Selon nos informations, Pauline Blassel est la nouvelle secrétaire générale de la Hadopi. Sa désignation a été consacrée hier par le président de la haute autorité, Denis Rapone.
Cette centralienne avait rejoint l'équipe de la Hadopi en 2012, après un passage dans les équipes de la présidence de la République en 2008 où elle s’était focalisée sur la question d’Internet. En janvier 2014, elle devient secrétaire générale adjointe de la haute autorité pour épauler Éric Walter. Elle avait notamment dirigé le département Recherche, Études et Veille (DREV), au programme pour le moins chargé.
Après le licenciement de Walter en août 2015, dans des conditions pour le moins rocambolesques, contestées devant les juridictions administratives, elle prend le chapeau de SG par intérim jusqu’à l’arrivée de Jean-Michel Linois-Linkovskis, le 1er février 2017. Elle est alors secrétaire générale déléguée. Ce dernier a cependant rejoint la Commission interministérielle de coordination des contrôles depuis juin 2018, laissant vacante cette place centrale.
Cette désignation ne devrait pas bouleverser sa charge de travail. L’intéressée, qui a la confiance du président de la Hadopi, a notamment été active sur l’ensemble des rendez-vous publics de la haute autorité, des conférences de presse aux auditions devant le parlement ou les autres institutions.
L’année est cependant charnière pour l’autorité indépendante puisque la Rue de Valois entend rouvrir le dossier Hadopi à l’occasion de l’examen de transposition de la directive sur les services de médias audiovisuels à la demande. Françoise Nyssen a ainsi annoncé vouloir faire « évoluer le mécanisme de riposte graduée pour le téléchargement pair-à-pair ». L’embarras est dans le choix : direct download, streaming, voire l’introduction d’une amende, un sujet épineux qui a fait l’objet d’une étude poussée de deux maîtres des requêtes au Conseil d’État.
« Je souhaite que le rôle et les pouvoirs de la Hadopi soient renforcés, et symboliquement, son nom modifié » a précisé encore la ministre de la Culture, songeant au passage à un système de liste noire qui permettrait « ensuite à la Hadopi [de] prononcer des injonctions, directement ou sur décision d’un juge, afin d’empêcher l’accès aux sites pirates et d’assécher leurs ressources (publicité ou abonnements) ».