Crytek s'associe à l'ICO de Crycash, une crypto-monnaie pour les joueurs

Crytek s’associe à l’ICO de Crycash, une crypto-monnaie pour les joueurs

Est-ce qu'elle peut faire tourner Crysis ?

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

08/12/2017 5 minutes
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Crytek s'associe à l'ICO de Crycash, une crypto-monnaie pour les joueurs

Crytek a surpris son monde en s'associant avec une start-up pour développer une nouvelle crypto-monnaie ciblant le marché du jeu vidéo, aussi bien du côté des joueurs que des développeurs. Baptisée Crycash, elle sera mise en vente le 12 décembre.

Cette année, Crytek s'est fait très discrète. Il faut dire qu'après la fermeture de plusieurs studios fin 2016 et l'abandon de son moteur, Cryengine, par les développeurs de Star Citizen, l'entreprise allemande était dans une situation difficile. Dans pareil cas, il est souvent de bon ton de faire profil bas, ce qu'elle n'a pas manqué de faire. 

Un an plus tard, elle refait surface avec un projet plus qu'inattendu : une crypto-monnaie lancée en partenariat avec une start-up nommée Crycash. La jeune pousse partage quelques liens avec le studio, puisque Faruk Yerli, cofondateur de Crytek et Michael Khaimzon, directeur créatif du jeu Warface y apparaissent en tant que conseillers.

Les dirigeants de l'entreprise proviennent quant à eux de divers milieux, avec des développeurs, des spécialistes des blockchains, ou encore un ancien cadre de chez Visa. Cette crypto-monnaie, nommée elle aussi Crycash est en fait un jeton ERC-20 distribué par le biais d'une ICO, qui débutera le 12 décembre prochain. Le jeton portera le symbole CRC et son prix est fixé à 0,001 ETH l'unité, soit environ 0,4 euro au cours actuel. 

Une ICO de plus, mais pour quoi faire ?

« Le but premier de Crycash est de changer la manière dont l'industrie du jeu vidéo opère en utilisant la logique programmable des smart contracts, l'immutabilité des blockchains et leur vitesse de transaction », annonce le livre blanc. L'idée derrière Crycash est de produire une monnaie virtuelle que les joueurs pourront gagner en s'investissant dans certains jeux, et qu'ils pourront au choix revendre à d'autres, ou bien dépenser en micro-transactions et services divers. 

Les créateurs mettent en avant plusieurs cas possibles. Outre les micro-transactions en jeu, il est question d'achats de produits sur la boutique de l'éditeur (jeux, produits dérivés...) ou une plateforme permettant d'organiser des tournois et de parier sur des matchs de sport électronique.

Pour rappel, la prise de paris sur l'e-sport est interdite en France (voir notre analyse).

Crycash

L'éditeur a déjà annoncé que son jeu Warface profitera d'une intégration de Crycash dès le premier trimestre 2018. Trois mois plus tard, ce sera au tour de la marketplace du Cryengine d'accepter les paiements en CRC.

Les joueurs disposeront d'une application nommée Plink qui doit regrouper l'ensemble des fonctionnalités liées à Crycash. C'est elle qui donnera les missions à remplir pour obtenir des CRC en récompense et remplira le rôle de portefeuille numérique. Mais elle doit aussi apporter de la visibilité aux studios qui adopteront CryCash. 

Les studios invités à adopter Crycash

Pour attirer ces studios, Crycash leur fait plusieurs promesses. « Chaque année, les développeurs de jeux vidéo dépensent des milliards de dollars en acquisition de clientèle. Cependant une part considérable de cet argent est gâchée par l'inefficacité des outils publicitaires actuellement sur le marché. L'écosystème Crycash fournit une large gamme d'outils aux studios pour promouvoir leurs produits et donner un coup de fouet à leurs bénéfices » assure ainsi l'entreprise.

Elle promet ainsi en vrac :

  • La possibilité de cibler les joueurs en fonction de leur activité, de leur horaire de jeu, leur expérience, leur âge, leur genre, leur lieu de résidence etc... (L'application Plink faisant ici office de mouchard)
  • D'accéder à un nouveau moyen sécurisé pour encaisser les micro-transactions
  • D'augmenter le revenu par utilisateur et la LTV (Lifetime value) grâce aux micro-transactions
  • D'améliorer le taux d'engagement des nouveaux utilisateurs, et les fidéliser à moindre coût
  • De capter une masse critique d'utilisateurs rapidement

Bien évidemment, le SDK de Crycash n'est pas seulement compatible avec le Cryengine (la liste des titres supportés serait bien trop courte diront les mauvaises langues), mais aussi avec l'Unreal Engine et Unity3D, qui sont tous deux très populaires chez les studios indépendants. 

Une ICO en trois étapes

La levée de fonds de Crycash se fera en trois étapes. La première s'étendra du 12 au 17 décembre, où un bonus de 15 % en CRC sera offert pour chaque investissement en ETH. Une deuxième phase s'étendra ensuite jusqu'au 31 décembre, où chaque jour, le bonus offert se réduira d'un point. Enfin, du 1er au 15 janvier, aucun bonus ne sera offert, si ce n'est aux plus gros investisseurs, qui injecteront un minimum de 200 ETH et récupéreront 20 % de CRC supplémentaires. 

Le tour de table se bouclera soit lorsqu'un plafond, actuellement caché, sera atteint, soit le 15 janvier à 20h59 heure française. Le plafond d'investissement ne sera révélé que lorsqu'il sera atteint à 70 %. L'introduction du jeton sur les plateformes d'échange interviendra quant à elle en février.

Les fonds ainsi récoltés seront répartis dans plusieurs projets. 30 % iront droit dans un fonds destiné à racheter des CRC aux joueurs, tandis que 30 % supplémentaires seront consacrés au développement de la plateforme. 20 % du total sera consacré au marketing, 10 % pour les opérations courantes, 5 % pour d'éventuels frais d'avocat et les derniers 5 % sont stockés en cas d'imprévu. 

On notera que l'initiative n'est pas la première du genre. Il y a quelques mois, Gimli avait levé un peu plus de 5000 ETH pour un système de paris à destination des plateformes de streaming et des éditeurs de jeux. Une initiative qui avait été soutenues par quelques figures de l'e-sport et du streaming en France dont Thud, co-fondateur d'O'Gaming, le youtubeur Aypierre ou le joueur de Starcraft II Dayshi. 

Écrit par Kevin Hottot

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Introduction

Une ICO de plus, mais pour quoi faire ?

Les studios invités à adopter Crycash

Une ICO en trois étapes

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Commentaires (7)


Nxi trading…


Si je comprends bien (rien n’est moins sûr…), il s’agit d’“investir” de l’argent dans une boîte noire ?



Mettons de côté le modèle économique d’une entreprise qui a déjà montré des gros signes de faiblesse au point de manquer de disparaître. À plusieurs reprises dans son histoire récente.



On achète des “parts” (?) sans savoir combien il y en a au total ? Le tout via une ICO, donc, au final, sans droit de vote ou d’implication quelconque dans le projet, sinon en tant qu’acteur passif ? Et sans la moindre garantie ? Sinon l’espoir que le montant attendu, inconnu, sera atteint, et que le projet sera adopté par des développeurs tiers qui, jusqu’ici, on tendance à fuir la plateforme ?



Oh. Voici un projet qui est dans l’air du temps ! <img data-src=" />


Ouais pas mal de choses bizarres dans ce projet


intéressant, anyway en ce moment chaque jeu / editeur a son propre wallet avec sa propre monnaie .



après, reste à savoir si ça sera massivement adopté, ou bien si ce ne sera qu’un standard de plus…



mais l’intégration avec les moteurs de jeux est un bon point pour la diffucsion de la monnaie. Les devs vont avoir tout un système déjà préconfiguré qu’ils pourront intégrer à leur jeux pour les microtransactions. (si c’est bon ou pas pour le joueur, c’est une autre histoire)



un problème subsiste : la valeur d’une crypto monnaie fluctue grandement, c’est difficile de mettre des prix sur des items avec une monnaie fluctuante.



&nbsp;








neojack a écrit :



intéressant, anyway en ce moment chaque jeu / editeur a son propre wallet avec sa propre monnaie .





En effet, ça peut être intéressant pour un certain profil de joueur. Mais est-ce intéressant pour l’éditeur ?



Les jeux vidéo mobiles de type F2P, par exemple, n’ont souvent pas une seule monnaie, mais deux : une que le joueur peut gagner en jouant (souvent appelés “crédits”), et une seconde que le joueur ne peut qu’acheter avec des vrais sous (souvent appelés “gemmes”). Les options en vente dans les jeux sont alors vendues tantôt dans une monnaie, tantôt dans l’autre, tantôt dans un savant mélange des deux.



Souvent, les gros titres et les gros éditeurs ont envie de cantonner leur économie à leur titre ou à leur catalogue, plutôt que de permettre une fuite de capitaux vers leurs concurrents. Dans le domaine de la revente d’objets in-game, Steam semble faire exception, plutôt que de règle. Blizzard a eu bien du mal à mettre en place sa boutique d’achat-vente d’éléments in-game.



Qu’en sera-t-il vraiment des joueurs ? Apprécieront-ils de jouer avec des gold farmers ?









Sans intérêt a écrit :



Les jeux vidéo mobiles de type F2P





C’est plus vraiment du F2P mais du pay 2 win à la limite du pay to not get rape. L’ultime arnaque ça été le dernier starwars… J’invite les sites à dénoncer ce genre de pratique et à arreter de parler d’argent via les cryptos.



t’as oublié la partie où le joueur installe lui-même un tracker publicitaire sur sa machine aussi…