Pressenti au début de l'été, le fameux tour de table de Slack a bien eu lieu, mais avec un montant plus faible que prévu. L'éditeur a ainsi récolté 250 millions de dollars auprès notamment de Softbank, pour une valorisation de 5,1 milliards de dollars.
En juin dernier, Recode ébruitait la volonté de Slack de procéder à un nouveau tour de table, plutôt conséquent : un minimum de 500 millions de dollars, sur une valorisation de 5 milliards. Des chiffres vertigineux, qui l'étaient toutefois moins que ceux avancés lors d'autres tractations rapportées alors par nos confrères de Bloomberg, qui affirmaient qu'Amazon avait évoqué une offre de rachat à 9 milliards de dollars.
Trois mois plus tard, le fin mot de l'histoire est enfin connu, et il est un peu moins sensationnel qu'escompté.
Le fonds géant de Softbank à la manœuvre
Slack n'a finalement levé que 250 millions de dollars, soit moitié moins que la somme escomptée jusqu'ici. Cet investissement valorise néanmoins l'entreprise dans les hauteurs attendues, à savoir à 5,1 milliards de dollars. Le verre est donc à moitié plein, plutôt qu'à moitié vide, d'autant plus que la valeur de l'entreprise a nettement grimpé depuis son dernier tour de table (200 millions de dollars avec une valorisation de 3,8 milliards en avril 2016).
À la tête de cette nouvelle levée, on retrouve le Vision Fund mené par le géant nippon SoftBank. Celui-ci est pour rappel doté de 100 milliards de dollars et investit activement depuis plusieurs mois dans de très nombreux domaines. Un assaut qui s'étend des biotechnologies (avec 1,1 milliard de dollars dans Roivant), le co-working avec WeWork (4,4 milliards de dollars), tandis que des discussions ont lieu avec Uber autour d'un chèque de 12 milliards de dollars.
250 millions, mais pour quoi faire ?
Dans un entretien avec Bloomberg, Slack explique que cet arrivage d'argent frais servira à sa « flexibilité opérationnelle ». En d'autres termes, cet somme n'a pas de vocation bien précise. L'entreprise ajoute d'ailleurs qu'elle était loin d'être en mal de liquidités et dispose encore d'une bonne partie des 591 millions de dollars qu'elle a levés jusqu'ici.
Le but de ce tour de table serait finalement de rassurer les clients de Slack. « Les plus gros d'entre eux sont très conservateurs. S'ils bougent des dizaines de milliers de personnes vers Slack, ils veulent s'assurer que nous sommes là pour durer. Et cela aide aussi à convaincre des recrues potentielles. Nous devons toujours faire face à Facebook et Google sur ce point, et ils font des offres substantielles », déclare l'entreprise.
Les revenus sont là, l'introduction en bourse approche doucement
À l'heure actuelle, Slack revendique un peu plus de 9 millions d'utilisateurs chaque semaine, et 6 millions par jour en moyenne. Parmi eux, 2 millions auraient souscrit à une offre payante, ou en profitent au travers de 50 000 entreprises clientes. De quoi générer environ 200 millions de dollars par an.
Cette nouvelle levée de fonds soulève encore une fois l'éventualité d'une prochaine introduction en bourse. Pour l'heure, la direction de Slack se dit ouverte à cette idée, mais si cela doit se faire, ce ne sera pas avant la fin 2018. De quoi laisser un peu de temps à la société pour grandir, ou se faire avaler par un plus gros.