Ce matin c'était au tour de Sony de dévoiler ses résultats pour le premier trimestre de son exercice 2017. Le géant nippon y apparait en grande forme, avec un bénéfice presque quadruplé, et cette fois-ci ce n'est pas la branche PlayStation qui tire le reste vers le haut.
Sony a démarré son exercice 2017 en fanfare et ce n'est ni grâce à la PlayStation 4, dont le succès ne ralentit que marginalement, ni grâce au film sur les emojis tout droit sorti d'un cerveau malade chez Sony Pictures. Le secret ne se cache pas très loin : ses branches liées aux capteurs d'image et aux semi-conducteurs ont repris du poil de la bête.
Un net rebond
Le chiffre d'affaires de Sony sur les trois derniers mois a atteint 1 858 milliards de yens, soit environ 14,2 milliards d'euros. Cela représente une progression de 15,2 % par rapport aux 1 613 milliards de yens (12,4 milliards d'euros) enregistrés sur le premier quart de l'exercice 2016.
Plus spectaculaire encore, le bénéfice net affiché par Sony atteint sur ce trimestre 80,9 milliards de yens ou 620 millions d'euros. C'est quasi quatre fois plus que les 21,2 milliards de yens (ou 162 millions d'euros) qui avaient été annoncés un an plus tôt. La nouvelle est donc très bonne.
L'effet Kumamoto
Si le bénéfice net progresse aussi franchement, ce n'est ni le fruit du hasard, ni seulement celui d'une hausse des ventes. L'an dernier au premier trimestre, Sony avait dû enregistrer d'importantes pertes en raison de tremblements de terre survenus dans la région du Kumamoto.
Les branches dédiées aux semi-conducteurs et aux capteurs d'image (IP&S) avaient souffert directement de ces séismes, qui ont causé d'importants dégâts dans plusieurs usines de la région. Outre les coûts liés à la reconstruction d'une partie des locaux, et au remplacement du matériel endommagé, ces deux secteurs ont dû fonctionner au ralenti, loupant ainsi plusieurs opportunités et réduisant d'autant les revenus.
Du côté de la branche IP&S, le chiffre d'affaires a progressé de 27,3 % en un an, pour s'établir à 155,6 milliards de yens (soit 1,192 milliard d'euros). Le bénéfice opérationnel a quant à lui triplé par rapport à l'an passé, et atteint 23,2 milliards de yens, ou 178 millions d'euros
La progression est encore plus spectaculaire pour le segment dédié aux semi-conducteurs, qui a vu ses revenus grimper de 41,4 % en un an, pour atteindre 204,3 milliards de yens, ou 1,565 milliard d'euros. Les pertes opérationnelles de 43,5 milliards de yens (333 millions d'euros) laissent quant à elles place à un coquet bénéfice de 55,4 milliards de yens (424 millions d'euros).
La PlayStation 4 fait toujours recette
La division Game & Network Services (G&NS) qui regroupe tout ce qui touche de près ou de loin à la marque PlayStation affiche de son côté une progression de 5,4 % de son chiffre d'affaires sur un an, à 348,1 milliards de yens, soit 2,667 milliards d'euros. Dans le même temps, son bénéfice opérationnel a fondu de presque 60 % et ne s'établit plus qu'à 17,7 milliards de yens (135 millions d'euros).
Pour justifier cette variation assez brutale, Sony met en avant l'absence de lancement de jeux produits par ses soins lors de ce trimestre, alors qu'un an plus tôt, Uncharted 4 avait donné un bon élan au constructeur. Pareillement, la baisse de prix de la PlayStation 4 n'a également pas fait que du bien à la rentabilité du géant nippon.
Le chiffre d'affaires tiré de la vente de matériel est d'ailleurs en recul de 17,5 % à 98,3 milliards de yens (753 millions d'euros). Pendant ce temps, les revenus issus du PlayStation Network ont bondi de 34 %, à 195,3 milliards de yens (1,496 milliard d'euros). Un niveau qui devrait encore grimper avec l'augmentation du tarif de l'abonnement PlayStation Plus, de 49,99 euros à 59,99 euros par an, programmée pour le 31 août.
Elle lui a toutefois permis d'écouler 3,3 millions d'exemplaires supplémentaires de la console dans le monde ces trois derniers mois (contre 3,5 millions au premier trimestre 2016), ce qui porte le total à 63,3 millions d'unités. Sony espère d'ailleurs vendre 18 millions de PS4, toutes variantes confondues lors de cet exercice fiscal, contre 20 millions lors du précédent. Un léger fléchissement qui n'a rien d'anormal pour une console de salon qui soufflera sa quatrième bougie en novembre.
La branche mobile reste convalescente
Attardons-nous enfin sur la branche Mobile Communications, qui chapeaute notamment les ventes de smartphones et de terminaux mobiles (tablettes, montres connectées...). Son chiffre d'affaires a légèrement reculé (-2,5 % sur un an) et s'établit à 181,2 milliards de yens, ou 1,388 milliards d'euros. Par contre, le bénéfice opérationnel a été multiplié par plus de huit et atteint 3,6 milliards de yens (27,6 millions d'euros).
L'évolution des revenus est due selon Sony à une part plus importante d'appareils d'entrée et de milieu de gamme dans la part de ses ventes, conjointe avec une augmentation des volumes. Sur les trois derniers mois, Sony a vendu 3,4 millions de smartphones, soit 300 000 de mieux que l'an passé. Les prévisions sur l'ensemble de l'exercice tablent sur 16,5 millions de terminaux écoulés, contre 14,6 millions sur l'exercice 2016.