Le gouvernement ouvre le code source de Parcoursup, mais pas ses algorithmes « locaux »

Lundi de Pentecôde
Droit 4 min
Le gouvernement ouvre le code source de Parcoursup, mais pas ses algorithmes « locaux »
Crédits : monsitj/iStock

Surprise ! Après des semaines de silence, le ministère de l’Enseignement supérieur vient d’ouvrir en ce jour férié le code source de la plateforme Parcoursup. Les algorithmes « locaux », qui aident de nombreuses universités à sélectionner leurs étudiants, restent quant à eux secrets.

Bonne nouvelle : le ministère de l’Enseignement supérieur ne se ridiculise plus en envoyant un algorithme imprimé – comme il l’avait fait en 2016 pour Admission Post-Bac. Pour publier le code source de Parcoursup, l’administration a opté pour un dépôt Git (en l’occurrence celui proposé par Framasoft, Framagit).

Sont ainsi accessibles à tous « les algorithmes et le code Java permettant » le calcul :

  • De « l'ordre d'appel », c’est-à-dire celui dans lequel les propositions d’admission sont envoyées aux candidats.
  • Des « propositions de formations » (pour les candidats retenus par la commission d’examen des vœux).
  • Des propositions d'hébergement en internat.

Si les différents fichiers mis en ligne parleront avant tout aux informaticiens chevronnés, le ministère a publié dans le même temps une notice (PDF) décrivant les principaux calculs effectués par la plateforme.

parcoursup code

Le tout a été placé sous AGPLv3 (licence avec obligation de réciprocité).

Attention au « coup de com' », prévient l'association Droit des lycéens

« La publication du code permettra à chacun de vérifier que le fonctionnement de la plateforme est conforme au droit », se félicite le ministère au travers d’un communiqué. « Elle favorisera également la pleine compréhension des mécanismes de la nouvelle procédure d'entrée dans l'enseignement supérieur : non hiérarchisation des vœux, absence de contraintes ; délais de réponse qui permettent, lorsque chaque candidat fait son choix, de libérer des places qui seront immédiatement proposées à d'autres candidats. »

Hugo Collin-Hardy, président de l’association Droit des lycéens, estime que cet effort de transparence est effectivement « une très bonne nouvelle ». « Il va néanmoins falloir qu'on se penche sur ce code source pour réagir sur son contenu », explique-t-il, contacté par nos soins. Et pour cause : les fichiers mis en ligne aujourd’hui ne correspondent pas aux algorithmes « locaux » qui aident les établissements de l’enseignement supérieur à trier les différents dossiers des candidats.

Autrement dit, il ne s’agit que d’un élément, plutôt accessoire, de la (lourde) machine Parcoursup. « On espère que le ministère publiera ces algorithmes locaux prochainement, faute de quoi la publication d’aujourd’hui ne serait qu'une opération de com’ », prévient ainsi Hugo Collin-Hardy.

Le coeur de la machine Parcoursup en attente de transparence

Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État au Numérique, avait d’ailleurs promis mi-avril que le code source de Parcoursup serait rendu public, de même que « l’algorithme d’affectation utilisé par chacun des établissements [de l’enseignement supérieur] », comme l’avait souhaité le Parlement. Cela n’a pas empêché l’intéressé de se targuer sur Twitter d’avoir tenu son engagement...

Le mois dernier, constatant que le gouvernement ne publiait toujours pas les différents algorithmes de Parcoursup – en dépit de promesses répétées, Next INpact avait pris l’initiative de saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). Puisque l’exécutif n’a pas dévoilé tous les fichiers sollicités, nous maintiendrons naturellement notre demande d’avis auprès de l’autorité indépendante (voir notre article).

Assez curieusement, le gouvernement n’évoque à aucun moment l’éventuelle publication des algorithmes locaux du successeur d’APB. Interrogé à ce sujet, le ministère de l’Enseignement supérieur et le secrétariat d’État au Numérique n'étaient pas revenus vers nous à l'heure où nous publions cet article. Le communiqué de l'exécutif indique simplement que « le travail de pédagogie et de transparence engagé autour de la plateforme se poursuivra tout au long des semaines qui viennent », en « lien étroit » avec le comité éthique et scientifique de Parcoursup.

Les réactions n’ont pas manqué sur les réseaux sociaux, certains félicitant la majorité pour ce pas en avant, d’autres regrettant notamment que les prochains bacheliers n’aient pu avoir ces informations avant de préparer leurs candidatures.

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