Éditeur de nombreux jeux vidéo depuis la fin des années 90, dont de nombreux Warhammer 40 000 dans les années 2000, l'Américain THQ va mal. Ses problèmes financiers sont tels qu'une demande volontaire de mise en faillite a été déposée afin d'être placée sous la protection de la loi américaine (chapitre 11). THQ annonce de plus avoir trouvé un accord de vente de ses principaux actifs pour 60 millions de dollars avec la société d'investissement Clearlake Capital Group.
Company of Heroes 2, l'un des derniers jeux de THQ.
Une action au plus bas malgré des jeux à succès
Les difficultés financières de THQ ne datent pas d'hier. En janvier dernier, la presse spécialisée dans les jeux vidéo s'inquiétait déjà du sort de THQ, alors que plusieurs studios avaient déjà été fermés dans le passé. Durant de nombreux mois, l'action de la société cotée au NASDAQ ne valait d'ailleurs qu'entre 0,4 et 0,8 $. Une somme ridicule qui a grimpé à près de 6 $ en juillet dernier pour retomber à 1 $ en novembre et à 0,36 $ hier.
Toutefois, si en bourse le studio a une valeur quasi nulle désormais (quelques millions de $), THQ est armée de licences de jeux non négligeables voire cultes pour de nombreux joueurs. Du Space Opera Homeworld 1 et 2 aux Warhammer 40 000, en passant par les Company of Heroes (tous du studio Relic Entertainment), sans oublier les Darksiders de Vigil Games, les Red Faction et Saints Row de Volition ainsi que S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of Chernobyl, THQ a connu de très nombreux succès dans le passé.
L'impressionnant dégraissage de THQ depuis 2008
Mais voilà, afin de combler ses trous financiers, THQ s'est délesté de quelques divisions et studios ces dernières années. Entre 2008 et 2010, une dizaine de studios américains furent fusionnés ou fermés. En février 2011, THQ Wireless, sa division mobile, a été cédée à 24MAS pour un montant inconnu. Cette même année, THQ ferma les portes de cinq autres studios, dont deux en Australie, deux aux USA et un au Royaume-Uni. Fin avril 2012, ValuSoft, spécialisé dans les jeux PC à petits budgets, est vendu à Cosmi. Enfin, en juin dernier, la licence de la Ultimate Fighting Championship (UFC) a été cédée au géant Electronic Arts.
Malgré ces nombreux allègements salariaux, THQ a donc décidé de réduire encore plus ses charges. Ses quatre principaux studios, à savoir Vigil Games (Darksiders), Relic (Warhammer 40K), Volition (Saints Row) et THQ Montréal, seront ainsi cédés à Clearlake Capital Group, à moins qu'une offre concurrente supérieure à 60 millions de dollars soit déposée sur la table lors des prochaines semaines. Les potentiels futurs jeux de ces studios de développement ne devraient donc pas être édités par THQ sauf surprise.
THQ n'a pas dit son dernier mot
THQ n'est pas mort pour autant. Son énorme succès réalisé grâce au dernier Humble Bundle pourrait ainsi pousser l'éditeur à proposer des jeux sur Linux. Reste à savoir quels jeux. THQ a en tout cas assuré dans son dernier communiqué que tous les développements en cours, dont ceux de Saints Row 4 et d'une suite pour Homefront, qui n'avaient jusqu'alors pas été annoncés, seraient assurés et que Clearlake les poursuivra. THQ a de plus précisé qu'il disposait de fortes relations avec de nombreux studios de développement indépendants à travers le monde, ce qui devrait lui permettre de rebondir.
Si l'issue n'est pas certaine, Jason Rubin, le PDG de THQ y croit dur comme fer, et rappelle qu'une mise sous protection du chapitre 11 n'est pas signe d'une mort imminente. Il se justifie en citant l'exemple de MGM, qui était dans la même situation que THQ il y a deux ans, avant de sortir cette année Skyfall et The Hobbit. Espérons pour eux que le succès de leurs prochains titres soit à la hauteur de celui du film de Peter Jackson.