Fibre : l'Arcep sort une carte des déploiements et prépare enfin la transparence

Fibre : l’Arcep sort une carte des déploiements et prépare enfin la transparence

Le dada de l'Open Data

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Guénaël Pépin

Publié dans

Internet

04/12/2017 6 minutes
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Fibre : l'Arcep sort une carte des déploiements et prépare enfin la transparence

Le régulateur des télécoms expérimente une carte des déploiements de fibre, pour le moment commune par commune. Elle doit être complétée avec d'autres technologies et des débits théoriques dans les prochains mois. En attendant, fin septembre, 9,5 millions de logements étaient éligibles à la fibre, pour près de trois millions d'abonnés.

La transparence fait quelques pas sur le très haut débit. Le régulateur des télécoms, l'Arcep, publie une nouvelle carte trimestrielle des déploiements de fibre, commune par commune, aux outils empruntés à monreseaumobile.fr. En parallèle, elle complète son observatoire du haut et très haut débit, qui constate (encore) la montée du très haut débit, poussé par la fibre.

L'autorité se prépare aussi à publier d'autres données sur l'Internet fixe, avec deux futures décisions en consultation publique. Elles définissent les modalités de collecte des informations auprès des opérateurs, une des faiblesses actuelles dans le suivi du très haut débit.

Jusqu'ici, les données géographiques de déploiement des réseaux fixes sont déployées par l'Agence du numérique (qui gère le plan France THD). Interrogée fin août, elle nous déclarait ne pas avoir les moyens de l'Arcep (ni la sécurité juridique) pour fournir ces indicateurs. L'autorité des télécoms doit donc récupérer ces publications dans les prochains mois.

Près de trois millions d'abonnés à la fibre

Au troisième trimestre, la France comptait 28,2 millions d'abonnés à l'Internet fixe, soit 175 000 de plus sur le trimestre, et 780 000 sur l'année. Le haut débit continue sa dégringolade, avec 21,7 millions de lignes en activité (-195 000 sur le trimestre, -675 000 sur l'année), dont 21,2 millions en ADSL. Face à lui, le très haut débit continue son ascension, avec 6,5 millions d'abonnés (38 % du total), dont 369 000 de plus sur le trimestre et 1,5 million en 12 mois.

La fibre jusqu'à l'abonné (FTTH) affiche 2,9 millions d'abonnés à la fin septembre, avec la plus forte progression toutes technologies confondues : 265 000 abonnés sur trois mois, un million en un an. Le câble rénové (entre 30 et 100 Mb/s) connectait 1,345 million de lignes (+25 000 sur le trimestre, +91 000 sur l'année). 

Enfin, le très haut débit à moins de 100 Mb/s (VDSL, câble non rénové, 4G fixe) regroupait 2,25 millions d'abonnés (+76 000 et +373 000). La part exacte de chaque technologie n'est pas connue, le régulateur évitant de fournir le détail pour la 4G fixe, sur laquelle Bouygues Telecom est encore relativement seul.

Arcep T3 2017 très haut débitArcep T3 2017 déploiements fibre
La fibre porte la croissance de l'Internet fixe et Orange déploie toujours la majorité du FTTH

Côté déploiements, 17,1 millions de logements sont raccordables au très haut débit. 9,5 millions de logements sont éligibles à la fibre, la moitié dans les zones très denses (les 100 agglomérations les plus peuplées), suivies des zones moins denses (les agglomérations moyennes où les opérateurs coinvestissent), avec 4,7 millions de lignes et les zones rurales (via des réseaux d'initiative publique) avec 1,1 million de ligne.

Sur le trimestre, les zones moins denses ont concentré les déploiements (menés par Orange et SFR pour les quatre opérateurs), avec 337 000 lignes supplémentaires. Les zones très denses (174 000 lignes) et les réseaux publics ruraux (85 000 lignes). En moyenne, 71 % des lignes ont le choix entre deux opérateurs, et à peine 23 % sur les RIP.

Pour ces réseaux publics, la menace de SFR semble désormais se contenir. Il y a quelques jours, l'opérateur a promis de ne pas concurrencer les réseaux publics existants, en pleines négociations avec le gouvernement sur le mobile (voir notre analyse). SFR a tout de même signé avec une première communauté de communes, de Charente limousine, pour déployer la fibre sans frais, en lieu et place du réseau public du département. Il continuerait par ailleurs sa drague de collectivités locales, par endroits contre les plans déjà établis.

Une carte des déploiements fibre amenée à évoluer

Dans cette publication, l'Arcep ajoute des graphiques pour les principaux indicateurs d'abonnements et déploiements, ainsi que de nouvelles données dans le tableur placé en Open Data. Elle commence enfin à détailler les déploiements de fibre par communes, communautés de communes (EPCI), départements et régions.

Une transparence bienvenue, réclamée de longue date, qui mérite encore d'être mise plus en avant et d'être harmonisée avec l'Agence du numérique. Quand l'agence publie par exemple des proportions de lignes (sans chiffres absolus), l'Arcep prend la démarche inverse, sans référentiel par collectivité.

La carte doit correspondre à ce que publie déjà l'Agence du numérique, avec un cadre légal dont l'agence interministérielle ne peut aujourd'hui se vanter. Deux consultations publiques ont été lancées, pour étendre le champ des données que pourra fournir l'autorité. Les opérateurs ont jusqu'au 4 janvier 2018 pour réagir aux deux futures décisions.

L'observatoire pourrait donc concerner tous les réseaux (cuivre, fibre, câble, radio...), via un référentiel de bâtiments commun (base adresse nationale ou IGN), avec retraitement par l'autorité. Les décisions concerneraient les fournisseurs d'accès d'au moins 100 000 clients, censés fournir le débit théorique atteignable par les clients.

L'enjeu pour l'Arcep sera déjà d'obtenir des informations géographiques cohérentes, ce que les opérateurs ne garantissent pas par eux-mêmes. « Il serait ainsi disproportionné d’imposer aux opérateurs de garantir eux-mêmes la comparabilité des informations à l’échelle du logement ou local pour toutes les technologies et pour tous les opérateurs » écrit l'institution.

Une requête CADA face à l'Agence du numérique

Malgré ses efforts, le régulateur ne fournit pas encore de données détaillées par réseau d'initiative publique. Le 27 octobre, nous avions demandé à l'Agence du numérique, qui gère le plan très haut débit, de publier de nombreux documents et chiffres, qui manquent encore cruellement pour suivre le détail des déploiements.

Après un mois sans réponse, nous avons saisi la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) le 28 novembre, pour enfin obtenir des informations importantes, dont les chiffres et catalogues de services des réseaux d'initiative publique. En parallèle, l'Open Data doit être massivement transféré de l'Agence à l'Arcep, sans qu'aucun interlocuteur ne puisse encore donner le détail des éléments publiés.

En principe, la CADA doit nous répondre sous un mois, même si elle est actuellement en surchauffe, face à l'opacité de nombreuses institutions (voir notre analyse).

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Près de trois millions d'abonnés à la fibre

Une carte des déploiements fibre amenée à évoluer

Une requête CADA face à l'Agence du numérique

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Commentaires (32)


Bonne initiative même si ça reste encore trop opaque à mon goût. 



Pour l’instant, je vis dans une zone couverte par un RDI en partenariat avec SFR. Autant dire que je vais encore garder l’ADSL un moment chez Free…


Ha ha ha… je suis content je vais pouvoir voir sur une carte que j’aurais la fibre en 2030 !



Pendant ce temps là Mounir Mahjoubi et son patron continueront à se toucher la nouille avec le bon débit en 2020 et le thd pour tous en 2022…


“c’est sûr : SI le THD ça commence 30Mbts. (pour eux) j’Y suis DEJA–&gt;“youpi”, heu….enfin NON !!! <img data-src=" />


Il y a moins de 9000 locaux raccordables dans mon département, ils doivent attendre que les babyboomer meurent pour améliorer les statistiques <img data-src=" />


C’est possible d’avoir une liste d’opérateur disponible pour son adresse ?

Ça fait 2 ans qu’il n’y a qu’orange chez moi.

Il me semblait qu’au bout de 6 mois, la concurrence pouvait venir.



Je trouve que les cartes sont encore trop vague comme revker car on ne sait pas quel opérateur couvre une adresse.


La concurrence peut venir au jour J de l’ouverture.

Tout est prévu pour, lors de la déclaration du point de mutualisation, il y a une période de gel de 3 mois qui permet aux opérateurs de se connecter. Avant la fin du gel pas possible de faire d’offre commercial, pas même pour l’opérateur qui a déployé.



Bref, il n’existe aucune période d’exclusivité.



Si tu n’as toujours que un opérateur possible, cela veut juste dire que les autres n’ont pas fait le nécessaire pour te proposer la fibre.


Quand un opérateur raccorde une habitation à son réseau fibre, il en informe au préalable l’ensemble des FAI de France. 3 mois après, quand tous les opérateurs ont eu le temps de réaliser le déploiement horizontal dans la rue ou de négocier un partenariat commercial, les offres commerciales peuvent commencer.



Une soit-disante exclusivité de 3 ou 6 mois, c’est du Bullshit de télévendeur pour faire patienter son client et qu’il n’aille pas à la concurrence.



Il existe des tests d’éligibilité comme ariase.com ou degrouptest.com ou sur les sites web commerciaux des FAI. Ou sinon, comme indiqué dans l’article ci-dessus :&nbsp;https://cartefibre.arcep.fr


Erreur de ma part : sur le site de l’Arcep, il n’y a que l’information concernant les opérateurs d’infrastructure (un FAI peut proposer ses offres commerciales sur le réseau fibre d’un autre opérateur).


Ha merde, mon Firefox Nightly est trop vieux. Je dois le mettre à jour…. <img data-src=" />


Lol la vieille détection sur des user id en dur..


cartes toujours inexactes, je suis en zone rouge dite “100mbits” (dans une commune sous les 10% à 3 kilomètres de Paris…) mais immeuble non raccordé, avec 3850 mètres (de cuivre) jusqu’au NRA.

c’était la même chose dans une commune voisine, les données doivent venir des fournisseurs qui arrondissent joyeusement pour pas faire tâche -_-&nbsp;

les 4 bâtiments de la résidence (98 logements) plus les 3 résidences en continu qui ne sont pas raccordées non plus, on dépasse les 2000 personnes qui sentent bien qu’on se fout de leur g* ^^


Voila la carte parfaite pour débuter la recherche d’une ville saine et habitable où déménager.


Du coup le FTTH ça s’appellera le “très très beaucoup haut débit” tu crois ?&nbsp;<img data-src=" />








Estya a écrit :



cartes toujours inexactes, (…)



&nbsp;

&nbsp;Imprécises

&nbsp;<img data-src=" />



&nbsp;D’ailleurs si le taux de locaux raccordables est en dessous de 10% dans la commune en question, ça veut bien dire qu’il y a, dans cette commune, des habitations qui ne sont pas raccordées.



<img data-src=" />

en tt. cas : j”ai pas l’impression de surfer en THD !

si je me compare à des amis qui sont en 100, 200, 300 Mbts. !



( ceux de 1 Gbts., je prfère pas en parler)


Ça confirme que ma ville c’est un trou quasi sans lumière de plus de 91k habitants.







joma74fr a écrit :



Imprécises

 <img data-src=" />



D’ailleurs si le taux de locaux raccordables est en dessous de 10% dans la commune en question, ça veut bien dire qu’il y a, dans cette commune, des habitations qui ne sont pas raccordées.





En même temps, on fait rarement partie des 10% voir 5% des chanceux… <img data-src=" />



in avant les campagnards qui veulent tout les avantages des grandes villes quand tout le monde sait que fibrer leur bled n’est pas rentable et ne le sera jamais.



EDIT: Too late… les braillards sont de sortie


pas du tout rentable, c’est vite dit. À la campagne, on a l’eau courante, les routes bitumeuses, l’électricité, le téléphone, etc. Et tous ces réseaux sont rentables (il suffit de cumuler le montant des factures depuis quelques dizaines d’années et comparer avec les investissements nécessaires (du déploiement du réseau et de la maintenance sur la même période) pour voir que la rentabilisation est faite depuis longtemps.



Ceci-dit, la rentabilité sur 3 ans n’existe pas dans ces endroits peut fréquentés.


Tout ces réseaux ont été crées à une époque qui n’existe plus.&nbsp; La réalité aujourd’hui c’est tu as un immeuble de 200 aparts a Paris ou proche banlieu alors la fibre tu l’as rapidement…. tu habites un bled perdu ou y’a trois clopins dans 50km2 et ben tu peux toujours attendre.


Perso je suis très bien avec mon ADSL 10M pendant encore de nombreuses années, ce sont les politiciens qui font des promesses régulièrement sur le tout fibré, promesses qu’ils sont bien incapables de réaliser dans les temps <img data-src=" />


Le débit moyen en France est entre 7 et 8mbps … Donc 30mbps c’est une bonne base pour définir le Très Haut Débit à ce jour.



Quand la moyenne atteindra les 1015, la plafond pourra être revu (genre 50mbps).



Il faut savoir être réaliste et avoir une vision globale, sans quoi on met des barèmes aussi crédibles que ceux de la commission Copie Privée.


&nbsp;Ce sont les politiciens qui font des promesses régulièrement sur le tout fibré, promesses qu’ils sont bien incapables de réaliser dans les temps

-&nbsp;Tiens j’ai corrigé&nbsp;ton texte…. si les politiciens pouvaient réaliser&nbsp;des promesses sa se saurait.


On voit qu’on est lundi vue la teneur des commentaires. Courage les gars, la semaine ne fait que commencer.


Le jour où les promesses d’élus tiendront pour engagement avec obligation de résultat, il n’y aura plus beaucoup de monde en politique.



Donc autant encore en profiter en balançant des promesses dans le vent…



Ca me fait penser à ces chefs de projet qui choisissent des dates au pif pour leur démarrage et ensuite voient ce qu’il faut faire. <img data-src=" />


Serait-il imaginable que l’état impose aux grands FAI nationaux (Orange, Free, Bouygues et SFR) d’être présents sur tous les réseaux déjà déployés ?

&nbsp;

Les grands FAI nationaux proposent des avantages que des FAI alternatifs, comme La Fibre Vidéofutur, ne peuvent pas offrir&nbsp;:

Free WiFi et équivalent un peu partout en France, remises et avantages pour ceux qui ont un forfait mobile et internet chez le même opérateur, un choix de chaines de TV bien plus riche, etc.


L’absence des grands FAI nationaux&nbsp;sur beaucoup de RIP peut être considéré comme une rupture d’égalité et une impossibilité de faire jouer la concurrence par rapport aux zones denses ou ces grands FAI nationaux sont présents.


On n’est plus dans les années 1970-1980, l’État-providence et la planification, c’est fini. Dans une Société néo-libérale telle que la nôtre actuellement, l’État ne peut imposer que des redevances et autres impôts, tout se passe par la négociation avec les acteurs du marché (libéralisme=liberté économique).


L’égalité et le marché, sont deux notions qui n’ont rien à voir : l’égalité est une notion politique et le marché, une notion économique. En l’occurrence, politiquement, personne n’interdit aux 4 gros opérateurs de fournir leurs services sur des RIP (bien au contraire). Peut-être n’y sont-ils pas suffisamment incités ? En tont cas, économiquement, sûrement que ces 4 FAI nationaux ne voient pas leur intérêt (pour le moment) dans la fourniture de leurs services sur des réseaux qui ne leur appartiennent pas, dans des conditions qui ne les satisfont pas, dans des zones moins denses qui les intéressent moins que d’autres zones pour lesquelles leur convoitise est plus forte.


J’échangerais pas mon faible débit même contre la fibre si c’est pour vivre près de types dans ton genre, ton attitude me débecte. Le simple fait de penser que d’autres gens autres que ta petite personne ait du débit doit vraiment t’empêcher de dormir.



Sinon pour info, toute grande ville était à la base une campagne. Ça te fait quoi de savoir que tu descends aussi de “bouseux”, comme tous le monde. :)


Et qui te dit que j’habite une grande ville qui a la fibre?



C’est un choix comme d’avoir un jardin, de l’air pur, de l’espace versus d’avoir des infrastructures de transport ou bien… la fibre… c’est super simple comme choix.&nbsp;



J’en ai juste contre les pleurnichards (merci d’illustrer avec brio mon propos) qui veulent le beurre, l’argent du beurre et tout le reste alors que tous sont au courant que c’est pas rentable pour les opérateurs d’aller dans leur trou perdu.



Et je suis né dans un château avec une cuillère d’argent dans la bouche donc je ne connais pas le monde des bouseux.



&nbsp;


Et tu proposes quoi, à part râler sur des râleurs ?



J’attends le moment où, peut-être, tu vas nous dire que, parce que tu n’as pas le tout-à-l’égout, tu as une cabane au fond du jardinet que ça te va bien ? <img data-src=" />








maverick72 a écrit :



Tout ces réseaux ont été crées à une époque qui n’existe plus.&nbsp; La réalité aujourd’hui c’est tu as un immeuble de 200 aparts a Paris ou proche banlieu alors la fibre tu l’as rapidement…. tu habites un bled perdu ou y’a trois clopins dans 50km2 et ben tu peux toujours attendre.





Si seulement c’était tout le temps vrai…



On peut trouver dans toutes les grandes villes des immeubles non fibrés, pour X raisons (travaux de raccordement trop important, opposition de certains habitants, manque d’infra dans les rues).&nbsp;

A coté de cela, certains “villages” selon ta définition ont financés depuis des années le réseau , et se retrouvent aujourdhui mieux lotis que certaines zones d’une métropole.





Tous “ces” réseaux existent encore, soit car l’état en a repris la gestion (eau) ou parce qu’ils ont placé une société en monopole locale avec de très très fortes obligations de couverture (gaz, élec), qui en assure la péréquation.

Il aurait été possible de faire ce choix pour le FTTH, il y a 10 ans (“plan France Fibre”)



Orange s’y est fortement opposé , du coup aujourd’hui on a 10 ans de retard et une inégalité territoriale (et des coûts exorbitant pour les collectivités), et surtout une rente du cuivre encore très active. Mais des actionnaires heu-reux :-)

&nbsp;