Le gouvernement prévoit un « épisode 2 » pour le plan numérique à l’école

L'attaque des clones ?
Droit 4 min
Le gouvernement prévoit un « épisode 2 » pour le plan numérique à l’école
Crédits : ianying yin/iStock

Alors que le doute plane sur l’avenir du « plan pour le numérique à l’école » cher à François Hollande, le ministre de l’Éducation d'Emmanuel Macron a annoncé avant-hier que le gouvernement se préparait à franchir « une nouvelle étape » sur ce dossier. Un « épisode 2 » qui pourrait commencer par un bilan des fameuses tablettes fournies aux élèves.

Depuis plusieurs semaines, la question se posait très clairement. Que va-t-il advenir du plan pour le numérique à l’école, en vertu duquel chaque élève de cinquième devrait en principe être équipé d’une tablette ? Le sujet fut totalement absent de la campagne présidentielle. Jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, a par ailleurs pris le soin de le passer complètement sous silence lors de la dernière rentrée...

Ce dossier est pourtant loin d’être accessoire : le précédent gouvernement avait promis un budget d’un milliard d’euros sur trois ans – le déploiement étant progressif jusqu’en 2018, et soumis au bon vouloir des établissements et départements intéressés. L’exécutif avait beaucoup misé sur ce projet, accompagné par la réforme des programmes (avec notamment l’intégration d’un éveil progressif au code), la mise en place de manuels numériques et de – maigres – journées de formation pour les professeurs.

Sur le terrain, on a rapidement constaté que l’engouement n’était pas aussi fort qu’escompté. Lors de la dernière rentrée, seul un collège sur deux était censé participer à ce fameux plan...

Le gouvernement travaille à un « épisode 2 »

Tout en restant discret quant à ses projets exacts, le nouveau gouvernement a assez clairement laissé entendre ces derniers jours qu’il n’y aurait pas de remise en cause fondamentale du plan pour le numérique à l’école.

Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État au Numérique, a tout d’abord déclaré le 27 septembre dernier devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale qu’il y aurait « un épisode deux », selon ses termes : « Oui, il y aura bien une véritable vision de ce que doit être l'éducation nationale à l'ère du numérique et le numérique au sein de l'éducation nationale, mais je laisserai la primeur des annonces [à Jean-Michel Blanquer]. »

Le ministre de l’Éducation nationale a ensuite confirmé, mardi 3 octobre devant la même commission, qu’il y aurait « évidemment » une « nouvelle étape du plan numérique dans les temps futurs, mais inspirée par quelque chose qui va au-delà du sujet des tablettes, et qui inclut notamment un fort volontarisme en matière de formation initiale et continue des professeurs ».

Fait intéressant : Mounir Mahjoubi avait lui aussi pris le soin de prendre ses distances vis-à-vis des tablettes. « Je ne suis pas un obsédé de la tablette pour tous », avait-il ainsi lancé face aux députés. « Je ne crois pas qu'il faut que 100 % de l'éducation passe par une tablette et que toutes les collectivités locales achètent massivement des tablettes à travers tout le territoire pour que tout le monde fasse sa journée avec une tablette. Par contre, à plusieurs moments de la journée, la tablette apporte des éléments de dialogue assez intéressants. »

« Nous devons faire un point sur le plan tablette »

Jean-Michel Blanquer est malgré tout resté relativement flou quant à ses intentions. « Nous devons faire un point sur le plan tablette de façon à regarder les effets qu'il a pu avoir jusqu'à présent », a déclaré le locataire de la Rue de Grenelle. Avant de poursuivre : « Nous devons aussi être attentifs à d'autres dimensions, puisque la révolution numérique ne se résume pas aux tablettes numériques – je pense notamment à la question des robots et de l'intelligence artificielle. Nous avons des enjeux à la fois pédagogiques, éducatifs, et industriels derrière cela. »

blanquer
Crédits : Assemblée nationale

Le ministre entend avoir « une vision d'ensemble » sur ce dossier, dans une approche fondée sur le « discernement ». « Je ne suis absolument pas adepte du tout numérique, pas plus que je ne suis adepte du cloisonnement vis-à-vis du numérique. Il faut simplement avoir un usage pertinent du numérique, qui est évidemment différent selon les âges de la vie », s’est vaguement expliqué Jean-Michel Blanquer.

Blanquer met en garde sur l’exposition des enfants aux écrans

L’intéressé a tout particulièrement insisté sur le fait « que nous avons de plus en plus de rapports et d'éléments pour considérer que l'exposition aux écrans avant six ans est très négatif pour les enfants ». Et le ministre d’en tirer cette conclusion : « Nous devons être attentifs à ce que la société des écrans n'apparaisse que progressivement dans la vie de l'enfant. »

Tout en reconnaissant qu’il y avait « des usages numériques extrêmement pertinents dès l'école élémentaire », Jean-Michel Blanquer s’est prononcé pour que ceux-ci soient « ciblés » et correspondent « à des méthodes et puis aussi à des temps bien circonscrits » pour les élèves de primaire. Le ministre a admis qu’au collège et au lycée, ce recours au numérique pourrait être plus « important ».

Il faudra donc attendre avant d’en savoir plus, Mounir Mahjoubi ayant lui aussi évoqué un « bilan » dont les conclusions pourraient être connues « dans les prochains mois ».

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