Au ministère de la Culture, une réforme timide de la chronologie des médias

Au ministère de la Culture, une réforme timide de la chronologie des médias

Courage, réformons

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Guénaël Pépin

Publié dans

Société numérique

12/03/2018 6 minutes
56

Au ministère de la Culture, une réforme timide de la chronologie des médias

Dans leur dernière proposition, les médiateurs du ministère de la Culture raccourcissent l'ensemble des fenêtres de diffusion de films après leur sortie en salles, en premier lieu pour ceux ayant échoué lors de ce grand oral. Pas de réforme en profondeur, alors que les services en ligne contournent toujours le système classique, au désespoir de la SACD.

Le Monde a obtenu une copie de la proposition d'accord éditée par les deux médiateurs nommés par le ministère de la Culture en novembre, Dominique d’Hinnin (ex-dirigeant de Lagardère) et François Hurard (ancien du Centre national du cinéma).

Depuis quelques années, le secteur se déchire (entre chaines, producteurs, exploitants de salles…) pour revoir le calendrier de diffusion des films, de la salle de cinéma aux chaines TV gratuites. Chacun tirant la couverture à soi, au détriment de tout accord.

Des raccourcissements, mais pas de chamboulement

Dans ce « compromis », la fenêtre pour la vidéo à la demande payante (VOD) est ramenée à trois mois au lieu de quatre actuellement… si le film ne trouve pas succès en salles. Les droits en VOD n'expireraient plus au bout de six mois, les œuvres restant donc en ligne par la suite.

La fenêtre pour la télévision payante (comprendre Canal+) est ramenée à sept mois après la sortie au cinéma, contre dix mois auparavant (et six mois réclamés). La contrepartie : une fenêtre plus courte et l'impossibilité de bloquer une sortie VOD. Le premier financeur du cinéma français doit, aussi, prolonger son accord avec la profession.

Les autres chaines payantes, qui contribuent moins que Canal+ (OCS ou Ciné+) pourront diffuser les films après 15 mois, contre 22 actuellement. Les grandes chaines gratuites pourront passer ces titres au bout de 19 mois (au lieu de 22 mois aussi) et celles de la TNT au bout de 27 mois, ou 24 mois en cas d'échec du film en salles (contre 30 mois aujourd'hui).

Les services de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) étrangers, comme Amazon Prime Video ou Netflix, voient leur fenêtre raccourcie d'un mois, à 35 mois. Exception : les films ayant raté leur carrière en salles, diffusables 31 mois après leur sortie.

Pour obtenir ce rapprochement, ils devront tout de même s'engager à un financement minimal de la production française, comme les y obligerait la future directive européenne sur les services de médias audiovisuels (SMAD). En clair, ils doivent devenir « vertueux », avec de nombreux engagements en termes de diversité. Le sujet est un serpent de mer, datant du rapporte Lescure sur la « Culture Acte 2 » de mai 2013.

Enfin, les plateformes vidéo gratuites, à la Dailymotion et YouTube, n'auraient plus que 43 mois à attendre, contre 48 mois actuellement.

Le contournement de la chronologie des médias toujours possible

Rappelons que le sujet a été des plus brûlants l'an dernier. Lors du Festival de Cannes, en mai, deux films produits et diffusés par Netflix ont été châtiés par une partie de l'industrie, qui refuse de voir concourir des titres qui « esquivent » la distribution traditionnelle, à savoir les salles de cinéma.

En s'occupant de ses films de A à Z, le service de streaming est ainsi en capacité d'être totalement indépendant, au grand dam des exploitants de salles. Il n'est pas dit que le raccourcissement d'un mois de la fenêtre SVOD, toujours proche de trois ans, convainque à elle seule Amazon ou Netflix de changer son fusil d'épaule.

Les médiateurs du ministère de la Culture ne semblent pas avoir retenu la proposition de diffusion cinéma dans des « salles virtuelles », posée par la Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP), en octobre à Dijon. Un film aurait ainsi pu être diffusé via des services en ligne en parallèle des cinémas classiques.

Ils ont aussi écarté la « neutralité technologique », qu'ils comptaient pourtant défendre. Selon ce principe, une fois la carrière du film finie en salles, le reste des fenêtres d'exploitation serait aplani, avec un seul critère pour départager les diffuseurs potentiels : leur « vertu ». Soit les engagements de financement, de diversité ou de respect du droit d'auteur. De quoi mettre Netflix au même niveau que le mastodonte Canal+.

Une occasion manquée, selon la SACD

Pour l'un des lobbies du secteur, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), cette réforme est une occasion manquée. « Alors que l’un des enjeux de la réforme de la chronologie des médias est d’intégrer les acteurs du numérique et de l’Internet dans la politique de soutien à la création pour préparer l’avenir du financement des films, la proposition mise sur la table s’en écarte beaucoup » écrit son directeur général, Pascal Rogard.

Il pointe une inégalité de traitement entre Canal+ et les plateformes de SVOD, à investissement équivalent. La société de gestion collective note d'ailleurs qu'aujourd'hui, Netflix respecte mieux ses engagements auprès des auteurs que Canal+, un temps empêtré dans un défaut de paiement de dizaines de millions d'euros. La SACD considère aujourd'hui cet acteur historique comme « un passager clandestin ».

La société demande donc quatre garanties : assurer le meilleur financement des œuvres (en protégeant les financeurs), inciter les nouveaux opérateurs (comme les services de SVOD) à investir, imposer une neutralité technologique et soumettre les acteurs bénéficiant d'une chronologie revue à des obligations de respect du droit d'auteur.

La filière a jusqu'au 19 mars pour donner son avis sur cette proposition, pour remplacer l'ancien compromis datant de 2009. En juillet dernier, la commission de la Culture du Sénat menaçait une réforme législative, en l'absence d'accord. Il y a quelques jours au Figaro, Françoise Nyssen a déclaré que la transposition de la directive SMAD en fin d'année pourrait bien être le vecteur de cette réforme forcée, si les acteurs du cinéma peinent à s'entendre.

Écrit par Guénaël Pépin

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Sommaire de l'article

Introduction

Des raccourcissements, mais pas de chamboulement

Le contournement de la chronologie des médias toujours possible

Une occasion manquée, selon la SACD

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Commentaires (56)


Je me demande comment a été défini la notion d’échec d’un film. L’article du Monde est derrière un paywall et je ne suis pas abonné. Si quelqu’un a l’info je suis curieux de savoir (mais pas sûr que l’article le mentionne).



En tout cas cette réforme est assez minable, la neutralité technologique me semble une bonne idée.


le seul truc qui apparait positif c’est la non expiration des droits de la VOD (qui était une belle aberration)



Pour le reste, netflix a commencé dans d’autres pays que la France a faire de la diffusion simultanée cinéma / netflix. Cette fausse polémique doit mourrir et la révision des droits de diffusion doit être lié au producteur / réalisateur qui se doit de décider de sa chronologie.


Alors, 35 mois au lieu de 36, ça va vraiment inciter Netflix à sortir ses films au cinéma…



Je me demande même pourquoi il y a une loi sur ce sujet, le marché se débrouillerait très bien tout seul.

La chronologie se ferait naturellement par rapport à ce qui est le plus rémunérateur, et l’attrait du cinéma ne devrait pas être que sa chronologie, mais la qualité de diffusion (notamment la taille de l’écran) et de service que l’on reçoit là bas.

Mais on en est bien loin.



Et pour les films en échec, les étapes s’enchaîneraient rapidement pour que la production éponge ses dettes au plus vite.

J’ai des fois l’impression que le souhait dans la chronologie, c’est qu’on aille voir le film puis qu’on le regarde en VOD et qu’ensuite, on achète la galette et qu’on le regarde encore une fois à la télé…








ArchangeBlandin a écrit :



Alors, 35 mois au lieu de 36, ça va vraiment inciter Netflix à sortir ses films au cinéma…



Je me demande même pourquoi il y a une loi sur ce sujet, le marché se débrouillerait très bien tout seul.

La chronologie se ferait naturellement par rapport à ce qui est le plus rémunérateur, et l’attrait du cinéma ne devrait pas être que sa chronologie, mais la qualité de diffusion (notamment la taille de l’écran) et de service que l’on reçoit là bas.

Mais on en est bien loin.



Et pour les films en échec, les étapes s’enchaîneraient rapidement pour que la production éponge ses dettes au plus vite.

J’ai des fois l’impression que le souhait dans la chronologie, c’est qu’on aille voir le film puis qu’on le regarde en VOD et qu’ensuite, on achète la galette et qu’on le regarde encore une fois à la télé…







A la base, c’est cela, faire payer plusieurs fois le même film.



.



Pour obtenir ce rapprochement, ils devront tout de même s’engager à un financement minimal de la

production française, comme les y obligerait la future directive européenne sur les services de médias audiovisuels (SMAD). En clair, ils doivent devenir « vertueux », avec de nombreux engagements

en termes de diversité. Le sujet est un serpent de mer, datant du rapporte Lescure sur la « Culture Acte 2 »

de mai 2013.



(pardon) j’ai pouffé de rire ! <img data-src=" />







Rappelons que le sujet a été des plus brûlants l’an dernier. Lors du Festival de Cannes, en mai, deux films produits et diffusés par Netflix ont été châtiés par une partie de l’industrie, qui refuse de voir concourir des titres qui « esquivent » la distribution traditionnelle, à savoir les salles de cinéma.





En s’occupant de ses films de A à Z, le service de streaming est ainsi en capacité d’être totalement indépendant, au grand dam des exploitants de salles. Il n’est pas dit que le raccourcissement

d’un mois de la fenêtre SVOD, toujours proche de trois ans, convainque à elle seule Amazon ou

Netflix de changer son fusil d’épaule.



éh…on s”en passera de “leur F. de Cannes” !!! <img data-src=" />


oui, c’est le souhait théorique. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions, et le résultat on le connaît : quand un consommateur ne peut pas avoir le film qu’il veut voir de manière légale et en donnant ses sous, il trouve d’autres moyens de le voir… ça, c’est le résultat de l’usine à gaz qui est faite.


Mais c’est fondamentalement débile, vendre plusieurs fois la même chose à une personne !



Bon, c’est le genre de truc qui ne marche pas avec moi, peut-être que ça marche avec d’autres ? J’ai du mal à y croire.

A y réfléchir un peu, je connais quelqu’un qui achète des DVD pour pas les regarder, ils encombrent juste les étagères. Donc, si elle est allé voir le film avant au cinéma, ils ont réussi !


Avec les AD, quand ils s’agit d’argent, faut pas chercher à comprendre, ils en ont jamais assez.<img data-src=" />


J’ai toujours considéré que dans le milieu culturel, ils étaient très forts pour se tirer une balle dans le pied.

Les mesures de protection alors que tout ce qu’on voulait c’était copier les oeuvres sur des lecteurs portables (y compris les films en DVD/bluray sur son téléphone), ça m’a toujours rebuté pour acheter…

La chronologie des médias aussi, entre le moment où le film était en salle à côté de chez toi et le moment où on te dit que ce sera 30 euros pour le bluray, c’est vraiment tentant de le regarder en streaming illégal.


de mémoire c’est des autorisations au cas par cas si les entrées sont extrêmement faibles. De toutes façons, on parle là de navets, assez généralement, et les gens ne se battront pas pour les voir…


A se demander si ils ne sont pas débiles. La musique a quasi réussi sa transformation numérique. Le cinéma en est très très loin.




« Alors que l’un des enjeux de la réforme de la chronologie des médias est d’intégrer les acteurs du numérique et de l’Internet dans la politique de soutien à la création pour préparer l’avenir du financement des films, la proposition mise sur la table s’en écarte beaucoup »





Traduction: « on voulait ponctionner netflix/google/amazon pour financer nos films (et notre train de vie), mais on ne pourra pas. »


Ah ok, merci pour l’info.

J’imagine qu’il doit y avoir des exceptions aux navets, Les évadés est un échec commercial, pourtant le film est très apprécié, j’imagine que les gens l’ont loupé à sa sortie en salle




Les services de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) étrangers, comme Amazon Prime Video ou Netflix, voient leur fenêtre raccourcie d’un mois, à 35 mois. Exception : les films ayant raté leur carrière en salles, diffusables 31 mois après leur sortie.





ah ouai, quand même <img data-src=" />

Le pire c’est de se dire qu’il y a des personnes qui ont discutés pendant des heures pour en arriver à ça en se disant à la fin “on a bien bossé sur ce coup” avec serrage de paluche en règle et tout le zinzin.



Ils vivent vraiment dans un univers parallèle ces gens <img data-src=" />



De toute façon rien ne bougera jamais tant qu’on s’accrochera comme un vieux poux à cette pseudo exception culturelle française…

Tout ce pognon pour nous balancer 4 comedies minables par mois avec des cachets d’acteurs vedettes qui explosent les plafonds. On ne va quand même pas me dire que ça fait du bien à la culture française ça ?


Bon, ben c’est pas avec cette loi que le secteur se portera mieux.



&nbsp;35 mois pour disposer du film en SVOD : c’est juste une aberration commerciale, artistique et même juridique.

&nbsp;

Qu’ils continuent donc ainsi: Canal et ses amis couleront au fur et à mesure en demandant toujours plus d’aides à l’état, Netflix fera de plus en plus de films exclusifs à sa plateforme, et les rares plateformes françaises qui voudront prospérer ne pourront que mourir faute de possibilité de proposer des films récents.



Vivement que le cinéma français meure, il pourra peut-être naitre un truc de moins infâme après.








Le_poilu a écrit :



Ils vivent vraiment dans un univers parallèle ces gens <img data-src=" />





Attends de voir leur salaire:&nbsp; parallèle peut-être mais sacrement réaliste.



&nbsp;









Le_poilu a écrit :



De toute façon rien ne bougera jamais tant qu’on s’accrochera comme un vieux poux à cette pseudo exception culturelle française…



Et les cachets des acteurs principaux des films francais souvent supérieurs au chiffre d’affaire au cinéma (et parfois même à ceux des acteurs d’Hollywood!)… Mais ils ne semblent pas y voir de problème.



C’est marrant de parler de canal+ comme un passager clandestin alors que globalement c’est la vache à lait du secteur et de se féliciter des investissements de netflix dans le cinéma alors que j’ai pas vu grand chose sortir de chez eux au format film.








Patch a écrit :



Et les cachets des acteurs principaux des films francais souvent supérieurs au chiffre d’affaire au cinéma (et parfois même à ceux des acteurs d’Hollywood!)… Mais ils ne semblent pas y voir de problème.



&nbsp;

C’est un gros problème en France le système de&nbsp;rémunération des acteurs est dramatique… Mais la rentabilité d’un acteur est basé non pas sur un succès au cinéma mais sur sa capacité à faire de la part de marché à la télé. Car ce sont les groupes télévisuels qui font les casting en tant que financeurs du cinéma. Le système est totalement ubuesque.



Pas plus d’infos derrière le mur sur le nombre d’entrées servant de seuil.








wanou2 a écrit :



C’est marrant de parler de canal+ comme un passager clandestin alors que globalement c’est la vache à lait du secteur et de se féliciter des investissements de netflix dans le cinéma alors que j’ai pas vu grand chose sortir de chez eux au format film.







Ah, le vrai bon film français authentique, tourné sur de la pellicule argentique et projeté au cinématographe.



Du genre “La Ch’tite famille” ou “Les Tuche 3” (pour ne citer que le top du box-office).



<img data-src=" />









127.0.0.1 a écrit :



Ah, le vrai bon film français authentique, tourné sur de la pellicule argentique et projeté au cinématographe.



Du genre “La Ch’tite famille” ou “Les Tuche 3” (pour ne citer que le top du box-office).



<img data-src=" />



&nbsp;

Quand je dis format film c’est&nbsp;le genre “unitaire” avec éventuellement une suite comme au cinéma. Alors que Netflix c’est plutôt série et documentaire.



Le succès des innombrables reboot/prequel/sequel/spinoff qui sortent au cinéma me laissent à penser que le format série/mini-série est adapté à ce que veulent les spectateurs.



Quand bien même Netflix coproduit des “films” (google “nerflix original movies”), je pense que netflix à bien raison de rester sur du “TV show”.


Merci d’avoir regardé ;)


quelle loi débile ! …..

tout ca pour faire plaisir a des neuneux comme canal ou tf1….



si une chaine veut un film, elle pose le blé sur la table et puis c’est tout , peu importe si c’est c+, tf1 , TFX ou C8 (donc re tf1 ou re c+)


on est les seuls en Europe à avoir cette loie ??


Qu’est-ce qui peut bien définir qu’un film n’a pas été un succès en salle ? J’ai bien ma réponse. Aux Etats-Unis, le succès d’un film dépend des recettes accumulées. En France, le succès d’un film dépend du nombre d’entrées. Un système objectif quand le système américain est subjectif. Le succès d’un film ne peut se définir que par le nombre de personnes qui se sont déplacées pour aller le voir et non pas par les recettes qu’il accumule.



Concernant la chronologie des médias, il faut bien comprendre que celle-ci doit contenter tous les acteurs du marché. Ainsi, vous ne pouvez pas décider que les DVD/Blu-ray/VOD de films à succès puissent être proposés à l’achat moins de trois mois après leur sortie en salle. Les salles obscures doivent pouvoir profiter des rentrées d’argent des blockbusters. Je sais bien qu’ici, une horde d’Internautes viendra me dire qu’elle ne va plus dans les salles de cinéma. Mais qu’importe : les salles obscures doivent pouvoir vivre.



Quand à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, je me demande bien si elle a été un jour satisfaite de la chronologie des médias. Ainsi, fut une époque où la VOD et les blu-ray étaient inexistant. La sortie d’un film en DVD avait été raccourcie de six mois à quatre mois. La SACD était déjà mécontente. Certes, la SACD existe pour protéger les intérêts des auteurs et compositeurs dramatiques. Elle oublie que c’est nous, potentiels acheteurs, qui les faisons vivre.








Romaindu83 a écrit :



Qu’est-ce qui peut bien définir qu’un film n’a pas été un succès en salle ?&nbsp;&nbsp;



&nbsp;apparemment 200 entrées :&nbsphttp://www.liberation.fr/futurs/2017/05/13/la-chronologie-des-medias-une-histoir…



fraoch a écrit :



on est les seuls en Europe à avoir cette loie ??





c’est possible, au vu de l’article de libération.









Romaindu83 a écrit :



Concernant la chronologie des médias, il faut bien comprendre que celle-ci doit contenter tous les acteurs du marché. Ainsi, vous ne pouvez pas décider que les DVD/Blu-ray/VOD de films à succès puissent être proposés à l’achat moins de trois mois après leur sortie en salle. Les salles obscures doivent pouvoir profiter des rentrées d’argent des blockbusters. Je sais bien qu’ici, une horde d’Internautes viendra me dire qu’elle ne va plus dans les salles de cinéma. Mais qu’importe : les salles obscures doivent pouvoir vivre.





remplace n’importe lequel des acteurs que tu cites par « vendeur d’huile de baleine », et regarde ce qui cloche…



C’est exactement ça !



La chronologie des média ne sert à rien de plus.








tpeg5stan a écrit :



apparemment 200 entrées :&#160http://www.liberation.fr/futurs/2017/05/13/la-chronologie-des-medias-une-histoir…





200 en 4ème semaine et l’article précise que c’est “un cas d’école purement théorique”.



On y lit aussi que cette invention est encore une nuisance de Jack Lang, comme la RCP !









tpeg5stan a écrit :



remplace n’importe lequel des acteurs que tu cites par « vendeur d’huile de baleine », et regarde ce qui cloche…






 Nous ne sommes pas aux Etats-Unis, où il n'existe aucune chronologie des médias. Chez l'Oncle Sam, les sorties des films en DVD, blu-ray, VOD et désormais UHD ainsi qu'en VOD par abonnement dépend d'accords que passent les intéressés entre eux (notamment la Motion Pictures Association of America et les éditeurs).      






En France, la chronologie des média existe depuis la loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle. Elle est régie par le Ministère de la Culture. Autrement dit, comme c'est le cas sur beaucoup d'autres sujets, la chronologie des médias est étatisée en France. Contrairement aux Etats-Unis, où chacun est libre de faire ce qu'il veut, via donc des accords.      






"Vendeurs d'huile de baleine" ? Certes... mais puisque notre chronologie des médias est étatisée, le Ministère de la Culture doit pouvoir contenter chacun des acteurs du marché, en trouvant un certain équilibre. C'est pour cela que cette récente réforme de la chronologie des médias n'est pas structurelle. Si c'était le cas, nul doute que certains de ces acteurs du marché seraient perdant.&nbsp;  Je ne dis pas que c'est bien ou que c'est mal. Je donne simplement mon explication.    






Dans tout cela, le maillon de la chaîne reste les salles obscures. Cette chronologie des médias favorise clairement les exploitants de salles de cinéma. Il n'y a rien d'anormal. Ces derniers doivent rester les premiers diffuseurs de films. Je pense que c'est la chronologie de la SVOD qu'il faudrait rapprocher de la VOD.








Romaindu83 a écrit :



Qu’est-ce qui peut bien définir qu’un film n’a pas été un succès en salle ? J’ai bien ma réponse. Aux Etats-Unis, le succès d’un film dépend des recettes accumulées. En France, le succès d’un film dépend du nombre d’entrées. Un système objectif quand le système américain est subjectif. Le succès d’un film ne peut se définir que par le nombre de personnes qui se sont déplacées pour aller le voir et non pas par les recettes qu’il accumule.







En quoi les recettes accumulées c’est subjectif ? <img data-src=" />

Le film rapporte de l’argent ou non au studio, c’est totalement objectif ça, il me semble.



Et si tu comptes le seul nombre d’entrée tu n’es pas forcément bon non plus.

Si ton film ta coûté 500M d’€ mais que les 10M d’entrées ( ce qui est déjà un très gros chiffre en France par ex) ne t’en rapportent que 100M€ peut-on vraiment parler de succès dans la mesure où tu perds 400M d’€ dans l’histoire ? Tu as clairement cramé un budget qui n’est pas en rapport avec les recettes engendrées. C’est un véritable flop financier et donc commercial.



On pourrait aussi supprimer cette chronologie des médias et laisser faire le marché.



Pourquoi l’État devrait favoriser les propriétaires privés de salles de cinéma ?



J’ai l’impression que tu es partie prenante sur ce sujet et donc pas objectif.


j’en rajoute une couche aux réponses que tu as reçues : tu sembles partir du principe qu’une vente (ou, pire, une location) de DVD remplace une ou plusieurs entrées en salle. Pourtant, ce n’est peut-être pas le même public qui est visé, si…? La “chronologie des médias” telle qu’elle existe en France n’existe pas aux Etats-Unis, est-ce que c’est un far west immonde où aucune salle de cinéma ne peut vivre décemment ? (c’est une vraie question, je n’y ai jamais mis les pieds donc je n’ai pas de réponse)

Qu’en est-il des autres pays européens ? Il semble que cette chose ait été mise en place en 1982, il faudrait peut-être voir par qui, qui en a profité et qui en profite encore. Dans tous les cas, avec le coup des 35 (ou même, soyons fous, pourquoi pas envisager 34…?) mois de délai entre la diffusion en salle et la diffusion en VOD, il est absolument certain qu’en dehors de quelques très rares exceptions un acteur comme Netflix - dont le coeur de métier est la VOD - ne produira rien pour les salles de cinéma françaises. Ce qui n’empêchera pas une sortie en salle à l’étranger. Mais est-ce que ça fera plus les affaires des salles locales…? Il faudrait peut-être se poser sérieusement la question…


Pour info, à tous les “la France est archaïque, on veut tout, tout de suite et gratuitement” :





  1. La France n’est pas un cas unique.



  2. Aux USA, où il n’y a pas législation mais des accords entre les différents concernés, les délais sont… quasiment les mêmes qu’en France.


Même en payant le tarif d’une place de ciné, est-ce que je peux légalement regarder ce soir dans mon canapé “Star wars 8 VOSTFR 1080p AC3” ?



ou bien c’est verrouillé par les ayant-droits sans raison particulière ?








Romaindu83 a écrit :



Qu’est-ce qui peut bien définir qu’un film n’a pas été un succès en salle ?





La taille des salles affectées aux différents films joue aussi. J’ai vu la forme de l’eau avant la cérémonie des oscars dans un grand multiplex, la salle était petite mais remplie et ce n’était pas un horaire de début de soirée. (Divertissant mais pas génialissime, en passant)



Tant que la chronologie des medias reste en l’etat, le piratage sera de mise, point barre.&nbsp;








Romaindu83 a écrit :



Qu’est-ce qui peut bien définir qu’un film n’a pas été un succès en salle ? J’ai bien ma réponse. Aux Etats-Unis, le succès d’un film dépend des recettes accumulées. En France, le succès d’un film dépend du nombre d’entrées. Un système objectif quand le système américain est subjectif. Le succès d’un film ne peut se définir que par le nombre de personnes qui se sont déplacées pour aller le voir et non pas par les recettes qu’il accumule..





Il faudrait d’abord définir de quel succès on parles. Si on parles de succès commercial, le système américain semble plutôt objectif.



Si on parles de l’appréciation du public (le film est il bon ?), je ne crois pas que toutes les entrées apprécient le film quel qu’il soit (il y a sans doute des exceptions type Star Wars). Ce n’est donc que rarement objectif.



&nbsp;





127.0.0.1 a écrit :



Même en payant le tarif d’une place de ciné, est-ce que je peux légalement regarder ce soir dans mon canapé “Star wars 8 VOSTFR 1080p AC3” ?



ou bien c’est verrouillé par les ayant-droits sans raison particulière ?





La source de ta copie de “Star wars 8 VOSTFR 1080p AC3” est elle légale ? (ou pire, peux tu le vérifier ?)









ArchangeBlandin a écrit :



J’ai des fois l’impression que le souhait dans la chronologie, c’est qu’on aille voir le film puis qu’on le regarde en VOD et qu’ensuite, on achète la galette et qu’on le regarde encore une fois à la télé…









Ami-Kuns a écrit :



A la base, c’est cela, faire payer plusieurs fois le même film.





J’ai plutôt le sentiment que c’est surtout pour attirer le chaland vers les formats les plus rentables en premiers.







Winderly a écrit :



La source de ta copie de “Star wars 8 VOSTFR 1080p AC3” est elle légale ? (ou pire, peux tu le vérifier ?)





La réponse est dans sa question…









127.0.0.1 a écrit :



Même en payant le tarif d’une place de ciné, est-ce que je peux légalement regarder ce soir dans mon canapé “Star wars 8 VOSTFR 1080p AC3” ?



ou bien c’est verrouillé par les ayant-droits sans raison particulière ?







Pour ce soir, il est peut être encore possible de le voir au cinéma, c’est-à-dire dans les meilleures conditions mais sans doute pas en VOSTF.



Le bluray sort le 20 avril.



Je ne pense pas que tes droits humains fondamentaux soient bafoués.



&nbsp;Merci pour tes explications

Je suis pour qu’on aide les salles obscures, même si l’ambiance est particulière au ciné et que le chez soi ne le remplacera pas et que donc, le cinéma aura toujours sa place

par contre, tout ce qui est chaines de TV ou VOD, je ne mettrais aucune loi, si ce n’est celle de celui qui fera le plus d’efforts pour ses clients.








fraoch a écrit :



Je suis pour qu’on aide les salles obscures, même si l’ambiance est particulière au ciné et que le chez soi ne le remplacera pas et que donc, le cinéma aura toujours sa place





Comme il ne m’a pas répondu, je te pose aussi la même question :



pourquoi l’État devrait favoriser les propriétaires privés de salles de cinéma ?



Qu’est-ce qui justifie une intervention de ce type, surtout au 21° siècle et avec son évolution technologique ?



Parce que le cinéma implique aussi des emplois plus que la salle elle même



On serait dans le monde des bisounours, je dirais OK mais en ce moment ce n’est pas le cas



&nbsp;


Et ces emplois n’existeraient pas si l’on laissait faire le marché pour la meilleure diffusion des films ?



Et pourquoi favoriser particulièrement les emplois de l’industrie cinématographique ?



De toute façon, quand on essaie de préserver des emplois qui sont amenés à disparaître, cela coûte généralement très cher par rapport au gain. Il vaudrait souvent mieux payer les gens à ne rien faire.








fraoch a écrit :



Parce que le cinéma implique aussi des emplois plus que la salle elle même




&nbsp;







le réseau de distribution des DVD aussi, non ?

De mon temps, tu avais des VHS-thèques (néologisme <img data-src=" /> ) où tu avais moyen d’emprunter des cassettes, j’imagine que ça faisait vivre ces entreprises.



Quand on prend un peu de recul, le manque à gagner pour « sauver » des emplois est en fait perdu de façon distribué pour l’ensemble des consommateurs, mais on le voit de façon moins immédiate.



Par exemple, on « sauve » la vidéo à la demande de orange/canal mais d’un autre côté on fait ch* tout le monde qui devra attendre 3 ans pour voir avec la vidéo à la demande par abonnement. « sauver » un emploi, c’est juste rajouter des privilèges comme sous l’ancien régime en fait&nbsp;<img data-src=" />



généralement, les gens apres ou juste avant un ciné, vont au resto.

Certains bont meme flaner dans les galeries marchandes.



Ce sont aussi à ces emplois que je pense



alors que si le film passe a TF1, C+ ou Netflix, ca se passe a la maison. Et la ca ne change rien sur la consommation exterieure si chacun est libre&nbsp; ou si C+&nbsp; a le droit de diffuser en premier.



&nbsp;


le videoclub (j’ai connu je suis né en 80 ;-)&nbsp;&nbsp; ) ne genere pas d’emplois périphériques comme le ferait une salle de ciné

on allait chercher notre VHS pour la regarder à la maison —&gt; ce que fait la VOD



les emplois disparus du videoclub ont muté chez les fournisseurs de VOD puisque il faut du monde pour que la boutique tourne. Je parle en valeurs absolues, évidemment , entre le gars à la caisse du videoclub et l’admin réseau de chez netflix ou canalplay, ce n’est pas la même formation?



tout comme vous, je ne suis pas pour la loi des chronologies comme elle est, et j’étais un partisan du capitalisme dur, mais il faut aussi penser plus large et pas seulement à nos intérêts, qui de toutes façons, tout fini par converger.



Je suis prêt à parier, que si tu étais exploitant de salles avec 20 employés, tu n’aurais pas le même discours

Tout comme si tu étais le patron d’une pizzeria juste à coté, tu verrais mal le cinema disparaître et tous les clients potentiels qu’il ramène avec …..



Les idées qui sont bonnes sont a prendre chez les voisins, mais ce ne veut pas dire que&nbsp;100% est bon, et qu’on a pas le droit de faire mieux



mettre les diffuseurs numériques sur le même plan, je suis pour, ca fera de la vraie concurrence



mettre&nbsp;à mal les exploitants de cinémas génèrera juste du chômage et une augmentation des VOD

bah oui les gars, quand on paie un netflix 11 balles par mois et qu’on peut avoir 11 personnes&nbsp;dans son salon, ca veut dire que le film ramène 1 euro par personne… au cinéma, en prenant&nbsp;en compte un bon CE avec des places à 5 euros, ca coute 55 euros soient 5 euros par personne et donc 5 fois plus…..&nbsp;

Donc si on coule les salles de cinés&nbsp; :




  • soit les prix VOD augmentent pour compenser le manque a gagner des producteurs (on en reviendra a payer le même prix qu’au ciné ET on aura créer du chômage, tout le monde est perdant et encore une fois, je parle des personnes du ciné mais aussi des restos et boutiques tout autour )

  • soit la qualité baisse pour réduire les couts





    &nbsp;

    &nbsp;


Ridicule ton argumentation à tout prix.



On peut dire la même chose du théâtre, des concerts, des bowlings, billards ou autres loisirs. Cela ne justifie pas le favoritisme éhonté pour le cinéma en salle. En plus, tu décris un comportement de riches qui peuvent se permettre de dépenser beaucoup pour une seule sortie.



Sachant que les salles prennent plus de 40 % du prix du billet et 6 à 12 % pour les distributeurs, on pourrait facilement avoir un coût bien moins important pour le spectateur et en même temps un meilleur revenu pour ceux qui font réellement les films si l’on se passait de ce mode dépassé de diffusion que sont les salles.








fraoch a écrit :



&nbsp;j’étais un partisan du capitalisme dur

&nbsp;

&nbsp;





définis le capitalisme mou ?

Le capitalisme de connivence n’est pas une économie saine, on est bien d’accord ?



fraoch a écrit :



&nbsp;il faut aussi penser plus large et pas seulement à nos intérêts, qui de toutes façons, tout fini par converger.





je ne vais quasiment jamais au cinéma, je n’achète jamais de DVD et n’ai pas d’abonnement netflix. Mes intérêts sont où dans l’affaire ? L’intérêt général, c’est plus de pouvoir d’achat et de choix pour tout le monde, pas plus de corporations.





Je suis prêt à parier, que si tu étais exploitant de salles avec 20 employés, tu n’aurais pas le même discours&nbsp;Tout comme si tu étais le patron d’une pizzeria juste à coté, tu verrais mal le cinema disparaître et tous les clients potentiels qu’il ramène avec …..&nbsp;





et si tu tenais un restaurant en face d’une mine de charbon ou d’un port de pêche à la baleine, tu serais également triste de la voir fermer, même raisonnement.





fraoch a écrit :





Les idées qui sont bonnes sont a prendre chez les voisins, mais ce ne veut pas dire que&nbsp;100% est bon, et qu’on a pas le droit de faire mieux

&nbsp;

Là nous sommes d’accord.&nbsp;





mettre&nbsp;à mal les exploitants de cinémas

Pourtant, il y a énormément de piratage, mais le cinéma se porte bien. Les pays qui n’ont pas de chronologie des médias n’ont pas de problème particulier avec leurs cinémas, qui, comme tu le rappelles, génère&nbsp;une valeur ajoutée supérieur à la vàda.




  • soit la qualité baisse pour réduire les couts&nbsp;

    Ce n’est pas les cinémas qui financent les cinémas, et netflix met pourtant énormément d’argent dans certaines productions qui historiquement n’en auraient pas bénéficié.&nbsp;









tpeg5stan a écrit :



je ne vais quasiment jamais au cinéma, je n’achète jamais de DVD et n’ai pas d’abonnement netflix. Mes intérêts sont où dans l’affaire ? L’intérêt général, c’est plus de pouvoir d’achat et de choix pour tout le monde, pas plus de corporations.







Donc tu ne veux rien payer, ni ciné ni DVD ni SVOD, mais tu veux tout et tout de suite ?



Je ne regarde que très rarement des films sur mon PC maintenant. C’est quand même perdre 2 heures alors que mes heures de sommeil sont précieuses et rares et que j’ai déjà arrêté les jeux vidéo…



Je veux que les autres aient ce droit&nbsp;<img data-src=" />



Le dernier film que j’ai vu c’était la première moitié de Michiel de Ruyter, je l’ai arrêté à la moitié parce que je n’avais plus le temps, et je n’ai toujours pas retrouvé l’occasion de reprendre. Et il n’est même pas disponible en France, si c’est la question (je le regarde en VO).








Jonathan Livingston a écrit :



Pour ce soir, il est peut être encore possible de le voir au cinéma, c’est-à-dire dans les meilleures conditions mais sans doute pas en VOSTF.



Le bluray sort le 20 avril.



Je ne pense pas que tes droits humains fondamentaux soient bafoués.





<img data-src=" /> La VFQ est déjà dans le circuit. <img data-src=" />



Chronologie de merde…








tpeg5stan a écrit :



le réseau de distribution des DVD aussi, non ?

De mon temps, tu avais des VHS-thèques (néologisme <img data-src=" /> ) où tu avais moyen d’emprunter des cassettes, j’imagine que ça faisait vivre ces entreprises.



Quand on prend un peu de recul, le manque à gagner pour « sauver » des emplois est en fait perdu de façon distribué pour l’ensemble des consommateurs, mais on le voit de façon moins immédiate.



Par exemple, on « sauve » la vidéo à la demande de orange/canal mais d’un autre côté on fait ch* tout le monde qui devra attendre 3 ans pour voir avec la vidéo à la demande par abonnement. « sauver » un emploi, c’est juste rajouter des privilèges comme sous l’ancien régime en fait <img data-src=" />





D’ailleurs, il ne faut pas oublier que Netflix est devenu populaire en tant que service de location de DVD par la poste !

Et ils se sont bien plantés en lançant leur service de diffusion par Internet : Qwikster !

(Mais bon, ils se sont quand même bien rattrapés depuis…)