La Nuit du hack devient leHACK, pour rester indépendante

La Nuit du hack devient leHACK, pour rester indépendante

Les hackers disruptés

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Guénaël Pépin

Publié dans

Internet

03/07/2018 4 minutes
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La Nuit du hack devient leHACK, pour rester indépendante

L'association Hackerzvoice, qui a tenté de récupérer le nom de l'événement, s'est résolue à le renommer pour ne pas dépendre d'un grand groupe. L'occasion pour l'équipe de revoir le format de sa conférence annuelle, pour la rendre plus digeste.

Le 30 juin et le 1er juillet, la Cité des sciences accueillait plus de 2 000 personnes pour la Nuit du hack. L'évènement annuel rassemble autour de conférences et défis sur deux jours, principalement sur la nuit du samedi au dimanche. Avec cette 16e édition, il signe son changement de nom.

« On avait le choix entre garder ce nom en compromettant nos valeurs, et perdre ce nom en conservant nos valeurs. Le choix a été rapide mais difficile » a justifié Matthieu Bouthors, le président d'Hackerzvoice, sur scène le samedi après-midi. Derrière lui, une bonne part des membres de l'association, des plus anciens aux plus jeunes. Mais pourquoi ce changement ?

Ne plus dépendre de Sysdream

La marque Nuit du hack a été déposée par un des fondateurs de l'événement, Paolo « Crashfr » Pinto, décédé en 2011, via sa société de sécurité Sysdream. Pendant longtemps, elle a été un important soutien des organisateurs, avant la formation de l'association Hackerzvoice en 2013. « C'était à une époque où la moitié de la communauté Hackerzvoice travaillait pour Sysdream. La société et la communauté avaient des liens beaucoup plus forts » nous déclare Matthieu Bouthors.

L'association a depuis tenté de récupérer le nom, sans réussir à s'entendre avec l'entreprise sur les conditions. Fin juin, Sysdream a été rachetée par Hub One, du groupe ADP. Pour l'équipe de l'événement, il était donc temps de changer de nom.

« leHACK » serait venu simplement, pour sa consonnance frenchy et la possibilité de le décliner simplement, par exemple sur les défis organisés chaque année lors de l'événement, comme le wargame. Ce serait aussi une expression simple des valeurs de l'association : contribuer au hacking et le rendre accessible. « Cela nous permet d'avancer dans différentes directions sans trop de contraintes » résume Bouthors.

La présence des anciens, moins actifs aujourd'hui, lors de l'annonce est aussi une manière de pérenniser cette partie de la communauté, qui servirait toujours de guide.

L'occasion de quelques changements

Ce renommage serait aussi l'occasion de revoir l'organisation. L'an dernier, l'équipe nous déclarait être à la croisée des chemins, entre un événement gérable par l'équipe ou quelque chose de bien plus grand, qui demanderait un changement d'échelle. Cette année, les inscriptions ont dû être fermées avec près de deux mois d'avance, pour 2 300 à 2 500 personnes reçues.

Des membres ont aussi pris du recul, comme Guillaume Vassault-Houillère, qui a quitté la tête de l'association pour se concentrer sur sa société YesWeHack.

La taille est « un débat qu'il y aura forcément sur leHACK » pense Matthieu Bouthors. « D'un côté, il y a le principe de partager la connaissance avec le plus grand nombre. De l'autre, ça implique énormément de difficultés d'organisation, et demande de travailler sur des parties pas forcément fun mais nécessaires. »

L'équipe songe à mieux répartir les activités, pour limiter leur nombre en parallèle, qui serait un problème pour les visiteurs. Un étalement est aussi envisagé. Les contours de leHack devraient être plus nets vers la rentrée, en forme « petit reboot » de la Nuit du hack.

L’évènement – dont l’indépendance est martelée par les organisateurs – est également prisée de ministres et d'agences de l'État. Mounir Mahjoubi était présent pour la seconde fois cette année, quand l'ANSSI et l'armée viennent recruter (voir notre enquête), avec de bons résultats selon Mathieu Bouthors. L'association diversifie ses soutiens, de jeunes pousses à des acteurs institutionnels, qui sont appelés à rester.

Cette reconnaissance politique lui convient d'ailleurs. « Il est quand même intéressant d'avoir un ministre et des sponsors institutionnels auxquels expliquer et démystifier ce qu'est un hacker ou des problèmes sur la sécurité informatique, plutôt que de les ignorer et se plaindre de leur incompréhension » plaide son président.

Écrit par Guénaël Pépin

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Introduction

Ne plus dépendre de Sysdream

L'occasion de quelques changements

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (16)


Et sinon, c’est hack dans le vrai sens du terme ou le truc marketing utilisé pour parler de piratage et qui n’a strictement rien à voir ?


Je penche pour la deuxième position. <img data-src=" />








Mr.Nox a écrit :



Et sinon, c’est hack dans le vrai sens du terme ou le truc marketing utilisé pour parler de piratage et qui n’a strictement rien à voir ?









dylem29 a écrit :



Je penche pour la deuxième position. <img data-src=" />





On parle vraiment de bidouille et de sécurité informatique ici ;)



wow, ça fait une paille que j’avais pas entendu parlé de Hackerzvoice <img data-src=" />


D’accord. :)



Moi quand je pense à un hackeur, j’ai plutôt la vision de Richard Stallman en tête.&nbsp;








Mr.Nox a écrit :



Et sinon, c’est hack dans le vrai sens du terme ou le truc marketing utilisé pour parler de piratage et qui n’a strictement rien à voir ?







C’est plutôt la bidouille mais orienté sécu donc ils l’utilisent en étant un peu à cheval sur les 2 sens mais les gars de hackerzvoice restent des cadors dans leur domaine et si ils veulent faire comme ça, ben, ils font comme ça… <img data-src=" />



Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec des termes voulant pas du tout dire ce que l’on fait. Du coup, je vais t’appeler Martine, après tout si j’ai envie de faire comme ça…








Mr.Nox a écrit :



Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec des termes voulant pas du tout dire ce que l’on fait. Du coup, je vais t’appeler Martine, après tout si j’ai envie de faire comme ça…







Après, les mecs de hackerzvoice ont commencé à la fin des années 90 quand le terme “hack” était un peu flou pour tout le monde. Et quand on est jeune, “hack” à plus de gueule que plein d’autres mots…

Et puis quand tu as monté ta notoriété, un magazine et des conférences avec ce mot, c’est difficile d’en changer par la suite.



Alors, peut-être qu’ils ont fait une erreur, peut-être même qu’ils ont contribué à la confusion mais ça reste qu’un mot et on s’en branle en fait.



Je ne comprend pas. Tu pourrais développer ?



Le hack étant, si je ne m’abuse, le détournement d’un ou plusieurs produits de leurs fonctionnalités prévues pour leur faire faire autre chose, en quoi est-ce un problème ici ?



Parce que leHack c’est réservé aux logiciels et à l’informatique ?








CryoGen a écrit :



Je ne comprend pas. Tu pourrais développer ?



Le hack étant, si je ne m’abuse, le détournement d’un ou plusieurs produits de leurs fonctionnalités prévues pour leur faire faire autre chose, en quoi est-ce un problème ici ?



Parce que leHack c’est réservé aux logiciels et à l’informatique ?







En fait, le terme “hacker” et donc “hack” correspond plutôt à “bidouilleur informatique” voire même simplement “développeur”.

Ça n’a pas (ou ne devrait pas avoir) de connotation “sécurité” et encore moins illégale comme c’est le cas encore aujourd’hui.



Donc quand une boite ou une assoc’ qui fait de la sécurité et de la recherche de faille utilise le terme “hack”, c’est gênant et ça amène de la confusion.



À la nuit du hack, ca parle sécurité parce que quand une boîte commercialise un cadenas connecté, tu ne devrais pas pouvoir l’ouvrir avec un simple tournevis plat et le reprogrammer à ta guise.



Mais ca a aussi parlé de l’attribution des attaques informatiques, de l’expérience de Milgram, de comment analyser un dump mémoire ou de l’avancée de la criminalistique sur une serrure forcée.

Et tu peux aussi y discuter electronique, radio-fréquence, lock-picking.



L’association ne fait pas de la sécurité : “le principe de partager la connaissance avec le plus grand nombre”


Le hack c’est de la bidouille de code et non un fork ou un crack. Le dernier mot est pour le fait de chercher et détourner une sécurité. Le hacker, le plus souvent, il optimise.


Et détourner un objet/logiciel de son usage premier ?


Fork.


Pas d’accord pour le fork d’objets.


Je ne parle que pour le software depuis le début.