Le sempiternel « je n’ai rien à cacher », opposé dès lors qu’est abordée la question de la surveillance, privée ou étatique, a inspiré le réalisateur Marc Meillassoux. L’occasion d’échanger avec lui sur Nothing to Hide, son documentaire actuellement à l'affiche et bientôt mis en ligne sous licence Creative Commons.
Avec la journaliste Mihaela Gladovic, son réalisateur Marc Meillassoux a mené une expérience avec un certain Mister X. L’idée ? Ausculter l’ensemble des métadonnées de son smartphone et lui présenter ensuite, devant caméra, les résultats de cette récolte. Cette mise à l’épreuve est ponctuée de plusieurs interviews, avec William Binney et Thomas Drake (lanceurs d'alerte de la NSA), Jérémie Zimmerman, Louis Pouzin, des hackers, chercheurs, etc.
Nothing To Hide a déjà été diffusé lors de nombreux festivals et conférences au travers de six pays. Il est à l’affiche actuellement à Paris au cinéma Saint-André-des-Arts. Le 30 septembre, il sera mis en ligne sous licence Creative Commons, en quatre langues. En attendant, Marc Meillassoux revient dans nos colonnes sur son documentaire, en débutant par sa genèse.
Comment vous est venue l’idée de ce documentaire ?
Assez progressivement. En 2014, spécialisé en économie, je faisais à Berlin plusieurs papiers sur la nouvelle scène des startups européennes. Nul en informatique, j’étais d’une certaine manière paralysé par les révélations Snowden, même si j’en devinais la gravité.
Au fil de mes échanges, j’ai rencontré des gens de la scène hacker. On m’a parlé des cryptopartys. J’y suis allé pour combler mes lacunes, toujours à Berlin, où il y a deux à trois rendez-vous de ce type par semaine. J’ai trouvé cela très intéressant, mais, à mesure que j’ai essayé de partager mes enseignements autour de moi, je me suis heurté à ce que j’avais déjà entendu : « La surveillance ? Mais moi je n’ai rien à cacher. Ils peuvent venir ! »
J’avais envisagé d’abord écrire sur le sujet, mais il y avait déjà des tribunes comme celle de Laurent Chemla et les exigences de l’exercice m’ont dissuadé de m’adresser aux gens par cette voie.
Au même moment, j’ai rencontré la journaliste Mihaela Gladovic qui bossait alors sur la vie privée et le numérique dans une télévision locale.
J’ai commencé à aller avec elle à ces cryptopartys, à des conférences sur la protection des données, à Re-Publica deux années de suite, au CCC à Hambourg, en plus des rencontres notamment avec Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil croisée à Berlin, Jérémie Zimmermann, Louis Pouzin, bref des personnes qui avaient des choses à dire. Comme dit Ruffin, j’ai fait ce documentaire par accident. Je n’aimais d’ailleurs pas trop le format télé, et n’avais que peu de connaissances en cinéma. On a donc opté pour la vidéo.
Pourquoi avoir opté pour un financement participatif ?
Au début, nous étions deux néophytes, fleur au fusil. Nous n’avons même pas pensé à emprunter les circuits traditionnels des boites de production. On avait pour objectif de diffuser sur Internet, sans illusion de pouvoir gagner de l’argent, vendre ce doc, etc.
Pourquoi Internet ? Car je trouve qu’il y avait à l’époque peu de choses sur le sujet. Il y a bien une page Wikipédia, des articles, mais rien de convaincant à mon goût. En optant pour le format vidéo mis en ligne, on s’est dit aussi que les internautes tomberaient dessus lorsqu’ils saisiraient « rien à cacher » sur un moteur.
Bref, pour l’expérience avec Mister X, outre les nombreux déplacements, nous avions besoin de vrais caméramans, d’une équipe à la hauteur pour l’étalonnage, le mastering audio, etc. Nous avions alors sollicité 10 000 euros par crowdfunding. On les a eus en deux semaines et même 15 000 euros à la fin du mois de lancement. Certes, un documentaire à 15 000 euros n’existe pas au niveau professionnel, mais avec, nous avons pu payer des personnes, au moins à tarif réduit. Je me suis aussi chargé du montage, de la distribution… Nous avons tout fait hors circuit, sans boite de production, sans chaînes de télévision, sans distributeur.
Nous avons bien eu deux offres de distribution et deux autres de tourneurs pour les salles de cinéma, mais avec des contraintes de calendrier. On nous a demandé par exemple d’attendre 4 ou 6 ans, alors que nous nous posions la question d’une mise en ligne en libre accès ! Nous avons donc refusé. Un point que nous avions sous-estimé : cette démarche a été une campagne de communication énorme. Aujourd’hui encore, beaucoup de gens s’en souviennent !
Avez-vous eu d’autres sources de financement ?
On nous a prêté du matériel, alors que ces opérations représentent de grosses valeurs dans le milieu, avec des budgets à la journée. Ces modalités peuvent être évaluées à 10 000 euros environ.
Et vous avez opté pour une licence Creative Common…
Il y a clairement une mentalité qui nous a convaincus : une licence libre, gratuite, l’idée d’un bien commun… à force de trainer avec des hackers et des gens qui bossaient sur le libre, et par respect pour eux, on se devait d’opter pour une telle licence.
Mais le doc n’est toujours pas en libre accès…
Il le sera à partir du 30 septembre, mais j’essaye entretemps de faire venir un peu les gens au cinéma.
Quel est le fil conducteur de Nothing to Hide ?
Il est de se demander quelle société nous sommes en train de construire, à répéter unanimement, et avec beaucoup de suggestions de la part de différents pouvoirs, entreprises et personnes comme Eric Schmidt, qu’on a rien à cacher. Ce n’est peut-être pas de la haute philosophie, mais on s’interroge sur la place de l’humain lorsque nous acceptons la surveillance à un niveau jamais connu dans le passé.
Dans le documentaire, Mister X est un mec très intelligent, dans son temps, actif, très créatif. Cet acteur Luxembourgeois qui vit à Berlin, utilise la technologie et est au courant de toutes ces questions. Pour autant, il trouve tellement plus simple de se dire « ce n’est pas grave, je n’ai rien à cacher » que de se prendre la tête. S’il y a quelqu’un qui n’a rien à cacher, c’est bien lui. Il sait ce qu’est l’espace public, il est extraverti pour ne pas dire exhibitionniste.
Je lui ai donc proposé de mettre un spyware sur son smartphone puis de glaner toutes les listes de contacts, les relations sur Facebook, WhatsApp, Messenger, les informations de géolocalisation, etc., bref toutes les métadonnées sans donc toucher aux contenus. Le fruit de cette collecte a ensuite été confié à Claudio Agosti, informaticien cofondateur de GlobaLeaks, et Klara Weiand, analyste de données. Je leur ai donné très vite cette masse de données, en encadrant ce traitement par une lettre rédigée par un avocat. Un peu plus d’un mois plus tard, le résultat a été présenté à Mister X.
Que répondez-vous aujourd’hui à ceux qui n’ont rien à cacher ?
À chaque fois que j’en discute avec des personnes, chacun finit par comprendre qu’il a des choses à cacher, mais pour des raisons très différentes. Les uns m’évoquent la peur que le fisc ait accès à certaines de leurs données, d’autres ont une personne dans leur famille qui souffre d’une maladie mentale et du coup sont sensibilisés à la notion de vie privée. D’autres encore n’ont pas envie d’avoir de « crédit rating », des mauvaises notations par des compagnies d’assurances ou des banques.
Il y a aussi des gens d’origine étrangère, venant de pays compliqués, Russie, Syrie, Tunisie… Les Russes savent que ce sont des techniques du KGB qui ont toujours cours. Les gens qui ont de la famille dans des pays autoritaires s’en rendent compte aussi très vite, tout comme ceux qui ont une culture historique ou politique.
Est-ce que depuis, votre relation aux nouvelles technologies a changé ?
Énormément. Hier, j’ai passé trois heures à réinstaller mon nouveau Linux sur l’un de mes PC, mais pour le montage je suis encore sous Windows. Je suis repassé néanmoins sur un vieux téléphone, un Nokia 3310. J’appelle et j’écris en clair, ce n’est pas très classe, mais l’avantage est que je n’ai pas d’Internet, pas d’appli, pas de trackers. Il me faudrait cependant un smartphone, dont les batteries soient amovibles, car cela me manque d’échanger avec certaines personnes sur Signal.
J’ai complètement abandonné Google, sauf YouTube que je fais tourner sur Tor. J’utilise aussi DuckDuckGo et à la place de Google Maps, j’utilise Open Street Map. Plutôt que Gmail, j’ai pris une nouvelle adresse mail payante auprès d’une startup à Berlin gérée par des gens en lesquels on peut relativement avoir confiance. On est anonyme, on paye en cash à un guichet, un euro par mois.
Je refuse aussi les selfies, je ne veux plus être sur les photos. Lorsque je ne veux pas être le « chieur » de service, j’ai des stratégies, je me gratte le nez au moment de la prise de vue… J’ai la conviction que toutes ces choses-là seront tôt ou tard utilisées pour nourrir des bases de données biométriques. J’essaye aussi de faire de l’ « obfuscation », de compartimenter mes données, etc.
Avant cette démarche, je ne comprenais pas ce que me disait Jérémie Zimmerman lorsque je lui demandais de nous donner des solutions pratiques. Lui, refusait, m’expliquant qu’il revient à chacun de prendre l’habitude de réfléchir sur ce qui se passe quand il clique ici, sur la présence de tierces parties qui suivent sa connexion, sur ce qu’est Tor.
La vie n'est-elle pas plus difficile ? N’apparaissez-vous pas comme une sorte de parano ?
J’essaye de suivre cette voie non en mode parano, mais plus comme un jeu ou un challenge en me demandant à chaque fois comment faire pour diminuer, par exemple d’un tiers, les traces que je laisse sur Internet.
Il faut s’y habituer, développer des stratégies. C’est vrai que Google Search est le meilleur des moteurs, puisqu’il se sert de nos données. Moi, j’utilise DuckDuckGo, je vais sur Tor. J’essaye aussi d’autres moteurs : Bing, Yahoo, etc. Ce sont des gymnastiques qui sont « galère », au début, ensuite on comprend et la routine s’installe. Autre exemple, avant d’aller quelque part, je prévois de regarder l’adresse, comme quiconque le faisait avant. Au final, le jeu en vaut la chandelle.
Les gens ne me prennent pas pour un parano, ça les interpelle aussi de se dire qu’on peut encore essayer de passer entre les goutes.
L’attention du documentaire se porte sur la surveillance étatique davantage que celle des entreprises privées, pourquoi ?
Les raisons sont un peu triviales. Nous n’avons pas eu de réponse de Google ou Facebook et les histoires qu’on aurait pu traiter étaient compliquées. L’une exigeait par exemple d’aller en Argentine pour enquêter sur une manipulation portant sur l’histoire des îles Malouines, où des tendances avaient été poussées sur Facebook aux dépens d’autres. Cela aurait été très intéressant de déceler une connivence, mais nous n’avions pas les moyens. On avait trouvé aussi une jeune Allemande qui n’avait pu entrer aux États-Unis, car elle disait sur Facebook qu’elle allait y être jeune fille au pair.
Après, il a fallu faire des choix. On montre tout de même que Mister X est suivi pour 70 % de ses connexions par Facebook. Nous n’avons cependant pas trop mis l’accent sur ce que pouvait perdre l’individu, préférant s’interroger sur les problèmes de société et, en ces temps un peu troubles, sur le rôle des agences dans la surveillance avec toutes les mesures à leur disposition.
C’est vrai qu’à terme, Facebook, fort de ses deux milliards d’utilisateurs, va poser des problèmes et devenir très dangereux en termes de vente de données, de pouvoir sur les individus, de connaissance de l’intégralité de nos vies, savoir à quelle heure nous nous levons, couchons, nos maladies, nos relations, nos activités sportives, etc.
Vous n’avez pourtant pas recueilli les témoignages des partisans de ces mesures, des ministères…
Nous avons contacté le ministère de l’Intérieur français, en Allemagne, l'Office fédéral de police criminelle (Bundeskriminalamt, ou BKA), nous n’avons jamais eu de réponse, soit parce qu’ils n’ont pas jugé le projet crédible, soit qu’ils ne voulaient pas répondre. Je n’en sais rien.
Ils ont cependant très peu d’arguments dans leur camp. Après les révélations Snowden, la Maison-Blanche avait mandaté deux commissions, la Privacy and Civil Liberties Oversight Board (voir notre actualité) et la Telecommunication and Information Board, sous la houlette d’un ancien de la CIA, afin d’analyser l’impact des programmes de surveillances de masse sur le terrorisme.
Ils en sont arrivés eux-mêmes à la conclusion que cela n‘avait déjoué aucun attentat, mais qu’en plus cela n’avait apporté aucune information concrète pour identifier un terroriste, sauf dans un cas, celui d’un chauffeur de taxi californien qui avait envoyé 8 500 dollars en Somalie (voir cet article de Mediapart, ndlr).
Leur argument-choc, c’est le combat contre le terrorisme. Comme le dit dans le documentaire William Edward Binney, l’ex-directeur technique de la NSA, il n’y a pourtant aucun élément. Au contraire, il existe des éléments qui réfutent leur approche.
Commentaires (86)
#1
Il est temps d’avoir un délire globale dans l’os ou le navigateur pour configurer ce qu’ont souhaite quoi envoyer et à qui ( et quand ? ). Pour certains j’ai envie de me la jouer open bar parce que ça leur donne un vrai coup de main alors que chez d’autre j’ai envie de tout bloquer.
Avec la recrudescence de toutes les merdes connectées ( jusqu’au vibromasseur ) ont à absolument besoin d’avoir le contrôle sinon c’est nos appareils qui vont nous contrôler via des ciblages très précis.
Pour le moment ont vois bien que pour le lambda il est difficile et contraignant de contrôler sa vie privée. Installer linux, utilise un dumbphone, ect :/ Sans parler de l’inpact sur les gens qui l’entourent, genre la cousine qui prend une photo à table et qui la poste sur facebook… Tag automatique, c’est possible à bloquer non ? D’ailleurs au passage facebook est une vrai horreur à configurer.
#2
C’est assez drole cette focalisation sur les problèmes de surveillance étatique et pas sur celles des sociétés privées.
Pour rappel, un état (même de droit) peut avoir accès à vos comptes bancaires, à vos métadonnées d’appels téléphoniques (géocalisées avec l’utilisation des smartphones) + mise sur écoute et installation de mouchards en cas de besoin pour une enquête par exemple.
Ce que je trouve bien plus alarmant c’est la propension par mes concitoyens de tout mettre sur les réseaux sociaux. C’est pourquoi l’angle pris par ce documentaire est complètement à côté de la plaque: comment vouloir faire comprendre à des personnes accrocs aux réseaux sociaux qu’ils ont des choses à cacher quand on ne parle pas du tout de ce phénomène ?
#3
Curieux de voir ce doc, dommage qu’il soit pas dispo tout de suite (vacances " />)
Mais oui je trouve la tâche impossible de faire comprendre aux gens qu’il faut pas tout partager, tout raconter, tout montrer.
“J’ai rien à cacher”. Ah donc je peux installer une webcam dans ta douche et ta chambre ? " />
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Je trouve dommage que cet article soit réservé aux abonnés.
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Ce que tu me réponds c’est de la parlotte et une tentative de justification de ce que le documentaire ne traite pas.
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Comme tous les autres il sera ensuite accessible à tous :)
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Je confirme, si ça peut permettre d’instruire les gens
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" />" />" />
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Je le fais régulièrement, mais je n’ai pas l’envie de le faire plusieurs dizaines de fois présentement.
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Un lien quelconque avec “Monsieur X” de France inter ?
Qui est Monsieur X ? - L’Instant M sur France inter - 18/06/2015
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Y a plus d’un ami qui aurez besoin de lire ça aussi… :)
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C’est très intéressant ce sujet, et on passe son temps a se faire inonder de “Tout le monde te surveille”. Ils sont en revanche beaucoup plus rares ceux qui proposent des solutions.
Concrètement, on fait quoi?
Aucune envie de retourner a l’age de pierre numérique comme le monsieur. Pour un tracker dont on se débarrasse, c’est 10 autres qui continuent a nous suivre partout. Finalement la meilleure facon de se cacher c’est peut-etre de continuer a alimenter cette machine infernale a données.
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" />" />
… " /> gigafuck en effet
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Je passerai sur son utilisation d’un nokia, mais je trouve oui que ce type est parano… éviter d’être sur les photos de sa famille?????
Éviter sur celles qui iront sur le web, ok, mais toutes? c’est exagéré.
Pour le reste rien à dire, curieux de regarde ce docu. Et plutôt d’accord.
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#43
Avant cette démarche, je ne comprenais pas ce que me disait Jérémie
Zimmerman lorsque je lui demandais de nous donner des solutions
pratiques. Lui, refusait, m’expliquant qu’il revient à chacun de prendre
l’habitude de réfléchir sur ce qui se passe quand il clique ici, sur la
présence de tierces parties qui suivent sa connexion, sur ce qu’est
Tor.
Oh pinaise… Ca m’étonne de Zimmerman ? C’est tellement plus facile de ne parler qu’à des initiés ! Pourtant le but de la QdN (je sais qu’il est parti) c’était pas justement de démocratiser et de parler à un public qui n’y comprend pas grand-chose ?
Plutôt que Gmail, j’ai pris une nouvelle adresse mail payante auprès
d’une startup à Berlin gérée par des gens en lesquels on peut
relativement avoir confiance. On est anonyme, on paye en cash à
un guichet, un euro par mois.
1€ par mois ? J’aimerais bien avoir le nom de cette startup. Ca me paraît peu cher pour le service “sécurisé” qu’on en attend (ou alors, je me fais enfler en payant 5€ par mois " />)
Je refuse aussi les selfies, je ne veux plus être sur les photos.
Lorsque je ne veux pas être le « chieur » de service, j’ai des
stratégies, je me gratte le nez au moment de la prise de vue…
Je fais pareil " /> En général, j’appuie mon menton dans le creux de la main, avec juste le majeur relevé. Comme ça même si je suis visible, je fais passer le message. Ca sert à rien mais ça soulage " />
#44
Certes mais ce n’est pas parce que c’est grand public qu’on est obligé de ne parler de rien. L’envoyé spécial sur la surveillance était tout autant (même plus) grand public, pourtant c’était bien plus concrêt, avec des exemples marquants (la double peau pour copier une empreinte digitale, etc.).
#45
Pour l’OS de téléphone, il est possible d’utiliser une ROM alternative (CM ou LineageOS par exemple) et de ne pas installer les services Google (handicapant pour certaines utilisations). Tu peux y installer un bloqueur de publicité (par exemple AdAway) et un Firewall. Ensuite la fuite des données vient principalement des applications que tu installes (il existe pas mal d’applications Open Source et même des stores dédiés).
Pour Facebook, c’est possible via navigateur non ? (même si ça complique aussi les choses, mais je dirai que le problème ne vient pas tellement de l’application mais de Facebook lui même).
Il existe pas mal d’alternatives (parfois moins bien faites mais plutôt logique quand on ne dispose pas des mêmes moyens) pour à peu prêt tout mais si on veut que les mentalités changent rester passif et continuer de donner une légitimité à tous les services que l’on ne considère pas éthique ne semble pas être la meilleure des solutions (et cela ne s’applique pas uniquement à ce sujet-ci).
C’est pourquoi certains militent, boycottent ou informent sur ce genre de pratiques. Après il n’appartient qu’à nous d’agir ou non.
#46
Je suis repassé néanmoins sur un vieux téléphone. J’appelle et j’écris en clair. J’ai complètement abandonné Google, ai pris une nouvelle adresse mail payante auprès d’une startup à Berlin. Je refuse aussi les selfies, je ne veux plus être sur les photos. J’essaye aussi de faire de l’ « obfuscation », de compartimenter mes données.
Ne pas laisser de traces numériques est un effort important qui amène des contraintes quotidiennes. De plus, c’est un comportement “singulier” qui risque surtout d’attirer l’attention des autorités, c-a-d l’effet contraire de celui recherché:. " />
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#48
#49
Il faut activer Tor si tu veux utiliser les groupes de conversation Facebook depuis un navigateur. Et il passe son temps à te demander de confirmer ton identité : logique tu bouges tout le temps.
#50
Ben sur apple, si tu désactives pas l’option, ca part direct sur l’icloud.
Au même titre que tes contacts, tes notes, etc…
#51
Moi j’ai vraiment rien à cacher, mais je n’ai surtout pas envie qu’on me surveille.
Qu’on me fiche la paix, voilà ce que je veux.
#52
Si tu es sur NXI, tu utilises Google. En permanence.
#53
nope…
(vive request policy)
#54
-Pas besoin de le remplacer par une brique, tu peux juste refuser le partage de position au premier allumage au lieu de faire “suivant” le plus vite possible sans lire.
-Privacy badger, script safe, ou laisser tomber cette connerie
-Avec l’usage de pare-feu
-Pareil
#55
Peut-être qu’ils mettent TOUT en ligne ?
#56
Mmmh pardon ?
#57
#58
J’inverse que dalle, perso, c’est tout désactivé chez moi.
Sauf les notes et les contacts.
#59
Je pense qu’il par le de Posteo. Ça correspond niveau tarif et localisation.
#60
Des solutions existent:
- Pour le smartphone Lineage OS avec F-Droid.
#61
Il répond juste à la justification bancale du “rien à cacher” par une mise en situation suffisamment clair pour faire comprendre la différence entre vie privé et rien à cacher.
Tu n’as rien à cacher, certes, mais tu veux pas non plus que quelqu’un film chez toi H24 même en ayant “rien à cacher” car ça fait partie de ta vie privé. Différence que beaucoup n’arrive pas à faire.
#62
#63
Bien vu " />
#64
Perso j’aime bien cette phrase “ j’ai rien à cacher “, ca permet d’identifier rapidement le niveau de bétise de l’interlocuteur, ca évite de perdre du temps…….
#65
Ou plus souvent d’ignorance, à ne pas trop blâmer non plus.
#66
#67
#68
Ah mais je suis bien au courant, tkt pas pour ma compréhension du sujet " />
#69
#70
#71
#72
La plupart des “digital natives” préfèrent mourir dans la notoriété que vivre dans l’anonymat.
Je parie qu’une vidéo youtube moisie intitulée “comment augmenter votre popularité sur Internet en exposant vos données personnelles” aura nettement plus de succès que ce documentaire anxiogène sur la collecte et l’exploitation des données personnelles.
#SadButTrue
#73
NXI utilise Recaptcha (google) et une fonte Google.
#74
Pas obligé à condition de faire ce qu’il faut " />
#75
Ah ah ah, c’est donc toi le robot chargé de la collecte,
tu n’as pas coché la case sur ton avatar. " />
#76
#77
#78
C’est complètement méconnaître le fait que ce sont des sociétés privées qui mettent en œuvre les politiques de surveillance et qu’elles poussent à la roue (Business is business), qu’elles que soient les conséquences.
#79
#80
Au moins, si un jour une IA devient consciente et veut se faire reconnaître en tant que forme de vie, elle n’aura qu’à cliquer sur la case.
Juste avant de déclencher un bombardement nucléaire massif.
#81
Il y a un nouveau documentaire sur Kim Dotcom “Kim Dotcom: Caught in the Web”
Lors de son proces en Nouvelle-Zelande pour son extradition aux US, le prosecuteur representant les zayants droits a sorti une conversation Skype entre Dotcom et les membres cles de son equipe.
En gros ils reconnaissaient que la majorite de leur revenus etaient issus de l’echange illegal de fichiers.
Ce que j’ai note c’est que le juge NZ et meme l’equipe d’avocat de Dotcom, etrangement, n’ont pas semble scandalises lors de cette revelation au tribunal.
Encore une preuve que l’espionnage massif est utilise avant tout comme arme politique et que tout adversaire actuel ou potentiel (tout le monde donc) de l’Etat a tout a cacher.
#82
#83
#84
Non, mes photos ne sont pas envoyé en direct, ça se configure.
Il y a un monde entre expliquer à sa famille comment bloquer cette option et refuser d’avoir un téléphone et d’être sur des photos.
#85
je regarderai mais je ne suis pas très convaincu non plus par l’angle d’attaque qui me semble assez basique.j’ai peur qu’on se retrouve avec un doc qui doublonne avec du snowden.il me semble plus interessant de s’interroger comment une société en arrive à accepter un état de suspicion permanent.
#86
C’est possible, meme si le gars est un hacker, pas un noob, d’ailleurs dans une des ses conversations il previent ses collegues de ne pas conserver leurs chat logs car “too much sh*t is going on there”.
Donc peu probable, qu’il aient trouve 5 ans de conversation Skype et e-mails sur un HDD de Dotcom.
Et meme si c’etait le cas, le “search warrant” utilise pour la perquisition au domicile de Kim dotcom a ete juge illegal en Nouvelle Zelande.
Il y a deux versions qui me semblent plus credibles:
Soit le FBI a hacke leurs PC pour y installer leurs spywares apres, comme ils le pretendent, decision de justice aux USA (dont on attend toujours de voir une copiehttps://www.slashgear.com/fbi-spyware-not-skype-responsible-for-spilling-megaupl…
Ou soit, ces informations proviennent, au moins en partie, des membres du Five Eyes, comme le service de renseignents NZ qui a ete pris la main dans le sac a espionner illegalement les conversations de Dotcom, sa famille et ses collegueshttps://torrentfreak.com/kim-dotcom-denied-access-to-illegally-obtained-spy-reco…