La bande de fréquence des 700 MHz va progressivement passer de la TNT aux opérateurs de téléphonie mobile pour la 4G. Les dates de transition sont désormais connues précisément pour toute la France, avec un début des hostilités le 3 octobre 2017. De leur côté, les téléspectateurs devront lancer une recherche des chaines.
En novembre 2015, l'Arcep mettait aux enchères la bande des 700 MHz. Quelques jours plus tard, le verdict tombait : les opérateurs avaient mis 2,8 milliards d'euros sur la table pour ses fréquences dites en « or » car elles portent loin et pénètrent mieux dans les bâtiments. Free Mobile et Orange obtenaient alors 10 MHz, contre 5 MHz pour Bouygues Telecom et SFR.
Problème, cette bande de fréquences est encore aujourd'hui utilisée par la TNT, un réaménagement est donc nécessaire afin que la télévision laisse sa place à la téléphonie mobile, les deux ne pouvant pas cohabiter. La France était alors découpée en huit zones, avec un étalement progressif jusqu'au 30 juin 2019 « au plus tard », mais les détails étant encore à définir. Ils sont désormais connus.
Une partie du sud de la France va arrêter la TNT sur les 700 MHz dans 3 semaines
Première région concernée : la région parisienne qui a arrêté la TNT sur les 700 MHz depuis le 5 avril 2016. Bouygues Telecom avait d'ailleurs été le premier à réagir avec la première activation d'antenne sur les 700 MHz dans le 13e arrondissement de Paris dès le 6 avril... Une annonce médiatique pour marquer le coup, plus qu'un réel déploiement puisque cette antenne est restée la seule pendant des mois. Aujourd'hui encore, l'opérateur n'en a que 13 en service.
La prochaine échéance approche (au plus tard le 31 décembre 2017 selon l'Arcep) et l'ANFR vient de dévoiler son plan de bataille. L'Hexagone est désormais découpé en 13 zones et le premier réaménagement aura lieu le 3 octobre 2017 dans le sud de la France (Marseille, Avignon, Toulouse). Il sera suivi par la phase 2 le 21 novembre dans le sud-est (Hyères, Toulon, Nice, la Corse, etc.). La 13e et dernière phase se déroulera le 25 juin 2019. Au total, 1 478 sites auront alors été réaménagés.
La carte de transition de l'ANFR pour la TNT, celle de l'Arcep pour les opérateurs (ils peuvent activer des antennes dès le lendemain).
Une opération à faire après le jour J : relancer une recherche des chaines
Comme on peut le voir sur les deux cartes précédentes, toutes les phases de l'ANFR se déroulent dans les délais qui avaient été annoncés par l'Arcep. Il s'agit donc de préciser les « au plus tard » de l'ancienne carte, mais aussi de donner des informations sur la manière dont les opérations vont se dérouler.
Tout d'abord, l'ANFR précise qu'il ne faut pas changer de décodeur cette fois-ci, contrairement au passage du MPEG-2 au MPEG-4 qui nécessitait parfois une mise à jour matérielle. Pour les immeubles, il faut vérifier les installations avant la date de réaménagement : « Les bailleurs, syndics et gestionnaires d’immeubles recevant la télévision par une antenne "râteau" collective doivent contacter un antenniste en amont afin de vérifier les installations de réception. Il est en effet souvent nécessaire d’adapter ces installations pour continuer à recevoir les chaînes existantes quand elles changent de fréquences » explique l'ANFR.
Dans la matinée du jour J, c'est-à-dire quand la TNT quitte définitivement la bande des 700 MHz (voir le calendrier ci-dessus), il faudra lancer une recherche des chaines afin de toutes les récupérer. Le site RecevoirlaTNT.fr donne des conseils par marque de téléviseur, tandis que le centre d'appel (0970 818 818, numéro non surtaxé) restera ouvert jusqu'à 22 heures les jours de réaménagement au lieu de 19h.
Des campagnes d'informations ciblées seront lancées 20 jours avant la date de changement des fréquences. Des spots TV seront également diffusés durant deux semaines avant le changement.
Toutes les chaines de la TNT ne sont pas concernées
Suivant les cas, vous n'aurez pas un écran noir après le changement des fréquences, mais simplement des chaines qui pourraient ne plus être accessibles. Dans le cas de Toulouse, l'émetteur Lafilaire qui couvre la ville sera réaménagé le 3 octobre, mais seul le multiplex RX1 est touché.
« Ce qui aura pour conséquence pour les téléspectateurs de la zone de perdre provisoirement le multiplex R1, composé essentiellement de chaînes du service public. Les autres chaînes continueront à être reçues par les téléspectateurs de la zone » explique l'agence nationale des fréquences :
Des aides disponibles, sous condition évidemment
Comme pour le passage au MPEG-4, des aides financières sont disponibles pour les personnes qui rencontreraient des problèmes de réception une fois la recherche des chaines : 120 euros maximum pour adapter l'antenne râteau individuelle ou jusqu'à 250 euros pour passer à un autre mode de réception (xDSL, satellite, câble, fibre optique). Vous pouvez les demander jusqu'à six mois après le réaménagement des fréquences.
Pour les gestionnaires d'immeuble, 500 euros maximum peuvent être obtenus afin de réaliser des travaux sur les antennes. Les aides sont ouvertes quatre mois avant la date de changement, et jusqu'à six mois après. Dans tous les cas, une facture devra évidemment être présentée. Tous les détails se trouvent par ici.
Quand les opérateurs pourront déployer de la 4G ?
Une fois la bande de 700 MHz libérée par les chaines de la TNT, les opérateurs ne pourront pas directement commencer à déployer leurs antennes sur les zones concernées. En effet, le calendrier de l'Arcep (avec un découpage en huit zones) est déjà fixé depuis des mois et les opérateurs doivent s'y tenir pour le moment.
Par exemple, dans les villes de la phase 1, les opérateurs devront attendre le 1er janvier 2018 pour activer des antennes sur les 700 MHz alors que les chaines l'auront quitté depuis le 3 octobre 2017. L'ANFR nous précise néanmoins qu'elle travaille avec le régulateur des télécoms afin de voir si un aménagement du calendrier est possible.
Quoi qu'il en soit, Free Mobile est pour le moment quasiment le seul à investir dans cette bande de fréquence. Une situation pas surprenante étant donné qu'il ne dispose pas de fréquences dans les 800 MHz, contrairement à ses trois concurrents. Le trublion dispose ainsi de 847 antennes en service, pour 1 120 autorisations, contre respectivement 11 et 23 pour Bouygues Telecom. Orange n'a qu'une seule autorisation (aucune antenne active), tandis que SFR n'a aucune autorisation.