Un nouveau décodeur chez Canal+, avec 4K HDR, Dolby Atmos, Wi-Fi 802.11ac 4x4... bref, le top du top. Sauf que, comme souvent, le diable est dans les détails. Et avec ce nouveau produit, le groupe vise avant tout des clients qui n'ont pas le choix, du fait d'une connexion internet limitée.
Hier, le groupe Canal+ dévoilait « Le décodeur Canal » (aka G9). Attendu au départ pour le courant de l'année 2017, le développement de ce boîtier, réalisé en interne, semble avoir pris un peu de retard. Il faut dire que l'enjeu est important pour le groupe qui continue de perdre des abonnés, malgré la relance de son offre l'année dernière.
Positive attitude
Ce décodeur aurait ainsi un objectif : « reprendre de l'avance » sur ses concurrents, notamment les américains Apple et Google qui prennent de plus en plus de place sur le marché avec leurs solutions Android TV et tvOS. « L'Apple TV était jusqu'à maintenant la meilleure manière de regarder Canal, je pense que ce n'est plus le cas » osera même un Maxime Saada plutôt confiant sur les capacités de son nouveau produit.
Il en est de même sur le terrain financier : la situation en France serait en train de s'améliorer, le churn est en baisse et les prochains résultats attendus pour le 15 février. Ils seront donc intéressants à décortiquer. Si tout n'est pas rose, concède le directeur général, la réduction et la stabilisation de la perte semble désormais acquise.
Certains pourraient néanmoins dire que c'est désormais le socle « dur » des abonnés qui commence à s'effriter, plus lentement. Et si le discours se veut rassurant, les « astuces » qu'il emploie le sont un peu moins.
Sur la question de l'offre commerciale, Canal ne change pas sa ligne
On nous explique en effet que le regroupement sous la marque Canal est plébiscitée par les clients, que la majorité des nouveaux abonnés passerait sur un engagement de 24 mois, « ce qui prouve leur confiance », et que l'obligation de disposer de Canal+ est une chance pour la chaîne et ses audiences. Mais c'est aussi oublier un peu vite quelques éléments.
Car la nouvelle offre lancée fin 2016 a presque signé la fin du forfait Panorama, qui a subi le transfert de chaîne comme 13ème rue et SyFy chez SFR. De son côté, l'engagement de 24 mois est le seul moyen de se voir proposer des tarifs intéressants avec les programmes sur ordinateur, tablette, smartphone et TV.
Sur un an, il faut compter 24,90 euros par mois pour Canal+ Essentiel, 39,90 euros par mois avec le pack Les chaines Canal+, 44,90 euros par mois avec le pack Ciné Séries et 109,90 euros par mois pour l'intégrale. Actuellement, le sport n'est proposé que via l'offre à la carte, à 30 euros par mois (20 euros pendant deux ans si engagement).
Il en est de même pour le pack Essentiel famille contenant Canal+ Family, Disney Junior, MTV, Planète+, etc. Il n'est proposé lui aussi qu'à la carte, avec un supplément de 10 euros par mois. C'est d'autant plus rageant que certains contenus cinéma/séries du groupe sont liés à cette chaîne, et qu'il est impossible d'obtenir MTV ou d'autres chaînes en option séparée ou dans un autre pack par exemple.
Mais le plus affligeant reste le cas de « Canal+ la chaine » qui compose l'offre de base, à 19,90/24,90 euros par mois selon la durée d'engagement. Ce socle est surtout une offre qui n'a presque aucun intérêt, tant la plupart des contenus attractifs sont exclusifs aux dérivés Canal+ Cinéma/Family/Séries.
Lorsque l'on compare cela à ce que proposent des Netflix ou OCS, il y a de quoi se demander comment le groupe peut continuer de proposer une telle offre à plus de 9,90 euros par mois.
Pourtant, il ne semble pas prévu de faire évoluer la grille d'un pouce, même du côté des promotions. La nouvelle période commerciale ouverte ce jeudi n'a introduit aucun changement notable. On notera tout de même que la promotion sur l'offre intégrale est passée de 59,90 euros par mois l'année dernière à 69,90 euros par mois cette année. Il faut dire que le taux de recommandation de Canal+ par ses clients aurait grimpé de 19 % ces derniers mois. Tout va bien, donc.
Le dépôt de garantie du nouveau décodeur se cale sur « + Le cube TNT », soit 75 euros, contre 50 euros pour « Le Cube S »; qui n'est plus directement proposé lors d'une souscription. La location est facturée 6 euros par mois, quel que soit le mode de réception utilisé. Elle est gratuite pour le modèle « + Le cube TNT ».
« Un véritable concentré de technologies »
Mais que contient exactement ce décodeur ? Pendant sa présentation, Frank Cadoret ne tarissait pas d'éloge sur ce produit qui a demandé plus d'un an de travail et « un effort sans précédent » à ses équipes.
Bien entendu, à y regarder de plus près, le paysage est quelque peu moins rose, mais il faut ici être conciliant. En effet, s'il ne tiendra pas la comparaison avec une Shield Android TV et son Tegra X1, ce boîtier est destiné à être mis à disposition des clients, comme une box de FAI, et remplacer les modèles précédent. De ce point de vue, il est d'une plutôt bonne conception.
La comparaison avec la console de NVIDIA est de toute façon assez complexe. Elle est désormais disponible pour un peu moins de 200 euros, soit 8,33 euros par mois sur deux ans, mais elle ne dispose pas de ce qu'il faut pour regarder les chaînes par satellite par exemple. À l'inverse, les boîtiers de Canal sont ceux d'une société qui vit encore à l'ère du Minitel : ils sont fermés sur l'écosystème maison, sans API, l'accès à des développeurs tiers n'étant pas jugé nécessaire.
Côté caractéristiques, le SoC « très puissant » est en réalité un BCM7252S annoncé en 2015 par Broadcom et paré pour la gestion de la 4K Ultra HD. Il dispose de deux cœurs à 1,5 GHz, est accompagné de 2 Go de DDR3 et 8 Go de stockage flash. Pas moins de huit démodulateurs SAT DVB-S2X sont présents pour la partie satellite. Rien n'est par contre prévu pour la TNT, un choix volontaire et assumé par les équipes.
Côté connectique, on trouve deux entrées RF satellite, un port réseau (100 Mb/s seulement), une sortie HDMI 2.0 capable de gérer HDCP 2.2 (nécessaire pour la 4K UHD), une sortie optique S/PDIF, des ports eSATA/USB 3.0 pour HDD/SSD, un lecteur pour la carte à puce. Les dimensions de l'ensemble sont de 240 x 210 x 35 mm pour un poids de 1 075 grammes.
Le boîtier se veut donc relativement compact (mais deux fois plus lourd qu'une Apple TV), surtout au niveau de son épaisseur, un peu à la manière de la nouvelle Livebox d'Orange. Il est livré avec un câble HDMI, un câble réseau, le bloc d'alimentation (12V - 3,2A) et la télécommande qui fonctionne avec deux piles AAA (également fournies).
Cette dernière utilise le Bluetooth LE alors que côté Wi-Fi, deux solutions coexistent : un réseau 802.11n 2x2 pour l'accès Internet classique et un second 802.11ac « Quantum ». Une dénomination qui s'explique par la présence de quatre antennes (4x4), via une solution Quantenna. On notera que bien que cet argument soit largement mis en avant dans les caractéristiques du produit, il n'est utilisé que pour la solution Multi-room.
Multi-room : un changement moins anodin qu'il n'y paraît
C'est en effet l'une des évolutions importantes de ce nouveau décodeur, qui ne sera accessible que dans le courant de l'année aux abonnés. Il passe par un « Mini décodeur Canal » aux caractéristiques encore non précisées, qui viendra se connecter au décodeur principal via le réseau Wi-Fi dédié pour récupérer le flux TV.
Une solution qui semble intéressante, mais qui introduit un changement de taille par rapport au fait de disposer de plusieurs décodeurs sur un même abonnement. En effet, ici, il faut que tous les boîtiers soient sur le même réseau Wi-Fi. Ainsi, impossible pour les petits malins qui voudraient les utiliser dans différents foyers de pouvoir le faire.
Espérons qu'une solution de connexion par réseau classique sera également proposée, le Wi-Fi n'étant pas toujours viable dans les habitations. Il faudra sans doute attendre que l'offre soit disponible de manière effective afin d'en savoir plus.
Stockage : des options à déverrouiller
Pour le stockage, nous pensions au départ qu'un disque dur était intégré dans le boîtier, mais non. Un modèle eSATA sera fourni sur demande (tarif non précisé), lorsque la fonctionnalité sera prête. Ce n'est pas le cas.
Il vient se placer sous le boîtier. Il permet d'enregistrer jusqu'à quatre programmes simultanément « tout en continuant de regarder votre film » précise Canal. Par défaut, il propose 80 Go, mais la fonctionnalité « Super enregistreur » peut être déverrouillée pour 29 euros (320 Go) ou 99 euros (1 To).
Pour tenter de justifier ces tarifs, Frank Cadoret précisera que « nous sommes taxés sur ça », évoquant la fameuse redevance copie privée, et que la fonctionnalité d'enregistrement n'intéresse de toutes façons que peu de clients (20 % environ). Il sera bien entendu impossible d'utiliser un disque maison pour cette fonctionnalité.
Seul le port USB 3.0 permet de brancher un périphérique de stockage maison, sans doute pour lire des contenus tiers à travers le boîtier. Un point qui sera à vérifier lors des tests. Manque d'ouverture oblige, on regrettera qu'aucun client de type uPnP ou même qu'aucun partenariat avec une société comme Plex ne soient de la partie.
Une nouvelle interface, présente partout... avec contrôle vocal (un jour)
La dénomination G9 de ce nouveau boîtier indique qu'il exploite la neuvième version de l'interface. Celle-ci a semble-t-il été conçue en partenariat avec WyPlay et introduit un nouveau mode de navigation par onglets.
Par défaut, l'utilisateur arrive sur la « Une » qui lui propose les programmes du moment ou à venir, sous réserve que le boîtier soit relié à internet. On peut également accéder au contenu à la demande, aux favoris, aux vidéos enregistrées, à l'offre de VOD payante, aux paramètres et à un moteur de recherche. Lors de la lecture, un accès aux chaînes par thématique sera proposé, comme c'est déjà le cas sur le service myCanal, la fonctionnalité ayant montré son efficacité.
L'idée est de disposer d'une interface ouvrant directement sur les différentes possibilités, commune à toute l'offre Canal. Elle sera ainsi déployée progressivement sur l'ensemble des boîtiers, services et des box FAI, ce travail devant se terminer pendant la première partie de l'année 2018.
Ici Canal insiste sur deux points. Tout d'abord sur son offre de VOD qui aurait bénéficié ces derniers mois d'une meilleure mise en avant avec 43 % de commandes en plus. Les chiffres bruts ne sont par contre pas communiqués. On notera d'ailleurs que ce service n'est disponible avec Le décodeur Canal qu'aux clients qui disposent d'un disque dur.
La question des favoris semble également prendre de l'importance, surtout qu'elle permet de mieux suivre certains programmes. Ainsi, la télécommande gagne un bouton dédié à cette fonctionnalité (disponible si le décodeur est relié à Internet). La mise en favoris de chaînes sera proposée dans un second temps.
On notera aussi la présence d'une touche avec « micro », qui permettra à terme de disposer d'un contrôle vocal. Là aussi, rien ne semble vraiment finalisé les équipes ne pouvant pour le moment pas nous détailler la liste des commandes possibles. On s'attend d'ailleurs que contrairement aux solutions concurrentes, la domotique ne soit pas de la partie.
Sur ce point, on s'étonne d'autant plus de voir Canal faire cavalier seul qu'Orange travaille de son côté à une solution et que les deux sociétés ont des partenariats importants. Proposer des échanges technologiques sur ce point pourrait ainsi avoir du sens plutôt que de voir deux géants français partir chacun de leur côté.
Notez enfin que le Multi-live et l'expérience « Sport enrichie » seront proposés à terme dans cette nouvelle interface, comme c'est déjà le cas sur Apple TV. Là encore, aucune date n'est pour le moment donnée.
Une plateforme qui va évoluer pendant au moins deux ans
Vous l'aurez compris, même si le lancement a été retardé, et qu'il est désormais effectué, rien n'est prêt. Tout du moins la base technique du boîtier l'est, mais toutes les fonctionnalités avancées que nous venons d'annoncer doivent arriver dans un second temps. Ce ne sont pas les seules.
Ainsi, la 4K n'est disponible pour le moment que via satellite. Elle le sera plus tard via Internet, avec un minimum requis de 10 Mb/s. Notez que le téléchargement est possible pour ceux qui disposent d'un petit débit, avec quelques restrictions : dans la limite de trois téléchargements maximums d'un même programme, pendant 48h après le démarrage de la première lecture et jusqu'à 30 jours maximum à compter de leur téléchargement. Tous les programmes ne sont pas concernés.
Le Dolby Atmos, pourtant largement mis en avant, n'est pas non plus disponible pour le moment. En attendant il faudra se contenter du Dolby Digital Plus. Au passage, Canal a dévoilé l'arrivée prochaine d'un service musical en partenariat avec une autre filiale de Vivendi, Universal Music Group. Il proposera le catalogue de Deutsche Grammophon :
« Cette chaîne digitale premium permettra notamment aux abonnés équipés du nouveau décodeur Canal de profiter de l’incroyable richesse du catalogue du "label jaune", avec des enregistrements audio proposés en haute résolution et, pour la première fois, en Dolby Atmos » promet le groupe, qui évoque un lancement au second trimestre 2018.
Il ne semble par contre pas pour le moment question d'un service de musique plus large ou même de jeux vidéo, contrairement à ce qui était évoqué l'année dernière.
Pour ce qui est de la technologie HDR, nous avons eu droit à une justification plutôt étrange. Frank Cadoret a en effet évoqué le fait que les choix de l'industrie étaient divers en la matière et que « même Samsung ne fait pas le HDR ». C'est bien entendu faux. Toute TV 4K récente et digne de ce nom supporte cette technologie.
Certes, plusieurs standards s'affrontent encore, notamment HDR10(+) et Dolby vision. Mais vous pouvez par exemple profiter de Netflix en 4K HDR sur de nombreuses télévisions ou via des boîtiers tiers.
myCanal : un service plutôt plébiscité
Autant dire que la comparaison avec des solutions type Android TV et Apple TV ne tient pas vraiment, et ceux qui ont déjà une box chez leur opérateur pourraient voir un tel boîtier comme un doublon. C'est d'autant plus vrai que le service myCanal fait plutôt bien le job.
Pour preuve, le groupe annonce 12,4 millions de téléchargement des applications, un million de visiteurs uniques par jour, plus d'un milliard de streams vus en 2017, ce qui en ferait le premier service du secteur. Il a ainsi dû gérer jusqu'à 809 000 connexions simultanées lors du dernier match PSG/OM.
Sur ce point, la question des problèmes de connexion a été posée, puisque de nombreuses plaintes ont été remontées par les utilisateurs ces derniers mois. L'équipe a précisé avoir réglé tous les soucis de son côté, en ayant renforcé l'infrastructure, mais que service web oblige, cela ne dépend pas que de ses capacités.
Ainsi, myCanal représenterait lors de grosses rencontres sportives « jusqu'à un quart de la consommation de bande passante en France », des chiffres d'une importance telle que cela peut parfois coincer chez des intermédiaires comme Akamai qui a une fois dû faire face à une grosse consommation côté myCanal et à l'arrivée d'une nouvelle version d'iOS... sans être capable d'assurer le service pour les deux évènements, nous précise Canal+.
Les clients satellite visés avant tout
Mais ce manque d'intérêt face à des solution qui misent avant tout sur l'OTT ne préoccupe sans doute pas le groupe qui a des objectifs assez précis avec ce boîtier. Le premier était déjà de rattraper son retard après un Cube S peu convaincant et peu adapté à une offre vendue en 2018, notamment du fait de l'absence de 4K.
Cette dernière est d'ailleurs un argument de poids pour relancer l'offre satellite, ce qui est sans doute l'enjeu principal. Canal+ n'hésite ainsi pas à mettre en avant la capacité de sa solution à fournir une telle définition partout en France (ce qui n'est pas toujours si simple en réalité), contre seulement 30 % des foyers via la fibre.
Et encore, dans ce dernier cas, cela vient grever le débit de la connexion Internet, surtout lors d'usages multiples. Outre la 4K (pour le moment), la fonctionnalité de navigation ultra-rapide est aussi réservée aux clients de satellite, car permise par la présence des huit tuners.
Ces derniers ont en général assez peu le choix s'ils veulent disposer de beaucoup de chaînes, n'ont pas toujours la possibilité d'opter pour des services OTT comme Netflix du fait d'un faible débit Internet, et peuvent donc trouver une solution dans l'offre de Canal+.
La misère des campagnes en termes de débit, si elle préoccupe de nombreux acteurs au sein du gouvernement, à l'Arcep et dans le domaine des télécoms, peut donc être vue comme une chance pour encore quelques années par Canal. Les clients concernés paieront par contre le prix fort, puisqu'il leur faudra forcément payer les 6 euros par mois de location même pour un seul décodeur, en plus des autres options et de l'abonnement.
La fracture numérique en 2018, c'est aussi ça.
Quelle offre 4K au sein des abonnements à Canal+ ?
Reste la question de l'offre 4K. Pour le moment, aucune chaîne n'émet entièrement dans cette définition. Le groupe mise beaucoup sur ses propres programmes et productions, les films récents qui arrivent chaque mois dans son catalogue ainsi que sur des restaurations de ses partenaires afin d'offrir de plus en plus de contenu estampillé 4K au sein de sa grille.
Ce sera par exemple le cas de la saison 2 de Baron noir dont la diffusion débute lundi. Mais aussi des programmes sportifs et de la F1, puisque tous les grands prix seront en 4K à partir du 25 mars prochain. On notera au passage qu'un accord similaire à celui passé avec Showtime a été signé avec la chaîne FX, il sera détaillé dans une prochaine annonce.
Bref, si cela va se faire progressivement, on peut déjà considérer que le pied a été mis sur l'accélérateur et que le temps est venu de proposer une solution 4K de bout en bout. C'est d'ailleurs sans doute ce qui explique le lancement de ce décodeur, alors que tout n'est visiblement pas prêt.
Reste maintenant à voir si les clients seront convaincus. Le décodeur Canal est disponible dès maintenant pour de nouveaux abonnés, les actuels peuvent demander à y avoir accès sous conditions (qui peuvent dépendre de leur abonnement, ancienneté, capacité à attendrir le service client, etc.).
Les prochains chiffres de Canal+ nous donneront une idée du progrès du redressement annoncé, ceux des trimestres suivants nous permettront de savoir si ce lancement aura été une réussite ou non.