Donald Trump Jr et WikiLeaks communiquaient pendant les élections américaines

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Donald Trump Jr et WikiLeaks communiquaient pendant les élections américaines
Crédits : hundreddays/iStock

Alors que l’enquête sur l’influence russe pendant les élections américaines se poursuit aux États-Unis, nouveau rebondissement : Donald Trump Jr, fils de l’actuel président, et WikiLeaks ont communiqué pendant presque un an par messages privés sur Twitter. L’organisation y apparaît comme particulièrement active sur ses requêtes. 

Comme on a pu le voir encore hier dans notre article sur le climat morose à la NSA, les relations entre les États-Unis et la Russie sont complexes et tendues. Outre-Atlantique, il ne fait aucun doute que la Russie a usé de son influence pendant les dernières élections, aboutissant à la victoire inattendue de Donald Trump.

Parmi les éléments troublants, la publication en juillet 2016 par WikiLeaks d’un lot d’emails provenant des serveurs du Democratic National Committee (DNC), comité central du parti démocrate. En pleine campagne électorale, le calendrier avait de quoi engendrer des soupçons. Dans ces correspondances, on pouvait notamment lire des critiques acerbes à l’encontre de Bernie Sanders, alors concurrent de Hillary Clinton, relançant les tensions au sein du parti.

Communication privée entre WikiLeaks et Donald Trump Jr

C’est dans un contexte tendu que The Atlantic révèle que des échanges de messages privés (DM) ont eu lieu sur Twitter entre WikiLeaks et Donald Trump Jr, fils ainé de l’actuel président américain. Une communication débutée par l’organisation, qui s’est montrée beaucoup plus loquace que son interlocuteur.

Ces échanges se sont étalés sur un an. Ils ont été communiqués à différentes commissions, dans le cadre notamment de l’enquête sur l’ingérence russe pendant les élections américaines. Pourquoi ? Parce que beaucoup estiment que la Russie s’est servie des ambitions de WikiLeaks pour frapper au cœur, influençant grandement le résultat de la course à la présidence, avec la surprise qui en a découlé.

Ces échanges, publiés sur Twitter par Donald Trump Jr – qui les présente comme complets (1, 2, 3) – montre un WikiLeaks ayant de nombreuses requêtes. Le premier message était un avertissement pour un futur site anti-Trump, l’organisation souhaitant mettre Trump Jr sur la piste des auteurs. Ce à quoi l’intéressé répondra qu’il ne connait pas ces personnes.

Avec le temps cependant, les messages de WikiLeaks se sont amplifiés, tant en fréquences que sur les demandes. Exemple flagrant, Trump Jr pouvait faire fuiter des informations fiscales sur son père, qui seraient alors relayées par WikiLeaks. Une communication contre Trump qui diluerait l’étiquette anti-Clinton et renforcerait l’impartialité, tout en apportant dans le même temps plus de crédibilité à certaines publications… comme celles visant Hillary Clinton. Un plan gagnant-gagnant selon WikiLeaks.

Des requêtes fortes, l’organisation allant jusqu’à suggérer à Trump Jr qu’il devrait pousser l’Australie à engager Julian Assange comme ambassadeur auprès des États-Unis. La logique d’une telle demande n’est pas explicitée.

Des problèmes aussi bien pour l’un que pour l’autre

Ces éléments peuvent avoir des conséquences négatives pour Trump Jr comme pour WikiLeaks. Tous deux ont ainsi beaucoup à perdre en termes de réputation.

Pour le fils du président américain, la situation devient instable. Ayant lui-même publié les échanges sur son compte Twitter, on observe qu’il n’a finalement que très peu répondu aux suggestions et requêtes de WikiLeaks. L’organisation y apparait sous un angle particulier, cherchant à maîtriser au mieux une communication qui arrangerait tout le monde.

Mais même si Trump Jr n’a que très peu répondu, ces réponses constituent un problème. Il a par exemple réagi au premier message environ 12 heures après, indiquant que les informations transmises avaient été vérifiées. The Atlantic cite plusieurs sources affirmant que le fils du président a envoyé un email aux responsables de la campagne de Donald Trump, Steve Bannon, Kellyanne Conway, Brad Parscale et Jared Kushner, le propre gendre du candidat aux élections.

Principal souci pour Trump Jr : ne pas avoir clairement opposé une fin de non-recevoir à WikiLeaks. Non seulement la conversation est restée ouverte, mais il a répondu de temps en temps, réagissant aux propos, entrainant parfois même des actions plus concrètes.

S'ajoute un sérieux problème de calendrier entre père et fils. Le 12 octobre 2016, Trump pestait ainsi contre WikiLeaks, évoquant la malhonnêteté des communications de l’organisation. Deux jours plus tard, Trump Jr tweete de son côté un lien poussé par WikiLeaks par message privé : wlsearch.tk. Un site affichant un message d’outre-tombe d’un dénommé Seth Rich, assassiné le 10 juillet 2016. Un texte pointant Hillary Clinton et John Podesta, son directeur de campagne, comme responsables du meurtre. Ce après quoi Trump Jr ne répondra plus à WikiLeaks, mais sans bloquer l’échange ni supprimer son tweet.

Ces éléments sont désormais entre les mains des commissions d’enquêtes. Notez qu’il ne s’agit que de quelques éléments dans une longue série de documents accumulés depuis plus d’un an. Difficile de savoir pour l’instant si ces échanges mèneront à autre chose qu’un embarras pour le président américain, car ces messages ne semblent pas, pour l'instant, liés à la Russie.

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