Le dernier bilan à Trèbes et Carcassonne dans l’Aude fait pour l'instant état de trois morts et plusieurs gendarmes blessés. Une nouvelle fois, l’application d’alerte aux populations SAIP n’a pas été déclenchée.
La préfecture de l’Aude avait pourtant adressé un message très clair sur Twitter dès 11h12 : « Opération en cours secteur Super U Trèbes. Secteur interdit ⚠ Merci de faciliter l'accès aux forces de l'ordre ». Peu après, à 11h37, le ministère de l’Intérieur embrayait sur le même réseau : « ne diffusez pas de rumeurs ».
Seul hic, cette alerte n’a visiblement pas été relayée sur l’application SAIP (Système d’alerte et d’information des populations). Ce qui n'a pas laissé insensible :
Et à chaque fois la même question: à quoi sert ce truc?!? #SAIP pic.twitter.com/40PaXcYmkP
— Eric Mettout (@Mettout) 23 mars 2018
Le résultat est en effet peu glorieux : d’un côté, une préfecture nous implore de ne pas nous rendre sur zone, un ministère de ne pas relayer de fake news, de l’autre un logiciel censé tirer la sonnette d’alarme nous indique que tout va pour le mieux sur ces points chauds (« aucun incident en cours »).
Pour l’heure, on ne sait pourquoi SAIP n’a pas été activé. Le choix de lancer une alerte revient en effet au préfet, avec l’accord du ministère de l’Intérieur. En avril 2017, nous pointions déjà les incohérences entre les messages de la Préfecture de police de Paris sur Twitter et sur SAIP lors de l’attentat sur les Champs-Élysées. Une interrogation qui nous avait valu une mise en demeure de l’avocat de Deveryware, son éditeur. Pas moins.
Quelques mois plus tard, en août 2017, un rapport sénatorial (lire notre analyse) dressait pourtant un sombre bilan de l’outil, recommandant notamment de « modifier la doctrine d’emploi de l’application afin d’y relayer, même lorsqu’ils semblent maîtrisés, l’ensemble des évènements pouvant mettre en cause la sécurité des personnes sur un territoire ».
Nous attendons un retour de la préfecture de l’Aude.