Après le Congrès américain, c'est au tour du Parlement européen d'accueillir le PDG de Facebook, pour une courte session de questions. Le président du Parlement suivra avec une conférence de presse.
Cette rencontre a été réclamée de longue date par les eurodéputés, elle a enfin lieu. En mars, deux journaux ont révélé le scandale Cambridge Analytica, une société de profilage électoral qui a récupéré des données de plus de 50 millions d'internautes en 2014, sans que l'immense majorité ne soit au courant. Le « quiz » aspirateur a exploité les largesses du réseau social sur les données de ses membres, qu'il a réduit en 2015 et a encore resserré ces dernières semaines.
Une réaction tardive, qui a tout de même préparé le terrain à deux jours d'audition au Congrès américain à la mi-avril, dont Mark Zuckerberg est sorti indemne, répétant l'importance des mesures prises peu avant. Sur le fond, la société n'a en rien remis en question son fonctionnement, répondant seulement à quelques questions précises a posteriori. Après une chute, son action est revenue à son niveau initial.
Une audition d'abord voulue à huis clos
Ce soir de 18h20 à 19h30, le patron de Facebook répondra donc aux questions des dirigeants des groupes politiques européens ainsi qu'à Claude Moraes, président de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), particulièrement active sur ce dossier. Militant des libertés numériques, Moraes s'était opposé à ce que la conférence se tienne à huis clos, comme d'abord convenu avec Facebook.
À 19h30, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, reviendra sur cette discussion. Selon le New York Times, Zuckerberg compte répéter la défense utilisée face au Congrès américain, en s'excusant encore pour les manquements passés de l'entreprise. Sur le fond, il y a sûrement peu à attendre de cet entretien, qui est surtout un exercice de diplomatie pour Facebook.
Demain, Zuckerberg poursuivra sa tournée européenne à l'Élysée, pour rencontrer Emmanuel Macron avec d'autres patrons du monde technologique, avant de se rendre au salon Viva Technology après-demain. Il n'est toujours pas question de se rendre au Parlement britannique, malgré l'insistance des parlementaires.