Fedora 27 modernise son infrastructure et met le cap sur la modularité

Une gestation délicate
Logiciel 5 min
Fedora 27 modernise son infrastructure et met le cap sur la modularité

La version finale de Fedora 27 est finalement sortie, après bien des péripéties. Le développement de la distribution a été émaillé de plusieurs retards, mais les nouveautés sont enfin là, dont un passage à GNOME 3.26 et plusieurs changements techniques importants.

La version finale de Fedora 27 devrait être là depuis plusieurs semaines. La phase bêta a révélé cependant bon nombre de problèmes, qui ont nécessité des efforts et donc du temps. Initialement, la diffusion devait se faire fin octobre, mais les développeurs ont décidé successivement de plusieurs reports. Certains noteront avec une pointe d’ironie que c’est la première mouture à se passer de versions alpha.

Mais une nouvelle Fedora est toujours importante dans la communauté GNU/Linux. Non seulement parce qu’elle reste l’une des distributions les plus utilisées, mais aussi parce Red Hat s’en sert comme d’un laboratoire (via la Fedora Foundation) avant intégration des nouveautés dans ses systèmes dédiés aux entreprises, dont RHEL (Red Hat Entreprise Linux). On se souvient par exemple que la version 25 avait été la première à proposer une session utilisateur sous Wayland par défaut.

Le grand passage à GNOME 3.26

Fedora est une distribution toujours centrée sur GNOME. À l’inverse cependant d’Ubuntu qui adapte largement le Shell (l’environnement graphique de GNOME dans les grandes lignes) à sa sauce, Fedora le garde dans son « état naturel ».

Le passage à la version 3.26 – alias Manchester – entraine la révision du panneau de réglages, qui se simplifie autour d’une nouvelle barre latérale regroupant les principales catégories. Les plus gros changements se situent dans les sections dévolues aux réglages graphiques et au réseau. Même si l’idée est de rendre leur accès plus simple, les habitués de l’ancien panneau auront besoin d’un petit temps d’adaptation pour retrouver ces paramètres.

Parmi les autres principales nouveautés, signalons un panneau dédié aux emojis et la prise en charge des couleurs de peau pour ces derniers, la synchronisation du navigateur GNOME via Firefox Sync (possibilité d’échanger les données avec Firefox), des animations plus fluides pour certaines opérations (dont maximiser/réduire une fenêtre), l’augmentation de la taille des vignettes dans Activités ou encore des fenêtres d’erreurs mieux intégrées.

Côté applications GNOME, plusieurs évoluent de manière significative. Boxes par exemple, chargée des machines virtuelles, permet enfin de partager des dossiers entre le système hôte et l’invité, autorisant l'échange simplifié des données de l’un vers l’autre.

On pourrait citer également le regroupement des mises à jour par type dans Logiciels, le redimensionnement les partitions en même temps qu’un disque dans Disks, ou encore un comportement hors ligne plus logique pour les applications Email, Calendrier et Contacts, qui ne protestent plus et se resynchronisent rapidement dès que la connexion est de retour.

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De nombreux changements internes

Fedora 27 se présente sous la forme d’une image Live 64 bits, servant donc aussi bien à tester le système qu’à l’installer. Profitons-en d’ailleurs pour formuler quelques critiques sur l'outil maison, Anaconda, qui gagnerait à se simplifier pour ne pas rebuter les nouveaux utilisateurs. Les choix du disque et du partionnement en particulier pourraient être plus clairs.

La distribution est centrée sur un noyau Linux 4.13. Ce seul point devrait enthousiasmer les utilisateurs de Fedora sur des ordinateurs portables, car cette version du kernel améliore notablement la gestion de l’énergie dans de nombreux cas (notamment pour les SoC Intel Bay Trail et Cherry Trail). Au passage, Fedora 27 prend désormais en charge les ordinateurs possédant un processeur 64 bits mais dont l'UEFI est 32 bits.

Entre autres changements importants sous le capot, on signalera le passage à GCC 7.2.1 pour tout ce qui touche à la compilation (y compris les paquets de la distribution), l’activation du TRIM pour les partitions chiffées avec LUKS1, une image unique pour l’architecture AARCH64 (Pine64, Raspberry Pi 3 et 96boards) ou encore le passage à RPM 4.14.

Fedora 27 continue en outre le travail lancé avec la version 26, nommée Boltron. Les développeurs ont en effet commencé à diviser la base système en modules spécifiques et interopérables, afin de simplifier de nombreuses opérations. Désormais, on trouve Plateforme et Hôte, le premier étant l’espace utilisateur, l’autre le système minimal, gérant le matériel. Notez qu’une version Modular Server arrivera d’ailleurs plus tard, normalement le 9 janvier.

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Administration et développement

Côté administration, on note plusieurs évolutions, surtout pour la sécurité. Par exemple, OpenVPN change d’algorithme de chiffrement par défaut et passe de BF-128-CBC à l’AES-256-GCM. Question de cohérence, le serveur OpenSSH utilise lui aussi maintenant la politique centralisée des mots de passe, comme le client. Les identifiants Kerberos sont stockés dans un nouveau cache (KCM) décrit comme plus adapté aux environnements de type conteneurs.

Fedora 27 en profite aussi pour faire un peu de ménage. Le protocole SSH-1 est ainsi supprimé d’OpenSSH, car il n'est plus considéré comme sûr depuis un bon moment. Même chose pour les paquets krb5-appl-clients et krb5-appl-servers, dont l’entretien se terminera bientôt.

Pour la partie développement, c’est un festival de nouvelles versions : Glibc 2.26, Boost 1.64, NodeJS 8.6 (LTS), Ruby on Rails 5.1, Go 1.9, Perl 5.26 ou encore OpenJDK 9. Les développeurs peuvent installer pour la première fois les paquets debuginfos 32 et 64 bits en même temps pour une application en particulier.

Les debuginfos sont en outre divisés en deux parties : les debuginfos (même nom) avec les binaires, bibliothèques et symboles, ainsi que les debugsources, à la fonction évidente.

Sur la route de modularisation

Globalement, Fedora 27 est une version dont les nouveautés se concentrent pour la plupart sur la partie invisible du système. Ce qui explique notamment pourquoi la gestation de cette version a été si complexe, les développeurs repoussant à plusieurs reprises d’une semaine pour la publication de la mouture finale. Ce, malgré l’arrivée d’un nouveau cycle de production et d’outils permettant selon l’équipe de se passer d’une phase alpha.

Fedora 27 constitue donc une étape importante pour les prochaines moutures, puisque le travail de modularisation va continuer. On attend d'ailleurs en janvier la déclinaison Modular Server, sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir quand elle sera disponible.

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