Peu après la commercialisation officielle de Windows 8, on apprenait que Steven Sinofsky, chef de la division Windows chez Microsoft, démissionnait. Il a été remplacé par Julie Larson-Green, elle-même l’une des responsables de la section. Au cours d’une interview, elle a révélé divers aspects du travail sur Windows 8 et a discuté d’autres sujets tels que l’impact de l’iPad ou encore de la transition vers le tactile.
Julie Larson-Green a remplacé récemment Steven Sinofsky après le départ de ce dernier dans un contexte brumeux. De nombreux témoignages indiquaient qu’en dépit de capacités hors normes à diriger une très grande équipe, le manque de communication avec les autres divisions pouvait être dommageable.
« Une personne seule ne peut pas tout faire »
De fait, l’arrivée d’une nouvelle tête soulève des questions sur le rôle de l’ancien responsable : « Steven est un esprit et une personne extraordinaires, mais une personne seule ne peut pas tout faire. Il s’agit avant tout de l’équipe que nous avons créée et de la culture que nous avons mise en place pour l’innovation » indique-t-elle dans une interview. Un commentaire qui en dit assez long sur la concentration des pouvoirs dans les mains d’une seule personne jusqu’ici.
Puisque l’on parle d’innovation, Julie Larson-Green a été interrogée sur le passage au tactile. Il s’agit pour elle d’une évolution logique : « Lorsque Windows a été créé il y a 25 ans, les hypothèses sur le monde, sur ce que l’informatique pouvait faire et comment les gens pourraient s’en servir étaient complètement différentes ». Elle explique qu’avec Windows 8, l’objectif était de proposer une vue de synthèse qui ne nécessiterait pas de lancer plusieurs fenêtres pour avoir les informations importantes.
Dans un monde où elle estime que la majorité des PC vendus seront équipés d’écrans tactiles, elle insiste toutefois sur un point particulier : il ne s’agit pas d’une réaction au succès des appareils Android et iOS. Elle raconte ainsi comment, en juin 2009, Microsoft planifiait déjà les grandes lignes de Windows 8 et de son ergonomie, avant même que Windows 7 ne soit sorti et que le premier iPad ne soit confirmé : « Je n’ai vu l’iPad qu’après que notre design soit prêt. Nous étions excités. Beaucoup de ce qu’ils faisaient sur la mobilité et le tactile étaient similaires à ce que nous pensions ». Elle note toutefois des différences : « Nous ne voulions pas des icônes statiques sur le Bureau mais des vignettes dynamiques qui représenteraient un tableau de bord de votre vie ».
« Nous cherchons l’impression sur le long terme »
Un autre thème intéressant a été en outre abordé : la cassure dans les habitudes avec Windows 8. Julie Larson-Green s’est notamment exprimée sur la dualité des deux interfaces dans le système : « C’était clairement un choix d’avoir les deux environnements. Un doigt ne pourra jamais remplacer la précision d’une souris. Il sera toujours plus simple d’écrire sur un clavier que sur un écran. Nous ne voulions pas que vous ayez à faire ce choix ». Une réponse qui devrait rassurer ceux qui ont peur que le tout tactile n’envahisse définitivement l’informatique au détriment du reste. Consciente toutefois des difficultés que rencontrent les utilisateurs dans les premiers temps sous Windows 8, elle reste confiante: « Nous cherchons l’impression sur le long terme plutôt que la première dans les 20 minutes qui suivent le déballage », tout en reconnaissant que plus l’utilisateur voudra utiliser Windows de la manière habituelle, plus l’expérience sera complexe.
Elle a aussi confirmé que la Surface servait, à la manière des Nexus de Google, à paver la route pour les partenaires : « Le grand public a besoin de temps pour s’ajuster aux nouveaux, mais l’industrie également […]. Surface est notre vision de ce que devrait être un appareil Windows 8 ». Toutefois, bien qu’elle aborde la pluralité des appareils Windows, il faudra attendre : les tablettes Windows 8/RT sont toutes semblables, avec une même dalle 10,6 pouces avec des puces Snapdragon S4 ou Tegra 3.