Google absorbe une part de la division smartphones de HTC

Une stratégie plus mesurée
Economie 3 min
Google absorbe une part de la division smartphones de HTC
Crédits : _ultraforma_/iStock

HTC a enfin fait taire les rumeurs. Si beaucoup pariaient sur un rachat pur et simple par Google de sa division smartphones, la réalité est un peu plus compliquée. Le géant américain n'en absorbe qu'une fraction, tandis que l'entreprise taiwanaise assure ne pas quitter ce marché.

Hier, la suspension de la cotation de l'action HTC en bourse a laissé place à toutes sortes de spéculations. Certains annonçaient par exemple un rachat pur et simple du constructeur par Google, tandis que d'autres prenaient encore moins de pincettes en titrant « ça sent le sapin ».

Pour un milliard, t'as presque rien

C'est finalement Bloomberg qui a le mieux pressenti ce qu'il se tramait en coulisse. Google ne rachète pas l'intégralité d'HTC, ni même toute sa division consacrée aux smartphones. Contrairement à l'époque du rachat de Motorola Mobility (pour 12,5 milliards de dollars), le géant américain s'est contenté cette fois-ci de n'acquérir que les morceaux dont il avait besoin.

L'accord signé entre Google et HTC prévoit donc, en l'échange de 1,1 milliard de dollars, le transfert d'une partie des employés de la branche dédiée aux smartphones du géant taiwanais, ainsi qu'une licence non-exclusive sur les propriétés intellectuelles de la marque. Aucune approximation du nombre de postes concernés par cette bascule n'a été communiquée. Au 31 mars dernier, HTC comptait plus de 10 600 employés. 

Selon Google, cet accord est « un témoignage des dix années de travail d'équipe entre HTC et Google », citant des précédents comme le HTC G1 « Dream », tout premier smartphone sous Android, le Nexus One, la tablette Nexus 9, ou encore le récent Pixel. Pixel dont le remplaçant devrait être annoncé par Google dans les prochains jours.

HTC Dream
Le HTC G1 Dream, lancé en septembre 2008

HTC ne quitte pas le marché des smartphones

Du côté de HTC, il faut retenir un élément primordial : la marque ne quitte absolument pas le marché des smartphones, ce même si sa part de marché s'est réduite à peau de chagrin au fil des ans. Le constructeur affirme ainsi avoir des équipes travaillant sur son prochain terminal haut de gamme (ou flagship) devant prendre le relais du U11 lancé en mai 2017. Ce dernier profite d'ailleurs depuis quelques jours (aux États-Unis uniquement et via le Google Play Store) d'une application permettant de faire appel à Alexa, l'assistant personnel conçu par Amazon

HTC garde également la main sur sa division consacrée à la réalité virtuelle, devenue cruciale grâce au succès rencontré par le casque Vive, développé conjointement avec Valve. 

Il reste maintenant à voir si les éléments toujours dans le giron de l'entreprise taiwanaise permettront d'assurer sa rentabilité à moyen terme. Le chèque signé par Google devrait suffire à couvrir les pertes du groupe pendant 3 ans, si elles continuent à leur rythme actuel (350 millions de dollars en 2016). 

Un passif délicat pour Google

Si du côté de Google cet accord est vu comme une grande victoire, son historique d'acquisitions dans le domaine des smartphones n'est pas vraiment à son avantage. On souviendra notamment du rachat de Motorola, annoncé en grande pompe en 2011 pour 12,5 milliards de dollars qui avait rapidement tourné au fiasco.

Google avait fini par retomber sur ses pattes en revendant ce qui pouvait encore l'être (à l'exception des brevets). Lenovo avait hérité des smartphones pour 2,91 milliards de dollars, tandis que les set-top box avaient trouvé preneur chez Arrisi pour 2,35 milliards.

Cette fois-ci la donne pourrait être différente. Le climat environnant a quelque peu changé avec Amazon qui poursuit sa poussée dans le domaine du hardware avec son enceinte connectée et des appareils qui profitent des progrès de l'intelligence artificielle. Avoir la main sur le matériel et les spécifications des capteurs qu'ils embarquent peut permettre de faciliter l'intégration de ces technologies. Un point sur lequel Apple dispose d'un net avantage en contrôlant l'ensemble de son écosystème. 

La présentation du prochain smartphone de Google le 4 octobre sera certainement révélatrice de la stratégie que compte embrasser le géant américain dans ce domaine. Heureusement, l'attente ne devrait plus être très longue. 

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