IBM a présenté ses résultats pour le deuxième trimestre 2017. Le géant américain poursuit sa transition vers le cloud à un rythme plutôt soutenu, même si cela doit se traduire par une baisse des revenus et des marges.
Le mot d'ordre pour IBM est clair : « Renforcer notre position dans le cloud ». Depuis quelques années, le géant américain tente de se faire une place sur ce secteur et petit à petit ses efforts portent leurs fruits, faisant oublier l'abandon du marché du PC et des serveurs pour entreprise (à l'exception du haut de gamme) au profit de Lenovo.
Une transition et des concessions
Sur le deuxième trimestre, IBM a enregistré un chiffre d'affaires de 19,289 milliards de dollars, contre 20,238 milliards un an plus tôt, soit un recul de 5 %. Les revenus de l'ensemble des principales branches de l'entreprise ont vu leurs revenus reculer, avec en détail :
- Cognitive Solutions : 4,559 milliards de dollars (-2,5 % sur un an)
- Global Business Services : 4,097 milliards de dollars (-3,7 % sur un an)
- Technology Services & Cloud Platforms : 8,406 milliards de dollars (-5,1 % sur un an)
- Systems : 1,747 milliard de dollars (-10,4 % sur un an)
- Global Financing : 415 millions de dollars (-2,1 % sur un an)
Le bénéfice net de Big Blue enregistre lui aussi un recul significatif. Il s'établit à 2,332 milliards de dollars au dernier trimestre, contre 2,505 milliards un an plus tôt à la même période, soit une chute de 6,9 %.
Des marges qui s'érodent partout
Si le bénéfice se contracte, c'est notamment parce que les marges brutes enregistrées par les différentes divisions d'IBM font de même, parfois de façon spectaculaire. En voici le détail :
- Cognitive Solutions : 79,0 % (-3,2 points sur un an)
- Global Business Services : 24,9 % (-1,4 point sur un an)
- Technology Services & Cloud Platforms : 40,6 % (-1 point sur un an)
- Systems : 52,7 % (-3,8 points sur un an)
- Global Financing : 30,8 % (-7,9 points sur un an)
- Ensemble : 45,6 % (-2,3 points sur un an)
Pour certaines branches, l'explication du recul n'est pas compliquée à trouver. Du côté de Systems par exemple, qui centralise la vente de serveurs haut de gamme pour l'entreprise (dont les fameux Mainframe), IBM se trouvait au deuxième trimestre à la fin d'un cycle, juste avant le lancement de sa gamme System z. Les prix de l'ancienne gamme ont donc fondu et les clients ont reporté leurs achats au troisième trimestre, quand les nouveaux serveurs z14 seront disponibles. Ces derniers ont d'ailleurs été lancés à la veille de la présentation de ces résultats, le 17 juillet.
Du cloud à tous les étages
Plutôt que de mettre en avant les résultats des branches, IBM préfère se concentrer sur ses « impératifs stratégiques », qui sont au cœur de sa transformation, à savoir le cloud et les « solutions cognitives ». Des activités qui sont réparties un peu partout dans l'ensemble de ses branches historiques.
Ces impératifs stratégiques ont compté sur les douze derniers mois pour 43 % du chiffre d'affaires de l'entreprise (soit 34 milliards de dollars environ), une part qui progresse un trimestre après l'autre. Dans le détail, cela représente 8,8 milliards de dollars sur le deuxième quart de l'année, un total en hausse de 7 % sur un an.
Le cloud pèse à lui seul pour 3,9 milliards de dollars sur le dernier trimestre (et plus de 15 milliards sur les 12 derniers mois), soit 17 % de plus qu'il y a un an. Les activités liées au mobile ont quant à elles progressé de 29 % sur la période, pour venir s'établir à 1,2 milliards de dollars. Le plus gros morceaux, lié aux outils « analytics », a crû de 6 % sur l'année pour atteindre 5,1 milliards de dollars. Si le total est supérieur à 8,8 milliards, c'est parce que certains secteurs se superposent à d'autres.
Des reserves saines
Pour poursuivre sa mutation, IBM peut compter sur de solides réserves de liquidités, avec pas moins de 12,3 milliards de dollars disponibles, sans toucher aux investissements de la branche Global Financing. La dette du groupe augmente quant à elle légèrement pour atteindre 45,7 milliards de dollars, contre 42,2 milliards il y a trois mois, dont 29 milliards sont à mettre au bilan de Global Financing.
En bourse, ces quelques nouvelles n'ont pas spécialement réjoui les investisseurs, l'action d'IBM chutant de 3,6 % au moment où nous rédigeons ces quelques lignes. La valorisation de Big Blue atteint 140 milliards de dollars, soit 10 % de moins qu'au premier janvier 2017 et 7 % de recul sur un an.