Et une nouvelle plainte dans le secteur télécom, une. Si Bouygues Télécom est particulièrement actif en ce moment, que ce soit contre Orange et Free Mobile, le magazine Challenges nous apprend que SFR n'est pas en reste avec une plainte au niveau européen. Le motif est simple : selon l'opérateur au carré rouge, il y aurait une « acquisition de contrôle conjointe de France Télécom sur Free Mobile ».
Les recrutements mobiles et internet d'Orange et Free Mobile au 3e trimestre 2012.
Un duo trop puissant
Pour SFR, le marché des télécoms est donc passé en 2012 d'une lutte à trois (plus les MVNO) à une lutte à deux (Orange et Free) contre les autres. Pour la filiale télécom de Vivendi, la connivence suspectée entre Orange et Free Mobile est telle qu'elle mérite une plainte auprès de la Commission européenne à Bruxelles, plainte déposée fin novembre d'après notre confrère.
Il est vrai que la puissance d'Orange et Free Mobile est particulièrement élevée depuis le début de l'année. Le troisième trimestre 2012 en est le meilleur exemple, avec 805 000 nouveaux clients pour Free Mobile et 317 000 pour Orange, contre seulement 11 000 pour Bouygues Télécom (hors acquisition) et 86 000 pour SFR. Un écart majeur qui pourrait bien persister dans le futur, sachant qu'Orange bénéfice de son image d'opérateur historique et de son bon réseau mobile, et que Free reste agressif sur les tarifs.
Orange est confiant
Si les suspicions concurrentielles de SFR venaient à être avérées, les conséquences pourraient être particulièrement importantes. Toutefois, Orange estime être dans son bon droit quant à son contrat d'itinérance signé avec Free Mobile. « Le groupe France Télécom Orange est particulièrement serein face à cette plainte car ce contrat a été voulu par les différentes autorités : autorité de la concurrence et Arcep » a ainsi argumenté l'opérateur historique auprès du Figaro.
Il faut noter que cette attaque contre l'accord Orange/Free Mobile n'est pas la première du genre. Le mois dernier, Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, et Fleur Pellerin, sa ministre déléguée chargée de l'économie numérique, ont en effet saisi l'Autorité de la concurrence afin de connaître son avis sur les conditions d'itinérance sur les réseaux mobiles entre Orange et Free Mobile.
Dans un communiqué officiel, les deux ministres ont ainsi posé des questions quant aux conditions de cet accord d'itinérance, notamment sur les zones les plus denses. « Dans ces conditions et dans l'hypothèse du maintien ou de la pérennisation de cet accord, le gouvernement se pose la question de savoir dans quelle mesure Free ne bénéficierait pas d'un modèle de déploiement durablement plus avantageux que ses concurrents. »
L'Autorité de la concurrence auditionnera lors des prochains mois Orange et Free Mobile afin d'y voir plus clair. Son avis sera rendu fin février au plus tard. Quant à la Commission européenne, elle n'a pas souhaité commenter cette nouvelle, indiquant à Challenges qu'elle n'était pas encore officielle.