D'ici trois mois, les extensions classiques ne seront plus supportées dans Firefox. Les WebExtensions prendront définitivement leur place, et pour le moment, tous les développeurs n'ont pas fait le travail de migration. De quoi augurer d'une petite apocalypse ?
Cela fait maintenant un peu plus d'un an que les WebExtensions sont disponibles sous Firefox. Pour rappel, il s'agit d'abandonner le modèle classique pour une approche qui doit assurer une compatibilité avec Chrome et Opera : des extensions basées sur un ensemble d'API et du code HTML/JS/CSS classique.
La fin des extensions classiques est prévue pour le 14 novembre
Proposées depuis la version 48 du navigateur, elles sont encore assez peu utilisées comme on peut le voir sur ce site. La transition entre les deux modèles peut effectivement demander un travail important, toutes les API nécessaires n'étant pas toujours disponibles.
Cela n'a pas empêché Mozilla de sauter le pas et d'annoncer la fin des extensions classiques dès Firefox 57, qui sera disponible le 14 novembre prochain en version finale et dès le 10 octobre dans le canal bêta. Dès lors, seules les versions Nightly pourront continuer d'y avoir accès.
Cela n'est pas une nouveauté, car là aussi, les plans ont été annoncés un an à l'avance et confirmés en février dernier. Mais comme souvent dans ce genre de cas, c'est quand les choses commencent à bouger de manière concrète que les premiers remous se font sentir.
Ainsi, avec l'arrivée de Firefox 57 dans le canal Nightly réservé aux développeurs début août, et la mise en place d'une première alerte, certains ont commencé à s'émouvoir du grand nombre d'extensions qui sont pour le moment incompatibles. Surtout que cela commence à être rendu visible avec une évolution du site officiel référençant les extensions (AMO).
Firefox 57 : la promesse d'un renouveau
C'est d'ailleurs d'autant plus frustrant que cette mouture s'avère assez importante et va changer les choses sur de nombreux points, comme nous avons déjà eu l'occasion de l'évoquer. Notamment du point de vue des performances avec le nouveau moteur de rendu Quantum, qui fera suite à la généralisation du multiprocessus, mais aussi de l'interface avec Photon.
Les développeurs vont ainsi devoir mettre les bouchées doubles afin de tenir le délai, sous peine de voir les utilisateurs ne plus pouvoir utiliser leurs extensions. Mais si tout ne se passe pas bien, Mozilla s'expose aussi à une forte critique de ceux qui apprécient son navigateur pour son énorme catalogue d'outils.
Comment continuer à accéder aux extensions classiques ?
Mais ceux-ci ne seront pas forcément sans solution à court terme :
- Ne plus mettre à jour Firefox
Ne pas se mettre à jour, une solution qui peut s'avérer problématique sur le long terme, notamment en ce qui concerne les patchs de sécurité. Bloquer les mises à jour automatiques via les options avancées de Firefox n'est ainsi pas une attitude recommandée.
- Utiliser Firefox Nightly
La seconde est sans doute celle la moins pratique pour les simples utilisateurs : utiliser la version Nightly. Réservée aux développeurs, elle n'est pas vraiment faite pour le quidam et ne dispose pas forcément d'une stabilité assurée.
L'activation se passe néanmoins dans le panneau about:config (à taper dans la barre d'adresse). Vous y trouverez une option extensions.legacy.enabled
permettant de retrouver l'accès aux extensions classiques :
- Utiliser la version ESR
Cette dernière approche est sans doute la plus viable, mais elle a aussi un terme : utiliser Firefox ESR (support étendu) qui permet de rester sur une version stable pendant un temps prolongé. Ainsi, elle ne passera de la mouture 52 à 59 qu'à partir de mars prochain selon la roadmap officielle. De quoi vous laisser un peu de répit, et permettre aux développeurs retardataires de s'adapter.
Mais une chose est sûre, ce changement est inéluctable. On imagine que si une fronde importante des utilisateurs et des développeurs s'organise en novembre, Mozilla proposera la même option que dans la branche Nightly en évoquant les éventuels problèmes qui pourront être rencontrés. Mais l'on imagine mal la fondation faire marche arrière. L'écosystème et les internautes devront donc s'adapter à plus ou moins long terme.