L'accord signé entre Google et une partie de la presse belge francophone, dont la durée reste toutefois encore à déterminer, met en avant un véritable partenariat entre les différents protagonistes. Mais outre l'utilisation importante des services et outils de Google par la presse d'outre-Quiévrain, les articles payants et leur référencement sur Google Actualités pourraient bien être l'une des solutions majeures des journaux en ligne belges.
Le modèle payant testé avec succès à l'étranger
Souvent gratuits en intégralité dans le passé, certains sites de presse du monde entier ont tenté ces derniers temps des formules payantes. Quelques articles étaient ainsi visibles par tous, sans aucune rémunération demandée en contrepartie, afin d'attirer une forte audience. D'autres articles, plus anciens et/ou plus fouillés, sont au contraire accessibles uniquement pour les abonnés ou via un achat à l'unité.
De Médiapart au Washington Post, en passant par Le Monde et Libération, les exemples ne manquent pas, et la formule semble fonctionner pour les médias disposant d'un minimum de visibilité. En Belgique, les formules payantes sont encore assez rares, même si certains ont déjà mis en place des systèmes de ce type. Néanmoins, dès l'année prochaine, la plupart des sites belges devraient abandonner le 100 % gratuit.
François le Hodey, qui représente Copiepresse, la société gérant les droits d'auteur de la presse belge francophone et néerlandophone, a été relativement clair hier au micro du quotidien La Libre Belgique : « Nous aurions pu, l’un et l’autre, jouer la montre et tabler sur un dénouement futur avec, à la clé, des indemnisations plus importantes, mais la rapidité d’évolution de la vague numérique nous a convaincus de la nécessité d’aller de l’avant. On a observé cette évolution en 2012, ce qui nous a convaincus que le temps était venu de conclure dans la perspective de voir, en 2013, une partie du contenu des sites des journaux passer en mode payant. Il valait mieux finaliser ce conflit par un bon accord. »
Dès 2013, « une partie de la production en ligne sera payante »
Jeudi, Le Monde mentionnait déjà que le référencement des articles payants de la presse belge faisait partie de la série d'accords signés avec Google. Or La Libre Belgique, encore elle, rapporte que le journal flamand De Morgen vient d'annoncer la création d'une plateforme commune aux sites belges afin de monétiser leurs contenus : « Les sites d'information gratuite vivent peut-être leurs dernières heures. Les principaux éditeurs de presse belge ont conclu un accord pour mettre sur pied une plate-forme payante commune. Dès l'année prochaine, les éditeurs de presse veulent ainsi rendre une partie de la production en ligne payante. »
Les éditeurs francophones et néerlandophones ont donc créé une plateforme de paiement commune nommée Media ID. Pour résumer, elle permettra aux Belges d'utiliser un profil commun à tous les sites d'informations du pays, même si leurs tarifs pourront bien entendu varier selon la politique de chaque organe de presse.
« Il est normal de demander aux surfeurs de payer »
Denis Pierrard, General Manager chez IPM (La Dernière Heure-La Libre Belgique), estime qu'il « s'agit tout simplement d'une évolution capitale pour l'avenir des médias. Le modèle de la publicité sur internet a montré ses limites en terme de ressources. De plus, vu la richesse de l'information présente sur nos sites, nous estimons qu'il est normal de demander aux surfeurs de payer. »
Le message est ici on ne peut plus explicite, sachant que La Dernière Heure et La Libre Belgique, représentés par Denis Pierrard, sont pour le moment 100 % gratuit. Une situation qui appartiendra donc très bientôt au passé.