Guerre de tranchées autour du droit voisin des éditeurs de presse

Guerre de tranchées autour du droit voisin des éditeurs de presse

(P)rends l'argent

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Marc Rees

Publié dans

Droit

04/09/2018 6 minutes
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Guerre de tranchées autour du droit voisin des éditeurs de presse

Plusieurs directeurs d’agences d’information européennes, dont Fabrice Fries, numéro un de l’AFP, ont signé une tribune pour défendre le droit voisin des éditeurs de presse. Ce gros pilier de la proposition de directive, qui passera au vote en séance plénière le 12 novembre au Parlement européen, a toutefois subi les critiques de l'Asic. 

Faire payer les services en ligne pour l’exploitation des articles de presse, voilà l’idée retenue par la Commission européenne dans sa réforme de la directive sur le droit d’auteur. Ce principe, inscrit à l’article 11, veut autoriser les éditeurs à passer des accords de licence avec ces services (sites, moteurs, réseaux sociaux…) dès lors qu’ils indexent ou proposent ces contenus, même sous la forme de simples extraits sur Google News par exemple.

Dans une précédente tribune, plusieurs journalistes de l’AFP, du Monde, du Figaro, avaient plaidé en faveur de ce mécanisme, accusant les plateformes de se servir « sans payer ». « C’est comme si vous travailliez, mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail, considère Sammy Ketz, directeur de l’AFP à Bagdad. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus. » Le message a été repris par Le Monde, Le Parisien ou encore Les Échos.

Aujourd’hui, une ribambelle de directeurs d’agences d’information européennes ont signé un autre texte, cette fois dans Libération. Ils implorent les eurodéputés d'adopter cette manne.

Google et les autres accusés de « hold-up », « spoliation »

Les géants du Net sont accusés de « capter sans contrepartie financière une large part de l’information produite à grands frais par les médias et les agences », tout en maximisant leurs recettes publicitaires grâce à des audiences massives. Une « spoliation », un « hold-up », selon les signataires.

« Pourquoi les plateformes toucheraient-elles la quasi-intégralité des recettes publicitaires liées à la consultation d’articles dont elles n’ont pas financé la production ? » Pour ces responsables, pas de doute ces géants ont « laminé les médias historiques ».

La chute de recettes publicitaires aurait selon eux, entraîné « des milliers de suppressions d’emplois de journalistes dans les médias », quand, au même moment, les mêmes géants engrangeaient des milliards d’euros, tout en optimisant le paiement de l’impôt.

Les députés européens « ne voient-ils pas que le risque est grand d’avoir des survivants de l’information de plus en plus dépendants des aides publiques, donc des impôts - et ainsi inféodés aux gouvernements ? » se demandent-ils au final.

Ce nouveau droit voisin permettrait à ces éditeurs de s'accrocher encore au modèle publicitaire, comme des moules à un rocher en chute libre.

L'Asic craint l'absence de retombées pour les journalistes

Dans une autre tribune aux Échos cette fois, Guiseppe de Martino, directeur de l’Association des services Internet Communautaires (l’Asic) ne partage pas vraiment l’analyse. Témoignage d’un débat contrasté, l’association, qui regroupe Facebook, Google, Microsoft, Twitter et Yahoo!, reproche déjà aux partisans du droit voisin de taire « malgré l’impact positif que ces intermédiaires ont sur le trafic drainé vers lesdits sites ».

Dans son esprit, le droit voisin imaginé par la Commission européenne ne va pas nécessairement bénéficier aux journalistes. Elle se souvient que « lors des discussions sur une mesure similaire en Allemagne, voici quelques années, les éditeurs de presse allemands avaient ainsi promis de partager le droit voisin collecté avec les journalistes ». Or, « postérieurement à l’adoption de la mesure, les avocats de ces éditeurs avaient publié un article académique expliquant que les sommes devant revenir aux journalistes doivent s’avérer... nulles ».

Certes, Axel Voss, rapporteur de la proposition au Parlement européen, compte introduire en dernière ligne droite une rustine visant à obliger les États à veiller « à ce que les auteurs reçoivent une part appropriée des recettes supplémentaires perçues par les éditeurs de presse pour l'utilisation d'une publication par les prestataires de services ». Seulement, rien n’est dit sur la part en question, chaque État membre étant libre de laisser aux journalistes des miettes, ou un peu plus.

Pour l’Asic, une certitude en l’état du texte, « à ce jour, les sommes collectées iront aux éditeurs de presse - et en aucun cas aux journalistes ». L’association a donc du mal à comprendre l’engagement du directeur de l’AFP à Bagdad, questionnant au passage l’indépendance de l’agence sur ce terrain, au regard de ses règles déontologiques prévues par ses statuts.

Droit voisin, fake news et dépendance 

Autres constats : le droit voisin ne profitera pas aux éditeurs qui n’ont pas fait le choix d’une présence sur Internet. Inversement, il va bénéficier à tous les médias, « y compris ceux régulièrement pointés du doigt comme étant à l’origine de la diffusion de fausses informations ou d’être des faux-nez de certains gouvernements ».

Dire qu’il va assurer la défense de la démocratie n’est donc pas une certitude. Cette remarque avait été portée par la députée Fabienne Colboc (LREM), craignant qu’une telle redevance privée « vienne créer une source de financement supplémentaire pour les entreprises de presse diffusant de fausses informations ». 

Surtout, ce vivier risque, pour l’Asic, d’accentuer la dépendance des médias aux géants du numérique. « Le devenir de cette presse sera alors étroitement lié au destin de ces acteurs : plus ils gagnent, plus ils reçoivent de droits. Quel sera alors l’intérêt de la presse ? Maximiser les profits des acteurs du numérique ! »

Le point est cette fois partagé avec le Spiil, dont Next INpact est membre. Selon le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne, au lieu de réduire la dépendance avec les géants du Net, un tel droit « ne ferait que renforcer l’uniformisation des contenus et la course à l’audience qui fait déjà tant de mal à l’information, et mène à un affaiblissement de la qualité ainsi qu’à un manque de diversité croissant ».

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Google et les autres accusés de « hold-up », « spoliation »

L'Asic craint l'absence de retombées pour les journalistes

Droit voisin, fake news et dépendance 

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Commentaires (41)


Je ne comprend pas trop le délire des éditeurs en fait.

Si je vais sur news.google.fr, je n’ai que les titres et si je clique dessus j’arrive bien sur le journal/site. Ou est le “vol” là ?



Après j’ai bien compris que certains considèrent un titre comme étant déjà du boulot à rémunérer… mais là c’est n’importe quoi <img data-src=" />


Moi, j’attend la période entre la promulgation et la négociation effective pendant laquelle Google ne va plus rien indexer et twitter et facebook vont bloquer la création de lien…



… en voulant mordicus prendre le pognon des gafa, on se tire une balle dans le pied et au final on risque de les solidifier pour maximiser les revenus de quelques-uns au lieu de réellement aller vers une situation plus juste.



Quand on en arrivera au constat ‘la presse ne peut plus vivre sans le pognon de Google, obéissons-leur’, on sera perdu.


”…des survivants de l’information de plus en plus dépendants des aides publiques,

donc des impôts - et ainsi inféodés aux gouvernements ? »



ah….on Y arrive enfin !

le gros-mot est lâché !

“osons…appeler un chat : un chat” !!! <img data-src=" />











CryoGen a écrit :



Je ne comprend pas trop le délire des éditeurs en fait.

Si je vais sur news.google.fr, je n’ai que les titres et si je clique dessus j’arrive bien sur le journal/site. Ou est le “vol” là ?



Après j’ai bien compris que certains considèrent un titre comme étant déjà du boulot à rémunérer… mais là c’est n’importe quoi <img data-src=" />





Effectivement on se demande bien s’ils comprennent comment fonctionne Internet… Ils n’ont pas à payer Google pour être naturellement référencés. Ils ne se plaignent pas à leur hébergeur de devoir payer. Google & co permet à de nombreux sites de vivre un peu avec leurs modules de pubs… Et les visiteurs finissent sur leurs sites.

Non franchement, taper sur les autres parce qu’ils ont le bon filon et qu’on est incapables de remettre en cause son boulot, je comprends pas



Du coup, je peux aussi demander à Google de me rémunérer s’il index le titre et un extrait d’un article de mon blog? (bon je n’en ai pas, mais l’idée est là <img data-src=" /> )


Et y’a pas un google news ou équivalent qui pourrait décider : pendant une semaine, on va arrêter de vous référencer, vous nous direz si vous pensez toujours que vous ne gagnez pas d’argent grâce à nous…



Et puis d’ailleurs, si le problème vient réellement de là d’après les éditeurs, je ne saurai que trop leur recommander l’utilisation d’un robots.txt à la racine de leur site. Sans loi, ils peuvent demander le déréférencement pour être sûrs de ne plus être “volés” de leur contenus…


Le problème est justement d’aller sur news.google.fr, si qui ne produit aucun contenu par lui même mais ne fait que récupérer la production d’autre site.

D’ailleurs dans le top 10 des sites dits d’informations, la majorité sont des “aggregateurs” (facebook, yahoo, google, msn,uol,…) et non pas des fournisseurs de contenus.

Ces sites captent la majorité du trafic publicitaires avec quasiment 0 efforts d’ou les récriminations des différents sites webs.


“la production” ? Mais il n’y a que les titres !

Grace à news.google.fr je suis aller lire 4 articles sur 4 sites différents, ce que je n’aurai surement pas fait sans lui. Je ne suis pas sur de pouvoir affirmer que “Google capte la majorité des recettes publicitaires” alors qu’il n’y en a pas sur news, et que pour lire les articles je dois aller sur le site du journal…

C’est idiot comme raisonnement <img data-src=" />



Après je parle de Google, peut-être que d’autres font bien plus que s’arrêter au titre aussi.



Je viens de faire une recherche Google : “actualités”

Je tombe sur un bandeau qui met d’abord en avant 12 actus de plusieurs journaux différents.

Ensuite, c’est vrai, Google News, puis 20 minutes, yahoo, le monde, boursorama, parismatch, l’internaute, Huffington Post, Orange actu.



C’est pas si mal…

Et si je veux les news mises en avant, il faut aller sur le site du journal !

Bref, je ne vois le problème, mis à part que ces journaux ne payent pas Google pour le référencement gratuit…



Internet est vaste, comment trouver de l’information sans moteur de recherche <img data-src=" />


On allait sur le site du journal. C’est la le noeud du problème quelque part.

Avant tu avais un lien entre le lecteur et son journal, désormais tu as un intermédiaire lecteur =&gt; google =&gt; journal.

Or cet intermédiaire a un pouvoir phénomémal par la mise en avant / retrait d’un journal et surtout parce que désormais c’est google qui connait tes habitudes de lectures et de recherches mais plus ton journal.

La ou avant la ligne “éditorial” (Le choix du contenu mis en avant) était possédé par le journal désormais c’est google qui l’a choisie.

&nbsp;

De plus en plus les journaux deviennent des fournisseurs de contenus pour google/faccebook/yahoo et non plus pour leur lectorat ( Ce qui a tendance a amener à un clickbait ).



C’est cette tendance qui est combattu par l’industrie de la presse.








Mearwen a écrit :



On allait sur le site du journal. C’est la le noeud du problème quelque part.

Avant tu avais un lien entre le lecteur et son journal, désormais tu as un intermédiaire lecteur =&gt; google =&gt; journal.

Or cet intermédiaire a un pouvoir phénomémal par la mise en avant / retrait d’un journal et surtout parce que désormais c’est google qui connait tes habitudes de lectures et de recherches mais plus ton journal.

La ou avant la ligne “éditorial” (Le choix du contenu mis en avant) était possédé par le journal désormais c’est google qui l’a choisie.

&nbsp;

De plus en plus les journaux deviennent des fournisseurs de contenus pour google/faccebook/yahoo et non plus pour leur lectorat ( Ce qui a tendance a amener à un clickbait ).



C’est cette tendance qui est combattu par l’industrie de la presse.





D’accord mais bon. Cela ne viendrait-il pas des habitudes des internautes surtout ? Perso, un site d’information qui m’a intéressé plusieurs fois via un moyen X ou Y, je le mets en favori et j’y vais direct désormais.



Le problème ne vient-il pas plutôt des gens qui con-somment l’information telle qu’on nous la sert (à savoir, croire le premier article qu’on nous fout sur les yeux et ne faire aucun travail de recherche supplémentaire) ?



Pour moi on lit un journal plutôt qu’un autre parce qu’on aime comment ses différents contributeurs écrivent, comme tu dis leur ligne éditoriale…



Ce ne serait pas le premier secteur où le principal problème ce sont les habitudes de consommation des gens…









Kiurg a écrit :



Ce ne serait pas le premier secteur où le principal problème ce sont les habitudes de consommation des gens…





Les gens évoluent, les modes de consommation également et espérer “revenir en arrière” par la loi, c’est au mieux naïf sinon complètement con.

Si la “bonne pratique” diffère de l’utilisation qu’en font les gens, doit-on changer les gens ou la pratique?

&nbsp;

Ça fait des années qu’on radote en disant qu’il faut croiser les sources, faire confiance à des sources réputées fiables etc. Qu’est ce qu’on observe? Les gens utilisent de plus en plus facebook/google etc, pour accéder à l’information sans se soucier de la source. Et qu’est ce qui fonctionne le mieux? Le putaclic et l’outrage instantané.



Donc maintenant on fait quoi? On essaye de recréer la situation d’il y a 20ans par la loi sachant qu’au premier déréférencement, le média en question verra ses revenues s’écrouler et reviendra dans le giron des GAFA la queue entre les jambes? Ou bien on cherche à innover pour trouver une solution peut-être technique, peut-être éducationnelle. Car pour l’instant, les médias traditionnels n’ont fait que copier en mettant pubs, trackers, titre putaclic et abonnement qui ne t’épargne pas les points précédents.



On ne consomme plus l’information de la même façon, on ne reviendra pas là dessus. Mais une chose est sûr, les agrégateurs n’ont pas besoin des médias traditionnels, la dépendance est unilatérale et ce n’est pas une loi comme le “droit au voisin” qui les sortiront de cette dépendance.









Mearwen a écrit :



On allait sur le site du journal.



S’il existait ! Parce que je rappelle que Google fête ses 20 ans, cette année. Et sur le Web, il y a 20 ans, ben… Si Google News n’existe que depuis une dizaine d’années, c’est pas dit que tous les sites des principaux titres de presse existaient aussi ! Parce qu’à l’époque, la presse papier était encore une reine incontestée.



&nbsp;







Kiurg a écrit :



&nbsp; Cela ne viendrait-il pas des habitudes des internautes surtout ?





&nbsp;Le problème c’est la presse actuelle avec un contenu de plus en plus pauvre…

&nbsp;





Kiurg a écrit :



aucun travail de recherche supplémentaire) ?





L’information est de plus en plus difficile à trouver vu que de plus en plus de sites utilisent le même titre, sans compter les réseaux sociaux qui profitent systématiquement d’un bon référencement.





La chute de recettes publicitaires aurait selon eux, entraîné « des milliers de suppressions d’emplois de journalistes dans les médias »,

Chute qui n’est absolument pas provoquée par les moteurs de recherche (qui leur apportent un lot considérable de visiteurs supplémentaires tout en ne leur coûtant pas un rond), mais par eux-mêmes, en dévoyant leur propre travail…








SeigneursCoconuts a écrit :



Les gens évoluent, les modes de consommation également et espérer “revenir en arrière” par la loi, c’est au mieux naïf sinon complètement con.



&nbsp;

Ce n’est pas revenir en arrière par la loi, c’est entériner la dépendance Google/Presse … passé ce cap, la presse deviendra tellement dépendante de Google que cette entreprise sera considérée comme d’utilité publique, régulée et protégée face aux initiatives et mouvements pouvant menacer la domination de Google et ses revenus.



C’est déjà le cas, pas pour rien que le danemark vient de nommer un diplomate pour les GAFA. La dépendance est déjà mortelle pour les médias (tous les grands titres, se disant vénérables, font aujourd’hui dans le titre racoleur et putaclic).

Et même plus loin que juste la presse, le pouvoir aujourd’hui des GAFA et autre NATU sont plus importants que nos Etats, voir même que l’UE. C’est aisément visible avec l’imposition où ils demandent un taux juste pour eux et où l’europe ne parvient pas à un accord pour une taxe commune. C’est visible chez netflix qui refuse de se plier à la chronologie des médias fr, chez uber avec le refus du status de taxi, chez airBnB avec son refus d’être un loueur etc. Et on ne résout pas le problème par des condamnations juridiques ou des amendes disproportionnées mais par la négociation, l’arme de la diplomatie.



Donc oui, ces entreprises sont aujourd’hui de petits états avec la capacité de peser sur l’économie ou la politique de n’importe quel pays.


“Et on ne résout pas le problème par des condamnations juridiques ou des

amendes disproportionnées mais par la négociation, l’arme de la

diplomatie.”



En maximisant notre dépendance, nous créons un contexte où nous n’avons plus rien à négocier au niveau diplomatie. Donner la presse aux GAFA une bonne fois pour toute, c’est un suicide démocratique.








Mearwen a écrit :



On allait sur le site du journal.





Ou pas. Et je devrais me limiter à un journal parce que ?

Multiplier les sources d’informations c’est quand même pas mal aussi. Il est où l’aggrégateur fourni par les journalistes/éditeur ? Ah bah non y en a pas.







Mearwen a écrit :



Avant tu avais un lien entre le lecteur et son journal, désormais tu as un intermédiaire lecteur =&gt; google =&gt; journal.





Le lien ca a toujours été l’abonnement, ou la présence en kiosque du format papier + bord politique. Ah oui tiens, y avait déjà des intermédiaires en fait.







Mearwen a écrit :



Or cet intermédiaire a un pouvoir phénomémal par la mise en avant / retrait d’un journal et surtout parce que désormais c’est google qui connait tes habitudes de lectures et de recherches mais plus ton journal.





Il y a toujours eu des intermédiaires, mais surtout j’ai le droit d’évoluer ou alors il faut toujours porter des sabots ?

Et Google ne connait pas grand chose. Il balance tous les gros titres (que je reçois aussi par email depuis france24 et le monde) et il ajuste parfois avec quelques actus locales, ce qui est bien je trouve.



Et comment ton journal remonte tes habitudes de lecture ? Sur format papier : ils ne pouvaient pas en fait… et maintenant ? Bah simplement avec les stats de leurs sites qui sont toujours on ne peut plus valable ! Encore une fois il faut aller sur leur site pour lire la news en entier ! Et parfois je continue à lire d’autres articles une fois que j’y suis. Franchement cet argument est mauvais.







Mearwen a écrit :



La ou avant la ligne “éditorial” (Le choix du contenu mis en avant) était possédé par le journal désormais c’est google qui l’a choisie.







Bah voyons.

 





Mearwen a écrit :



De plus en plus les journaux deviennent des fournisseurs de contenus pour google/faccebook/yahoo et non plus pour leur lectorat ( Ce qui a tendance a amener à un clickbait ).







Bah voyons bis.







Mearwen a écrit :



C’est cette tendance qui est combattu par l’industrie de la presse.





L’industrie de la presse… il est peut-être là le problème en fait.



Et puis tu ne m’as toujours pas démontré où était la perte, mis à part qu’on peut facilement accéder à plusieurs sources d’informations concurrente, ce qui accentue la concurrence entre journaux en fait…



Je ne suis pas pour le piratage/vol, les copier/coller à l’arrache etc. , mais à mon avis, les membres de ton industries se trompent de combat, et ont oublié un point important : c’est nous les clients. C’est à eux de s’adapter et pas l’inverse.



Pourquoi ils ne proposent pas un (des) agrégateur pour contrer les sois disant méchants ? Et bien parce qu’ils veulent garder visibilité ET gagner du pognon sans même dépasser le titre… C’est fort tout de même.



Même dans le passé, on ne te forçais pas à acheter le journal parce que tu as aperçu les gros titres au kiosque ! Et bah là c’est un peu la même chose.



Et enfin, lier l’information à la publicité c’est une très mauvaise idée. Et c’est tout. Vouloir en plus faire son business model sur la pub, alors qu’on sait que ce n’est plus suffisant, c’est idiot comme stratégie. Ce renouveler ? Non mais faudrait réfléchir et investir plutôt que gratter les piécettes…



Et ça prétend combattre pour la démocratie ? Et mes choix alors ? Et ceux des milliers d’utilisateurs qui participent aussi à l’économie des journaux ?



D’une part on ne donne pas cette dépendance, on l’a subi car on a jamais été capable de monter des concurrents sérieux aux GAFA. D’autre part, notre presse est déjà largement subventionnée, cette dépendance n’est pas gênante? Au final, on ne négocie pas pour la presse qui doit se débrouiller pour survivre, c’est le principe de nos sociétés et dans ce combat, l’état ou l’UE n’ont aucun moyen de pression.



Pour répondre plus globalement, on ne négocie que ce qu’on peut avec ces entreprises mais on ne peut pas leur imposer grand chose. Il suffit de voir toutes les lois contre leurs pratiques qui n’ont peu ou pas d’effet, que ce soit dans un but politique conscient ou non (je veux dire par là que parfois la loi est volontairement déficiente et parfois c’est l’entreprise qui la contourne).



L’exemple le plus parlant à mon sens est le refus catégorique de netflix d’intégrer la chronologie des médias. Le seul moyen de pression serait l’arrêt du service mais aujourd’hui quel politique s’y risquerait? Et puis pression est un bien grand mot car que pèse la France pour netflix? Les moyens de contournement seront vite partagés (vpn etc) et au final on aura une loi inutile et une image politique dégradée. Les utilisateurs ont montré qu’ils veulent plus d’outils type netflix et pas attendre 36mois qu’un film sorti en salle soit visible, qui doit s’adapter? Netflix ou notre chronologie des médias?


“L’exemple le plus parlant à mon sens est le refus catégorique de

netflix d’intégrer la chronologie des médias. Le seul moyen de pression

serait l’arrêt du service mais aujourd’hui quel politique s’y

risquerait?



On bloque bien les sites pirates, ne pas respecter la chronologie des médias pourrait être traité de la même manière.



Maintenant, il faut bien dire que la France a beaucoup œuvré contre la mise en place d’un droit d’auteur européen et de mécanismes communs qu’on pourrait défendre&nbsp; à plusieurs, et que cela nous coûte à tous. Les gros gagnants de ce droit voisin seront ceux qui nous ont affaiblis avec leurs pratiques maffieuses (sacem, sacd and friends)


Les sites pirates n’ont ni la puissance financière, ni la légitimité. Et bon, toute personne qui cherche à télécharger illégalement aujourd’hui y parvient sans soucis. Les gros “coups” comme les fermetures de piratebay ou megaupload n’ont au final été que des coups dans l’eau. Quand on crée hadopi et que l’on “surveille” les sites de torrents, on a déplacé le problèmes avec le développement du streaming et du téléchargement direct. Et on ne forcera pas les utilisateurs à se convertir aux anciennes pratiques, il y aura toujours une façon de faire, un moyen technique pour contourner la loi.



Mais surtout, ce n’est pas pareil de bloquer un site à la pratique illégale et un autre qui respecte la loi. Netflix n’est pas un contrevenant actuellement, juste il refuse de sortir dans les salles ses films pour ne pas à avoir à attendre 36 ou bientôt 27mois pour les publier sur sa plateforme. Eux ils ne négocient rien, ils accepteront de passer par la case cinéma s’ils peuvent sortir dans le même temps sur la plateforme. Donc on peut soit les “obliger” à sortir tous leurs films au cinéma, mais dans un état de droit comme le notre, on va galérer à trouver un moyen sans impacter le reste de la filière et ça donnera une image rétrograde et très ancien monde (copinage avec les sociétés de production) pour les politiques qui oseront le faire. Soit on laisse couler.



Pour en revenir au droit d’auteur européen, je te rejoins totalement, on a que ce qu’on mérite. Chez nous nos sociétés sont très implantées et mêlées avec les politiques et leurs poids permet de “tuer” une appli française plébiscitée comme molotov.tv plutôt qu’accompagner ou développer des solutions. Au final, elles ne font plus le poids face aux GAFA et à terme seront écrasées.


“Netflix n’est pas un contrevenant actuellement, juste il refuse de

sortir dans les salles ses films pour ne pas à avoir à attendre 36 ou

bientôt 27mois pour les publier sur sa plateforme.”



Dans ce cas il est erroné de dire qu’ils ne veulent pas suivre la chronologie des médias, ils la suivent puisqu’ils renoncent aux sorties en salles.



Reste que créer un droit voisin est une imbécilité crasse qui placera la presse dans une situation très précaire avec sur le moyen terme une dépendance financière quasi-totale à Google qui pourra toujours dénoncer et revoir ses accords.


Ils la refusent dans le sens où ils s’en excluent et c’est le seul acteur de poids en France à le faire. D’ailleurs la question ne s’est posé qu’au moment du festival de cannes où les poids lourds du secteur ont exprimé leur désapprobation de la nomination de films non sortis en salle. Mais voyant que netflix prenait de plus en plus de poids, l’état et les acteurs du secteur ont cherché un “compromis” (aka à mettre au pas) netflix. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas le poids pour.



Pour en revenir au droit voisin, pour moi il ne changera rien à la situation des journaux, les seuls emmerdés seront monsieur tout le monde ou encore les journalistes eux même, qui ne pourront plus partager à leur guise des liens. Donc au final, ce sont les journaux eux même qui seront impactés car moins diffusés.








ragoutoutou a écrit :



On bloque bien les sites pirates, ne pas respecter la chronologie des médias pourrait être traité de la même manière.



Ils la respectent parfaitement. Sinon, ils auraient déjà été attaqués en justice.









SeigneursCoconuts a écrit :



Ils la refusent dans le sens où ils s’en excluent et c’est le seul acteur de poids en France à le faire. D’ailleurs la question ne s’est posé qu’au moment du festival de cannes où les poids lourds du secteur ont exprimé leur désapprobation de la nomination de films non sortis en salle. Mais voyant que netflix prenait de plus en plus de poids, l’état et les acteurs du secteur ont cherché un “compromis” (aka à mettre au pas) netflix. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas le poids pour.



Pour en revenir au droit voisin, pour moi il ne changera rien à la situation des journaux, les seuls emmerdés seront monsieur tout le monde ou encore les journalistes eux même, qui ne pourront plus partager à leur guise des liens. Donc au final, ce sont les journaux eux même qui seront impactés car moins diffusés.



Surtout s’ils sont déréférencés pour ne pas payer. Mais ce point ne leur a même pas traversé l’esprit, ils voient juste l’argent facile…









SeigneursCoconuts a écrit :



L’exemple le plus parlant à mon sens est le refus catégorique de netflix d’intégrer la chronologie des médias. Le seul moyen de pression serait l’arrêt du service mais aujourd’hui quel politique s’y risquerait?











ragoutoutou a écrit :







On bloque bien les sites pirates, ne pas respecter la chronologie des médias pourrait être traité de la même manière.







Euh, Netflix n’intègre pas la chronologie des media, mais je ne crois pas qu’il enfreint la loi pour autant : ses films ne sortants pas au cinéma, ils ne sont pas soumis à cette chronologie (comme les téléfilms par exemple)



Je dis peut-être des bêtises, je ne suis pas un expert de la question mais la France n’ a aucune raison valable de bloquer Netflix, mais plutôt adapter la chronologie des media pour ne pas tuer les concurrents (mais aussi limiter le piratage)



Je me suis mal exprimé, tu as raison, j’ai corrigé par la suite^^



Après pour faire pression sur netflix, tu n’as pas 50 méthodes, amendes ou rupture de service.


”….. Netflix n’est pas un contrevenant actuellement, juste il refuse de sortir

dans les salles

ses films pour ne pas à avoir à attendre 36 ou bientôt 27mois <img data-src=" />





  • “tiens bon Netflix, on est derrière toi…montre-leur que c’est une aberration “leur chronologie” !



    ps. : “chiche…qu’ils le fassent leur Droit Voisin, on verra bien QUI seront les perdants” !!! <img data-src=" />


effectivement, j’avais lu qu’il voulait la diminuer à 27mois mais manifestement ce n’est plus le cas^^


”…la France n’ a aucune raison valable de bloquer Netflix, mais plutôt adapter

la chronologie des medias - pour ne pas tuer les concurrents



“le jour où ils auront (enfin) compris ça…on aura fait UN GRAND pas” ! <img data-src=" />








ragoutoutou a écrit :



Moi, j’attend la période entre la promulgation et la négociation effective pendant laquelle Google ne va plus rien indexer et twitter et facebook vont bloquer la création de lien…







Il y a déjà eut ça en Belgique

https://www.nextinpact.com/archive/32014-belgique-msn-copiepresse.htm





https://www.generation-nt.com/google-copiepresse-belgique-reindexe-search-actual…

Pour finir google avait accepté de payer un peuhttps://www.lemonde.fr/economie/article/2012/12/13/google-indemnise-la-presse-be…



Clairement, ils ont oublié l’époque des lecteurs de flux RSS, qui faisaient exactement la MÊME chose.

Je pense que ça peut se contourner en 10 secondes :




  • Au lieu de proposer les sources dès le départ, Google Actualité te propose de sélectionner les sources que tu veux. Google n’a donc rien fait, et les utilisateurs ne seront donc pas taxés.

  • Les sites d’infos n’auront qu’à désactiver leurs flux RSS, se faire déréférencer, et voir comment l’adaptation au monde moderne fonctionne.



    Clairement, mis à part NXI et Engadget, je ne consulte quasiment AUCUN site d’actualité directement.

    Surtout quand on voit le traitement de l’actualité, qui passe de “les mains des adolescents déformées par les smartphones” à “les smartphones font muter les mains”. On croît rêver.



    Et un autre avantage de Google News : la lutte contre les fake news, le fact checking, etc.



    Exemple :

  • “La cigarette électronique augmente le risque de crise cardiaque”

  • Même sujet : “L’étude sur l’ecig et le coeur possède de nombreux biais et est faussée”

    &gt; Merci Google!!!


Il me semble avoir lu quelque part que Facebook essayait de faire son propre journalisme pour ne pas dépendre exclusivement des journaux tiers. Ça plus le déréférencement, et puis voilà, ensuite il rachèteront la presse en déficit, et ils obtiendront le monopole total sur la presse.

Et ils pourront utiliser le droit voisin pour justifier l’échange d’argent entre filiales.



  • “pas bête comme idée” ! <img data-src=" />








Mearwen a écrit :



De plus en plus les journaux deviennent des fournisseurs de contenus pour google/faccebook/yahoo et non plus pour leur lectorat ( Ce qui a tendance a amener à un clickbait ).



C’est cette tendance qui est combattu par l’industrie de la presse.





Pas avec cette directive, du moins… le clickbait va au contraire être des plus importants car il aura potentiellement un impact direct sur les clefs de répartition des flux financiers venant de Google. Plus que jamais les journaux devront se battre pour plaire aux moteurs de recherche.



Et si les Gafa se regroupait pour créer une agence de journalistes qui rachètent les articles de AFP ou Reuters et qui redonnent les articles à leur membres soit les Gafa pour shunter les journaux ?


Ce que je retiens :




  • Apple et Amazon vivent visiblement des revenus publicitaires via la diffusion de contenu issu de la presse (surement ça qui leur a permis d’atteindre le miyard en bourse).

  • Microsoft n’existe pas.

  • Personne n’est foutu d’utiliser l’acronyme “GAFAM” correctement et en a fait un ennemi imaginaire qu’on peut accuser de tous les maux.



    Rayez la mention inutile.


Me pose la question des sections actualités sur les portails des différents FAI, cela va-t-il les concernés aussi?








Ami-Kuns a écrit :



Me pose la question des sections actualités sur les portails des différents FAI, cela va-t-il les concernés aussi?







Voire le combo “Actu Orange - blabla” sur Google News ? <img data-src=" />



donc si je suis bien ton raisonnement, Netflix respecte en fait la loi française (taillée par une industrie du “cinéma” sclérosée et gavée par un modèle économique créant un mécontentement important mais ça n’a pas de pertinence ici).



Parce qu’ils ont choisi de faire des sacrifices en choisissant de pas attendre un tas de mois avant de proposer leur film sur leur plateforme, mais en ne le vendant pas aux salles de cinéma notamment, afin de faire avancer leur modèle un peu disruptif, il faudrait les punir, et l’Etat ne le fait pas parce qu’il serait mal considéré par l’opinion…



En gros c’est comme si en allant en vélo au travail, je contrevenais à la loi parce que je n’ai pas à payer les diverses taxes et les divers coûts qu’impose l’Etat aux automobilistes.



Le fonds de l’affaire c’est que toute cette petite clique de sangsues parlant d’“art” pour qualifier une industrie qui n’a réussi à innover qu’en se faisant permettre par l’Etat d’éluder toutes les règles du libre marché a réussi une dernière bassesse en obligeant Netflix à ne pas participer au festival de Cannes, alors qu’il ne s’agissait en aucun cas de proposer une distribution de leurs films, tout ça parce qu’il arrive enfin un peu de concurrence dans ce secteur qui en veut pas entrer dans le XIXe siècle.


Dans certaines villes, quelques soit ton moyen de locomotions ton employeur payes une taxe transport.








bloossom a écrit :



donc si je suis bien ton raisonnement, Netflix respecte en fait la loi française (taillée par une industrie du “cinéma” sclérosée et gavée par un modèle économique créant un mécontentement important mais ça n’a pas de pertinence ici).



Parce qu’ils ont choisi de faire des sacrifices en choisissant de pas attendre un tas de mois avant de proposer leur film sur leur plateforme, mais en ne le vendant pas aux salles de cinéma notamment, afin de faire avancer leur modèle un peu disruptif, il faudrait les punir, et l’Etat ne le fait pas parce qu’il serait mal considéré par l’opinion… &nbsp;



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&nbsp;La loi française sur l’exception culturelle française est parfaitement critiquable mais, en refaisant un poil d’histoire, on se rend compte qu’elle a plutôt bien marché quand on voit les cinémas anglais et allemands aujourd’hui inexistant ou encore le cinéma italien qui n’a plus le poids de ses années d’or. Alors oui, cette loi, c’est des barrières pour le cinéma étranger et des subventions pour le cinéma français, et on a le droit d’être contre mais d’un point de vue politique, ce sont des emplois et du soft power (notamment cannes) donc ce n’est pas illogique de chercher à le protéger. Bon après quand on voit le niveau du cinéma français, c’est un autre débat^^. Les différentes lois / accords autour de cette exception comme la chronologie des médias, c’est un jeu d’équilibriste entre les différents acteurs pour qu’ils puissent, dans la théorie, développer le cinéma français, le financer et également en retirer des bénéfices (c’est le principe de la chaine privée payante qui longtemps n’a été que canal, qui devait participer dans l’industrie pour pouvoir diffuser avant les autres).



Donc longtemps, les acteurs de la filière et l’Etat ont eu la main sur tout le financement de cette industrie et sur sa diffusion. Et là arrive un petit nouveau qui change les habitudes de conso et renvoie paître tout ce petit monde qui le toisait de haut de manière condescendante.

Ces acteurs de la filière ont toutes les oreilles de députés/ministres pour les écouter et en usent bien évidemment. Ils crient à la mise à mort de la filière si ce nouvel acteur n’est pas mise au pas. Le politique lui il s’arrête à :




  • moins d’emplois dans la filière,

  • si neflix ne sort pas ses films au cinéma, ça fait moins de rentrer d’argent pour les diffuseurs (salles et chaînes)

  • perte de revenu qu’il faudra compenser si on souhaite conserver un niveau équivalent

    Donc à ses yeux, la filière est en danger et comme tout technocrate français, c’est de son devoir de la protéger, et pour ça, il faut mettre au pas netflix.

    Encore une fois je ne dis pas que c’est bien ou mal, juste que c’est comme ça que ça se passe.

    La question n’est pas simple, car qu’on se le dise, les politiques sont impuissants mais ils ont tout le poids des lobbys de l’audiovisuel et du cinéma (et ça en France ça pèse) sur le dos.