#Replay : retour à Hiroshima, sur le temps perdu et la Hammer

#Replay : retour à Hiroshima, sur le temps perdu et la Hammer

Séance nostalgie

Avatar de l'auteur
Guénaël Pépin

Publié dans

Société numérique

11/08/2017 5 minutes
15

#Replay : retour à Hiroshima, sur le temps perdu et la Hammer

Ces derniers jours, le petit écran a commémoré l'anniversaire de l'attaque contre Hiroshima, s'est demandée quels sont les liens entre le numérique et l'impression de perdre le contrôle du temps, tout en s'émeuvant de l'époque des films de la Hammer.

Chaque semaine, nous vous proposons une sélection manuelle de ce qu'il ne fallait pas manquer dans vos programmes TV. Garantie sans sponsoring et autre tracking de vos habitudes, vous permettant de savoir ce qu'il y a d'intéressant à regarder en replay ce week-end (surtout s'il ne fait pas beau et que votre séance de VTT tombe à l'eau).

Nous utilisons ainsi seulement nos petits bras et éventuellement vos suggestions. Si vous repérez une émission qui mérite selon vous de paraître dans notre sélection, vous avez deux possibilités : 

Notez que la sélection se limite pour le moment aux replays de programmes TV, mais pourra s'étendre à d'autres médias. Nous avons pour le moment quelques idées et ferons sans doute des essais dans les semaines à venir. Mais n'hésitez pas à nous proposer vos idées, cette chronique évoluant pour vous et avec vous, à ciel ouvert ;)

Dunkerque, mayas et Méditerranée

Cette semaine, Arte revient sur la bataille de Dunkerque, à l'occasion du film de Christopher Nolan. Le documentaire, dont l'attaque rappellera quelques souvenirs aux fans de Command & Conquer, insiste sur l'importance de cet événement dans la défaite des Nazis, quatre ans avant la fin de la guerre. La vidéo est en ligne jusqu'au 31 août.

RMC Découverte propose aussi son lot de documentaires, avec le ton mystérieux caractéristique de la chaine. Le premier est consacré à la chute de l'empire maya, dont des chercheurs tentent (encore une fois) de découvrir la cause. L'émission est disponible jusqu'au 16 août.

Le deuxième se concentre sur la Méditerranée, pour explorer (via des vues aériennes) ses richesses naturelles. Il s'agit de parcourir les iles et pays qu'elle accueille, dans le but affiché de souligner son importance au-delà des actualités tragiques. Elle est en ligne jusqu'au 16 août. Enfin, « Les pyramides de la mort » revient, lui, sur les pyramides de Teotihuacan au Mexique (toujours jusqu'au 16 août).

Les conséquences d'Hiroshima (jusqu'au 16 août)

Dans cette émission, Arte revient sur les motivations derrière le bombardement d'Hiroshima par les Américains en 1945, ainsi que sur les très nombreuses conséquences pour les Japonais. La question centrale, au cœur de l'enquête menée plus de 70 ans après les faits, est celle de l'intérêt réel de lâcher la bombe, alors que la fin de la guerre était déjà à portée de main.

La chaine présente essentiellement des images d'archives commentées, avec des entretiens de rescapés de l'époque. Le recul permet de délier les langues, notamment sur ce que pensaient certains Japonais de la situation, au-delà même de la propagande. L'occupation américaine qui a suivi les événements a été, selon les personnes interrogées, une grande période de doute.

Réapprendre à perdre son temps (jusqu'au 17 août)

Le cinéaste Florian Opitz part du thème de l'hyperconnexion pour revenir sur l'impression permanente que le temps nous échappe, que les jours, les mois passent toujours plus vite. Dans ce film, il lie directement la perte de contrôle de notre temps au numérique, voire à la dépendance aux objets et outils technologiques.

Ces hypothèses, il les teste auprès de spécialistes, notamment de la dépendance au numérique. Il aborde plus largement la question de l'équilibre entre vies personnelle et professionnelle, ainsi que le poids des cadences de travail qui pèserait sur nous tous... Sans parler des conséquences politiques et écologiques de nos modes de vie, aussi abordés par cette critique.

Retour sur la vie de la Hammer (jusqu'au 5 septembre)

Enfin, Arte se plonge dans la vie et la mort des studios de la Hammer, célèbre pour ses films dans les années 50 et 60, notamment dans l'horreur. Le documentaire explique en détail l'impact culturel qu'ont eu ces productions, dans un monde du cinéma qui cherchait ses marques face au bouleversement que représentait la télévision.

L'émission revient sur ce qu'a introduit la société britannique, avec des films d'horreur en couleurs explicites, prompts à attirer le spectateur. D'anciens membres du studio, dont des acteurs et actrices, ainsi que des spectateurs, racontent cette époque et l'influence qu'ils en perçoivent encore aujourd'hui.

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Dunkerque, mayas et Méditerranée

Les conséquences d'Hiroshima (jusqu'au 16 août)

Réapprendre à perdre son temps (jusqu'au 17 août)

Retour sur la vie de la Hammer (jusqu'au 5 septembre)

Fermer

Commentaires (15)


En parlant de temps perdu, des nouvelles des concours NXi?


« Combray



 Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles-Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison, mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des lieux nouveaux, à des actes inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour. …] »




Du Côté de Chez Swann - [première partie  

 À la Recherche du Temps Perdu (Marcel Proust)

Il faut reconnaitre à Proust une certaine forme de constance qui traverse les époques…



Et oui, même sous forme de commentaire Internet, ca reste chiant à lire. <img data-src=" />


Arte nous refait le débat historiographique qui est en cours depuis que ces bombes (Hiroshima est indissociable de Nagasaki) ont été larguées. À un moment, faudra arrêter d’essayer de réécrire l’histoire…

Oui, à nos yeux c’était inutile, mais la réalité du terrain était très différente, où les Alliés avaient face à eux des soldats d’une violence sans pareille, kamikazes au possible (loin de notre mentalité européenne où être prisonnier de guerre n’est pas une honte au point de préférer mourir en faisant sauter tout le monde autour ou en étant porteur de maladies mortelles).

Mais fallait pas larguer les bombes, la guerre était finie, les gens ont été contaminés, c’est pas moral, et tout le train habituel du futur historique en plus du pathos.

La réalité factuelle, historique, est là, mais il ne faut absolument pas prendre parti en disant c’est bien, c’est mal, fallait le faire, fallait pas le faire. Le boulot de l’historien, c’est de raconter les faits, c’est tout…


&nbsp;Comme dit dans le documentaire, le Japon a fait plusieurs tentatives de réddition sous conditions. Or les États-Unis souhaitaient une réddition sans condition du Japon dans le but de faire la démonstration au Monde (à l’URSS de Staline en particulier) de la puissance destructrice de l’armée US. Une fois la bombe atomique développée, pourquoi accéder à une demande de paix sous condition de la part du Japon ?



  &nbsp;        

&nbsp;C'est vrai, pourquoi ? L'armée avait l'occasion de la tester en conditions réelles sur une population nombreuse, pourquoi s'en priver ? Peut-être parce que si on est intelligent et humain, on utilise la voie diplomatique initiée par l'adversaire plutôt que de tuer des millions de civils, non ?

&nbsp;

&nbsp;Prenons l'hypothèse que l'armée US avait abandonné les combats : la paix aurait été signée et l'Empire du Japon serait peut-être resté un ennemi militaire des États-Unis, je te l'accorde. Cela-dit, la stratégie des États-Unis de soumettre ses ennemis par la force militaire a ses limites vu que l'industrie japonaise a, par la suite, terrassé l'industrie US. Si on ajoute à ça la Guerre froide contre les Soviétiques et l'hérésie économique de la course aux armes de destruction massive, et si on regarde le désastre de cette politique militaire en Afghanistan (Al-Qaïda) et en Irak (Daesch), on voit que les États-Unis réussissent à se construire des ennemis qu'ils ne savent pas forcément bien contrôler. Et je ne parle pas de l'échec de cette politique militaire au Viet-Nam (Indochine), où l'arme chimique (Napalm) a été testée, mais peut-être aurait-il fallu utiliser l'arme nucléaire pour éradiquer la résistance communiste ?






&nbsp;En tout cas, le documentaire a très bien énuméré les faits historiques et la conclusion est une vérité lucide : le nucléaire a fait basculé le Monde dans une nouvelle ère pleine de craintes et de fantasmes (le pire fantasme étant la croyance dans les années 1950 que la radioactivité aurait été bonne pour la santé). Tu devrais revisionner ce documentaire avec moins de certitudes.

erreur de ma part: ce n’est pas des millions de tués, mais des centaines de milliers de morts, sans compter les survivants plus ou moins atteints.








joma74fr a écrit :



Comme dit dans le documentaire, le Japon a fait plusieurs tentatives de réddition sous conditions. Or les États-Unis souhaitaient une réddition sans condition du Japon dans le but de faire la démonstration au Monde (à l’URSS de Staline en particulier)





Oui enfin, comme toujours c’est un mélange de plein de choses qui a amené à l’utilisation des bombes. Le japon était un ennemi très puissant, un peu radicalisé il ne faut pas l’oublier. Vu de notre 21e siècle c’est très loin.

Et sur les conditions de reddition du Japon, c’est pareil il faut se remettre dans le contexte de l’époque.







joma74fr a écrit :



Cela-dit, la stratégie des États-Unis de soumettre ses ennemis par la force militaire a ses limites vu que l’industrie japonaise a, par la suite, terrassé l’industrie US.





Terrassé, non, mais le Japon s’est bien reconstruit et a fini par concurrencer économiquement même les E-U (années 80), avant d’avoir ses problèmes et que les E-U reprennent du poil de la bête, grâce à leur créativité (et leur cadre qui le permet, en particulier en Californie).







joma74fr a écrit :



Si on ajoute à ça la Guerre froide contre les Soviétiques et l’hérésie économique de la course aux armes de destruction massive





Tu sembles dire que c’est la faute de E-U, alors que les soviétiques étaient très agressifs dans leur approche du reste du monde ,cf “tout ce qui est à nous est à nous, tout ce qui est à vous est négociable” (je ne sais plus quel responsable).







joma74fr a écrit :



on voit que les États-Unis réussissent à se construire des ennemis qu’ils ne savent pas forcément bien contrôler.





Se “construire” des ennemis ? Heu…

Quant à l’Irak, tu sembles oublier la guerre du Golfe en 1991 et qu’il a commencé, et qu’il a eu tous ses voisins contre lui (et déjà avant, il a eu une guerre avec l’Iran pendant des années).







joma74fr a écrit :



Et je ne parle pas de l’échec de cette politique militaire au Viet-Nam (Indochine), où l’arme chimique (Napalm) a été testée





D’une part si les américains avaient voulu gagner, ils auraient pu, ils en avaient les moyens, c’est plutôt un mélange de problème avec l’opinion publique et d’intérêt à long terme.

D’autre part, le napalm n’est pas une arme chimique, c’est plus simplement une arme incendiaire qui tue en brûlant.







joma74fr a écrit :



En tout cas, le documentaire a très bien énuméré les faits historiques et la conclusion est une vérité lucide : le nucléaire a fait basculé le Monde dans une nouvelle ère pleine de craintes et de fantasmes (le pire fantasme étant la croyance dans les années 1950 que la radioactivité aurait été bonne pour la santé). Tu devrais revisionner ce documentaire avec moins de certitudes.





<img data-src=" />

Ben dis-donc, tu en racontes des trucs approximatifs dans tout ce commentaire, pour parler de certitudes.

Dans les années 50 ça fait belle lurette qu’on ne pensait plus que la radio-activité était bonne !

Non seulement il y avait les dégâts de la bombe, mais en plus il y avait eu bien bien avant Marie Curie, qui était morte des radiations liées au radium sur lequel elle avait travaillé.

Cela dit il est vrai qu’il y a très longtemps, on pensait qu’une radioactivité faible pouvait être bénéfique, et par exemple dans certaines grottes thermales dans le Pyrénées, la radio-activité était affichée. Ces grottes le sont sans doute toujours, mais ce n’est plus affiché (j’y suis allé, c’est un vaporarium naturel, c’est assez original et sympa).



Le taf de l’historien c’est de te dire factuellement que :




  • y’avait d’autres solutions à la fin de la guerre, avec le recul nécessaire,

  • que l’état major japonais à laissé crevé sa population,

  • que le projet Manhattan ne c’est pas terminé avec le largage des bombes, mais après l’études pendant des années des victimes civiles (c’est bien la le point, y’avait pas tant de militaires que ça au sol),

  • que le chiffre de 80 000 morts c’est du pipot

  • que c’est une histoire d’égo d’un général qui voulait inscrire son nom dans l’histoire (ce qui n’est pas trop appuyé d’ailleurs dans le doc)



    Après, effectivement, le japonais préfère la mort à la rédiction, maintenant, ils n’ont, pour les américains, attaqués que des cibles militaires, pas civiles.

    Le largage des bombes c’était juste pour poser les balls sur la table des négociations afin d’avoir le dernier mot en disant “Nous on fait 80 000 en 5 secondes avec 1 bombe… et vous ?”


Je répondais à un commentaire, je ne faisait pas une dissertation d’histoire. Merci de ne pas détourner mes propos.


En tout cas, j’ai bien compris que dès que tu entends les mots “nucléaire” ou “Etats-unis”, tu sors ta Grosse Bertha : tu te perds dans des détails pour fustiger tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une critique de tes opinions. Quand tu fustiges mes approximations, c’est l’hôpital qui se fout de la charité : si tu veux vraiment qu’on parle de faits tangibles, alors donnes-en. En tout cas, tu n’avais pas visionné le documentaire d’ARTE au moment d’écrire ce commentaire, c’est certain.


“Le temps perdu qu’on ne rattrape pas”



<img data-src=" />


Ils ont presque eu de la chance les Japonais, un certain trump n’était pas encore né…

Avec lui ils auraient pu avoir une bombe sur toutes les villes, “Make of Japan a burned earth”. <img data-src=" />









boogieplayer a écrit :



“Le temps perdu qu’on ne rattrape pas”



<img data-src=" />



Dis, quand reviendras-tu ?

Dis, au moins le sais-tu ? <img data-src=" />



Je trouve ton argumentaire très bon, mais ce qui me chagrine avec ce débat c’est justement “et si… ” “et si… “.

Par contre, je m’insurge contre The Grim Reaper. Tu fais de l’historien un juge, ce qui n’est ABSOLUMENT PAS le cas. Il ne doit en aucun cas prendre parti en disant que telle chose était à faire ou pas, il se contente de dire que ça s’est passé comme ça. Voire de rétablir la réalité, et de la sortir de toute passion.

C’est une chose qu’on apprend à la fac d’histoire (quand on écoute…), je dis pas pas ça parce que j’ai fait cinq ans et plusieurs publis sur la guerre hein ;-)

Je ne prétends pas tout connaître (très loin de là), mais ce débat est typique pour se déformer de l’histoire vers la passion,ce qui est logique au vu des conséquences… Il y a eu plein d’autres exemples durant la guerre mais bien moins connus…

Et pour info, la radioactivité bonne pour la santé ça date des années 20 en Europe si je ne m’abuse (de mémoire les pommades au radium entre autres), les Ricains n’ont rien inventé sur ce coup.








PercevalIO a écrit :



Et pour info, la radioactivité bonne pour la santé ça date des années 20 en Europe si je ne m’abuse (de mémoire les pommades au radium entre autres), les Ricains n’ont rien inventé sur ce coup.





En effet, l’apogée est dans les anné&es 20, mais dès la 1ere décennie on voit fleurir des publicités aussi bien en Europe qu’aux E.-U. Cf.http://www.dissident-media.org/infonucleaire/radieux.html









joma74fr a écrit :



En tout cas, j’ai bien compris que dès que tu entends les mots “nucléaire” ou “Etats-unis”, tu sors ta Grosse Bertha : tu te perds dans des détails pour fustiger tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une critique de tes opinions.





Ça dépend de ce qui est dit, parce que je ne me gêne pas pour critiquer les États-Unis non plus.

J’ai expliqué mes divergences avec tes propos qui me semblent approximatifs ou erronés, tu peux répondre dans la même veine.