Mozilla plonge, elle aussi, dans la lutte contre la désinformation en ligne

Une histoire de réalité virtuelle
Internet 3 min
Mozilla plonge, elle aussi, dans la lutte contre la désinformation en ligne

La fondation annonce sa Mozilla Information Trust Initiative (MITI), censée soutenir des projets de médias et artistiques s'opposant aux fake news. Avec cette annonce, elle débute son plan pour retrouver la légitimité qu'elle estime avoir perdue.

Après Facebook, Google et bien des organisations, le père de Firefox se lance contre la désinformation. La fondation présente la Mozilla Information Trust Initiative (MITI), lancée « pour qu’Internet reste crédible et sain ». Les fake news, qui agitent le Net américain depuis l'élection de Donald Trump fin 2016, nuisent directement à la santé d'Internet, arguait-elle déjà dans un bulletin publié en janvier.

Mozilla oppose les articles classiques d'information à ceux  de désinformation, taillés pour la viralité. Un tel contenu « exploite le biais cognitif, la chambre d’écho (impliquant une croyance amplifiée d’une information), et autres bulles de filtre. Il se répand sur Internet, propageant la désinformation », selon l'organisation.

Un rapport d'ici la fin de l'année

Son équipe « Open Innovation » se prépare donc à collaborer avec des médias et des artistes pour faire émerger des projets à même de repousser le danger. La fondation promet aussi d'intégrer cette démarche dans ses produits, le projet journalistique Coral, le service de marques-pages Pocket et le navigateur mobile Focus étant cités.

« Plus tard dans l'année », Mozilla prévoit un rapport sur les effets de la désinformation sur la vie des internautes. Les fake news étaient déjà l'un des principaux points de vigilance sur la santé d'Internet dans le document publié en janvier, à un moment où les réseaux sociaux commençaient à s'investir sur la question. 

La structure doit aussi proposer un programme d'éducation en ligne, dans la lignée du kit éducatif Mission : Information. Enfin, elle annonce qu'elle financera des projets de réalités virtuelle et augmentée luttant contre le phénomène. Les budgets alloués ainsi que les modes précis de collaboration ne sont pas précisés, le but aujourd'hui étant surtout de montrer que Mozilla prend ce sujet à cœur et contribue directement à l'hygiène du web. Cette publication constitue d'ailleurs un appel à partenaires.

Retrouver une légitimité politique

Mozilla est en phase de reconquête. C'est ce qu'expliquent ses responsables dans une récente enquête de Cnet. Avec la sortie de Firefox 57 en novembre (promettant de revenir au niveau de performances de Chrome), la fondation veut revenir sur le devant de la scène et grapiller des parts de marché perdues ces dernières années. L'organisation veut redevenir pertinente pour les internautes, face à Google.

Cette pertinence passe aussi par la politique. Au-delà des combats comme la neutralité du Net, dans lequel elle s'engage déjà, Mozilla compte retrouver du poids, à la fois par le nombre d'utilisateurs de ses logiciels et par la visibilité de ses actions, sur les sujets chauds d'Internet. Des adhésions payantes sont d'ailleurs envisagées.

Plus largement, la lutte contre la désinformation (fake news) mobilise réseaux sociaux et États. Avec le terrorisme, c'est l'un des sujets de collaboration entre les autorités et les grandes plateformes du Net, perçues comme toutes puissantes. Elles plongent d'ailleurs la tête la première dans cette opportunité. Facebook a lancé son Journalism Project (enrichi au fil des mois) à l'attention des éditeurs de presse, quand ses produits intègrent explicitement des mesures anti-fake news, alors qu'il considérait d'abord le phénomène comme mineur.

Facebook emploie même des médias pour trier le bon grain de l'ivraie, rémunérant des journaux en France pour ce travail. De son côté, Google finance des projets dans le même groupe, comme le Décodex du Monde. Les deux fédèrent aussi les médias via l'initiative CrossCheck (voir notre analyse). Le sujet est devenu un marqueur politique important, Emmanuel Macron ayant par exemple fustigé la propagande russe portée par RT France et Sputnik, médias financés par le Kremlin, comme l'avait fait le Parlement européen avant lui.

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