toutes les dérives que ça représente (la démocratie vraiment directe, c’est un peu “chaud” aussi).





Je ne confond pas, la démocratie correspond à une définition qui n’est pas celle de la démocratie représentative. La démocratie directe par mandats spécialisés étant ce qui a défini la démocratie dans la Grèce antique on ne peut pas prétendre que ce n’est pas ça la démocratie.

On peut être opposant à la démocratie avec d’excellents arguments -par ex. la taille du pays, principal arguement de sieyès à l’époque- mais du coup il faut préciser sous peine de dire n’importe quoi car du coup on n’est pas spécialement démocrate, on est républicain, parlementariste etc. mais opposé à la démocratie.







OlivierJ a écrit :



Ils demandent, c’est tout. Parfois ça peut influer, souvent non. Il y a d’autres façons de peser sur le jeu démocratique que les manifestations ou les grèves (les grèves ne devraient même pas interférer avec le gouvernement), il y a l’engagement associatif ou politique, certains le font très bien.





Ca n’est pas antinomique, mais ça n’a pas les mêmes objectifs ni la même temporalité.

Les questions de rapports économiques, de partage des richesse etc. font partie des questions qui sont exclues statutairement de la démocratie qui reconnait constitutionnellement la propriété privée capitalisable donc l’engagement associatif sur le sujet il va vite être limité à du guignol (je suis d’ailleurs preneur des références des gens qui font très bien via l’associatif le boulot des syndicats ou des grèves et surtout de la référence des avancées sociales qu’on leur doit… soyons sérieux un peu).







OlivierJ a écrit :



On n’est plus au 19e siècle.





On n’est plus au 19e et on est moins en démocratie qu’à la fin du 19e il faudrait préciser. Avec des débats politiques pauvres et un fonctionnement par partis qui exclue toute qualité des débats de fond.



La 3eme république, qui installe la république dans les moeurs politiques française et qui a été la forme de république la plus longue de France est issue du 19e. Si je parle des principes fondateurs de la république je parle donc du 19e, la Veme république en étant une modification césariste encore moins démocratique, on se réfère toujours à la 3eme république si on veut parler de l’âge d’or de la démocratie (représentative <img data-src=" />) française (légalisation des syndicats, associations, laicité etc.).