IPv6 : 33 à 35 % d'utilisation chez Free et Orange, Bouygues et SFR à moins de 1 %

Activer n'est pas jouer
Internet 6 min
IPv6 : 33 à 35 % d'utilisation chez Free et Orange, Bouygues et SFR à moins de 1 %
Crédits : slavemotion/iStock/Thinkstock

Évoqué depuis des années, IPv6 est encore loin d'être une réalité pour de nombreux internautes français. Son taux d'utilisation reste assez faible chez les fournisseurs d'accès à Internet. L'Arcep fait le point à travers son observatoire de la transition IPv6 pour l'année 2017.

Depuis le début de l'année dernière, l'Arcep s'intéresse de près au déploiement d'IPv6, un sujet sur lequel la France n'est pas vraiment en avance, alors que la pénurie d'adresse IPv4 se fait chaque jour un peu plus pressante. Ainsi, « les quatre principaux opérateurs français (Bouygues Telecom, Free, Orange, SFR) ont déjà affecté entre environ 85% et 99% des adresses IPv4 qu’ils possèdent » indique le régulateur en guise d'introduction.

Après un premier observatoire en septembre (nous nous étions alors entretenus avec Sébastien Soriano), suivi d'un second en décembre (mis à jour en avril), le gendarme des télécoms publie celui de la transition vers IPv6 pour l'année 2017. Les différences sont très marquées avec d'un côté Free et Orange, de l'autre Bouygues Telecom et SFR.

L'Arcep en profite également pour recueillir des prévisions auprès des fournisseurs d'accès à Internet concernant l'activation d'IPv6 sur les box de leurs clients pour les trois années à venir. Là encore, les disparités sont grandes : Free envisage d'activer l'ensemble de son parc, quand SFR ne compte même pas dépasser les 10 %.

Utilisation IPv6 : Free et Orange en tête avec 35 et 33 %

Le régulateur commence par distribuer les bons points : « sur les réseaux fixes, une grande partie des clients des quatre principaux opérateurs dispose de box compatibles avec IPv6 (ou "IPv6-ready") ». Mais attention, avoir une box est une chose, activer IPv6 en est une autre : « Parmi ces clients compatibles, le taux de clients activés en IPv6, c’est-à-dire qui émettent et reçoivent effectivement du trafic IPv6, reste très variable en fonction des fournisseurs d’accès ».

Ces facteurs ont une incidence évidente sur le taux d’utilisation d’IPv6, « c’est-à-dire le taux de trafic basé sur le protocole IPv6 tel qu’effectivement perçu par les serveurs hébergeant les contenus en bout de chaîne ». Entre le client, le FAI, la box, les intermédiaires et le serveur en bout de chaine, il existe de nombreux maillons et il suffit que l'un d'entre eux (n'importe lequel) ne soit pas compatible IPv6 pour retomber en IPv4.

Ainsi, chez les clients disposant à la fois d'IPv4et IPV6, c'est-à-dire en « dual-stack », les opérateurs estiment ainsi que seuls « 30 % à 50 % de leurs échanges sur internet » exploitent le protocole le plus récent.  Aujourd'hui, il est question de la mesure globale du taux d'utilisation d'IPv6 chez les principaux FAI (il faut donc que l'ensemble des maillons soit IPv6-ready). Free est cette fois encore en tête avec 35 %, suivi par Orange avec 33 % selon les calculs du régulateur.

Pour rappel, il était question de respectivement 28,5 % et 16,5 % en mars 2017, contre 24 % et 16 % en décembre 2016. L'agrume fait ainsi un bond de 17 points en l'espace d'un an, contre 11 points pour le trublion des télécoms.

Arcep IPv6 décembre 2017Arcep IPv6 décembre 2017

...Bouygues Telecom et SFR loin derrière, à moins de 1 %

De leur côté, Bouygues Telecom et SFR étaient à moins de 1 % d'utilisation d'IPv6 en décembre 2016, encore sous cette limite en mars de cette année et... ils ne font pas mieux aujourd'hui. Ils sont donc largement en retard sur les deux premiers du classement et n'ont quasiment pas évolué en l'espace d'un an.

Le gendarme des télécoms explique que, 39% des clients Orange sont IPv6-ready – « et la plupart sont activés » –, contre 100 % d'IPv6-ready pour Free, mais « pas encore tous activés ». Si Bouygues Telecom et SFR revendiquent un taux d'IPv6-ready compris entre 65 et 68 %, ils n'ont activé ce protocole que « sur une petite partie » de leur parc, ce qui explique en grande partie des scores aussi faibles. 

20,4 % d'utilisation d'IPv6 en France : mieux que l'Espagne, moins bien que l'Allemagne

Le régulateur reprend aussi les chiffres de Cisco - 6Lab sur le taux d'utilisation d'IPv6 observé par Google au niveau national. Avec 20,4 %, la France fait moins bien que plusieurs de ses voisins européens : 49,7 % pour la Belgique, 33,60 % pour l'Allemagne et 28,40 % pour le Luxembourg. Nous nous en sortons par contre largement mieux que l'Espagne et l'Italie qui obtiennent 2,3 et 1,25 % seulement.

Arcep IPv6 décembre 2017

Activation IPv6 fin 2020 : SFR vise 10 à 20 % contre au moins 70 % pour les 3 autres

Le régulateur publie ensuite une prévision pour fin 2018 et fin 2020 en se basant sur les données transmises par les FAI. Pour la première échéance, Free « envisage d’activer IPv6 sur l’intégralité de son parc », quand Orange viserait entre 50 et 60 %. Bouygues Telecom ne serait qu'entre 25 et 35 %, tandis que SFR resterait bon dernier sous la barre des 10 %.

Deux ans plus tard, fin 2020, Bouygues Telecom espère visiblement prendre de justesse la deuxième marche du podium avec 75 à 85 % de clients activés en IPv6, contre 70 à 80 % pour Orange. La marque au carré rouge reste toujours en dernière position avec seulement 10 à 20 % de clients activés en IPv6 en 2020... soit moins que Free et Orange actuellement.

Attention, il s'agit bien de clients activés en IPv6, c'est-à-dire ayant la possibilité d'exploiter ce protocole, le taux d'utilisation sera évidemment inférieur comme nous l'avons déjà expliqué. Il s'agit néanmoins d'une étape importante pour généraliser IPv6. 

Arcep IPv6 décembre 2017

Et sur le mobile ?

IPv6 n'est pas une exclusivité du fixe, on peut également profiter de ce protocole sur mobile. En 2016, le régulateur expliquait que, « sur les réseaux mobiles en revanche, aucun opérateur national n'a à ce jour entamé la transition ». Le même constat était fait début 2017. 

En cette fin d'année, enfin un peu de changement : « Sur les réseaux mobiles, la plupart des opérateurs ont indiqué avoir commencé à effectuer des tests pour migrer en IPv6. Quant aux acteurs MVNO, EI Telecom et LycaMobile notamment, ils dépendent de la politique de transition des MNO ».

Visiblement optimiste, l'Arcep nous ressort la même conclusion que celle du début d'année, avec un simple « + 1 » : « Une accélération des déploiements, aussi bien pour les réseaux fixes que mobiles, devrait être observée en 2018 ».

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