Dans un billet de blog, Google vient de confirmer qu'il proposait aux comparateurs de prix d'enchérir au sein de ses espaces publicitaires. Cette décision s'applique uniquement sur Google.com, dans les pays de l'espace économique européen ainsi qu'en Suisse. Une série de tweets vient expliquer le dispositif, détaillé dans le centre d'aide de la société.
Pour répondre aux demandes de la Commission européenne, Google pourrait séparer son moteur de recherche du service Shopping. Ce dernier devrait participer à des enchères, avec ses concurrents, pour apparaître en tête des résultats.
Selon Bloomberg, Google serait en train de se préparer à se séparer son comparateur de prix Shopping dans une division dédiée. Cette dernière devrait rester sous l'aile de Google dans les résultats financiers de la maison-mère, Alphabet.
Pour sa part, le service en lui-même devrait participer à des enchères avec les autres comparateurs pour s'afficher en tête des résultats de recherche. Jusqu'ici, il disposait d'une place de choix, sans accès possible par les services équivalents. Avec ces décisions, le groupe compterait satisfaire les demandes de la Commission européenne, qui l'a épinglé pour abus de position dominante.
Un dispositif dont on imagine mal qu'il suffise, puisque le service Shopping n'aurait qu'à proposer des sommes importantes pour chaque enchère afin de finir systématiquement premier... L'argent dépensé revenant de toutes façons dans les poches de le maison mère. Certes, la branche pourrait être officiellement déficitaire, mais le groupe aura largement de quoi éponger ce résultat négatif. Forcer Google à reverser une part fixe de ces montants aux revendeurs pourrait par exemple être de nature à éviter ce genre de dérive.
Selon Richard Stables, PDG de Kelkoo, cette solution serait pire que celle de 2013, permettant à des fournisseurs de contenus de ne plus apparaître dans Shopping, et levant quelques restrictions contractuelles. Le comparateur britannique Foundem estime qu'il s'agit du « retour de l'enchère mort-vivante ».
En juin, la direction de la concurrence de la Commission a infligé une amende record de 2,42 milliards d'euros à l'entreprise, après des années d'enquête. Google a, par ailleurs, jusqu'à après-demain pour se plier aux exigences de l'institution européenne. Celle-ci devait mieux accueillir la concurrence, par les moyens qui lui conviennent le mieux. Au-delà, une astreinte équivalente à 5 % du chiffre d'affaires mondial quotidien s'appliquera.
Les enchères entre Google Shopping et les services concurrents concerneraient un bloc d'images (avec liens) au-dessus des résultats de recherche. Chacun des dix emplacements serait ainsi sujet à enchère. Il reste donc à voir dans quelle mesure ce système, qui fournit de la visibilité au plus offrant, sera compatible avec la recherche du prix le plus bas.