Valve a supprimé cette semaine 173 jeux de Steam, tous appartenant au catalogue d'un seul studio prenant plusieurs noms. La firme de Gabe Newell les qualifiait de « faux jeux », estimant qu'ils n'avaient été publiés que pour tirer profit de certains aspects de la plateforme.
Unity est un moteur de jeu très populaire chez des développeurs indépendants, notamment pour sa flexibilité, sa capacité à être porté sur à peu près n'importe quelle plateforme (console, mobile, PC...) et le faible coût de sa licence. D'autres y ont trouvé un autre avantage : le moteur est fourni avec un certain nombre d'assets (textures, modèles 3D...) ce qui facilite grandement le travail.
Il est alors aisé de réaliser rapidement de petits jeux, et de les décliner tout aussi vite avec des décors différents en alternant les modèles ou en faisant varier les textures. De quoi inonder rapidement Steam, qui a récemment ouvert en grand les portes de sa plateforme à quiconque est capable de lui donner 100 dollars pour y publier un jeu.
On prend les mêmes et on recommence
Quelques studios s'étaient spécialisés dans cet exercice, même un seul si l'on en croit Valve qui a indiqué à Polygon que « tous les mauvais acteurs n'étaient en fait que la même personne opérant sous plusieurs comptes ». Digital Airony, Silicon Echo, Zonitron Productions et quelques autres noms ont ainsi publié à eux seuls 173 jeux, soit 10 % des titres sortis sur Steam en août et en septembre.
Le studio a par exemple été capable de publier en l'espace de deux mois, un jeu, Racoon Hero, et d'en décliner cinq suites, chaque volet étant vendu pour 1,99 dollar. Des packs regroupant une trentaine de jeux d'un coup étaient toutefois proposés à la vente à des prix réduits. Et il s'en est vendu suffisamment pour que Valve s'émeuve de la pratique.
Pourquoi acheter des jeux clonés ?
L'intérêt de ces jeux était qu'ils proposaient tous des cartes Steam à échanger. Elles pouvaient être vendues pour quelques dizaines de centimes, ce qui permettait aux joueurs de racheter d'autres packs de jeux, de récupérer d'autres cartes et ainsi de suite. Le studio touchait par ailleurs une part de ces revenus. Les acheteurs des cartes pouvaient quant à eux les échanger contre des badges pour faire grimper le niveau de leur profil sur Steam.
Si Valve profite aussi de cette manœuvre en récoltant des revenus, ce qui en faisait, en théorie du moins, une situation profitable à tout le monde, la pratique du farming de cartes est interdite par les conditions d'utilisation de Steam.
L'éditeur voit également un autre souci. Si demain, des dizaines de studios se mettent à publier 80 jeux par mois dont le seul objectif est de permettre le farming de cartes, les « vrais » titres peineront davantage à se faire une place sur la plateforme. Or, les petits studios ont déjà toutes les peines du monde à se faire voir au milieu des plus de 7 000 jeux qui devraient être lancés sur Steam en 2017, si le rythme actuel se maintient (contre 5 055 en 2016 et 2 997 en 2015).
« La plateforme Steam est ouverte, mais nous demandons aux développeurs de respecter nos clients et nos règles. Spammer des jeux clonés ou manipuler les outils de notre boutique n'est pas quelque chose que nous tolérons », martèle Valve. Les prochains petits malins sont donc prévenus.